Musique d’introduction.

Stéphane Berline : Bonsoir, et bienvenue dans ce secret de moteur. Ce soir, nous allons partir à la rencontre de celle que l’on surnomme encore aujourd’hui la Déesse, la Citroën DS. Véritable icône à la française, qui a su accompagner les plus grands pendant toute sa carrière, la DS a été élue comme l’une des trois grandes voitures du vingtième siècle, et même, la plus belle voiture de tous les temps. Et si elle sait se faire discrète aujourd’hui, son influence sur les des générations entières de voiture reste sans conteste. Née en 1955, la DS a su séduire dès son enfance par son charme et son élégance. Mais vous verrez qu’elle a su provoquer son destin, et marquer son époque.

Voix off : Héritière d’une famille bourgeoise, fille de Traction De l’Avant et de Rosalie de Citroën, la DS a passé son enfance dans les faubourgs de Paris. Dès son plus jeune âge, elle suscite l’admiration de tout un pan de la bourgeoisie parisienne.

DS3 (petite fille de la DS et historienne) : Elle était une divinité faite voiture. Une déesse, qu’il convenait d’adorer. Tout ce qu’elle faisait était marqué du sceau de l’excellence, de la perfection. Elle incarnait à la perfection la bourgeoisie, et même une idée de la noblesse à la française.

Stéphane Berline : Son enfance, la petite DS la passe entre les routes de campagne et l’usine de ses parents, à Aulnay-Sous-Bois. Ses parents et ses amis la décrivent comme discrète, sage et toujours polie. Un caractère qui fait merveille dans la haute société.

DS3 : Pour ses parents, il était hors de question que ma grand-mère aille fréquenter des 2CV ou des 4L par exemple. Elle se devait de faire de grandes études et d’avoir un avenir brillant. Son éducation était faite par des dizaines de précepteurs triés sur le volet.

Voix off : Et cet avenir brillant, que ses parents veulent pour elle la DS le trouve en se mettant au service des plus grands. Hauts-fonctionnaires, dirigeants d’entreprises, et même chefs d’Etat.

DS3 : Ma grand-mère s’est mise très tôt au service des présidents, des ministres. Alors oui, on disait d’elle qu’elle était snobinarde, qu’elle détestait le peuple, mais elle avait en réalité une vision d’état de la France. Si certaines voitures se devaient d’être au service du peuple, d’autres avaient le devoir de représenter le raffinement de la France, et de vanter ses atouts industriels.

Stéphane Berline (déambulant dans des jardins) : Nous nous trouvons à présent au Palais de l’Elysée, où la DS a servi, ni plus ni moins, que le Président de la République en personne. Elle a été sa confidente pendant son mandat, et a même entendu des secrets d’Etat, sans jamais les dévoiler. C’est même elle, qui en 1962, le sauva d’un sombre attentat.

Voix off : 22 août 1962. Au Petit Clamart, le cortège présidentiel se fait attaquer par un groupe d’extrémistes. Le commando, mené par une Simca, une Renault Estafette, un Peugeot 403 et une ID 19, force celle qui sert le Président à fuir pour sa vie. Lors de son arrivée en lieu sûr, on lui dénombrera 14 blessures. Mais ses occupants seront indemnes. Un miracle qui sera salué dans la presse des années durant.

DS3 : Ma grand-mère, malgré la sidération de se retrouver attaquée par une cousine éloignée, une ID19, a fait son devoir comme on le lui avait appris. Et jusqu’au bout, ce jour-là, elle aura tenu ses engagements auprès de la France. Pour autant, cet attentat a entrainé chez elle une remise en question. Elle qui pensait servir la France en mettant en lumière son côté raffiné et luxueux a été abasourdie. Elle a vécu cette attaque de gens du peuple comme un choc.

Stéphane Berline : Après ce terrible attentat du Petit Clamart, la DS va commencer à changer son point de vue et ses opinions. Elle passera les années suivantes à essayer de démocratiser le luxe à la Française, et ce, même à l’internationale. Elle sera un véritable étendard de notre culture, dans les publicités, les chansons, et même au cinéma.

DS3 : Ma grand-mère a commencé à se demander comment elle pouvait aider au mieux son pays, et surtout dans les classes populaires. Cela lui tenait vraiment à moteur, et on peut dire qu’elle a roulé sa bosse sur de nombreux plateaux.

Stéphane Berline : Des Grandes Vacances à Jo en passant par Hibernatus et même Scarface, la Déesse aura su séduire toute une génération de cinéphiles. Elle prendra finalement sa retraite après plusieurs décennies, et restera dans nos cœurs à jamais. Et si elle profite aujourd’hui d’un repos bien mérité, son influence continue de se faire sentir, et même surement pour encore de dizaines d’années. Je vous remercie de votre fidélité, et vous donne rendez-vous très bientôt, pour un nouveau numéro de Secret de Moteur.