L'Acad�mie de Lu





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Histoire d'horreur autour du feu

Aldéron Timeline


Ce qui se cachait dans l’Alderon.

(par Downforyears)
(Thème : Histoire d'horreur)



Le feu de camp éclaire à peine la clairière dans laquelle nous nous sommes arrêtés. Les créatures de la jungle entament leur concert de cris, de rugissements… Mes nouveaux collègues contrebandiers s’assurent que leurs armes sont prêtes à servir.


Exceptionnellement, je me suis joint à eux pour cette course, et je ne sais pas encore si je vais continuer à travailler avec eux ou non.


Un Oroïdien, un Félin, un Silécien… Une compagnie somme toute banale, mais compétente et professionnelle. Qui s’amusait en ce moment à se raconter des histoires d’épouvante, comme des adolescents en camp de vacances.


— Et toi, Ralek ? me demande le Silécien. T’en as une à nous raconter ?


Je réfléchis quelques instants. Il y a bien cette histoire qui me hante, depuis tout ce temps…


— Ça date d’il y a quelques années, quand j’étais encore chez Tellure Corp…


******


Je regarde mes trois équipiers, Bornt, Valtz et Wilnt. Leur combinaison renforcée noire et leur casque en forme de dôme brillent sous les néons du sas de notre vaisseau d’exploration. C’est la procédure standard. Quand on repère une épave, on la fouille de fond en comble pour s’assurer qu’il n’y ait pas de survivants ou de merde qui traine. Ensuite, on attache l’épave, si elle est assez petite, ou alors on la découpe à la batterie d’artillerie plasma.


Pour celle qui nous intéresse, l’Alderon, un paquebot stellaire, ce sera de la découpe à la batterie. Par habitude, je fais un dernier point sur le dossier. Même si les infos vont s’afficher sur la visière de mon casque, je préfère en retenir un max. Des fois que tout se mette à merder.


L’Alderon, paquebot stellaire de luxe. Presque dix-mille personnes. Cinq cents mètres de long, cent de large et cent cinquante de hauteur. S’est échoué dans la ceinture d’astéroïdes des Merubeds presque vingt ans auparavant. A part l’explosion sur le flanc bâbord, elle est restée intacte d’après les derniers relevés, et ce malgré la demi-douzaine de vaisseaux de pillards amarrés à ses flancs. Les drones de reconnaissance n’ont relevé aucun signe de vie. Perturbations électroniques sur les ponts huit, neuf et dix. Ce sont ces ponts qu’il nous faut vérifier.


Bref, la routine. Je visse le casque sur ma combinaison, j’enclenche l’ouverture du sas. Je mène l’exploration. Dernier pas avant de fouler l’épave. Je vérifie mes canons d’épaule. Je vérifie la pioche à réaction. Près de moi, mes coéquipiers vérifient leurs fusils automatiques. Et leurs pioches à réaction.


Un bon Nain n’explore jamais une épave sans sa pioche à réaction.


Les couloirs de l’Alderon sont noirs. J’allume le projecteur du casque. Oxygène : zéro. Température : cinquante degrés sous le zéro. Pesanteur : zéro. Pression : pratiquement nulle. Si le casque ou l’exosquelette casse, c’est la mort assurée. Des objets flottent un peu partout. Des valises, des vêtements, des corps qui ne se décomposeront jamais… Encore une fois, j’ai l’habitude. J’active les aimants de mes bottes, afin de pouvoir marcher correctement. Je chasse mon début de claustrophobie.


Je mène l’équipe à travers les couloirs. Aucun bruit, aucun son ne nous parvient. Dans le vide, personne ne vous entend crier. Seuls les grésillements de la radio parviennent à mes tympans.


— Capitaine, c’est normal que l’Alderon ait l’air si… intact ?

— J’en sais rien, Bornt. On s’en tient au plan. Exploration succincte des niveaux deux à sept, exploration poussée des niveaux huit à dix, et on confirme la mise en pièce.


