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![]() ![]() Contraintes aléatoires Contraintes à sélectionner soi-même Testeur d'auxiliaire Situations aléatoires (défi de Schrödinger) Textes sans commentaires Générateur de situation/synopsis ![]() Histoire d'horreur autour du feu
Défi surprise mélilémots
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Elinor![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Totem frappeur(par Elinor)Ce soir, c'est la première veillée de camp de nos petites culs de pat'. Alors, notre cheftaine nous a demandé, à nous les quatre plus anciennes, de préparer quelques unes de nos histoires vécues durant nos années précédentes. Elle nous attribue à chacune un genre à illustrer. Et j'obtiens l'horreur. Génial. J'adore leur faire peur. Et j'ai exactement l'histoire idéale pour cela, que j'ai vécu moi-même lors de ma première année.
Le soir venu, après quelques chants et les autres numéros, vient mon tour. Le feu a déjà commencé à redescendre. La lune se cache derrière des nuages. Le moment est parfait. Je me lève, me place devant le drap de veillée, et je commence à conter ce qui m'est arrivé...
— Tout a commencĂ© il y a quelques annĂ©es, par une nuit similaire Ă celle-ci. La lune Ă©clairait notre lieu de camp, presque pleine, et comme ce soir, une de mes aĂ®nĂ©es prit la parole pour me, pour nous raconter une lĂ©gende. La lĂ©gende qui se transmet de guide en guide dans notre patrouille depuis des annĂ©es. La lĂ©gende de l'Esprit de l'Isatis.
Je marque une pause, pour vérifier que j'ai capté l'attention de toutes. Ceci fait, voyant qu'elles me regardent dans l'attente de la suite, je reprends.
— Il paraĂ®trait qu'un Isatis, totem de notre patrouille qui porte son nom, se promène aux alentours de nos lieux de camp, par nuit de pleine lune. Mais... Il n'est pas toujours bienveillant. Si sa mission est de protĂ©ger nos nuits, son tempĂ©rament de renard prime sur sa nature de totem, et il lui arrive d'agir dans le seul but de nous jouer des mauvais tours. Et quels mauvais tours... Oh, je sais ce que vous vous dites. Ce n'est qu'une histoire de plus, dont le but est de nous effrayer, un simple bizutage en somme. Mais croyez moi, il n'en est rien. J'en ai fait moi-mĂŞme l'expĂ©rience... Je pensais comme vous, lorsque ma CP m'a racontĂ© ce qu'elle a vĂ©cu, je ne l'ai pas cru. Mais j'aurais du, car cela m'a portĂ© prĂ©judice... Mais je sens que je m'Ă©gare. Laissez moi reprendre depuis le dĂ©but. Cette lĂ©gende, je l'ai entendue le premier soir des installations. Mais, j'avais couru toute la journĂ©e après des outils imaginĂ©s, tel que la corde Ă couper le vent, la poudre Ă resserrer les brĂŞlages, l'eau en poudre, la tarière Ă bout carrĂ© ou encore les braises surgelĂ©es. Si ces inventions me paraissaient plus incongrues les unes que les autres, j'obĂ©issais, car je n'osais pas contredire les plus grandes. Juste avant la veillĂ©e, elles m'avaient expliquĂ© que tout Ă©tait faux, et que le but de la manĹ“uvre Ă©tait simplement de nous faire faire du sport. Vous l'avez bien compris, je n'Ă©tais pas dans les meilleures dispositions pour recevoir correctement l'histoire qui a pourtant... hantĂ© mon camp. Elle avait donc racontĂ© son histoire, je ne l'avais pas cru, et nous Ă©tions parties nous couchĂ©es. Mais... J'avais beau savoir que ce n'Ă©tait pas possible, mon cerveau d'adolescente bouillonnait. Et s'il existait une infime possibilitĂ©... que ça soit vĂ©ridique ? Et si elle l'avait vraiment vĂ©cu... Pendant deux jours et deux nuits, mes mains se concentraient sur l'Ă©laboration d'un beau coin de pat', mais cette question tournait en boucle dans ma tĂŞte. Et si c'Ă©tait vrai ? Malheureusement pour moi, dĂ©jĂ Ă l'Ă©poque, j'Ă©tais une grande curieuse, et j'avais besoin de vĂ©rifier par moi mĂŞme ce qu'il en Ă©tait. Alors j'attendis la pleine lune. Et les ennuis commencèrent. Au matin du soir fatidique, nous reçûmes un message Ă base de linĂ©ature, accompagnĂ© d'un phĂ©nakistiscope. Le grand jeu commençait. Nous passâmes la journĂ©e Ă courir dans les bois, courant après nos cheftaines qui prirent l'habit pirate pour coller Ă notre thème de camp : les corsaires. Mais je n'arrivais pas Ă m'immerger complètement dans