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FaucheuseElinor![]() Spectacles![]() Academy Universe - nouveau lore
![]() ![]() Souvenirs souvenirs(par Faucheuse et Elinor)L’académie va ouvrir ses portes. Après plusieurs mois de travaux, elle est enfin terminée et des élèves de tout âge et de tout horizon vont aiguiser leurs plumes et aider les autres à progresser. Cet endroit a été fondé par un biscuit que je connais depuis longtemps. Je dois y emmener mon apprentie. Je la connais suffisamment pour deviner qu’elle s’y plaira forcément. Tandis que d’autre élèves ont déjà franchis ses portes, nous arrivons nous-mêmes, main dans la main. Une brèche dans l’existence. Un tunnel entre les plans. Et nous venons du monde terrestre à celui-ci… Monde fantasmagorique où se croisent dragons et robots, magie et technologie de pointe. Nous apparaissons à quelques centaines de mètre de notre destination. J’ignore encore la nature exacte des élèves et leur connaissance du monde mystique. Inutile de semer un vent de panique en apparaissant au milieu de la foule. Les gens ont tendance à ne pas réagir de manière sereine lorsque la Faucheuse se montre. Je regarde un instant mon apprentie... elle est anxieuse. Je tente de la rassurer puis met ma capuche sur mon crâne masquant mon identité dans son ombre pourtant non moins menaçante. La jeune fille qui m’accompagne a le teint pâle, mais elle n’a pas besoin de cacher son visage, elle. Elle n’est pas encore comme moi. Dire qu’elle n’a pas été ma première apprentie. Dire que j’ai dû à contrecœur me défaire du précédent. S’ils savaient… s’ils savaient ce que j’ai été contraint de faire au cours de mes siècles de vie. Mais le cycle de la vie et de la mort est quelque chose d’immuable.
Encore une fois, un saut dans l'inconnu. Une grande porte à franchir. Je ne suis pas seule... Mais cela me fait peur. Serai-je à la hauteur ? Y arriverai-je, ou tout recommencera-t-il ? Je sais que j'ai déjà fait du chemin... Mais il me reste tant à parcourir. Je commence à suffoquer, mais je sens sa main. Je sais qu'il est là . C'est grâce à lui que j'ai accepté ce rôle de déléguée. Grâce... ou à cause de lui. Je ne sais pas encore si c'était une bonne idée, mais maintenant que je suis là ... Il faut que je franchisse cette porte. Je serre ma faux entre mes doigts. Je ne suis pas la première à l'avoir tenue, et je sais qu'il est là , avec moi. Cette pensée me fait frissonner, et comme à chaque fois que j'y pense, je retourne dans le passé, pour encore une fois, revivre tout ça... J'étais encore une humaine normale. Trop normale. Personne ne voulait de moi, personne ne s'intéressait à moi. L'intello de service, qui ne servait que pour les contrôles. Harcelée des fois, laissée-pour-compte sinon... Et puis il est arrivé dans ma vie. Une simple réponse alors qu'on m'insultait. Une main tendue, un sourire. Et mon premier ami. Victor a été une bénédiction dans ma vie. Toujours présent pour moi, il était une bouée à laquelle me raccrocher dans tous les moments où ça n'allait pas. Et puis le drame est arrivé. Une voiture qui passait au feu rouge. Moi au milieu du passage piéton. Lui qui se précipitait. Et la collision inévitable. Puis l'ambulance, l'hôpital. Et la chambre blanche, vide, silencieuse. Je passais des heures à son chevet. J'étais persuadée que c'était ma faute. Il avait voulu me sauver, encore. Et c'était à cause de moi qu'il était branché à toutes ces machines. Je pleurai, encore et encore, dans sa chambre, le suppliant de se réveiller, quand je sentis une présence. Je n'étais plus seule.
