L'Acad�mie de Lu





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Mélilémots inversé

Mélilémots (nappe, valeur...)

Une scène d'un projet du point de vue du méchant

Mélilémots (paragraphe, totem...)


Le péché omniprésent

(par Sourne)
(Thèmes : Mélilémots 4 / Du point de vue du méchant / Mélilémots 5 / Mélilémots inversé)



Bordée par ses rêves de pouvoirs démesurés, la sorcière Sibila s'assoupit paisiblement dans son lit, son douillet nid privé, sous ses draps en douce fourrure de cheval rouge. L'un des dracs qu'elle haïssait le plus, et dont elle s'était passionnée pour la chasse. Les dracs, ces monstres issus du Royaume merveilleux, elle les détestait plus que tout dans l'infinité d'univers qui existaient !


Un souvenir refoulé de son enfance oubliée s'invita dans ses songes, d'une mémoire si lointaine qu'elle aurait pu provenir d'une autre vie. Elle se revoyait toute petite, se promenant dans les rues de la capitale du futur Royaume désastreux. À cette époque-là, il ne portait pas encore ce nom, bien qu'il fût déjà séparé des deux autres.


Calamita était une ville paisible, vivante, où les commerces étaient encore florissants. L'on aurait pu la confondre avec n'importe quelle ville humaine, parce qu'elle l'était encore. Aucun de ses véritables résidents n'avait de cornes, d'écailles, d'ailes de chauve-souris ou autres. Toutes les personnes que la jeune Sibila pouvait voir avaient une peau aussi lisse que du verre, des cheveux soyeux et d'une belle couleur ébène, le tout agrémenté d'yeux améthyste.


La future sorcière ouvrit son petit poing et elle compta les piécettes qu'elle avait pu dérober. Orpheline, la rapine était son seul moyen de subsistance dans la difficile ville de Calamita, dénuée de vastes champs comme le Royaume Merveilleux ou de serviteurs comme le Royaume des Cieux. Tout cela uniquement parce que ces parents étaient les utilisateurs de la '' mauvaise '' magie, celle qui sera nommée par les prêtresses le '' péché ''.


Alors qu'elle marchait les yeux rivés sur les bouts de cuivre de peu de valeur, Sibila ne vit pas un drac venir sur elle et la bousculer sans vergogne. Ses pièces volèrent et retombèrent sur le pavage de la rue en un tintement qui parut résonner dans toute la capitale.


Furieuse, la future sorcière se retourna et hua le drac.


— Hé, regarde un peu devant toi gros monstre dégoûtant !


Sa magie afflua en elle, elle la sentait couler dans ses veines et faire frémir sa peau pâle. Une simple phrase et elle pourrait la déchaîner sur ce malfaisant drac, ceux qui opprimaient son peuple depuis la fin de la Guerre sainte. Mais le monstre à la longue chevelure rouge ne daigna pas même se retourner et poursuivit sa route, quand un autre bruit fit brusquement tourner la tête à Sibila.


Un ricanement de lutin, qui s'enfuit avec une partie de son maigre butin. Au bord des larmes, la jeune fille se baissa pour ramasser sa dernière pièce, coincée entre deux pavés de l'avenue. Elle la tint entre deux doigts et tira, tira du plus fort qu'elle put pour sortir la piécette de sa prison fangeuse. Elle sentit la pièce se déloger, mais elle se déroba finalement de ses doigts, l'égratignant légèrement. Pourquoi collectionnait— elle les ennuis depuis sa naissance ? Se hurla-t-elle en son for intérieur. Elle ne demandait pas à être biberonnée par une Sainte, juste à vivre sans entendre son estomac gargouiller, sans voir sa peau meurtrie et sale !


Ce ne fut qu'après plusieurs tentatives qu'elle parvint finalement à extirper son butin. Elle le regarda attentivement et malgré la crasse, la lie, elle la serra délicatement dans sa main, comme s'il était un véritable totem qui la protégeait.


Méfiante, elle regarda dans toutes les directions, veillant à ce que personne ne s'approchât de son trésor. Sibila ne put souffler que lorsqu'elle poussa la porte de son endroit préféré de toute la capitale. L'épicerie tenue par un vieil homme, qui avait vécu durant la Guerre sainte.


— Bonjour Vive ! s'exclama Sibila, enjouée.


— Ho, salut Sibila. Que me vaut l'honneur de la venue de ma cliente favorite ? plaisanta sincèrement le vieil épicier.


La jeune fille s'approcha du comptoir immaculé tenu par Vive, en passant entre tous les étals bardés de nourriture.


— La même chose que tous les jours ! répondit-elle avec entrain.


— Hum, laisse-moi deviner, dit l'épicier en se tenant le menton, l'air faussement pensif. Un bol de soupe d'étoile de mer séchée ?


— Beurk, quelle horreur, grimaça Sibila.


— Alors... Un pâté au rat et à la baie âpre ?


