Elle s’en était sortie.

La petite grand-mère avait repris sa route. Perdue dans ses pensées, elle essayait tant bien que mal de se souvenir, de réparer sa mémoire, mais sans succès. Elle n’était même pas capable de se souvenir de ce qu’elle avait fait la semaine dernière, encore moins d’où venait le problème. Ni même de si elle l’avait su.

Elle soupira et n’entendit pas le bruit qui se rapprochait derrière elle. Des bruits régulier de sabot. Qui se rapprochaient de plus en plus. Ava ne tourna la tête qu’au dernier moment pour voir arriver deux chevaux au trot, avant qu’il ne la dépasse en secouant la tête.

« Ces humains…

— Ils sont si lents !

— Pire que des ânes ! »

Ils commencèrent à accélérer quand la voix de la vieille dame s’éleva derrière eux.

« Qui insultez vous donc ? Les ânes ou les humains ? »

Les deux animaux s’arrêtent brutalement, leur corps bloquant le chemin d’un bout à l’autre, avant de se regarder..

« Je rĂŞve ou elle vient de… nous rĂ©pondre ?

— On hallucine, hein ? C’est… juste une hallucination.

— Je t’avais dis de faire attention ! Cette herbe m’inspirait pas confiance…

— C’est les fleurs que t’as trouvĂ© le problème ! Des fleurs pailletĂ©es et tu proposes Ă  tout le monde d’en manger sans te poser de questions ?

— Mais pourquoi t’en a mangĂ© alors ?

— Mais parce que ça avait l’air super bon ! »

Ils n’avaient pas remarqué que la petite dame avait continué d’avancer et se trouvait à présent juste devant eux.

« Excusez-moi… »

Les deux chevaux essayèrent de se retourner avant de se cogner la tête.

« Elle nous parle ! Elle nous parle !

— Elle nous parle !

— Mais comment elle fait ?

— Je t’avais dis que manger ces fleurs Ă©tait une mauvaise idĂ©e !

— Mais c’est pas ma faute si elles avaient l’air aussi dĂ©licieuses !

— Excusez-moi… »

La petite grand-mère s’approcha encore de quelques pas.

« Excusez-moi messieurs, mais pourriez-vous me laisser passer ? »

Les deux chevaux la regardèrent du même air paniqué avant de se regarder à nouveau entre eux.

« Elle nous parle !

— Elle nous parle !

— C’est de ta faute tout ça !

— Mais… »

Ava poussa un soupir avant de reculer de quelques pas, cherchant un moyen de passer ce barrage équin, mais ne repéra rien susceptible de l’aider. Elle recula encore de quelques pas, fatiguée par la dispute incessante des deux animaux, quand un bruit très faible attira son attention. Un très léger bourdonnement qui semblait se rapprocher. Elle leva les yeux et repéra un nuée de petits points gris volants à quelques mètres d’elle. Elle se retourna vers les deux chevaux, toujours en train de se chamailler, avant de commencer à appeler discrètement les bestioles volantes.

« Par ici ! »

L’essaim commença a voler dans sa direction. Elle pu identifier un groupe de moustiques.

« Un problème ma p’tite dame ? demanda le plus rapide d’entres eux

— J’aurais besoin de votre aide. Les deux charmants chevaux que vous voyez lĂ -bas ont dĂ©cidĂ© qu’ils ne me laisseraient pas passer. Et vu l’autoritĂ© que vous semblez avoir, je pense qu’ils vous Ă©couteraient bien plus qu’ils ne m’écoutent moi.

— Et on y gagne quoi nous dans cette histoire ? interrogea un autre moustique, plus petit.

— J’ai entendu dire que vous apprĂ©ciez le sucre… et il me semble avoir entendu ces deux animaux parler d’un rĂ©cent repas presque trop sucrĂ© pour eux…

— N’en dites pas plus ma p’tite dame, on s’en occupe, merci pour ces infos. s’exclama le premier. Les filles, on y va ! »

Le groupe entier parti comme une flèche vers les deux équidés, toujours en train de se disputer. Lorsque le groupe fu assez près, l’un des deux les vit et poussa un hennissement paniqué, avant de s’enfuir au galop en fonçant droit vers l’essaim, qui se dispersa. Une partie commença a le poursuivre tandis que les autres fonçaient sur son camarade, qui se mit également à galoper dans la même direction pour le rattraper.

De nouveau seule, Ava poussa un léger soupir avant de reprendre sa route.

Elle s’en était sortie, une fois de plus.