Je la sens perdue dans ses pensées. Je sais qu’elle repense souvent à la façon dont je l’ai prise sous mon aile. Dont le destin l’a conduite sur mon chemin. Et comme souvent lorsqu’elle y repense, elle m’y replonge à mon tour… Le lien qui nous unit est de l’ordre du télépathique, sans doute, mais il n’est pas toujours bienvenu. Un avantage la plupart du temps, sans aucun doute… Mais un désavantage certain parfois. J’étais entré dans ce lieu sordide où je suis si souvent appelé. Le lieu où les mortels conservent la plupart de mes proies : l’hôpital. Invisible à leurs yeux, j’en arpentai les couloirs. Mon instinct me guidait vers ma cible, indiquée en premier sur mon parchemin. Je me souviens parfaitement qu’Elinor avait sa tête posée près de celle du blessé grave. Victor, d’après ma liste des morts à venir. Et sa mort, oui, ne devait plus tarder à venir. La jeune fille était alors inconsciente de ma présence. Sans doute pouvait-elle vaguement la percevoir, par l’aura glaciale que je dégageais en permanence. Mais si elle avait tourné la tête vers moi, jamais elle n’aurait pu l’imaginer réellement. De toute façon, peu de mortels croyaient vraiment en mon existence. Je sortis une montre à gousset de l’intérieur de ma cape et en quelques savantes manipulations, elle se déploya en une large faux. Cet humain allait mourir sans douleur, plongé dans le coma comme il l’était. Son âme allait rejoindre le pays des morts. Je levai mon arme et attendis l’heure fatidique. Le moment fatal. L’horloge murale indiquait 14h02. Deux minutes plus tard, son sort serait scellé.
Un simple reflet changea tout. Cette aura me glaçant le sang, je voulais juste rĂ©cupĂ©rer mon tĂ©lĂ©phone pour vĂ©rifier qu'il n'y avait pas de problème quelconque avec la mĂ©tĂ©o. Et je l'ai vu.Dans le reflet de mon tĂ©lĂ©phone... Un grand ĂŞtre, d'une grande cape noire vĂŞtu, squelettique, une faux Ă la main... La Faucheuse ! Je me souvenais avoir vu des reprĂ©sentations d'elle dans certains de mes livres fantasy, mais de lĂ Ă ne serait-ce qu'imaginer qu'elle existe vraiment... C'Ă©tait juste impensable. Et pourtant, elle Ă©tait bien lĂ . Elle se dressait devant moi, on ne peut plus menaçante. Et je compris. Je compris pourquoi elle Ă©tait lĂ . Je compris qu'elle venait pour Victor. Je compris qu'il allait... qu'il allait... Je ne pouvais mĂŞme pas me rĂ©soudre Ă prononcer ce mot. Il Ă©tait bien trop violent, et la rĂ©alitĂ© qu'il exprimait Ă©tait bien trop effroyable. Ce garçon avait toujours Ă©tĂ© lĂ pour moi, mĂŞme dans les pires moments. Je ne pouvais pas, je ne voulais pas lui dire adieu. Surtout quand je savais qu'il n'avait fait que me sauver. Alors je pris une dĂ©cision. La plus grande dĂ©cision de ma vie, ou du moins c'est ce que je pensais Ă l'Ă©poque. Je refusais qu'il meure par ma faute. Alors j'ai pris mon courage Ă deux mains, et je me suis adressĂ©e Ă la Mort : — Je sais qui vous ĂŞtes, et je sais pourquoi vous ĂŞtes lĂ . Cependant, je ne peux pas vous laisser faire cela. Le garçon Ă©tendu devant nous est la plus incroyable personne que je connaisse. AttentionnĂ©, gentil, gĂ©nĂ©reux... Il est parĂ© de toutes les qualitĂ©s. Et il ne mĂ©rite pas de mourir. Il a fait ce qu'il a fait dans le seul but de me sauver. Alors, s'il vous plaĂ®t... prenez ma vie Ă la place de la sienne, puisque c'est une vie que vous ĂŞtes venue prendre. GlacĂ©e d'effroi et Ă©tonnĂ©e par la voix que je venais de prendre, j’attendis le verdict qui ne tarda pas Ă venir.