Les projecteurs de nos casques balaient les murs en acier de l’épave. Les portes des cabines sont toutes ouvertes, ce qui nous permet de vérifier leur contenu. Des corps boursouflés, des valises, des corps boursouflés, des vêtements. Tant de fantômes qui flottent, qui hanteraient quiconque n’auraient pas l’habitude des victimes d’une dépression dans l’espace, que nous devons parfois écarter d’un revers de la main. Tant de passagers que l’absence de pression a fait bouillir de l’intérieur. Tant de victimes d’une explosion sur l’un des flancs du paquebot. Une lumière m’attire sur la droite. Une cabine fermée, encore illuminée. Je désaimante brièvement mes bottes, et me hisse au niveau du hublot.


A l’intérieur, deux cadavres humains. Deux grandes traces de sang et de cervelle sur les murs. Un vieux pistolet automatique. Pas besoin de beaucoup d’imagination pour savoir ce qu’il s’est passé ici. Je sens mes coéquipiers de plus en plus nerveux. Ils tentent de faire la conversation, malgré mes ordres de se taire. Il faut qu’on reste concentrés.


Mon pied bute contre quelque chose au sol. Un autre cadavre, Félin. Il porte l’uniforme d’Astro-tour, la compagnie qui avait armé l’Alderon. Je fouille vite fait ses poches, et trouve une carte d’accès. Je la range dans une des poches de bras de ma combinaison. Ça peut toujours être utile.


L’exploration des niveaux deux à sept ne pose pas de souci particulier. Chaque niveau possède trois couloirs qui font le tour du paquebot, formant des rectangles presque aussi grand que le vaisseau. Le couloir intérieur est une coursive qui fait le tour d’un vaste patio au fond duquel se trouvait un complexe aquatique. Celui-ci est désormais vide. Le couloir médian fait le tour du vaisseau et dessert toutes les cabines, et parfois des salles de restauration, des salles de sport ou de cinéma. Le couloir extérieur est bordé par de grandes baies vitrées qui permettent d’admirer le panorama des étoiles. C’est dans ce couloir extérieur, à bâbord, que l’explosion a eu lieu. Pourquoi, comment ? C’est pas à nous de le déterminer.


A chaque fois que nous avons parcouru la moitié de l’étage, il nous faut sauter par-dessus le gouffre causé par l’explosion sur la paroi du paquebot. L’apesanteur et les réacteurs dans nos dos nous aident sans problème. Après un énième couloir et un énième escalier, nous arrivons enfin devant la porte du niveau huit.


Fermée hermétiquement. Derrière le hublot, je peux apercevoir de la lumière. Les parasites dans la radio résonnent presque comme une chanson.


— Capitaine ? hésite Valtz. On entre ?

— Oui, couillon. C’est le job.

— C’est que… Je le sens pas.

— On entre, on remplit la mission. Point.


Je déverrouille la porte avec la carte d’accès, et nous nous retrouvons dans un sas. Sur la visière, les données indiquent une atmosphère respirable. A côté de moi, mes trois coéquipiers déclenchent l’ouverture de leur casque. La partie centrale de leur visière pivote vers l’arrière.


— Vous me refermez les casques immédiatement !

— Capitaine, les données…

— J’ai vu les données, mais c’est pas une raison. C’est pas normal qu’il y ait une zone respirable dans ce vaisseau !


Je commence à flipper. Ce vaisseau devrait être mort, tous ses systèmes devraient être à l’arrêt. Et pourquoi j’entends quelqu’un fredonner une comptine humaine dans la radio ?


— Qui chantonne ?

— Personne ne chantonne, capitaine, me répond Valtz.

— Restez sur vos gardes.


Le couloir s’étend sur plusieurs dizaines de mètres. Au plafond, des lustres ouvragés nous indiquent que les niveaux huit et neufs étaient les étages de première classe, pour les bourges. Au fond, une réception, et un squelette assis sur une chaise. C’est pas normal qu’il y ait un squelette. Prudent, je n’ouvre pas mon casque. Je m’apprête à rappeler à l’ordre mes coéquipiers, lorsque je l’entends.