l'histoire qu'elles avaient créée. L'esprit refusait de quitter mes pensĂ©es. Le fait d'Ă©cornifler les cheftaines ne m'enchantait mĂŞme pas, moi qui pourtant Ă©tais toujours la première Ă me lancer dans les plans foireux pour les embĂŞter. Quand le soir vint, on nous annonça que nous allions dormir Ă la belle Ă©toile. Nous nous assĂ®mes en cercle, et les anciennes commencèrent Ă nous raconter ce qui se passait lors des nuits de grand jeu : les cheftaines qui perdaient toute leur identitĂ© pour ne devenir que des psychopathes, les nouvelles enlevĂ©es et laissĂ©es attachĂ©es pendant des heures Ă des arbres... Tout. Certaines, prises de panique, fondèrent en sanglots. Les plus grandes les rassurèrent, en leur disant que rester ensemble devrait suffire Ă Ă©viter tout dĂ©sagrĂ©ment. Nous nous prĂ©parâmes ensuite pour la nuit dans le silence, et nous nous couchâmes. J'Ă©tais bien embĂŞtĂ©e, car je n'avais aucun moyen de m'Ă©clipser pour partir Ă la recherche de l'esprit. Et puis l'occasion parfaite se prĂ©senta avec l'une des cheftaines qui nous rĂ©veilla aux alentours de minuit Ă l'aide d'une trompe. Un jeu d'approche nocturne commençait. Notre objectif ? ArrĂŞter les bandits qui pillaient les mers de France sans nous faire remarquer, sous peine d'ĂŞtre dĂ©finitivement Ă©liminĂ©e. D'ordinaire, ce genre de jeux m'enthousiasmait au plus haut point. Mais... Alors que je me cachais dans les ronces, pestant contre les Ă©pines qui m'Ă©corchaient les jambes, j'aperçus une lueur qui disparut aussitĂ´t. Les avertissements des plus vieilles me revinrent en mĂ©moire, mais je devais savoir. Alors je m'Ă©loignai doucement des autres, et je partis dans la direction oĂą j'avais vu la chose. Mais une fois arrivĂ©e...il n'y avait rien. Et puis de nouveau la mĂŞme lueur, un peu plus loin. Je n'aurais jamais dĂ»... Mais je la suivis quand mĂŞme. Et encore une fois... Rien. Ce manège se rĂ©pĂ©ta plusieurs fois. Je voyais, je la suivais... mais rien, rien et encore rien. Au bout de la... 60846e fois - Non, j'exagère, pas tant, mais je ne me souviens plus du nombre exact- je dĂ©cidai de rentrer. Seulement... Je m'Ă©tais perdue. Tout Ă©tait noir. La lune n'Ă©clairait plus rien. Je ne voyais plus rien. J'essayai d'allumer ma lampe frontale, en vain. Plus de pile. J'Ă©tais bien trop loin du lieu de camp pour pouvoir appeler Ă l'aide. Je hurlai pourtant, encore et encore. Mais rien. Pas une rĂ©ponse. Je commençai Ă marcher Ă l'aveuglette. Mais il y avait de la boue partout. Alors, Ă©videmment, je glissai, et tombai dans un fossĂ© qui se trouvait lĂ .. Je me roulai en boule pour amortir ma chute, mais cela eut un piètre effet. J'atterris sur un tronc, je sentis ma jambe se prendre quelque chose, ma tĂŞte heurter le sol, et je perdis connaissance. Quand je me rĂ©veillai, il faisait toujours nuit noire. Et j'Ă©tais incapable de me relever. Tout autour de moi Ă©taient rĂ©pandus des chatons d'amentifères... Mais aucun signe de vie humaine. Je commençai Ă croire qu'on ne me retrouverait jamais, que j'allais avoir droit au statut de personne disparue, qu'un cĂ©notaphe Ă mon nom serait dressĂ©... Et puis j'entendis un bruit derrière moi. Je me retournai en sursaut et devant moi se dressait... l'Esprit. Mais il n'Ă©tait pas du tout comme je me l'imaginais. Un sourire carnassier aux lèvres, un regard mĂ©chant... Il Ă©tait terrifiant. Et avant que je n'ai pu faire quoi que ce soit, il fonça sur moi, je fermai les yeux... Et il avait disparu. Je vĂ©cus alors dans la hantise qu'il ne revienne, espĂ©rant que les secours me trouvent... Et ils me trouvèrent au petit matin. Tout ce qui se passa ensuite est très flou dans ma mĂ©moire. Je crois que je fus emmenĂ©e Ă l'hĂ´pital pour me faire soigner... Mais pas moyen de me souvenir du reste. Et encore aujourd'hui, je n'arrive pas Ă savoir si ce que j'ai vu Ă©tait rĂ©el... ou non. Mais laissez moi vous donner un conseil. Ne faites pas comme moi, ou vous pourriez le regretter... amèrement.
Je salue alors, et mes auditrices m'applaudissent du bout des doigts, l'air pensif pour certaines, terrifiées pour d'autres. Peut-être me croiront elles, peut-être pas. Mais quoi qu'il arrive... Elles ne pourront pas dire que je ne les avais pas prévenues. |