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Sourne![]() Spectacles![]() Les aventures de Tarasc
![]() ![]() Le tueur de dracs(par Sourne)Loin au-delà de l'horizon, s'infiltrant à travers les arbres géants du Nord, la lumière de l'Estèl vacillait, devenait orange, plus sombre. Et ce, tout comme l'humeur de notre protagoniste, Tarasc de Majësto. Sa mine, réjouie il y avait de cela une poignée de minutes, affichait dorénavant une bien morne expression. Tandis que Tarasc marchait avec peine, chaque pas lui semblant plus difficile que le précédent, son dragon le suivait, tout aussi claudiquant. Fëroc, aussi était nommé l'animal fabuleux, portait sur son dos une personne bien précieuse aux yeux de notre protagoniste : Colobra, son assistante. Le soleil déclinait dans le ciel, lentement mais assurément, tout comme la santé de Colobra. Tarasc ne savait pas quel mal pouvait bien l'affliger, ni même encore comment l'en guérir. Cette frustration emplit les pensées de notre dragonnier, dont les poings et la mâchoire se serrèrent, le rougissant de sang et blanchissant ses articulations. Durant des mois, il avait exercé sa magie de l'harfènge, un art astral capable d'altérer les émotions des autres, il s'était entraîné sans relâche pour contenir sa confusion, ne plus affecter malgré lui Colobra. Tarasc pensait même avoir purifié sa magie, lui retirant tout répercussion collatérale. Mais hélas, notre las protagoniste ne put contenir les flots de sa magie, qui se déversèrent dans son esprit, l'emportant dans une rage incontrôlable. Ses pas soulevèrent une pluie de feuilles mortes, des branches cédèrent à son passage. Tarasc abattit son poing ganté dans le tronc d'un arbre noirci par le temps, une nuée d'échardes suivit rapidement l'impact. L'instant d'après, notre dragonnier frappa une nouvelle fois, fracassant l'écorce sèche, la faisant s'effondrer par pans entiers. Alors que les larmes noyèrent son visage, elles ne purent éteindre les flammes indomptables qui embrasaient ses sentiments. Un hurlement de douleur s'extirpa de la gorge de Tarasc, quand une invisible poigne se saisit de son cœur, qui propagea en lui une sensation glaciale. C'était un froid tel qu'il aurait pu geler le dragonnier sur place s'il avait été réel. Dans élan inconsidéré, Tarasc asséna un violent coup de sabre, avec toutes ses forces restantes. L'arcènsabru s'enfonça dans le tronc, puis se rompit en une cassure diagonale. Désespéré, notre protagoniste s'effondra, retombant sur ses genoux meurtris. Il tenta de se redresser en agrippant sa main à un lierre pendant, mais la tige céda. Seul, sans soutien, Tarasc se releva, de la manière la plus digne qu'il put. Mais il tituba bien maladroitement en réalité, néanmoins, il n'en eut cure. Notre dragonnier s'en alla examiner Colobra, source de ses derniers souvenirs chaleureux, mais de ses actuels tourments. Fëroc l'avait déposé soigneusement, comme s'il s'était agi de son propre dragonneau. Considérablement plus intelligents et sensibles que ne les prétendaient les Nordiques, Estiens et tout autre non-Impérial, les dragons étaient tout à fait prompts à comprendre les sentiments humains, et même à les anticiper. Doucement, notre dragonnier s'agenouilla devant Colobra, s'avisa de son état. L'assistante-dragonnier gémissait, crachait ponctuellement du sang, une douleur exquise paraissait la ravager. Sa tunique en tissu précieux était déchirée à de nombreux endroits, laissant s'entrevoir sa peau anormalement pâle, ses plaies purulentes. Bien évidemment, Tarasc avait fait quérir les médecins du régiment qui l'avait assisté dans sa quête auprès de son assistante, mais aucun ne fut capable de déterminer son affliction. De plus, le Roi-Dragon, l'adversaire qu'ils avaient affronté tantôt, n'eut affecté de son étrange