L'Académie de Lu





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La vie du chat


Un long vendredi pluvieux ou La journée tranquille du Chat

(par Louloutre)
(Thème : La vie du chat)
(dernière modification : 06/06/2022)



Un nouveau jour se leva sur l’animalerie. C’était un vendredi pluvieux et glacé à souhait, et malgré ce qu’en disait la météo, la région ne verrait pas un rayon de soleil ce jour-là. Cette pluie froide avait pour elle d’humidifier et rafraîchir un mois de mai bien trop chaud.

Et cette drache n’empêcha pas Henri de se rendre à l’animalerie. Le Chat l’avait vu arriver depuis sa cage judicieusement positionnée pour voir arriver les gens dans l’animalerie. Bizarrement, il espérait qu’aujourd’hui, personne n’aurait envie de l’adopter.

Je n’aurais peut-être pas dû tant me passer la patte derrière l’oreille, regretta le matou.


Henri songeait de plus en plus à investir dans une voiture, tandis qu’il se séchait sommairement avec une serviette derrière le comptoir. Il avait abrité son vélo pour la journée, mais sa fidèle monture était déjà tellement trempée qu’il savait pertinemment que ce soir, il rentrerait chez lui avec les fesses trempées.

Le Chat savait qu’il avait envie d’acheter une voiture, car il avait aussi une belle vue sur l’ordinateur du comptoir, et qu’Henri passa une bonne heure à comparer des prix et des modèles de véhicules adaptés à l’usage qu’il pourrait en faire.

Les humains sont quand même formidables, quand il s’agit de résoudre et créer des problèmes.


Le bruit des Ă©normes gouttes tapant lourdement sur les vitres du bâtiment allongeaient le temps. Aucun client ne viendrait aujourd’hui… Qui viendrait par ce temps, sinon des gens dĂ©sespĂ©rĂ©s et incapable d’anticiper des achats nĂ©cessaires, ou des espèces de masochistes ?


Des gens agitĂ©s et dĂ©nuĂ©s d’anticipation vinrent, principalement pour acheter de la nourriture pour leurs compagnons Ă  poils, parce que “ah lĂ  lĂ , je pensais qu’il restait assez Ă  manger dans le sac Ă  croquettes de Minouche” (un classique), “ma femme m’avait dit qu’il y avait un paquet de litière en rĂ©serve… pas trouvé”, et autres justifications agrĂ©mentĂ©es d’un fameux “et sinon, il fait pas beau, hein ?”. Des masochistes bravèrent la mĂ©tĂ©o pour venir chercher des animaux. Acheter un animal Ă  sang froid n’était peut-ĂŞtre pas la meilleure idĂ©e, mais bon… Qui sommes-nous pour juger ?

N’empĂŞche… QUI appelle, au premier degrĂ©, son chat Minouche ?! J’espère que mon prochain propriĂ©taire n’aura pas un tel manque d’imagination !


Sinon, à part ça, journée plutôt tranquille, car pluvieuse.


Le soir, alors qu’Henri nettoyait les cages avant de nourrir les animaux et de pouvoir enfin rentrer chez lui et profiter d’une bonne douche, une énorme voiture noire et imposante se gara sur le parking.

Un client arriva. Et pas n’importe quel client : le genre de mec qui en impose physiquement et qui fait peur aux enfants. Le Chat avait dĂ©jĂ  constatĂ© le caractère trouillard d’Henri et se doutait que ça allait mener Ă  la catastrophe…


Ça ne manqua pas : en voyant le grand gaillard, Henri sursauta. Il n’eut pas le temps de dire un mot, le client sortit un objet de sa poche que le Chat n’arriva pas Ă  voir et encore moins identifier.

Mais tourne-toi, lĂ  ! ArrĂŞte de me montrer ton dos moche de primate, je veux voir !

Il le présenta au vendeur. Henri poussa un cri. Un cri perçant et aigu et…

Euh… Quoi ? Qui que quoi ? Mais… Qu’est-ce qu’il fiche ?!


Henri et le grand gars s’enlaçaient, et…

M-m-m-mais BEURK ! Pfouah ! Je regarde pas ça ! Et arrĂŞtez avec ces bruits gĂŞnants de bouche, lĂ  ! On dirait moi quand je me lave ! Ah non ! Non, non, non, non je ne veux pas voir ça !


Une fois Henri et le costaud séparés —en tous cas physiquement—le vendeur finit ses tâches, et le costaud alla installer le vélo dans le coffre de sa voiture et revint aider Henri à faire son travail. Ils prirent même le temps de caresser copieusement chaque animal.

Avant de partir, le costaud demanda, en pointant le Chat :

“Celui-lĂ , lĂ , semble plutĂ´t calme… ça ne te dirait pas d’avoir une petite boule de poils Ă  la maison ?”

Henri regarda le chat. Le Chat le toisait en retour, d’un œil qui disait n’y pense même pas.

“Oh, tu sais… il n’en a pas l’air, comme ça, mais il a son caractère.”

C’est ça ! maintenant, dĂ©gagez de cette boutique, que la journĂ©e finisse !


Extinction des feux. La voiture démarra, partit au loin. La pluie s’arrêta enfin.

La nuit tomba sur l’animalerie silencieuse.










Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !

























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