L'Académie de Lu





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Le vol

Academy Universe - nouveau lore


Didascalies - L'oiseau

L'Oiseau et l'Orbe

(par Malkym)
(Thème : Le vol)
(dernière modification : 28/04/2022)



(Le bureau était ce soir-ci d’une étonnante noirceur. L’obscurité bleutée se reflétait pâlement sur les dorures omniprésentes de la pièce, emplie des odeurs âcre et boisée de l’encre et de l’ambre. Une douce lumière violacée s’extirpait du fin interstice séparant les deux battants d’un placard mal fermé, et venait se refléter sur les plumes d’un obscur volatile. L’oiseau penchait la tête, hésitait, mais, en un battement d’ailes, ouvrit le placard d’un courant d’air, dévoilant une étrange orbe lumineuse dont il connaissait parfaitement l’utilité. Croassant vivement, comme pour éclaircir sa voix criarde, il confessa à la sphère.)

L’OISEAU, hésitant
Rrrre… je… J’ai longtemps connu ton fonctionnement, mon amie. Mais il est possible que cette forrrme n’entrrrave ton utilisation… S’il m’arrrive de te blesser, sache que j’en suis prrrofondément désolé. Mais je dois me confier, avant que cela me soit impossible !

(L’aile du volatile vint se déposer à la surface de l’orbe, dont l’intérieur sembla s’emplir d’une épaisse fumée laiteuse, alors que des lignes de symboles enchin’ se dessinaient à sa surface, juste sous la fine couche de cristal convexe. L’oiseau semblait coasser, plus encore que croasser, une formule inconnue, tandis que la lumière violacée vira bientôt au bleu abyssal le long de ses plumes.)

L’OISEAU
Parrr tous les puissants, je n’ai de plus grrrand souhait que ce message ne rrretentisse encore dans les milles ans, lorrrsque vous, amis et seigneurrrs, vous découvrrrirrrez le rrrécit de mon exploit. Carrr, mes amis, mes frrrèrrres, j’ai accompli aujourrrd’hui ce dont tous nous avons rrrêvé depuis l’éveil de la Cime ! Nous qui, depuis notrrre plus tendrrre existence n’aspirrrions qu’à l’envol, j’ai pu moi-même accomplirrr notrrre si glorrrieux dessein !
Et, parrr l’odieux Saarrrthas, je crrrois bien n’avoirrr aucun rrremorrrds à me venter ce soirrr d’êtrrre le prrremier Enchin’ à fendrrre l’airrr sans ne souffrrrirrr doulourrreusement de la chute ! Je ne puis que me ficher de savoirrr ce qu’en penserrra l’Arrrchimage Strrravengerrr, pactiser avec ce diable aurrra été la meilleurrre décision de mon existence ! Vous, maîtrrre, qui ne faisiez confiance qu’en vos stupides méthodes alchimiques et ensorrrceleuses, sachez désorrrmais que, tout ce temps, vous ne faisiez que fausse rrroute.
Oui, aujourrrd’hui, je clame votrrre errreurrr, votrrre incompétence, vous qui n’avez toujours crrru qu’en la futilité du sacrrrifice dans l’échange équivalent ! Si l’Alchimie s’était cantonnée à vos brrroutilles morrrales, jamais Flamel n’aurrrait brrrillé si arrrdamment dans les cieux. Et, c’est en écoutant vos stupides conseils que je m’interrrdisais le pouvoirrr ! Mais, ce soirrr, il est tout mien ! Ce soirrr, j’ai volé, pour la prrremièrrre fois, et j’affirrrme voler encorrre et encorrre jusqu’à ce que je ne tombe rrraide morrrt !

(L’oiseau, les yeux clos de fierté, se mit soudain à croasser, par inadvertance. Lorsqu’il s’en rendit compte, il ne put s’empêcher de pousser un soupir en fronçant autant son expression que cela lui était possible. Il n’était pas ignorant de ce qui se produisait.)

