Il est quatre heures du matin lorsque j'écris, comme à mon habitude, la vie de mon personnage, 2kBoy. Il est rentré à l'Académie Tropeur il y a deux semaines, et il a dû rentrer dans son univers à cause d'une maladie. J'éprouve un malin plaisir à l'animer au fil de la plume. Ou plutôt, au fil de mes doigts tapants sur mon portable.

Tout cet engouement a commencĂ© il n'y a pas si longtemps, lorsque j'ai installĂ© une mystĂ©rieuse application, un jour de pluie ou je m'ennuyais terriblement. Pure Writter... Je crois que sa seule description est : "Et vos histoires prennent vie...". Jusqu'Ă  prĂ©sent, je n'ai croisĂ© aucun de mes personnages, mais parfois, des trucs Ă©tranges arrivent... Une fois, j'ai Ă©crit un souhait dans cette appli - car j'y tenais aussi mon journal intime - et j'ai eu la surprise de le voir se rĂ©aliser le lendemain. Après, le souhait en question Ă©tait que mon ex m'oublie, donc vrai ou pas, je n'aurai pas su dire...

Mais aujourd'hui, je n'ai pas d'inspiration. Les images dans ma tête sont beaucoup trop lentes, inintéressantes , et je n'arrivais pas à atteindre un niveau de concentration suffisant pour améliorer ça. Et mon insomnie ne voulant pas me laisser dormir, j'ai juste laissé mes doigts gratter l'écran, sans réfléchir.

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2kBoy tombe dans la machine que son frère était en train de construire. Elle s'allume, et se referme derrière lui, le laissant seul dans l'habitacle. Il est paniqué, essaye de frapper à l'entrée, mais son frère dormant profondément après cinquante heures de travail non-stop, personne ne vient le sortir de cette capsule. De la magie s'accumule rapidement. Beaucoup trop de magie... Malheureusement pour 2kBoy, Kazimir avait encore beaucoup de réglages à faire. Toute cette magie instable continue de s'accumuler, formant une boule d'énergie potentielle, s'apprêtant à exploser dans tout le laboratoire. Comme il sait que le choc va être violent, 2kBoy s'installe dans le siège de la capsule et attache sa ceinture. "Pourquoi c'est toujours à moi que des trucs comme ça arrivent...", pense-t-il.

Une incroyable explosion réveille Kazimir. Le laboratoire est soufflé, et rempli d'une épaisse fumée rose. Il active rapidement la ventilation et ouvre les fenêtres. Ne voyant toujours rien, il se téléporte sur le toit, au sommet du téléscope du laboratoire. Il voit le trou dans la plafond du labo, et levant les yeux, celui dans la Barrière qui est déjà en train de se reconstituer. Il regarde au loin, dans l'espace, la capsule qu'il préparait tout-à-l'heure filer dans le cosmos à une vitesse ahurissante, puis disparaître dans un portail dimensionnel qui s'est créé à cause de la vitesse. Mince, se dit-il, encore somnolent sur le téléscope. Il ne comprend pas encore que son petit frère est dans la capsule, et se trouvera dans la réalité sur Terre dans quelques minutes...

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En relisant mon texte, je le trouve assez bien. Je ne veux pas le placer dans la vraie histoire, je le classe donc avec mes textes qui ne seront jamais publiĂ©s, avec mon journal intime et d'autres niaiseries. Je dĂ©cide de sortir du lit pour prendre un verre d'eau. Je descends les escaliers et me dirige vers la cuisine sur le bout des pieds, car le carrelage est froid. Une fois dans la cuisine, je jette un coup d'Ĺ“il par la fenĂŞtre: le grand jardin qui entoure la maison est plongĂ© dans l'obscuritĂ©. J'ouvre le placard pour en sortir un verre, le robinet pour mettre de l'eau dedans, la porte pour retourner dans ma chambre, quand un grand bruit venant de dehors se fait entendre. Il ressemble d'abord Ă  un rafale passant au-dessus de la maison mais en s'approchant, devient aussi fort que le dĂ©marrage d'une fusĂ©e. Puis un impact fait trembler les murs de la maison - ce qui en soi n'est pas difficile, le lave-linge le fait - et une espèce de mĂ©tĂ©orite s'Ă©crase dans l'allĂ©e au milieu de mon jardin. Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Je m'engage pour prĂ©server l'atmosphère et elle arrĂŞte mĂŞme pas un rocher ?

Je sors de la maison et m'approche du rocher tombĂ© du ciel. C'est une boule de mĂ©tal, assez carrĂ©e et carbonisĂ©e. Enfin, c'Ă©tait ce que je pensais jusqu'Ă  ce qu'une valve s'ouvrit, laissant de la vapeur s'Ă©chapper. Je suis surpris de voir un petit garçon habillĂ© d'un pull trop grand pour lui et d'une Ă©charpe... Autrement dit, 2kBoy, mon personnage. Le verre que je tenais jusqu'Ă  prĂ©sent m'en tombe... Je balbutie un "comment ça va ?" mais la rĂ©ponse est Ă©vidente... Je m'approcha de lui et l'aida Ă  sortir de cette machine. Il avait l'air extĂ©nuĂ© par son voyage, et peinait Ă  rester debout.