Un rire de fillette. Au fond du couloir, je vois une forme courir derrière un coin. Petite, élancée.


— Il y a quelqu’un ?

Cours, attrape-moi, à travers les étoiles.


J’entraine mon équipe jusqu’à la réception. Derrière, une vaste salle de bal est illuminée de mille feux. A gauche et à droite, deux couloirs emmènent vers les suites de luxe.


— Capitaine ?

— Il y a pas moyen de réfléchir avec cette comptine !

Cours, attrape-moi, cherche-moi dans cette toile…

— Capitaine, il y a pas de comptine.

— On se sépare. Je pars à droite, Valtz, à gauche. Bornt, Wilnt, vous me faites un état des lieux de la salle de bal. Rapport tous les quarts d’heure.

— Capitaine, faut pas qu’on se sépare, me murmure Bornt.

— Remettez-vos casques et tout ira bien. Exécution.


Je m’engage dans le couloir de droite. Bizarrement, la gravité fonctionne ici. Les lustres au plafond semblent intacts. Je bute contre un reste de cadavre face contre terre. Je m’agenouille et le retourne. Ce que je vois manque de me faire vomir.


Ça a surement été un rongeur. Le peu de visage qu’il lui reste semble brûlé, comme s’il avait été placé dans une torchère plasma. De nombreuses boursouflures parcourent sa peau, sa fourrure est grillée. Je décide d’avancer le point radio avec mes coéquipiers.


— Vous avez trouvé des cadavres ? demandé-je.

— On… bour… fou…

Cours, attrape-moi, prendre garde à tes poils.

— Ici… nou… sang…

— Bordel, c’est quoi cette comptine de merde ??!!

Cours, fuis-moi, ou je te suce la moelle…


Un rire résonne dans le canal radio, et un choc retentit au bout du couloir.


Une petite fille, humaine, me regarde. Sa peau est blanche comme de l’ivoire, elle a des cheveux noirs d’encre. Ses yeux sont laiteux. Elle est aveugle ? Sa robe à fleurs roses et ses sandalettes rouges sont parcourus d’accrocs, de déchirures, de traces de sang. Sa peau est marquée de bleus et de tâches noirâtres.


— Tu fais quoi ici, gamine ?

J’ai regardé à traves le hublot, me répond-elle à travers le canal radio. Il y avait une petite fille. Je me suis fait une nouvelle copine.


Le gloussement de la petite fille se transforme en rire, et résonne dans mon casque. Je hurle sans le vouloir.


— Stop ! Je ne veux pas te faire peur, mais j’ai besoin que tu m’expliques. Qu’est-ce que tu fais là ? Tu viens d’où ?


Lentement, la petite fille lève le bras droit. Elle pointe son index sur moi, fait pivoter son bras à cent quatre vingt degrés, et me fais signe avec son index de la suivre. Bordel, pourquoi je la suis ?


Elle me mène à travers les couloirs, m’indiquant qui logeait dans les différentes cabines. Je n’arrive pas à retenir tous les noms qu’elle me donne. Après avoir grimpé un large escalier en marbre (je note mentalement que nous sommes au niveau neuf), elle me demande de la suivre jusqu’à la rambarde.


La salle de bal est magnifique. Une fresque céleste, composée de nuages blancs, cotonneux et presque moelleux, surplombe la salle. Des statues d’anges soutenant des lustres en or et en cristal massifs semblent descendre de ces cieux de paradis pour apporter la lumière sur le monde des mortels. Le kaléidoscope des facettes cristallines peint les murs et les dorures des colonnes des coursives de mille et unes couleurs. De nombreuses personnes aisées discutent, un verre d’alcool de luxe à la main. Il y a même une Naine, habillée avec goût. Comment ses vêtements arrivent-ils à mêler si bien le luxe de la bourgeoisie et les codes vestimentaires de la Tellure Corp ? C’est un mystère pour moi.


