Selya fut brusquement réveillé par le contact d'un projectile sur sa poitrine. Lorsque la jeune femme émergea elle était dans un amphithéâtre, entourée d'une bonne centaine d'étudiants qui assistait à un cours. Le prof se situait en bas sur l'estrade devant le diaporama qu'il projetait.

— Dis donc on a pas assez dormi cette nuit ! lança le prof d'un ton exubérant.

Tous les autres éclatèrent de rire, en regardant sa tablette de plus prêt et remarqua qu'une craie rouge traînait sur cette dernière. Selya n'avait pas une grande connaissance du système universitaire que ce soit à Liggers ou a l'endroit où elle se trouvait, mais d'après son amie Anella, quand quelqu'un s'endormait dans l'amphi on le laissait s'occuper. "Ils sont bizarres dans cette fac" se dit l'ancienne chasseuse.

Le type qui était assis à côté d'elle lâcha un "pour une fois que c'est pas moi qui m'endors", puis une fois que la salle fût calmée le prof reprit :

— C'est bon mademoiselle est bien réveillé.

— Oui monsieur, bredouille la vagabonde.

— Parfait maintenant revenons à notre sujet, le béton armé. Alors il faut savoir que le béton résiste mal à la traction, c'est pour cela que dans une poutre en béton on ajoute des armatures en acier pour reprendre les efforts de traction…

Le prof continua son cours, que Selya essaya de comprendre ce qu'il disait. Alors si elle compris assez vite le fait que lorsqu'on soumettait une poutre à un moment de flexion. Le béton travaillait en compression tandis que l'acier reprenait les effort de compression. Elle fût vite larguée quand le prof aborda des sujet plus complexes comme la longueur d'ancrage, l'axe neutre ou alors les moments résultants. Tout cela accompagné de nombreux schémas assez incompréhensibles.

Selya essayait de suivre le cours tant bien que mal en griffonnant sur la petite feuille qui traînait sur sa tablette. Son voisin de droite semblait intrigué par les petits dessins qu'elle gribouillait sur sa feuille au vu des coups d'œil qu'il jetait dans sa direction.

Lorsque le cours fut enfin fini, les étudiants quittèrent l'amphithéâtre en laissant leurs affaires à l'heure place. Ne voulant pas se faire remarquer Selya les imita, mais à la sortie elle fut interpellée par un groupe d'étudiants.

— Alors Selya, comme ça on s'endort en cours.

— J'ai jamais vu ça !

— Ça explique la note qu'elle s'est prise au dernier DS

— En même temps, on sait tout ce qu'elle fait pendant son temps libre.

Et ils continuèrent les remarques. Selya ne les connaissait pas, mais en aucun cas leurs dires étaient valides. Dans quelle réalité avait-elle atterri ? Qui étaient ces gens ? Et pourquoi ils se comportaient comme ça ?

Mais son réveil mit fin à cette question. Soulagée d'être de retour à Liggers, elle ne put pas s'empêcher de penser à son amie Anella, étudiante en cartographie. "J'espère que ça se passe pas comme ça pour elle"