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Louloutre![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Arrivée en pagaille(par Louloutre)Courir, vite. Vite. Vite ! Je cours à travers des ruelles sombres et finis par me planquer comme je peux entre des poubelles à l’odeur absolument horrible. Je crois que mes poursuivant sont des loups garous, si je me fie aux grognements. La puanteur devrait les dissuader un peu de s’aventurer par là et camoufler mon parfum. Je calme ma respiration, pour le bien de mon cœur et de mon nez. J’attends quelques minutes. Personne ne vient. Je dois être sauvée. Je sors de ma cachette. J’erre dans le dédale sombre, et arrive dans les grandes rues. Là , la lumière de fin de journée est déjà plus présente et rassurante.
Bordel ! Le prochain monde que je crée, c’est pas une ville en mode film noir avec des créatures dangereuses, mais un petit village de campagne médiéval où tout baigne ! Quoique, la dernière fois, ça a mal tourné, avec la loutre… Mais je divague. Il faut que je trouve quelque chose, ou quelqu’un pour m’aider à rentrer chez moi. Le problème est que je ne me souviens plus vraiment de l’emplacement du portail, que je n’ai pas la monnaie locale, et que même si je suis sensée tout connaître de cette ville, j’ai une mémoire des cartes assez déplorable, il faut se l’avouer. Je me fait remarquer par un passant qui m’arrête.
“Vous êtes perdue ?” Je le reconnais : Edward Ros, mercenaire. Dans sa valise, un fusil de précision d’une qualité quasiment parfaite. Dans ses poches plus ou moins visibles, d’autres armes tout aussi dangereuses entre ses mains. Il doit revenir d’un contrat et rentrer chez lui, dans sa collocation. Et dans sa collocation, il y a… “Oui, est-ce que vous pouvez m’aider, s’il vous plaît ? Je cherche une voyante, ou quelqu’un qui pourrait m’aider à retrouver une chose que j’ai perdue, mais je ne me souviens plus de l’adresse qu’on m’a conseillée…” L’homme hoche la tête. “Je sais où en trouver une.”
Je me sens nettement plus rassurée à ses côtés. Sur le chemin, il me pose des questions. Mon prénom, mon âge… Il sent que je ne suis pas une humaine tout-à -fait comme les autres. Je lui explique juste que je viens d’un autre monde où il n’y a que des humains, et qu’un portail défaillant m’a amenée ici. Il n’en demande pas plus. Je devrais faire plus de personnages pragmatiques, ça évite de longues justifications. On arrive devant sa maison. Il ne la présente pas comme telle, mais c’est bien son chezlui. À l’étage, je vois une lumière lugubre filtrer à travers les rideaux. La chambre de Cassandra, aucun doute là -dessus. Elle va pouvoir utiliser son pouvoir de vision. Enfin… si elle le veut bien. Il passe les clés dans la serrure, et à peine la porte est ouverte qu’il s’écarte brusquement, par habitude, pour esquiver la masse de poils qui voulait lui faire la fête. Je me prends deux pattes dans le torse et me retrouve épinglée au sol, surmontée par trois adorables têtes canines. Mi, Ka et Do. Le bébé cerbère est aussi mignon que je l’avait imaginé, du haut de ses trois mois et ses quelques vingt kilos. Mi, la tête de border collie se charge de me lécher la joue gauche, tandis que Ka, la tête de berger allemand, renifle mon cou et Do, la tête de husky, mordille gentiment mon poignet droit. Je rigole sous leurs chatouilles. La drôle d’odeur d’ordures qui reste sur moi ne semble pas les déranger. Je dois attendre qu’Edward dégage le molosse pour réussir à me relever. J’ai mal au dos à cause de la chute brutale, mais c’est pas ça qui va me casser.
Chris est sur le canapé. La pauvre banshee a l’air bien mal en point ; des mouchoirs usés par ses larmes et des emballages de chocolats débordent de la petite poubelle à ses pieds. Je vois vite l’origine de ses pleurs : un bouquet de fleurs qui se meurt dans son vase sur la table de la salle à manger. L’espace d’un instant, je m’en veut de l’avoir rendu si sensible. Edward me demande de faire comme chez moi. “Je vais voir la voyante. Ne fais pas trop attention aux autres…” Ah… les autres… Vrai que j’avais mis dans cette étrange collocation des individus bien particuliers. Vu l’heure, je ne risquais pas de croiser le fantôme et le vampire, mais ce n’étaient pas les plus à craindre.
Je m’assis sur le fauteuil, à côté du canapé de Chris. Elle me regarda d’un drôle d’air. “T’es pas une humaine normale, toi…” murmura-t-elle de sa voix cassée. “Je ne viens pas d’ici” répondis-je sobrement. “Je me disais aussi… Tu n’as pas l’aura des mortels d’ici.” J’ai envie de la consoler, comme une mère ou une meilleure amie réconforterait après un moment difficile. Mais elle ne me connaît pas, ce serait bizarre pour nous deux. Et vu comme MiKaDo s’acharne à me flairer, je suis moyennement motivée à infliger mon contact à une femme émotionnellement fragile. Du coup, j’essaye de faire la conversation en attendant qu’Edward ne revienne. “Vous êtes de quel type de sensibilité ?” Je sais que ce n’est pas poli de poser des questions dont on a déjà les réponses, mais le fait qu’elle explique sa maladie et raconte sa vie la soulage. C’est le minimum que je puisses faire.
Puis le verdict tomba quand Edward descendit des escaliers, une serviette et des vêtements dans les bras. “Bon… Cassandra a été claire, pour une fois : le portail ne rouvrira pas avant demain soir. Elle note les informations sur un papier ; je t’accompagnerai. Demain on ira en ville, tu pourras visiter un peu. En attendant, je te montre la salle de bain et la chambre d’amis.”
Dans ma tête, j’eu deux réactions. Chouette ! Je pourrais visiter un peu les environs en compagnie d’un des meilleurs gardes du corps de cette ville ! Mais… Ils sont conscients que je dois déjà survivre à cette nuit ici, dans cette maison ?
Si j’ai appelé la série “wHELLcome”, ce n’est pas pour rien. Aucun humain ou mortel n’est censé vivre ici et rester sain d’esprit. C’est parti pour une soirée d’enfer, j’imagine...
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