— Re beurk, refit la jeune fille en tirant la langue de dégoût.


— Pourtant, je te les ferais pour rien du tout ! ria aux éclats Vive.


Sibila détourna le regard sur cette dernière phrase, le visage empourpré.


— Ho... tu n'as rien aujourd'hui ? s'enquit l'épicier, embarrassé.


En guise de réponse, la jeune fille regarda ses pieds et les balança, comme pour détourner l'attention.


— Je suis désolé, affirma Vive en se grattant l'arrière de son crâne dégarni.


— Si, j'ai ça ! répondit Sibila après un court silence.


La jeune fille présenta sa main dégoulinant de lie et de sueur, au centre de laquelle siégeait fièrement la dernière petite pièce de cuivre. L'épicier se pencha hors de son comptoir pour mieux voir la monnaie de la petite, sans rien n'exprimer.


— Alors... je peux avoir quoi avec ça ? fit honteusement Sibila, le regard fuyant.


— La sucrerie de ton choix !


— Hein, comment ? Elle n'y croyait pas ses oreilles.


— Tu es ma plus fidèle cliente, et il est de mon devoir de tout de même te proposer quelque chose quand tu es dans le besoin.


L'épicier se bouffit de fierté, pour rassurer la petite fille. Voir ce vieil homme, fatigué par des années de guerre et de pénible labeur, bomber le torse ainsi fit rire la jeune Sibila. Alors, elle lui tendit sa piécette et il la prit délicatement, avant de l'essuyer sur sa nappe pourtant blanche.


— Alors, qu'est-ce qui te ferait plaisir ?


— Un caramel à la fraise !


— Héhé, tout de suite.


Alors que l'épicier tourna le dos pour chercher la confiserie convoitée, la porte claqua et faillit se dégonder. Deux titanesques femmes ailées, à la peau finement écailleuse et aux crocs saillants entrèrent. Sibila se tétanisa sur place. Elles étaient des dragons, les pires dracs, les soldats les plus puissants de la Guerre sainte. Ces femmes-là avaient tué par centaines les utilisateurs du péché, en y prenant plaisir.


— Que puis-je faire pour vous ? demanda Vive, la sueur perla sa tempe.


Un autre dragon entra à son tour dans l'épicerie. Une épaisse carapace de tortue sur son dos et son regard perçant et terrifiant ne laissait aucune place au doute. C'était Taracie, l'allégorie même de la guerre.


— Vieillard, il paraît que tu dissimules dans ta piteuse et misérable échoppe des livres aux paragraphes disons... contraire aux bonnes mœurs promulguées par la prêtresse du Royaume Merveilleux.


— Je...


— Il est inutile de mentir, je sens par ici chaque source potentielle de conflit, et je me charge de les faire exploser ! ricana Taracie. Et cet endroit pue le conflit... en plus des ordures je veux dire.


— Partez d'ici ! s'écria aussi courageusement que stupidement la petite Sibila.


— Un ennemi de Pacsàna veut me donner des ordres ? gronda de plaisir le dragon-tortue. Je ne prends mes ordres que de la Reine-dragon et ce n'est pas une vaurienne telle que toi qui m'en donnera ! Et je te conseille de sortir de là... À moins que tu ne veuilles voir ton ami passer au fil de l'interrogatoire de mes dragons...


La suite, la sorcière Sibila l'avait oubliée. Traumatisée, sa mémoire lui faisait défaut et à partir de ce moment-là, elle ne se souvenait plus de rien, si ce n'était une chose. Elle désirait plus que tout se venger de Pacsàna, la première prêtresse, en détruisant son '' œuvre ''.










Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !











JilanoAlhuin

Ton texte est très cool ! Le développement de ton univers avec les différents royaumes s'étend de plus en plus et est très bien amené, et très intéressant ! La petite Sibila est également très sympa, et j'ai eu de la peine pour elle et sa vie... disons peu joyeuse. Quand aux mots, tu as très bien géré, les contraintes ne se remarquent pas du tout. C'est un très bon texte !


Le 13/01/2022 à 00:24:00



Zyphea

pour ''Le péché omniprésent". Ça fait longtemps que je t'avais pas lu et j'aime toujours autant tes textes ! C'est un texte cool, la petite Sibila m'a fait trop de peine quand elle a perdu ses pièces ;-;. T'as réussi toutes les contraintes, bravo.^^


Le 13/01/2022 à 07:39:00



Ellumyne

L'univers que tu nous présente dans Le péché omniprésent est très intéressant et le tout est vraiment agréable à lire. Bravo pour le cumul des contraintes. Les mots des deux mélilémots passent comme des lettres à la poste. Par contre, difficile de voir Sibila comme une méchante (dans ce texte en particulier).


Le 15/01/2022 à 16:31:00



Awoken

Ton texte est sympa et les personnages avec. Bravo!


Le 24/04/2022 à 17:51:00

















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