En contrebas, de nombreuses tables recouvertes de nappes en velours accueillent des plats et des couverts à plusieurs milliers de crédits. Les chaises en chêne sombre et en ébène, gravée et parcourues d’une myriade de feuillets d’or, supportent queues de pies et robes mondaines. Parfois, des enfants se glissent sous les tables, avant de se faire réprimander par leurs parents. Puis ils recommencent leur course effrénée, mais pourtant, pas un n’empiète sur la piste de danse.


Sur une estrade en marbre, un petit orchestre joue des classiques. Derrière eux, un large rideau pourpre cache un grand pan de mur. Et sur la piste…


Tant de gens valsent. Les queues de pie virevoltent, les robes éclosent comme des dizaines de fleurs de soie et de dentelle. Les bandeaux décorés de fleurs exotique orbitent autour des hauts de forme, les étoles, les écharpes et les foulards forment de magnifiques aurores iridescentes, scintillant sous les lumières des lustres.


Le parquet résonne sous les pas des nombreuses personnes présentes ce soir. Il renvoie à la perfection les silhouettes des personnes, comme un miroir presque parfait. Il me renvoie aussi l’image de ma combinaison. Bizarre…


Le choc est violent, et si je n’avais pas eu la combinaison, j’aurais été mal en point.


— Putain !

Mais… je voulais juste jouer. Je veux jouer, je veux jouer, je veux jouer, je veux jouer… chantonne en boucle la voix de la petite fille dans la radio.


Mon casque s’ouvre sans que je l’aie déclenché. Je vois la trogne de Wilnt. Autour de moi, la salle de bal est délabrée, et de nombreux restes de cadavres sont entassés entre les tables brisées. Près de l’estrade, un lustre s’est écrasé il y a bien longtemps.


— Capitaine ? Vous allez bien ?

— Grace à la combinaison, oui. Des nouvelles de Valtz ?

— Non, pas depuis cinq minutes. Il y a trop de parasites. On fait quoi ?

— On récupère Valtz, on rentre au vaisseau, on découpe ce paquebot à l’ogive nucléaire s’il le faut. On va pas risquer notre peau un instant de plus.


Mes coéquipiers m’aident à me relever. La porte de la salle de bal se ferme. La petite fille nous regarde de ses yeux blancs. Un sourire bien trop large étend ses lèvres.


Je veux jouer… Vous voulez bien jouer ? Dites ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii… S’il vous plaiiiiiiiittttt…

— Capitaine ? On fait quoi ? C’est une gamine…

— Plus maintenant.


La petite fille lève les bras, et l’atmosphère devient électrique. Les plats, assiettes et couverts en métal qui étaient encore sur les tables se mettent à léviter quelques instants, puis se ruent sur nous. Je plonge derrière une table en bois renversée. Derrière une autre table, mes deux coéquipiers arment leurs fusils automatiques. Une porte s’ouvre avec fracas. Valtz.


— Capitaine, j’ai…


Le fracas du lustre qui vient de l’écraser dans une gerbe de sang coupe sa phrase.


— Vous avez des doutes sur comment on doit la gérer ? On tire, putain. Manœuvre douze !


J’attends la fin de la salve de couverts. Non loin, la table derrière laquelle mes coéquipiers se sont réfugiés ressemble à un hérisson métallique. Je me relève et active les canons d’épaules. Les gatlings miniatures se mettent en branlent et bombardent la petite fille. A côté de moi, Wilnt m’accompagne dans le tir de couverture.


C’est quoi ce putain de bordel !!! La gamine a juste tendu le bras, et toutes les balles en métal s’arrêtent à quelques centimètres d’elle. J’ai un mauvais pressentiment.


— Au sol Wilnt !


Je me rue sur le parquet. Wilnt n’a pas le temps d’en faire autant. La petite fille vient de lui renvoyer toutes nos munitions dans la gueule ! Il s’écroule. Son crâne a été disséminé sur le sol de la salle de bal. La salve continue quelques instants, puis s’arrête dans un hoquet qui résonne dans toute la salle.


— Un bon Nain n’explore jamais une épave sans sa pioche à réaction ! me crie Bornt.

