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Noon![]() Spectacles![]() La vie du chat
![]() ![]() Un nouveau jour se leva sur l’animalerie sous les yeux las du matou fatiguĂ©. Aujourd’hui encore, il attendait qu’on vienne le chercher, observant sans relâche les allers et retours des clients choisissant leurs futurs compagnons. Mais les clients qui voulaient des chats se faisaient rares par ici. « Des animaux trop exotiques » avec un « entretien trop compliqué », c’est ce que le chat entendait Ă chaque fois qu’un enfant regardait ses parents l’air suppliant, pointant du doigt l’animal Ă fourrure. Nonchalant, le chat attendait. AllongĂ© sur son perchoir, la tĂŞte posĂ©e sur ses pattes, il Ă©tait las de se dĂ©placer pour accueillir les nouveaux clients. En mĂŞme temps que la clochette de la porte d’entrĂ©e, un tintement mĂ©lodieux fit se redresser ses oreilles, il Ă©tait diffĂ©rent du son habituel, Ă la fois plus grave et plus aigĂĽe, comme si toute la musique du monde se tenait Ă l’intĂ©rieur de cette note. Le son semblait venir de l’arrière-boutique. Il Ă©tait incapable de dire pourquoi, mais ce son l’appelait, il ne pouvait pas y rĂ©sister. Filant entre les pieds des clients, le chat s’éclipsa dans l’annexe de l’animalerie. C’était une pièce sombre remplie de cartons. Pourtant, ce matin-lĂ , une lumière douce Ă©clairait la pièce. Le chat commença Ă explorer. Il trouva la porte contre le mur du fond, et dès que ses pupilles se posèrent dessus, il comprit qu’il ne pourrait plus reculer. C’était comme si une force invisible le poussait vers ce battant qu’un noir d’encre dĂ©corĂ© d’oiseaux d’argent. Pour la première fois, le matou ne s’intĂ©ressa mĂŞme pas aux oiseaux, seule la poignĂ©e, qui luisait lĂ©gèrement, mĂ©ritait son attention. L’ouvrir ne lui prit que quelques secondes. A peine eut-il sautĂ© pour atteindre la fameuse poignĂ©e que la Porte s’ouvrit dans un grincement mĂ©lodieux. Derrière la porte, il n’y avait rien d’autre que de la lumière. Comme un rideau brillant qui cachait un monde de merveilles. Le chat se battait contre lui-mĂŞme, son instinct lui disait de ne pas y aller. Mais son corps continuait d’avancer. Il passa le cadrant et la porte se referma avant de disparaitre, ne laissant derrière elle qu’une rĂ©serve d’animalerie plongĂ©e dans l’obscuritĂ©. Ebloui par la lumière qu’il venait de traverser, le chat mit quelques secondes avant de pouvoir voir oĂą il Ă©tait arrivĂ©. C’était une pièce circulaire, aux murs colorĂ©s et Ă la moquette rose. Quelques meubles trĂ´naient çà et lĂ , tous beaucoup plus petit que la moyenne. Une petite table, accompagnĂ©e de ses petites chaises, un petit lit et mĂŞme un petit miroir. Le chat venait d’atterrir dans une chambre d’enfants. Une très Ă©trange chambre d’enfant. AccrochĂ©es aux murs d’immenses Ă©tagères dĂ©coraient la pièce, faisant tache Ă cĂ´tĂ© du mobilier si petit. Mais les Ă©tagères ne semblaient pas si Ă©tranges si on les comparait Ă ce qui Ă©tait posĂ© dessus. Il y avait lĂ des centaines de poupĂ©es, toutes d’allure diffĂ©rentes. Et toutes, Ă©trangement rĂ©alistes. Elles reposaient lĂ , sur les Ă©tagères, semblant, comme les animaux de son animalerie, attendre que quelqu’un vienne les chercher. Le chat Ă©tait lĂ , en train d’observer la pièce, lorsqu’un bruit se fit entendre, derrière l’un des rideaux. Vif comme l'Ă©clair, le chat parti se cacher entre deux de ces Ă©tranges poupĂ©es Ă l'odeur particulière. Juste Ă temps pour ne pas ĂŞtre vu par la petite fille qui jaillit de derrière le rideau. Le chat eut tout le temps de l’observer en dĂ©tails. Ses longs cheveux bruns voletaient autour de son visage tandis qu’elle tournait la tĂŞte de droite Ă gauche, cherchant quelque chose. Elle semblait mĂ©contente, les sourcils froncĂ©s sur ses yeux noirs qui parcouraient la pièce avec une frĂ©nĂ©sie grandissante. Puis, alors que chercher de loin ne semblait plus la satisfaire, elle commença Ă se dĂ©placer, regardant dans tous les recoins. Sous le lit et les chaises, derrière tous les rideaux. Une plainte dĂ©chirante s’élevait peu Ă peu de sa gorge, et des larmes commençaient Ă couler sur ses joues rondes. Elle s’attaqua ensuite aux Ă©tagères, dĂ©plaçant les poupĂ©es les unes après les autres, les lançant derrière elle, formant au milieu de la pièce une pile de minuscules humains. Tandis que la petite se rapprochait de sa cachette, le chat avait de plus en plus peur. Il le sentait, quelque chose d’effrayant allait arriver si elle le trouvait. Il comptait l’espace qui les sĂ©parait. Quarante poupĂ©es. Vingt poupĂ©es. Dix poupĂ©es. Une poupĂ©e. N’écoutant que son instinct, le chat ne bougea pas d’un millimètre. Alors que la petite allait retirer la poupĂ©e qui le cachait, une voix grave rĂ©sonna dans la pièce. — MĂ©lissa, il te plait ton ami ? Il profita de la diversion, la petite fille avait tournĂ© la tĂŞte en direction du plafond, et le chat avait sautĂ© dans le tas de poupĂ©es, cachĂ© lĂ , il observa la conversation entre cette enfant effrayante et la voix de l’homme invisible. Elle se plaignait de ne pas trouver son ami. Il la rĂ©confortait. Tout aurait pu se passer au mieux, si elle n’avait pas commencĂ© Ă pleurer Ă chaude larme. Alors, la voix, avec un ton paniquĂ© prononça une phrase incomprĂ©hensible et la porte rĂ©apparut. La petite fille, tout sourire, parti se cacher derrière un rideau. Lorsque la porte s’ouvrit, le chat se prĂ©cipita dans l’entrebâillement, passant entre les jambes d’une fille qui portait une paire de basket bleu ciel. Le chat Ă©tait de retour Ă l’animalerie, un lieu qui lui semblait maintenant, plus que rĂ©confortant. Il sauta sur son perchoir habituel et regarda le soleil se coucher. Ainsi, après une aussi courte aventure, la nuit tomba sur l’animalerie silencieuse. Cette histoire fait partie d'un tout plus grand ! |