L’OISEAU, plus calmement qu’auparavant
Hum. Mais trrrêve d’arrrogance, je vous contacte pourrr témoigner de mon expérrrience, pas pour vous narrrer mon génie. Ainsi donc, il y a de cela une douzaine d’heurrres, j’ai sacrrrifié mon humanité, usant de mes mains pour la toute derrrnièrrre fois en signant d’orrr le parrrchemin du démon. L’instant qui suivait, je crrrus que mes membrrres ne m’étaient arrrachés, et pas parrr le plus soigneux des médecins de notrrre Académie !
Mais l’immense douleurrr qui me torrrturrrait s’interrrompit enfin lorrrsque je posais pour la premièrrre fois mes yeux noirrrs surrr le plumage mirrroitant qui m’avait été offerrrt. Je m’étais également aperrrçu que ma taille n’avait jamais été aussi minuscule, tant et si bien que je ne pouvais plus même obserrrver le grrrand sourrrirrre du corrrnu qui m’avait marrrchandé ce mirrracle ! Je me trrrouvais désorrrmais plus petit que je ne le fus même à ma naissance, rrrendez-vous compte, carrr le marrrchand m’avait habilement trrrompé, moi qui rrrêvait de voler, en me changeant en une crrréaturrre plus prrroche d’un corrrbeau que de n’imporrrte laquelle de nos rrreprésentations des hommes-faucons dont nos grrrimoirrres vantaient tant la puissance et les mérrrites !
Contrrre toutes mes attentes, et comme vous le constatez en ce moment-même, il m’était encorrre possible de communiquer, et c’est en rrremerrrciant le diable de sa prrouesse tout en sautant de mes nouvelles serrres sur le plat de son burrreau que je pus enfin obserrrver son visage surrrprrris. Sans doute ne s’attendait-il pas à ce que quiconque ne rrressorrrte un jourrr pleinement satisfait d’un échange de prrrime aborrrd si terrrible ! Aussi, je m’affolais et m’excitait arrrdamment sur ses parrrchemins, le couvrrrant de louages et de rrremerrrciements, le prrriant, et je m’en excuse, cherrrs confrrrèrrres et consœurrrs, de fairrre de moi son acolyte, pourrr en apprrrendrrre d’avantage sur l’étrrrange arrrcane dont il est le maîtrrre. Croac !

(Le corbeau croassa de nouveau, plus vivement encore que la première fois, et n’arriva bientôt plus à se concentrer pour discourir de façon plus intelligible devant l’orbe lumineuse. Il enfouit sa tête dans l’une de ses ailes, pour se forcer à recentrer sa concentration. Pourtant, les croassements tambourinaient encore au fond de son crâne, grouillant contre les parois pour s’extirper de son bec argenté. Il avait beau fermer les yeux, prier ses puissants, rien ne put y faire.)

L’OISEAU, essoufflé par l’effort
Crrr… Jrrr… Juste… un instant. Crrrooaaac ! Je rrre… rrreviens.

(En un nouveau battement d’ailes, l’oiseau se posa de nouveau sur le bureau, comme il l’avait fait tant de fois. Sa tête, ses plumes, son bec et ses pattes d’argent, jusqu’à ses yeux noirs vitreux, tout était désormais pris de tremblements. Plissant un œil pour observé son environnement, il reconnut enfin ce qu’il cherchait sur la planche de bois où s’éparpillait documents, matériel et…)

L’OISEAU
Alcool ! Il… Crrroaac ! … me faut… de l’alcool ! Et le mirrrave…

(Bondissant contre le surface d’une bouteille de vin, qui avait servi à convaincre un vieillard de la futilité de sa descendance quelques jours auparavant, l’oiseau renversa le contenu bien-odorant sur les quelques feuilles qui gisaient sur le bureau. Titubant jusqu’au petit sachet de cuir dans lequel le démon piochait régulièrement sa main, le corbeau fut enfin capable d’extirper une bille rose à la senteur sucrée, qu’il vint écraser contre la flaque d’alcool qui se répandait admirablement sur le bois.)

L’OISEAU, dévorant la baie de mirave qu’il avait imbibé de vin
Gloups ! Ah ! Potion de focalisation mineure de Mademoiselle Boiselle ! Si j’avais su que ces fichus cours d’alchimie me serviraient un jour…

(Il revint près de l’orbe, apposa de nouveau le plat de son aile à sa surface et reprit, sans même s’être rendu compte que ses croassements, même les plus mineurs, semblaient s’être dissipés.)

