L'Académie de Lu





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(par GaĂŻa Gil'Sayan)
(Thème : La vie du chat)
(dernière modification : 06/06/2022)



Un nouveau jour se leva sur l'animalerie, silencieuse Ă  cette heure. Les rayons du soleil ne parvenaient pas Ă  traverser les nombreux nuages visibles par la fenĂŞtre. Les animaux dormaient encore.


La porte s'ouvrit quelques temps plus tard, laissant entrer une femme et deux enfants, qui se precipitairent pour aller voir les animaux. Les humains se mirent Ă  parler comme d'habitude. Le chat ne leur prĂŞtait que peu d'attention. A quoi bon ? Il savait parfaitement ce qui allait se passer… Les petits allaient le remarquer et il partirait une fois de plus de l'animalerie. La femme se tourna vers les deux enfants. C'Ă©tait sĂ»rement le moment de partir. Il se prĂ©para Ă  devoir se lever quand la mère et les enfants passèrent la porte qui claqua derrière eux. Une journĂ©e sans personne pour le dĂ©ranger ? VoilĂ  qui Ă©tait inattendu pour le fĂ©lin. Il s'approcha de la fenĂŞtre et regarda la famille s'Ă©loigner, toujours Ă©tonnĂ©.

Ils avaient déjà disparu au coin de la rue depuis quelques minutes quand le chat repéra un petit point lumineux sur le sol, à quelques mètres de l'animalerie. Il se retourna. Personne ne faisait attention à lui. Les autres animaux dormaient, aucun humain n'était visible. Il profita de cette occasion et s'approcha de la porte, entre-ouverte par le vent, avant de se glisser à l'extérieur de la boutique.


Le chat s'approcha tranquillement du point lumineux en essayant de l'identifier. C'Ă©tait un… petit rond qui renvoyait la lumière ? Il n'Ă©tait qu'Ă  quelques pas lorsqu'une petite crĂ©ature apparut brusquement et s'empara du petit objet, avant de se figer en apercevant celui qui l'observait. Les deux animaux restaient immobiles, prĂŞts Ă  bondir ou fuir. Le petit rongeur recula d'un pas sans lâcher l'objet brillant quand le chat se jeta sur lui. Il prit ses jambes Ă  son cou et s'enfuit Ă  l'opposĂ© de l'animalerie sans lâcher son bien. Les deux animaux continuèrent leur course poursuite au coin de la rue, puis dĂ©valèrent une avenue sans prĂŞter attention aux humains qui s’écartaient sur leur passage. Ils passèrent Ă  travers un parc sans ralentir, avant de continuer leur course dans plusieurs rues, lorsque le rongeur tourna dans une rue bien plus petite.

Le chat s’engagea à son tour dans la ruelle qu’il trouva vide. Pas la moindre trace du rongeur. Déçu, le chat s'avança dans la rue étroite. L'odeur des poubelles était bien différente de celle de l'animalerie, du parc ou des lieux dont il avait l'habitude. Il s'assit et écouta les nombreux sons de la ville, sans même savoir combien de temps.


Une première goutte tomba. Suivie d'une autre. Puis d'encore une. Les bruits de parapluies que l'on ouvre se firent entendre dans les rues tandis que la pluie continuait de tomber. Toujours seul dans la ruelle, le chat commença à sentir l'eau froide dans son pelage. Il s'ébroua, mais la pluie qui tombait de plus en plus le trempait toujours davantage. Et il n'aimait pas être trempé.

Dépité, il leva les yeux vers les ciels. Les nuages gris semblaient ne jamais vouloir partir. Une flaque commença à se former en bas de la ruelle. En quelques pas et un bond il en sortit. Dans l'avenue, les piétons s'étaient tous abrités dans les magasins ou dans leur voiture, laissant les trottoirs trempés et vides. Le chat observa les alentours quelques secondes avant de se mettre en route.

Il n'était pas sur de retrouver son chemin. La ville était grande, il ne savait pas s'il s'était beaucoup éloigné de l'animalerie, mais la promesse de dormir au chaud, au sec et proche de croquettes lui suffisait pour chercher à rentrer.


Le chemin pour rentrer fut long. Très long. Le chat se perdit. Plusieurs fois. Et fit demi-tour. Et la pluie ne cessait pas. Le vent s'était aussi levé, faisant définitivement fuir tous les passants et les animaux errants. Ne restait qu'un chat décidé à retrouver un peu de confort et une gamelle. Il continuait d’avancer, slalomant entre les voitures et les flaques d’eau, essayant d’ignorer le souffle glacé du vent.


Il ne pensait pas qu'ouvrir la porte serait si facile, mais il n'eut qu'Ă  pousser la porte pour se glisser Ă  l'intĂ©rieur. En son absence rien n'avait bouger sauf… sa gamelle, remplie Ă  raz bord ! Il se jeta dessus et dĂ©vora son contenu. Personne ne semblait avoir remarquĂ© sa balade. Tant mieux. Il n'Ă©tait pas vraiment prĂŞt pour faire de la rue son foyer. Il se roula en boule a sa place habituelle, en Ă©coutant le bruit rĂ©gulier de la pluie, heureux d'ĂŞtre enfin de retour Ă  l'abri. Il avait bien mĂ©ritĂ© un peu de repos, pour une fois. Il commençait Ă  s'endormir quand la nuit tomba sur l'animalerie silencieuse.










Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !

























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