![]()
![]()
![]()
![]() ![]() Contraintes aléatoires Contraintes à sélectionner soi-même Testeur d'auxiliaire Situations aléatoires (défi de Schrödinger) Textes sans commentaires Générateur de situation/synopsis ![]() L'insertion de soi dans un projet
![]()
Lu' Directrice![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Les mondes de l'imagination(par Lu' Directrice)Je regarde les portes qui me font face. De multiples choix s’offrent à moi. Il y a tant d’univers dans ma tête, tant de projets commencés et jamais terminés. Aujourd’hui, je dois en choisir un, y pénétrer, m’immerger dans ce que j’ai créé, mais d’une toute autre façon. Ces portes, je les ai créées de toutes pièces. Elles m’appellent. L’une d’entre elle est gravée des quatre éléments. Je sais que ce n’est pas là où j’irai, ce monde est beaucoup trop semblable au nôtre. Je l’aime de tout mon cœur, mais il n’est pas aussi excitant à visiter que d’autres. Mon regard glisse sur les autres, les ailes d’anges, les ailes de fée, le quai d’une gare, une couronne, et tant d’autres… Je m’arrête sur la pyramide. Mon cœur bat plus fort dans ma poitrine. Je sais que c’est le projet que je devrais travailler, celui qui répond à un appel à texte qui se rapproche bien trop vite. Celui qu’il faudrait que je reprenne au lieu d’écrire ce défi. Je saisis la poignée. Elle émet une douce chaleur qui se repend sur ma peau. Un petit sourire étire mes lèvres. Lorsque j’ouvre la porte, c’est une nuée de sable qui m’accueille. Je ferme les yeux en me protégeant du vent de mon bras. Lorsque je l’abaisse, la porte a disparu. Mes pieds nus s’enfoncent dans le sable chaud et je sens déjà ma peau cuire au soleil. Je suis bien arrivée dans l’Egypte antique fantaisiste qui me sert d’univers, Egyptia. Lorsque je tourne la tête vers la droite, je sais que je vais les voir. Et ils sont là . Tous les cinq. Je sais que dans l’écriture, ils ne se sont pas encore rejoints, que je suis juste à la jonction, et que je ne sais pas comment l’écrire de façon naturelle. Je suis rentrée plus loin, dans un moment de l’histoire que je n’ai pas encore écrit, mais qui est pourtant déjà un peu dans ma tête. Un moment où ils discutent tous ensemble pour trouver l’artefact qu’ils cherchent. — C’est évident, la Pierre va se trouver là -bas ! La voix passionnée de Satis. Les bijoux dans ses longs cheveux noirs brillent avec le soleil. Son regard noir regarde tour à tour chacun des membres de leur groupe. Elle leur a donné tant d’idées qui se sont révélées être des échecs. De bonnes idées, mais pas suffisantes. — Tu nous as assez fait perdre de temps, tu ne crois pas ? Le ton sec de Téti. J’aime beaucoup ce personnage, peu aimable mais intelligent, une sœur qui ne pense qu’à son frère jumeau. Ses longs cheveux bruns ramenés sur le côté forment des vagues sur son épaule. Ses traits fins contrastent avec l’air presque poupin de Satis. Je tourne les yeux vers Paï, ses cheveux bruns ébouriffés et la tresse sur le côté droit de son visage. Il écoute de loin, sans intervenir. Il y a tellement longtemps que je n’ai pas repris le sujet que j’ai du mal à le cerner de nouveau. Que ferait-il dans cette situation ? Je penche la tête sur le côté en réfléchissant. Il prendrait sûrement sa défense, pour sauver les apparences, même s’il ne le pense pas réellement. — Téti, laisse donc la princesse s’exprimer. Sa sœur lui jette un regard noir. — Elle nous a amenés dans des endroits dangereux qui n’avaient aucun lien avec l’énigme. — Tu ne peux pas dire ça, les idées n’étaient pas mauvaises, elles n’étaient juste pas… — Justes. Elles n’étaient pas justes, c’étaient des impasses, des impasses qui nous ont fait perdre du temps. Ça suffit les idioties. Ounech, le doux géant, se redresse et se penche en avant, les sourcils froncés. — N’insulte pas la princesse… Satis pose une main apaisante sur le bras de son meilleur ami. — Ne t’en fais pas, elle a raison, je n’ai dit que des bêtises. Elle baisse la tête, et je sais que des larmes brillent dans ses yeux. Mon cœur se serre pour elle. Elle n’est pas moi, mais je lui ai donné l’une de mes blessures les plus vives. J’espère qu’elle s’en sortira mieux que moi au terme de cette histoire. Héria, la combattante solitaire, ancienne prisonnière, au corps couvert de cicatrices, se contente de regarder de ses yeux verts ses mains entre ses jambes. Elle sait ce qu’elle doit faire, la déesse lui a déjà soufflé de nouvelles directives dans la tête. Je ne connais pas encore la façon dont elle va gérer cette histoire, mais je sais déjà ce qu’elle finira par faire. — Alors que faisons-nous ? Je n’ai pas à écouter la suite. Pas si je ne veux pas vous gâcher la surprise. Un peu trop d’élément et vous n’aurez plus aucun plaisir à lire le début. Je me contente de les observer discuter entre eux, parfois avec animation. Ils décident du chemin qu’ils doivent emprunter. Ils arrivent bientôt au bout de l’énigme, la Pierre est à portée de main. Mais ils auront encore beaucoup à faire. Parce que je veux vous donner envie de lire cette histoire, je vais avancer dans le temps. D’un mouvement de la main, j’accélère l’histoire, et je me retrouve dans le royaume des Dieux, avec eux. Ils sont face à Isis, qui leur sourit de son air bienveillant. Ils viennent de trouver la Pierre de la Nature, ils doivent maintenant réussir l’épreuve. — Les morceaux de mon mari sont disséminés aux quatre coins du royaume. Pour les retrouver, vous allez devoir affronter bien plus que les adeptes de Seth. Les visages des cinq compagnons sont graves. Ils ont tous leurs propres raisons de passer cette épreuve, d’accéder au vœu promis par la légende. Ce qui les attend va être difficile, va les confronter à leurs pires démons. Une épreuve classique, mais que j’espère rendre intéressante, avec une profondeur qui touchera le lecteur. Mais je n’en suis pas encore là , cette partie, elle n’est présente que dans ma tête, et un peu sur ce défi maintenant. Je ne peux en décrire plus, je n’y suis pas encore. Je n’ai fait que survoler mes personnages, et je me rends compte combien ils ont perdu de leur âme pour moi. Il va me falloir travailler pour les retrouver tout à fait, leur rendre la parole, leur permettre de vivre l’aventure pour laquelle je les ai créés. Ils ne m’ont pas vue, je ne suis qu’un fantôme dans leur histoire. Je fige le temps et prends le temps de les regarder une dernière fois. Leur peau hâlée, leurs cheveux foncés, la détermination qui anime chacun de leurs muscles. Est-ce que je parviendrais vraiment à leur donner vie à nouveau ? L’image s’estompe et je reviens devant les portes qui m’ont accueillie tout à l’heure. Je regarde chacune d’elles avec envie. L’écriture me démange, mais je ne m’en sens plus vraiment capable. Je tourne en rond. Ne prends plus de plaisir à rien. Il est temps de quitter mon imagination pour retourner dans le monde réel.
|