— Bon sang... DĂ©-dĂ©solĂ© d'avoir atterri dans votre jardin.

Il n'aurait pas pu faire grand chose, mais bon... Je le porte jusqu'Ă  la maison et l'installe dans la salle Ă  manger, ou il s'endort sur la table la bouche ouverte, rĂ©pandant sa salive dessus...donc si j'ai bien compris, ce que vient de se passer Ă  Ă©tĂ© la suite de ce que j'ai Ă©crit ? Cette appli rend vraiment ce qu'on y Ă©crit rĂ©el, alors ? Alors pour mon ex... Oui, bon, ce n'est pas tout Ă  fait le moment. Je monte les escaliers et prends mon portable dans ma chambre. Je suppose que c'est Ă  moi de rĂ©gler ça... Je retourne dans la salle Ă  manger, oĂą 2kBoy dort. Est-ce que je dois lui dire que je suis son auteur ? Ou plutĂ´t son crĂ©ateur ? Bon, je vais profiter de son sommeil pour gratter quelques mots, histoire de rĂ©gler ce problème au plus vite...

Il se réveille enfin sur les coups de dix heures. Il ne se souvient plus de ce qui lui était arrivé, je lui ai expliqué rapidement.

— Bon, maintenant il faut qu'on trouve comment tu vas rentrer chez toi.

— Mon grand frère viendra me chercher dans peu de temps, je suis sur...

— En fait, il ne peut pas. Il ne peut pas passer du monde fictif Ă  la rĂ©alitĂ© par lui mĂŞme, je pense.

— Comment ça, passer de la rĂ©alitĂ© Ă  un monde fictif ?

— Il se peut que le responsable de ta mĂ©saventure soit moi. L'application mystĂ©rieuse ou j'Ă©cris des histoires me permet de les rendre rĂ©elles. Je suis ton auteur... Ou plutĂ´t ton crĂ©ateur. Je suis dans la rĂ©alitĂ©, et tu Ă©tais dans un monde fictif

— C'est vous qui m'avez coincĂ© dans la machine ? Vous ĂŞtes mĂ©chant, en fait...

— Je ne savais pas que ça allait provoquer un tel changement.

— Et vous ne pouvez plus changer ?

— Non, une fois que c'est auto-sauvegardĂ©, impossible de le modifier.

Je pris mon portable en main et ouvrit l'application, en attendant que les idées viennent.

— Kazimir ne peut vraiment pas venir me chercher ?

— Bon… Après tout, rien ne coĂ»te d'essayer.

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Après avoir compris ce qui s'est passé, Kazimir part à la recherche de son frère. Il trouve sa localisation en quelque minutes, se rend à l'endroit indiqué et tous deux se retrouvent à Fallens Stars.

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— Oui, bon, j'ai toujours pas d'inspi…

— Plus qu'Ă  attendre, et si ça a fonctionnĂ©, ton frère viendra dans quelques minutes.

Nous attendons quelques temps. Je me fais un cafĂ©: deux minutes. Je lui fait une omelette et des crĂŞpes, la pâte Ă©tait dĂ©jĂ  prĂŞte : dix minutes. Je vais arroser mon jardin potager, aidĂ© par 2kBoy qui tombe dans la terre: une demi-heure plus la moitiĂ© de la journĂ©e pour laver et sĂ©cher ses vĂŞtements... Soit il dort encore, soit il ne viendra pas.

Nous rentrons finalement, et je reprends mon téléphone, constatant avec déception que mon texte ne s'est pas auto-sauvegardé. L'appli n'avait pas accepté mon texte...

— Assez perdu de temps, il faut qu'on trouve une idĂ©e. Tu en a une, peut-ĂŞtre ?

— Non, aucune idĂ©e. Si seulement ce bracelet servait Ă  autre chose que briller la nuit...

— Mais oui, ton bracelet ! Je n'ai pas encore dĂ©fini Ă  quoi il servait, on peut donc lui attribuer un pouvoir qui va te permettre de rentrer chez toi ! Maintenant, il faut juste trouver lequel...

— Est-ce qu'on peut le faire tirer des lasers, comme ça il crĂ©e de l'Ă©nergie et on peut faire dĂ©marrer la machine !

— Non, c'est une explosion contrĂ´lĂ©e qui l'a propulsĂ©, on ne peut pas en faire ici...

— Sinon le plus simple c'est de faire des lasers qui peuvent ouvrir des portails dimensionnels, comme ça je me tĂ©lĂ©porte chez moi en en crĂ©ant un ?

— Petit, tu n'auras pas de lasers.

— Mais... Un laser pour me rĂ©compenser de t'avoir aidĂ© Ă  arroser tes pommes de terre, s'il te plaĂ®t...

