Elles ont réussi à s'échapper
(par GaĂŻa Gil'Sayan)(Thème : Du point de vue du mĂ©chant)
Elles ont réussi à s’échapper.
La sirène continue de retenir dans le couloir, mes hommes courent dans tous les sens autour de moi en criant, mais je n’entends rien. Je ne vois rien. Rien excepté les traces de pattes dans le sable.
Elles se sont échappés.
Elles ont réussi à entrer.
Elles ont réussi à rester.
Elles ont réussi à voler.
Elles ont réussi à s’échapper.
Et mes hommes sont là , a courir d’un bout à l’autre d’une pièce vide, d’un bout à l’autre d’un couloir désert, passant devant la lourde porte et cherchant toutes les traces d’intrusion. Mais trop tard. Trop tard.
Elles ont réussi à entrer.
Elles ont réussi à s’échapper.
Qui sait combien de temps elles sont restées ? Qui sait ce qu’elles ont pu voler ?
Comment vais-je pouvoir expliquer ça ? Une intrusion dans un de nos bâtiments les plus protégé, un vol dans une de nos salles les plus secretes… sous les yeux de toute une garde. Une garde si sûre de la protection du bâtiment qu’elle avait laissé s’introduire et s’échapper des gamines. Une garde humiliée d’elle-même. Ma garde. Mes hommes. Ma responsabilité. Mon échec.
Elles ont réussi à s’échapper.
J’entends encore la voix de cette jeune fille. Cette voix moqueuse qui avait résonné sans qu’aucun d’entre nous ne réagisse. Je la revois disparaitre avec son alliée. Et je sais que leur visage me hanteront , que leur sourire ne s’effaceront jamais de ma mémoire. Un sourire d’ange, et un sourire de tueuse.
Je sais que le rire de la petite créature a lunettes résonnera longtemps dans ma tête et dans celle de mes hommes.
Elles ont réussi à s’échapper.
Et nous nous sommes toujours là , à nous activer dans une pièce vide. Trop tard. Et je vois dans leur yeux que tous le savent. Nous avons échoué, et nous en avons tous conscience. Nous ne avons tous connaissance. De notre échec et de ses conséquences.
Des lourds bruits de bottes commence à résonner dans le couloir, couvrant presque complètement le hurlement de la sirène.
Je me suis tourné vers mes hommes, tous partagés entre l’appréhension la colère et la détermination. J’ai regardé une dernière fois les traces de pattes dans le sable, avant de les balayer d’un seul mouvement du pied.
Elles ont réussi à s’échapper.
La prochaine fois elles ne m’échapperont pas.