Confessions post-mortem
(par Louloutre)(Thème : MĂ©lilĂ©mots 4)
Je suis morte. Enfin, je crois ? La dernière chose dont je me souviens, c’est d’être rentrée bourrée dans ma chambre, avec pour seule envie de faire l’étoile de mer dans mon lit. Mes colocs m’ont littéralement biberonnée de rhum me mauvaise qualité et de délicieuse sangria, car… j’ai pas su dire non. C’est un peu confus ; j’ai mal à la tête.
C’est chaud.
Haha… chaud… vous l’avez ? Ah, c’est mieux si vous avez le contexte pour comprendre la blague… Je suis en enfer. Oh, je ne vais pas en faire un drame ! Je ne suis pas bien fière de ce que j’ai vécu, mais ce n’est pas non plus comme si j’avais fait des efforts titanesques pour aller au Paradis. Ma place en bas était méritée et attendue.
Mais ça m’a bien fait chié, quand le service d’accueil a voulu me faire gober que j’étais arrivée aux cieux, parce que malgré mes erreurs, j’étais humaine et bla bla bla… Oh ! Ça se saurait si j’avais fini au milieu des anges ! J’ai cumulé tellement de péchés et de blasphèmes, c’est limite si je ne demandais que ça ! Paresse, luxure, avarice, colère, orgueil, gourmandise, envie… Tout ! J’ai tout fait !
J’ai rien foutu quand j’en avais l’occasion, et j’ai procrastiné trop souvent. J’ai fait l’amour pour le plaisir. Je n’ai pensé qu’à moi en gardant mes sous au lieu de donner aux associations ou aux pauvres qui en avaient besoin, quand je ne me lâchais pas vicieusement dès qu’un autre payait pour moi. J’ai souvent laissé ma colère me guider, et sans un minimum de considération pour les autres ou mon avenir j’aurais brûlé plusieurs maisons et frappé plusieurs personnes. Je me suis sentie supérieure à tant de gens, et je l’étais sans doute ; j’ai placé mon intelligence au dessus des autres, je me suis sentie déesse, je me suis sentie différente, à part, privilégiée. J’ai tenté de ralentir ma faim, mais j’ai fait pire en laissant mon goût pour la nourriture prendre des décisions à la place de ma raison, et j’ai suivi mon envie de prendre autant que je voulais et plus que je ne pouvais. J’ai été jalouse à en mourir.
S’il vous faut une tête à faire trôner sur le totem de l’insidieuse malice de l’humanité, prenez la mienne : je suis l’exemple type de personne qui a l’air bien mais qui cumule les vices en cachette. Je mens. Je mentais ! Je mentais terriblement, tout le temps, à tout le monde, sur tout ! Je ne voulais jamais dire la pleine vérité, je voulais toujours me protéger, quitte à faire pire. Et pourquoi ? Ne pas inquiéter les gens ? Garder un semblant de paix avec mon entourage ? Je ne me félicite pas.
Les diablotins me laissent finir mon paragraphe avant de m’emmener au lieu de ma damnation éternelle. Je ne sais quoi ajouter donc… Merci de m’avoir lu et on se retrouve, j’espère, en bas.