L'Académie de Lu





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Academy Universe - ancien lore


Cauchemar dans la cuisine

(par GaĂŻa Gil'Sayan)
(Thème : DĂ©fi de Copeland)



Son corps était tout ce dont elle avait besoin. Le rituel ne pouvait s’en passer, je le savais pertinemment. Je l’observai, les yeux mi-clos, les muscles tendus à l’extrême. Je ne pouvais m’empêcher de penser qu’au moindre faux mouvement, elle et tous les ingrédients qu’elle peinait a réunir en même temps finiraient par terre, ce qui, vu la quantité de farine, reviendrai à recourir l’intérieur de la tente en blanc. Philippe, occupé à essayer d’ouvrir le robinet, ne prêtait aucune attention à mon amie et sa pile d’ingrédients porté à bout de bras. Assise sur la table, je changeais les piles de la balance en observant le chaos qui régnait dans la petite tente/cuisine.

« Vous avez oublié les œufs, jeune fille. » lança Philippe à No’. Elle s’approcha de l’étagère, aussi bancale que tous les autres meubles, en faisait attention à tous les ustensiles répandus au sol. Elle réussi tant bien que mal à attraper la boîte et déposa tout son chargement sur la table dans un soupir de soulagement, regrettant sans aucun doute l’interdiction de l’utilisation de la magie dans la cuisine, pour éviter tous problèmes avec la nourriture et le matériel. Elle avait déjà essayé de le faire changer d’avis, mais Philippe était resté impitoyable. Pas de magie, pas d’explosif, rien qui ne puisse abimer encore plus la cuisine.

« Tout est là, Philippe, annonça No’.

— Bien. Vous avez la recette ?

— Elle est lĂ . »

Le vieux cuisinier attrapa la feuille qu’elle lui tendait.

« …Sucre…….. chocolat… oui…… 150 g ? On va changĂ© la recette, pour garantir le meilleur goĂ»t possible.

— Qu’entendez vous par « changer la recette » ?

— On va modifier les quantitĂ©s.

— Vous ĂŞtes sur de vous ?

— On verra bien, s’il le faut, nous recommencerons »

No’ me jeta un regard inquiet, mais suivi les ordres du cuisinier.

« Prenez la cuillère en bois… non, pas celle là… finalement, prenez plutôt celle en inox »

Abandonnant mon amie au mystère de la cuisine, je suis descendu de la table et me suis dirigée vers l’ouverture de la tente. Respirant l’air frais de la forêt et l’odeur de la terre, je m’assis sur le sol en contemplant les reconstructions de l’Académie. La tente/cuisine avait été installée a l’écart, et offrait une vue imprenable sur l’avancée des travaux.

Les minutes passèrent, j’entendais les voix de No’ et de Philippe qui travaillaient sans s’arrêter, quand une senteur désagréable envahit l’air. Inquiète, je me suis levé et suis retourné dans la tente. A peine entrée, l’odeur de brulé qui émanait de l’intérieur me donna la nausée. J’eu a peine le temps de voir No’ éteindre le début d’incendie et Philippe attraper une pile de gâteaux carbonisés, que prise de haut-de-cœur, je baissais la tête, espérant trouver un peu d’air frais en bas. La chaleur m’était insupportable. Je relevai la tête juste à temps. J’esquivai la forme sombre qui me fonçait dessus, m’écrasant sans aucune douceur sur le sol. Les odeurs ambiantes me montaient à la tête, embrouillant mes sens. Je n’entendais pas le bruit de la chute des gâteaux dans les graviers, ni la voix de No’ me demandant si j’allais bien.

J’attendis de longues minutes, roulée en boule sur le sol, sans oser bouger, jusqu’à sentir la main de No’, qui m’attrapa doucement en me gratouillant la tête et me déposa sur la table, avant de prendre une poche de glace.

« Tu t’es fais mal ? »

Je fis non de la tête. Rassurée, elle observa les dégâts. Le four était fichu, une cuillère en bois était complètement calcinée, et les gâteaux avaient été carbonisés.

« Vous ĂŞtes prĂŞtes Ă  recommencer ? demanda Philippe

— On aura pas le temps, et comment va-t-on faire sans le four ? Ce qu’il faudrait, c’est…

— PAS DE MAGIE !

— Ce n’est que du dessin, il n’y a aucun risque.

— Je ne veux pas savoir. Tant que je suis lĂ , pas de magie ! »

Des bruits de pas se firent entendre dans les graviers, et Ellu passa la tête par l’ouverture de la tente.

« Philippe ? Tu es lĂ , parfait. On a besoin de toi au chantier.

— Au chantier ? Pourquoi ?

— Je ne sais pas, on m’as juste dis de venir te chercher.

— Bon, j’arrive »

Il se tourna vers nous.

« Vous allez vous en sortir ?

— Ne vous inquiĂ©tez pas, on s’occupe de tout ! »

Le cuisinier attrapa son manteau et sorti. Ellu se tourna vers nous avec un sourire.

« A vous de jouer ! » dit-elle a voix basse avant de s’en aller.

No’ sourit, retroussa ses manches et posa sa main sur ma toute petite épaule.

« PrĂŞte ?

— Je te laisse faire, tu t’y connais mieux que moi »

Elle hocha la tête et ferma les yeux. M’asseoir et patienter était tout ce que je pouvais faire. Je poussai un profond soupir. Une main pressée contre mon épaule, j’observai les alentours. Ils avaient bien changé.










Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !











Schrödinger

Sinon @Gaïa Gil'Sayan il est très bien ton texte, je trouve juste un peu bizarre d'avoir des meubles dans une tente, mais je suppose que c'est le temps de la reconstruction ^^
Les mots et les passages s'intègrent très bien, pour une interprétation libre de "rituel" (comme presque tout le monde, donc c'est pas un problème :p)


Le 14/06/2021 à 20:54:00

















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