— On s’en va. On traine pas, commandé-je.

— Et nos collègues ?

— J’ai un mauvais pressentiment.

Je voulais juste jouer ! Je voulais m’amuser ! Pour…quoi avoir cassé mon jouet ??? MON JOUET ????


Je regarde la petite fille. La pioche à réaction de Bornt traverse toujours sa cage thoracique. Mais ce qui vient d’apparaitre me glace le sang. Me hantera à jamais…


Une forme fantomatique de près de trois mètres de haut s’échappe du corps de la petite fille. Elle ressemble à un squelette de Semi-Géante. Ses os, son crâne, ses griffes acérées, sa robe, sont translucides, transparents. Elle semble constituée de gaz, d’un gaz luminescent qui serait parcouru par des milliards d’étincelles. Bornt sort un flingue de son holster et tire trois coups. Les balles ne font que traverser la créature sans la blesser. Lentement, sa bouche se transforme en une mâchoire monstrueuse emplie de crocs, qui s’ouvre en quatre parties… Le corps de la petite fille est parcouru de convulsions. Ses membres se tournent, se retournent. J’entends les cartilages craquer, céder, sa nuque se brise sous la rotation forcée de sa tête.


— Source énergétique importante détectée, m’annonce la combinaison. Danger immédiat. Fuite conseillée.

— BORNT ! ON DECAMPE !!!

— Capitaine, je peux pas, gémit-il doucement.


Je m’arrête juste devant la porte de la salle de bal.


— Je sais pas comment, elle me retient. Je peux pas lâcher la pioche.


Je réfléchis, je prends la seule décision qui me parait sensée. Je m’apprête à amputer Bornt. Une prothèse, ça se fait facilement de nos jours. Je n’ai même pas le temps d’arriver jusqu’à lui.


Un hurlement strident envahit la salle, résonne comme une mélopée des enfers. La créature tend un simple doigt vers Bornt. Les lumières, les appareils électriques environnants s’éteignent. Ma combinaison se coupe brièvement.


Une colonne de foudre aveuglante engloutit Bornt dans un hurlement de terreur. Lorsqu’enfin elle cesse, il ne reste de lui qu’un tas de cendres.


Je hurle et je cours aussi vite que je peux. Je dois rejoindre le vaisseau. Je dois rejoindre le vaisseau aussi vite que possible. J’arrive au sas. Ma combinaison se rallume. Je referme le casque et pénètre dans le vide du paquebot.


Je ne m’arrête pas de courir. Chaque pas, chaque foulée, est accompagnée d’une comptine pour enfant. Ma radio refuse de se couper. Les ritournelles me restent en tête. Je crois que je les chante en chœur avec la voix enfantine. Je refuse de m’arrêter, et c’est surement ce qui me sauve la vie.


Je ne sais pas combien de temps je cours. J’utilise au mieux les capacités de ma combinaison. Je me pisse dessus plusieurs fois. Je vois en permanence les détecteurs s’affoler. Je ne veux pas mourir ici.


Mon casque cogne contre un sas décoré de l’emblème de Tellure Corp. Si je m’en sors, je démissionne. Le sas s’ouvre, mais trop lentement. Enfin, je m’y engouffre, je le ferme. Au moment où il se clôt enfin, la créature percute la vitre.


Elle pose la main contre le verre. Ma radio chantonne une dernière fois.


Un jour, je te trouverai. Un jour, je te rejoindrai. Un jour, je te toucherai. Et tu deviendras mon jouet.


La créature glousse. Silence radio.


******


La compagnie de mercenaires me regarde. Le Silérien reprend une gorgée d’alcool fort.


— Putain, me lance le Félin. C’était…

— Une banshee du vide, oui. Je l’ai su que quelques années après. Son souvenir me hante depuis tout ce temps.

— Je crois qu’on a eu assez d’histoires flippantes pour ce soir, conclut l’Oroïdien.


Je soupire. Quand je pense que cette créature n’était pas la chose la plus terrifiante que j’ai vu ce jour-là…










Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !

























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