Les paroles de la jeune fille Ă©taient sans doute pleines de sens. Alors, puisqu’il me restait encore une minute Ă attendre et Ă©tant donnĂ© qu’elle m’avait vu, je me dĂ©cidai Ă lui adresser la parole. — Mortelle, tu n’as aucune idĂ©e de qui est allongĂ© Ă tes cĂ´tĂ©s. Il te semble peut-ĂŞtre abondĂ© de qualitĂ©s, mais sache que je le connais mieux que toi… Bien mieux, oui. Victor a Ă©tĂ© mon apprenti pendant quatre mois. Pendant des mois, il a appris Ă tuer pour nourrir le cycle de la vie et de la mort. Maintenant, regarde-le en pensant Ă ce que je viens de te dire ! Elinor regarda son ami un instant avant de retourner la tĂŞte vers moi. — Je ne vous crois pas. Vous mentez ! — L’objet que tu tiens Ă la main n’est pas le tien, mais le sien. C’est pour cette raison que tu peux me voir. Et si tu ne me crois pas… essaie d’allumer ton... smarfone… Elle me regarda, interdite… et hĂ©sita longuement. L’horloge passa Ă la minute suivante. Il me restait cinquante-neuf secondes pour frapper. Cinquante-huit… Elinor appuya sur le bouton et l’objet s’ouvrit en deux, se dĂ©plia dans un sens, puis dans l’autre avant de se couper Ă nouveau en deux. En moins de deux secondes, c’était un bâton de sa taille… La seconde d’après, une lame en sortait, terminant la transformation du tĂ©lĂ©phone en faux. Elle resta Ă©bahie devant le spectacle alors que je reprenais la parole. — Lorsque Victor a vu ton nom sur la liste, il ne l’a pas supportĂ©. Et il a utilisĂ© la règle d’une vie pour une vie… Il a sacrifiĂ© la sienne pour sauver la tienne. Il n’y a pas eu de hasard… pas eu de chance… Il a fait un sacrifice que tu juges hĂ©roĂŻque… Mais dĂ©sormais, c’est son nom qui est sur la liste. Et malgrĂ© l’affection que j’éprouve pour ce mortel, je ne suis pas aussi magnanime. Ma faux s’abattit sur le corps inanimĂ© du garçon. Son âme fut propulsĂ© hors de son corps. Je tendis la main vers elle et elle fut aspirĂ©e en moi. Je me dirigeai vers la jeune fille et tenta de m’emparer de la faux de mon apprenti. J’allais devoir en trouver un nouveau, plus vaillant et plus intransigeant. Mais Elinor mit l’arme dans son dos et appuya sur un bouton pour la retransformer en objet camouflĂ©. Des larmes coulaient sur ses joues. Elle Ă©prouvait une haine fĂ©roce envers moi, c’était Ă©vident. Et elle commença d’abord Ă pousser des jurons envers moi. Elinor n’était pas sur ma liste et je craignais de la tuer accidentellement si je prenais la faux de force. Je dĂ©cidai donc de la rĂ©cupĂ©rer plus tard. Je me retournai et quittai les lieux pour rejoindre ma prochaine cible.
Il avait tuĂ© Victor. Il l'avait tuĂ©. Mon ami Ă©tait mort. Je repensai Ă tout ce que cet ĂŞtre abject venait de dire. Victor Ă©tait sur la voie de devenir la prochaine Faucheuse. Il tuait des gens... Mais je ne pouvais lui en vouloir. Il avait tant fait pour moi. Il s'Ă©tait jetĂ© sur moi en sachant parfaitement ce qui arriverait... Ce n'est pas lui que je dĂ©testais, non, ce n'Ă©tait pas lui. C'Ă©tait l'ĂŞtre abject qui lui avait Ă´tĂ© la vie. La rage commençait Ă naĂ®tre en moi, pour la première fois de ma vie. J'avais tant supportĂ©... que je ne pouvais plus laisser passer une chose d'une telle sorte. Je devais le venger, et j'avais la parfaite idĂ©e pour le faire. Je commençai Ă courir Ă travers les couloirs de l'hĂ´pital, les larmes pleins les yeux mais dĂ©terminĂ©e. C'Ă©tait fini, je n'encaisserais plus. Je riposterais. Peu importe ce que cela me coĂ»terait, peu importe ce que j'avais vĂ©cu... je deviendrais plus forte, et je riposterais. Je ne savais pas comment, mais je me promettais de me venger. Mais pour cela, je devais apprendre. Et qui de mieux que la Faucheuse elle-mĂŞme pour me servir de professeur ? Je le retrouvai Ă la sortie du grand bâtiment. Il ne me vit pas venir. Je dĂ©pliai la faux de Victor... Non, ma faux, et je la pointai sur lui. — Prenez moi comme apprentie.
Cette phrase résonne encore en moi. Elle a tant changé... Elle m'a tant changée. Je ne suis plus la même. Enfin... je l'espère. Mais aujourd'hui, je revis la même angoisse qu'à l'époque. J'ai peur de me retrouver seule. Pourtant, il faut que j'avance. Je ne peux continuer de regarder le passé. Alors, je m'avance devant ce bâtiment à la façade changeante, avec mon maître, et lorsque la porte s'ouvre devant moi, je lâche sa main pour m'y aventurer seule. Lui a d'autres choses à régler... Et ma nouvelle vie commence enfin. Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !
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