L’OISEAU
Excusez-moi, chers camarades, de cette interruption impromptue. Je ne suis pas le plus adepte des arcanes de la transmutation ou de la métamorphose, mais ces croassements sont sans-doute dus à ce que les druides appellent l’Adaptation Instinctive, et qui, je ne le crains, ne me pousse à terme à perdre entièrement l’usage de tout langage intelligible par quiconque n’est pas adepte du croassement. Ce processus semblant particulièrement rapide dans mon cas, je m’en vais vous témoigner sur le champ le cœur du sujet qui m’amène à communiquez en ce jour avec vous : mon vol !
Ainsi, quelques instants après avoir remercier mon nouveau maître – devrais-je en ce cas parler de professeur ? – il m’a encouragé à me servir de ce nouveau don que sont mes ailes. Ouvrant en grand les fenêtres de ce bureau, qui semblait pourtant hors de tout temps et tout espace, il dévoila à mes yeux de fin volatile l’immensité d’une vallée emplie de forêts et de verdure, dans le centre de laquelle une immense bâtisse trônait fièrement. Prenant appui sur le rebord de l’ouverture, j’ai hésité quelques instants avant de me laisser tomber dans le grand air, ouvrant mes ailes pour mettre en pratique tout ce que nos cours de physique aérienne avaient pu nous révéler sur l’envol des oiseaux.
Et tout semblait parfaitement fonctionner ! Je pouvais tout à fait littéralement planer au-dessus de cette gigantesque vallée, et non pas métaphoriquement comme quelques-uns de mes camarades n’en ont l’habitude, mais je ne citerai pas de nom. L’astre, qui flottait à des centaines de kilomètres au-dessus de ma tête, et que je pus observer plus finement de par ma hauteur, m’a semblé être une étoile tout à fait inconnu, dont le rayonnement rappelait celui d’une naine jaune. Je tenterai à l’avenir d’en savoir un peu plus, pour étoffer les connaissances astrologiques de notrrre Académie, si je décide un jourrr d’y rrremettre les pieds… Devrrrais-je dirrre les pattes ! Croah ah ah roah !

(L’oiseau sembla hésiter un instant. Les croassements se multiplièrent à nouveau dans son esprit, et il crut redevenir fou. Réutiliser de cette potion, il le savait pertinemment, pouvait entraîner sur un adulte moyen une overdose qui pourrait laisser de graves séquelles, aussi ne préférait-il pas même imaginer les conséquences que cela entraînerait sur un oiseau de sa taille. Il reprit donc, pressé par le temps et l’esprit.)

L’OISEAU
Croac ! Le temps semble plus que jamais m’êtrrre compté, aussi serrrai-je brrref. Le pouvoir de l’envol et l’étude de l’aérrromancie sont assurrrément la clef pourrr nous perrrmettrrre d’atteindrrre la Cime ! J’en suis convaincu ! CROAC ! Je… je tenterrrai parrr la suite de trrrouver le moyen de rrregagner notrrre Académie, pourrr me perrrmettrrre de rrrédiger un compte-rrrendu plus détaillé, et rrrecouvrrrir une forrrme humaine, ne serrrait-elle que temporrrairrre. CROAC, CROAC ! Je… perrrcerrrai à jour l’arrrcane dont ce démon fait usage ! CROAC ! Signé… EzeCROAC ! EzekiCROAC CROAC ! Ezekiel. CROAC !

(La sphère émit une aveuglante lumière bleutée… et éclata en un nuage laiteux sans laisser de traces.)

FIN.









Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !











Sourne

" L'oiseau et l'orbe " est plus surprenante que je ne m'y attendais ! Quand le corbeau avait parlé d'un marchand bizarre qui écrit avec de l'encre dorée, j'avais deviné que c'était Malkym derrière tout ça. Par contre, je pensais que ce ne serait qu'une vague référence, comme ça avait été le cas avec ton texte de la st Valentin. Mais en fait non, Malkym est bien un personnage important ! J'avais revérifié sur la page wiki pour être sûr et oui, l'oiseau est bien le compagnon de voyage de Malkym et de Shelly ! Cependant, en revoyant rapidement " Encre Rose et Lettre d'Or ", j'ai vu une incohérence ( ou pas, je sais pas ). Malkym dit avoir choisi le nom d'Ezekiel. Hors, Ezekiel s'appelle lui-même Ezekiel à la fin.
Sinon, la relation entre eux deux m'a l'air... plus conflictuelle que l'on ne pouvait s'en douter... Avec Ezekiel qui cherche à comprendre la magie de Malkym, c'est annonciateur de péripéties !


Le 18/04/2022 à 15:20:00

















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