Il est quatre heures du mat' et je trouve vraiment rien de mieux à faire que me promener seul, dans le froid, sans rien à faire à part suivre le cours d'un fleuve ? Pfff, je me les gèle ici, je m'ennuie... Les Académiciens ne m'ont plus donné de trucs à aller chercher ou à leur livrer et ça me tue de le dire mais... Ils me manquent presque, ces imbéciles.

Au moins, mes petites mimines sont bien au chaud, dans les poches de mon survêt', contrairement à mes joues rougies par la '' chaleur ambiante ''. Non franchement, si ça ne tenait qu'à moi, l'hiver, le printemps et l'automne n'existeraient ! Enfin, j'espère que ce sera le cas avec le réchauffement climatique.

Tiens, ce son si distinctif et si désagréable... ce ne serait pas des camions ? Je me demande bien pourquoi ils roulent aussi vite... on n'est pas en ville pourtant et c'est le genre de ces MAUDITS citadins de commettre des incivilités. BOUM, mais qu'est-ce que ? Ils viennent de se rentrer dedans ?

Je fonce, pour voir si je ne peux pas les dépouiller hum les sauver ! Grrr, le froid engourdit mes jambes, mais je dois persévérer. Une odeur âcre me monte aux narines... Je sens de l'essence et du plastique fondu, est-ce que je pourrais venir à temps pour... Aaaaaaaah, les camions ont pris feu, j'entends les conducteurs périrent ! Je pense que j'ai plus de vingt secondes de retard là.

Une voiture arrive, elle va peut-être sauver ce qui reste des carbonisés ? Je m'approche d'elle, le pas assuré comme jamais, pour lui demander de l'aide. Tiens, le conducteur sort malgré le froid qu'il fait dehors. J'ai du mal à voir son visage, qui n'est éclairé que par les lueurs du brasier qui est derrière moi, et qui me réchauffe un peu. Les seules choses que j'arrive à voir sont ses cheveux blancs et ses nombreuses rides.

— Hé monsieur, à votre âge, vous ne devriez pas quitter votre véhicule par ce froid, dis-je dans mon plus grand altruisme.

— C'est bien gentil de me prévenir, mais je m'en sortirai. Tiens, mais ne serait-ce pas mon cher et estimé cousin, Chrisu ?

Je me gratte la tête. Qu'est-ce que ce vioque me baragouine là ?

— Mon oncle a beau être vieux, il ne l'est pas assez pour avoir un enfant de votre âge, désolé.

— Tu ne me reconnais pas ? Mais c'était moi, Usirch !

Je me demande bien à quel point il est sénile pour affirmer une telle co... Beurk, mais c'est dégoûtant ! Il enlève ça peau, et...

— Usirch, tu es donc bien toi ! Hé, je n'ai jamais dit une chose aussi sensée.

— Pourquoi mentirais-je, mon stupide cousin ? D'ailleurs, que fais-tu ici ? D'abord, tu oses décliner ma généreuse offre, ensuite je te vois encore sur mon chemin. Tu n'es qu'une gêne constante, tu l'as TOUJOURS été. Il est temps que je me débarrasse de toi. Définitivement.

Ha quand même, il a ENFIN fini de déblatérer ses co... Mais, il m'ignore et ouvre la porte de derrière, c'est mal poli de ne pas regarder son interlocuteur ! Ce truc qui sort de sa voiture, ce ne serait pas...

— C'est mon monstre personnel, le brumfelìnö qu'il s'appelle. Alors, ça t'en bouche un coin, hein ?

Ces dents en forme de sabre, ces yeux verts impénétrables, cette fourrure jaune pâle... Mon cœur s'affole à chacun des pas du monstre, mais, mais...

— Hé, tu ne serais pas un mob que j'ai buté il y a pas si longtemps ? Bah alors ça pour une surprise, c'est une surprise.

Il grogne, et il n'ose plus avancer.

— Je te reconnais, tu es celui qui est parvenu à me vaincre, se souvint le drac. Je, je ne veux pas subir cette humiliation de nouveau, tu es trop fort pour moi !

Ahaha, il s'enfuit dans la voiture de son maître avec le regard d'un chat battu, tant mieux héhé. Boh alors Usirch, on se retrouve tout penaud là hein ?

— J'ai trop tardé à cause de toi Chrisu, et la marchandise que je convoitais a sans doute disparu dans les flammes. C'est vrai, j'avais oublié l'incendie. Faut dire que sa chaleur était réconfortante... Tu as aussi vaincu mon monstre personnel. Je n'ai pas pris d'arme, je suis si démuni... haha, il implore pitié ! Cette sensation est si agréable. Allez, je te rends l'une de tes culottes.

Hé, il pourrait respecter Léna au lieu de la balancer comme ça ! Et... hop ! Ça y est, je la retrouve enfin, ma précieuse petite culotte blanche rayée de rose. Elle est encore si douce, mais un peu plus lourde que dans mes souvenirs...

— En fait, j'ai oublié de te dire... je sais que tu ne reçois plus de livraison en ce moment et hé pas de chance, j'ai rajouté des fils explosifs dans ta chère Léna. Et sans tes pouvoirs, jamais tu ne pourras t'éloigner d'elle ! Allez, à plus Chrisu. Ou pas.

Et là, cet imbécile fait un rapide demi-tour avec sa voiture, avant de mettre les gaz et de s'enfuir!Il me refile une BOMBE et... oui, elle a toujours été une bombe, mais pas littéralement. Là si. Mais si ce qu'il dit est vrai... je ne pourrais pas m'échapper, et je mourais ici. Je la porte à ma joue, pour que sa douceur soit la seule chose dont je me souvienne.

Mon téléphone vibre. Qui ose me déranger dans un pareil moment ? Tiens, c'est Lu'... elle me donne une livraison à faire... je sens mes pouvoirs affluer en moi. Désolé Léna... mais je vais devoir m'éloigner de toi, pour vivre et accomplir mon rôle dans ce monde. N'oublie pas Léna... Chrisu livreur, partout toujours.

La liste des dés :

— Quelqu'un s'en fout

— Un accident

— La Faucheuse s'est déplacée pour plusieurs personnes

— Un vieux/une vieille, parce que c'est hyper mystérieux

— La Némésis du héros

— Une bête sauvage

— Une récompense matérielle ou pécuniaire

— Un nouveau danger

— Un coup du destin