— Hmm... C'est peut-ĂŞtre disproportionnĂ© comme rĂ©compense. Attends... Kaz peut se tĂ©lĂ©porter ! Tu pourras te tĂ©lĂ©porter toi aussi, je suis trop intelligent... HĂ©, tu fais quoi ?

Il s'est allongé sur le dos par terre et regarde les mouches voler... J'avais oublié qu'il était malade. Bon, attendons qu'il reprenne ses esprits. Je décide d'ouvrir la fenêtre pour que les mouches sortent. 2kBoy a voulu les suivre et je l'ai retenu de peu de se jeter contre la fenêtre comme elles. Après, il a pleuré comme un bébé pendant des heures, et à fait d'autres trucs de gamin - que je ne sais pas gérer vu que je n'ai jamais eu de gamin - dans le même genre. Enfin, autour de quinze heures, il redevient soudainement normal.

— Je... Il s'est passĂ© quoi ?

— Tu ferais mieux de ne pas demander. Rien de grave. Reste tranquille pendant que j'Ă©cris...

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Après qu'il a été accueilli par son créateur, 2kBoy attendit d'abord que son frère viennent le chercher. Il a eu le temps de jouer avec son bracelet, arroser des tomates et faire une crise nerveuse à cause de son étrange maladie passagère. Mais Kazimirne venant pas rapidement, il réfléchit avec son créateur, qui avait conpris que l'application mystérieuse rend réel ce qui y est écrit, à une manière de rentrer chez lui. Ils son à présent autour de la table à manger. Lors d'un éclair de génie, il fait remarquer à son créateur que son frère peut se téléporter. Alors il donna au bracelet de 2kBoy le pouvoir de se téléporter où il le souhaite quand il veut en se servant du bracelet comme portail qui mène pour l'instant à sa chambre, ou il y a l'autre de côté de son "portail personnel" . 2kBoy prend donc son bracelet, et celui-ci s'agrandit et des cristaux translucides remplissent son milieu. Une fois le portail activé, on a l'impression que le milieu est juste une chute d'eau infinie. 2kBoy s'apprète à rentrer dedans. Quand il sera dans sa chambre, il se souviendra de sa crise passagère et n'en fera plus, et repartira à l'Académie dans quelques jours.

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Je ferme l'appli, et le message confirmant l'auto-sauvegarde s'affiche.

— Et voilĂ  ! Tu peux te tĂ©lĂ©porter en prenant ton bracelet comme un portail.

— Quoi ? Mais je voulais me tĂ©lĂ©porter comme mon grand frère...

— HĂ©, c' est bon, pleure, pas, tu pourras le faire quand tu maĂ®triseras la magie de toute façon.

Il prend son bracelet, le pose au sol et l'artefact grandit, se met Ă  l'horizontale, flottant dans les airs... Encore plus impressionnant que ce que j'avais imaginĂ© en Ă©crivant cette scène ! Finalement, nous nous disons au revoir.

— La prochaine fois, mettez-moi dans un vrai vaisseau de l'espace, hein !

— Mais bien sĂ»r... Au revoir, enfin... Adieu. N'oublie pas, tu ne dis rien et tu fais comme si j'Ă©tais un gentil inconnu.

— D'accord. Encore dĂ©solĂ© d'avoir atterri dans votre jardin, alors...

Il me dit oui d'un mouvement de tĂŞte, et son sourire disparaĂ®t de ce monde... Quelle heure est-il ? Il va falloir que je nettoie ce bazar. Et que je justifie mon absence au travail aussi. J'aime tellement pas appeler mon patron...

Je suis sur le point d'appeler quand quelqu'un toque à la porte. Un homme, pas très grand, aux cheveux et aux vêtements noir... Un prospecteur, je suppose.

— Bonjour, vous auriez pas vu un petit garçon, avec un sweat Ă  capuche blanc avec marquĂ© 2kBoy dessus ?

— Si, mais il est parti d'ici.

— Ah... Et c'est quoi, cette boĂ®te de mĂ©tal carbonisĂ©e, dans le petit cratère au milieu de votre allĂ©e ?

— Euh... Un barbecue.

— Vraiment ?

— Oui, c'Ă©tait un barbecue au gaz qui a sautĂ©, je pensais qu'il fonctionnait au charbon...

— Oh, et bien je vais vous dĂ©barrasser de ce "barbecue", alors.

Je comprends seulement maintenant que c'Ă©tait Kazimir.

— Si vous voulez, hein... Peut-ĂŞtre que le garçon que vous cherchez est dĂ©jĂ  chez lui, Ă  cette heure.

— C'est vrai ? Je l'ai cherchĂ©e toute la journĂ©e, de dimens... Euh, de maison en maison, alors j'espère vraiment... Au revoir, et merci Ă  vous.

Je ferme la porte et monte dans ma chambre, en plongeant dans mon lit. Je sors mon portable de ma poche. Au travail, il faut que je m'arrange un coup avec mon ex…