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![]() ![]() Contraintes aléatoires Contraintes à sélectionner soi-même Testeur d'auxiliaire Situations aléatoires (défi de Schrödinger) Textes sans commentaires Générateur de situation/synopsis ![]() DĂ©fi de Sourne et Awoken (rentrĂ©e des classes)
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Eesia![]() Spectacles![]() Academy Universe - nouveau lore
![]() ![]() L'Académie c'est par ici(par Eesia)Mes chaussures martèlent le sol dans un trépignement compulsif. Impatiente. C'est le grand jour. Celui de la rentrée. Les portes de l'académie ouvrent enfin, c'est un grand événement, en tout cas pour moi. Ma première rentrée. Oui, aussi surprenant que cela puisse paraître, j'effectue mes premiers pas sur les bancs de l'école. Loin des professeurs particuliers, des précepteurs et autres grands hommes voués à occuper mon cerveau sur-développé. Il n'est pas simple de capter l'attention d'une enfant dont l'esprit se dissipe à la moindre occasion. Ne suis-je que cela ? Non, je suis bien des choses encore et c'est ce que vous allez découvrir dès que vous me croiserez.
Le voiture à chevale conduite par le cocher nous attends devant les grilles du manoir. Quelle joie ! Je peux enfin quitter l'enceinte faite de murs de pierres et de fer forgé. Ma prison. Je viens m'installer confortablement sur les sièges de cuir, laissant le soin aux domestiques de charger mes affaires. Partagée entre un léger stresse et l'excitation s'offrant à moi, mes doigts jouent du piano sur mes genoux. Impatiente, je regarde ma montre à gousset. Nous allons finir par être en retard... Non, ma mère arrive enfin pour m'accompagner durant ce long voyage. Son sourire m’apaise et d'un claquement de doigt elle ordonne le départ. Mon regard fixe ma demeure qui s'éloigne et le paysage des rues de ma ville natale qui défile. Direction le grand portail. Une innovation mécanique emplie de technomagie. Le merveilleux travail de notre civilisation m'a permit de recevoir une lettre dorée à l'écriture calligraphiée et rosée. Sublime. Mon invitation à suivre des cours dans une académie. Fabuleux. Je sers mes mains à l'approche du passage. Je ferme mes yeux pour les ouvrir sur un monde qui n'est plus le mien. Un univers moins dangereux d'après les mots de ma tendre mère. Notre voiture arrive à la suite d'une autre, elle ressemble à une carriole déjà stationnée et sûrement dans l'attente de se défaire des valises qui l’accommode pour repartir. Timidement, je décale le rideau pour m'imprégner du lieu majestueux qui s’érige devant moi. Si différent. Si surprenant. Il n'y a pas d'attelage, ni de conducteur au carrosse me précédant. Intriguée, je me questionne. Est-ce là de la magie ? Une nouvelle technologie ? Je n'ai pas la réponse. Pas encore. Devant ma moue indécise, la chaleur de la main maternelle se posant sur mon épaule me fait tourner à demi mon visage pour croiser son regard.
— Il est venu pour toi le temps de voler de tes propres ailes ma petite Sannah, m'indique-t-elle d'une voix aimante.
Le rideau relâché, j'inspire profondément afin de rassembler tout mon courage. J'ai peut-être un peu plus de deux cents ans, néanmoins je stresse telle une enfant. Je le suis encore un peu. Mon apparence n'est pas le reflet de mon grand âge, du moins physiquement... Car mon style vestimentaire est de l'époque victorienne d'où je viens. Légèrement poussée à sortir, j'ouvre la porte de la voiture. Je baisse la tête et là redresse pour poser l'ambre rouge de mes iris sur mon nouvel environnement. Mon pied se pose sur la première marche. Un soulier talonné de cuir noir montant jusqu'à mon genou, lacé afin de galber mes mollets. Une paire de collant que recouvre une jupe bouffante et plissée, noire. Elle ceinture le tissus soyeux de mon chemisier à jabot qui se noue à mon cou en un nœud parfaitement réalisé. Mon manteau recouvre en partie mon haut, ainsi que ma jupe dévoilant son vert émeraude, sa dentelle noire et ses boutons de cuivre. Le roux flamboyant de mes cheveux tombant sur mes épaules et sur le haut de mon buste, encadrent mon visage. Un sourire se dessine sur mes lèvres laissant le contraste de ma peau pâle se démarquer sous les dernières raies de lumières. Sous mes airs de poupée de porcelaine, je ne suis pas si fragile et loin d'être facile à apprivoiser.
La pochette de cuir noir que ma mère me remet en main contient mes carnets, mes plumes et mon encre pour écrire. C'est ce qu'indiquait la lettre signé au nom de « Lu', directrice de l'Académie », un endroit pour s'exercer à l'art de l'écriture en relevant des défis farfelus. Je la serre contre moi pour lui dire au revoir après que l'on se soit occupé de mes bagages. Fin prête, d'un pas élégant je me dirige vers l'entrée du bâtiment. Je dois trouver le bureau des inscriptions avant toute chose. J'entre. Émerveillée. Des élèves de toute part et très différent de ce que je connais. Surprise, je fixe avec insistance des oreilles poilues, des styles vestimentaires que je ne comprends pas, des couleurs de peaux inconnues et tout un tas de... d'appendices divers et variés. Mes pas me guident vers un couloir où il est indiqué « inscriptions » sur un panneau. Je m'y engage. Je trouve ce fameux bureau, frappe et entre. Refermant la porte derrière moi, je me retourne sur une jeune femme bien apprêtée. Professionnelle. Les cheveux rougeoyant. Elle travail en caressant son chat. Interloquée. Je met quelques secondes à me présenter :
— Bonjour, je me nomme Sannah Voronin et je viens complĂ©ter mon inscription.