maladie que Colobra. Notre dragonnier ne put endiguer une nouvelle vague de délétères émotions, qui balaya le peu d'espoir qu'il réservait encore à la survie de son assistante. Le sang de cette dernière devenait sombre, sa respiration prenait une cadence irrégulière. Notre protagoniste était comme les autres Archéroniens athée, mais il ne put s'empêcher d'accuser de tous les maux de sa vie un potentiel Arbitre, un être supérieur qui jugerait toutes ses actions, ou alors le nuirait. Notre protagoniste était allé ramasser des brindilles et branchages secs, les avait allumées à l'aide de poudre de feu pour produire un doux foyer. Colobra était allongée sur le sol, des sacs de bât faisaient office de coussins de fortune. Les flammes crépitèrent et chantèrent, projetant l'ombre de Tarasc sur les épais flancs de son dragon. Ce dernier était lové autour de l'assistante-dragonnier, la protégeant et la réchauffant. Son dos plié, sa tête penchée au-dessus de celle de Colobra, notre dragonnier attendait une lueur d'amélioration, un espoir salvateur. Mais rien de venait, si ce n'était le spectre de la mort toujours plus pressant d'ôter la vie de Colobra. Un amer goût de défaite emplit la bouche de Tarasc, comme si elle avait porteuse de dents creusées de caries. Les souvenirs agréables passés auprès de son assistante flétrissaient, inéluctablement remplacés par du chagrin, de la peine, de la tristesse. Notre protagoniste voulait revivre au lieu de cela la traumatisante attaque des pirates nordiques, l'âpre combat contre l'armée dëserenne du Roi de Ciera, aussi arrogant et détestablement opulent qu'un Pharaon. Mais Tarasc ne pouvait pas résister une nouvelle fois à la perte du sujet de son amour, comme Quime durant la campagne du Nord, bien avant qu'il ne fut devenu dracaçèn, un tueur de dracs. S'opposant à sa volonté, la vision d'effroi de son amant, déchiqueté par une salve de mitraille estienne, avait fait volé en éclat son cœur pour les mois qui suivirent. Tarasc ne put de nouveau nourrir ses sentiments qu'avec la présence de Colobra, qui l'illumina dans son désespoir. Soudainement, notre dragonnier subodora une compagnie indésirable derrière lui, son dragon arqua son cou en direction de l'éventuelle menace. Dégainant d'instinct son sabre brisé, Tarasc le pointa en direction d'une personne qui s'était approchée d'eux, furtivement. Notre protagoniste la scruta, constata qu'elle était armée d'une faux et enveloppée dans une cape noire. La dévisageant ensuite, Tarasc fut étonné de constater que ses améthyste yeux luisaient, signe qu'elle devait être un mage d'une grande puissance car les Archéroniens n'ont que des paillettes violettes dans leurs iris à l'accoutumé. S'apprêtant à user de sa magie contre elle, notre dragonnier fut cependant consterné de constater qu'il ne pouvait entrer en contact de l'esprit de la faucheuse, comme si elle n'était qu'un drac sans conscience. Mais à la connaissance de Tarasc, aucun drac de forme humanoïde n'était dénué d'esprit élaboré. Plus il cherchait à se servir de sa magie contre elle, plus la sensation de rejet s'affirmait, comme lors de l'affrontement contre le Roi-Dragon, durant lequel périrent un millier d'Impériaux. Et malheureusement, le tribu de l'usage de l'harfènge fut tout de même prélevé, et Tarasc perdit en rationalité, au profit de sa confusion innée, qu'il avait pourtant refoulée jadis. La femme porteuse d'une faux fit un pas en avant, ignorant royalement les grognements de Fëroc et les sommations de Tarasc. Puis de sa voix enchanteresse, elle prit la parole. « - Je suis la Maîtresse des Faux, une servante de notre Empereur. Et je sais comment sauver ta tendre amie... » Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !
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