L'enveloppe que je lui tends contient les informations nécessaires sur ma personnes et tous les documents qui étaient demandés. Tandis qu'elle effectue des vérifications, je fixe la partie de sa peau qui n'est pas... « normale », oui, c'est un peu animal et brun. Un sursaut me prend quand une bestiole vient toucher ma main. Qu'est ce ? Un petit panda roux très joueur qui me sollicite. Je le flatte avant de prendre congé après autorisation de cette femme d'une race qui m'est inconnue. Revenant sur mes pas au travers du couloir, je me surprends à humer les effluves. Attentive. Pupilles dilatées. Je croise un jeune homme à la tignasse ébouriffée et brune. Vêtue de guenilles et pieds nus. Mes yeux se posent au creux des siens. Contraste flagrant entre le soleil et les nuages. Qui est-il ? Je ne sais pas. Pourtant, quelque chose m'est familier. Son odeur...
Un voile inonde ma vue pour me transporter au cœur de mes souvenirs. Ma nuque se tend. Inconfortable. Son odeur, elle ressemble à celle de Lloyd. Les mêmes notes. Une effluve particulièrement marquée par une note de tête fraîche, légèrement citronnée. Une note de cœur épicée, me rappelant vaguement l'encens et en fond le bois de santal qui me fait vaciller. Il n'est plus. Pourtant, je sens sa présence comme s'il ne m'avait jamais quitté. La douleur vive de sa perte refait surface pour me submerger d'une vague d'émotion que j'avais réussi à refouler. À oublier...
Le pendentif contre ma poitrine se fait lourd et brûlant. Je revois les rues vaporeuse de Stamburg, la lueur des lampadaire clignoter. Je ressens le froid environnant et glaciale. Puis, j'entends ma mère me déconseiller de sortir le soir. Ais-je écouté ? Non. Désobéir pour les beaux yeux dorés de mon Lloyd était bien trop tentant. Je m'étais faufilée en douce par la fenêtre de ma chambre, nous avions prévu de flâner et de profiter un peu, comme les deux jeunes amoureux que nous étions. La soirée était mémorable, il m'avait emmené dans un petit restaurant même si je n'avais pas besoin de me nourrir, je fis semblant. Oui, pour lui faire plaisir je l'ai accompagné. Après, il m'avait proposé une balade sous le clair de lune, j'avais accepté. Rien ne prédisait que cette soirée serait dramatique. Main dans la main, nous rêvions de notre avenir ensemble. Nous plaisantions sur le fait que je le transformerais en Nosferat comme moi, pour vivre éternellement ensemble. Je souriais. Je riais. C'était dans ce parc où nous nous baladions que mes étincelantes canines me firent défaut. Elles me trahirent. De jeunes chasseurs de primes décidèrent de s'offrir une récompense avec ma mort. Le début des problèmes. Lloyd voulait me protéger, mais c'était à moi de le faire... Et j'avais échoué. Ma magie du sang me donna l'avantage quelques instants, car je n'étais pas la seule à disposer d'un don. Rapidement, Lloyd s'était retrouvé entravé et à leur merci. Ils menacèrent de le tuer si je ne me rendais pas. Sans l'écouter, je me suis rendue. Dans se même instant l'un des chasseurs le qualifia de traître car il m'aimait... La lame lui transperça le cœur sous mon regard effaré. Mes cris. Mes larmes. Ils ne purent me retenir. Ils n'auraient pas dû le tuer et moi j'aurais mieux fait de leur ôter la vie en première. Furieuse. Incontrôlable. Le sang de mon unique amour se transforma en arme redoutable. Mes lames de sang les lacérèrent, mes fouets les ligotèrent, mes piques les crucifièrent... Peu importe leur mort... Cette nuit là , la pelouse se teinta de rouge. Je serrais toujours son corps contre le mien quand mon carnage fût terminé. Un dernier baiser sans autre choix que de l'abandonner. Je lui dérobais sa chaîne pour seul et unique vestige de lui. J'avais couru sans m'arrêter pour rentrer. Là , où ma mère m'attendait de pied ferme, sa colère se dissipa pour laisser place à l'inquiétude. Je lui expliquais tout. Je n'étais plus sortie depuis ce drame. J'avais presque refusé de vivre.
La chaîne de Lloyd à mon cou portait le pendentif d'engrenage formant un cœur qu'il m'avait offert. Un trésor que je chérissais. L'inconnu que je viens de croiser me fit faire un sacré bon dans le temps. Je ne l'avais pas quitté des yeux jusqu'à ce que je l'ai totalement dépassé. Déglutissant. Je me fais violence pour ne pas m'approcher. Consciente qu'il ne peut-être lui, je nourris l'espoir de pouvoir lui trouver un écho en ces lieux réunissant tant d'univers et de dimensions différentes. Une sorte de réincarnation venue d'ailleurs ? Serais-ce possible ? Mes pas me conduise machinalement vers la salle de classe. Perdue dans mes pensées. Un dragon tient la porte. Il porte un vêtement rouge, sans forme. Je me faufile à ses côtés pour entrer dans la salle :
— Merci Ă toi noble dragon, lui indiquĂ©-je avant de me trouver une place.
Le pupitre que je choisis est dans le fond de la classe, juste avant la rangée des tables surdimensionnées adéquates pour des dragons par exemple. Songeuse, je sors mes affaires de ma pochette de cuir. Incapable de me concentrer sur quoique se soit devant tant de diversité. Je reste immobile, le regard pétillant à les observer un à un. Cette école n'a pas finit de me fasciner et de me faire gamberger, j'en suis persuadée. Et c'est ainsi que je commence mon premier défi.
Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !
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