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Downforyears![]() Spectacles![]() De Hiercourt Timeline
![]() ![]() Les Ruines de Meriberg(par Downforyears)Les ruines s’étendaient à perte de vue dans la forêt presque millénaire. De nombreux murs de pierres taillées disparaissaient sous le lierre, les arbres et les buissons. Chaque fois que son regard se posait sur un élément des environs, Cassius ne pouvait s’empêcher de frissonner.
Les ruines de Meriberg auraient dû être un lieu d’étude du passé pour tous. Au lieu de cela, Hypérion Sécurité en assurait la surveillance. Pour espérer accéder à l’un des sites de fouilles les mieux gardés de la planète, le Semi-géant avait dû conclure un marché avec un équipage de pirates… Des pirates.
Au loin, une nuée d’oiseaux-anges primitifs s’envola en une nuée luminescente, leurs quatre ailes aux couleurs différentes transformant le ciel en un complexe kaléidoscope. Leurs piaillements résonnèrent pendant plusieurs minutes.
Le capitaine pirate, un certain De Hiercourt, écouta quelques instants les alentours, sa main posée sur un colt plasma. Derrière lui, une Sylve à l’écorce ocre et un Batrale à la peau noire et jaune restaient sur leurs gardes.
— Rien aux alentours, confirma le batracien. — On continue. Cassius ? — Monsieur Praeter, gronda le Semi-Géant.
Cassius gronda quelques instants. Il aurait pu les écraser tous les trois, si seulement il avait été enclin à la violence gratuite. Mais la violence gratuite avait failli décimer son espèce. Le colosse suivit les trois pirates.
Que voulaient-ils à ce lieu ? Des trésors ? Ils auraient mieux fait d’aller chercher sur d’autres planètes moins surveillées par Hypérion. Des secrets ? Peut-être…
— C’est là , gronda le Semi-Géant en pointant un bâtiment cylindrique à plusieurs dizaines de mètres au loin. — Hypérion nous devance, cracha De Hiercourt en indiquant le matériel laissé à l’entrée.
Des caisses de matériel, des projecteurs à haute puissance, des tables et des tentes… Vides. Toutes vides… Des traces de pas, presque effacées par la pluie… Cassius sentit son instinct s’affoler. Ce camp laissé à l’abandon… Cela ressemblait à de l’amateurisme. Et Hypérion n’était pas composée d’amateurs.
De Hiercourt s’apprêtait à passer l’entrée du bâtiment cylindrique en ruines lorsque Cassius lui barra le passage de la main.
— Un piège, indiqua-t-il en pointant le plafond du doigt. Trois barres de métal, déclenchée par une masse sur une dalle. — Vous ne pensez pas que ces gars-là l’ont désarmé ? demanda De Hiercourt en désignant le campement. — Si quelqu’un s’est occupé des mecs d’Hypérion, vous ne pensez pas qu’il a pu réarmer les pièges ? — J’ai eu raison de m’associer à vous. — Je ne sais pas s’il en est de même pour moi. Evitez la dalle marquée d’un symbole lunaire, et continuons.
Cassius enjamba la dalle, et contempla silencieusement l’intérieur du bâtiment. La coupole du toit s’était effondrée longtemps auparavant, et la lumière des deux soleils s’engouffrait dans le cylindre qui descendait vers les profondeurs, tel un gigantesque puit. Un escalier bordé d’arches et de colonnes permettait de descendre au fond du puit, éclairé par ce qui semblait être des projecteurs.
Le Semi-géant se pencha pour passer une arche, et commença à descendre l’escalier en spirale, baissant la tête régulièrement. Derrière lui, les trois pirates avançaient sans se préoccuper du plafond. Le Batrale restait aux aguets. La Sylve semblait s’intéresser aux rares fresques murales qui avaient survécu au temps.
— Certaines de ces fresques ont été peintes avec des pigments météo-résistants, commença Cassius en murmurant. C’était l’époque où les espèces de cette planète savaient encore en faire. Ici, on voit les représentations de leur vie quotidienne. Leur culte des Anciens, les jours de fête, les jours de jeun. — Et celui-ci ? demanda De Hiercourt en pointant une étrange représentation du doigt. — C’est une représentation assez fréquente des Anciens, même si elle est probablement fausse. Chaque espèce sentiente a tendance à représenter les Anciens avec leurs propres caractéristiques morphologiques. — C’était donc bien un lieu dédié aux Anciens ? demanda le Batrale. — Vous m’avez demandé un lieu en rapport avec les Anciens, c’est celui qui correspond le plus à votre demande, conclut Cassius. Faites attention à la prochaine marche.
Les quatre associés sautèrent une marche marquée du symbole du double soleil.
— Comment savoir où sont les pièges ? demanda De Hiercourt. — Les hiéroglyphes de cette planète sont assez complexes, mais il existe une suite de symboles qui signifie ‘’piège’’. Comme vous pouvez le voir, chaque dalle est gravée, et en passant d’une dalle à l’autre, on peut suivre une phrase, un peu comme on réciterait une prière. Mais si l’ont marche sur certains symboles, on peut transformer la prière en malédiction. Peut-être qu’en réalité ils ne déclenchent pas de piège, mais il vaut mieux éviter de tenter le diable…
La descente parut vite interminable au Semi-géant. Il lui fallait éviter de se cogner contre les clés de voute des arches, expliquer les hiéroglyphes à la Sylve qui devenait intenable, sans trop en dévoiler, déchiffrer chaque dalle…
Lorsqu’enfin la dernière marche fut derrière eux, le Semi-géant souffla et demanda une pause.
— Déjà fatigué ? demanda joyeusement la Sylve. — Aï, ce qui t’a paru comme une tranquille balade a été pour lui une épreuve assez dure, la tança le Batrale. N’est-ce pas ? — Oui, balbutia Cassius, reconnaissant. Les lieux de cultes dédiés aux Anciens sont toujours très compliqués à aborder. C’est tout de même étrange. Il y a encore du matériel d’Hypérion, mais c’est comme s’ils avaient déserté les lieux…
Cassius regarda tout autour de lui. Le puit était devenu très sombre. Un disque de lumière aussi large qu’une personne se formait au sol grâce aux rayons des soleils passant l’ouverture du bâtiment, loin en surplomb. Les autres zones d’ombres au sol et sur les murs étaient parsemées de flaques de lumières dispensées par une dizaine de projecteurs d’Hypérion.
Une large ouverture se découpait dans l’un des murs, et un monolithe noir avait été renversé.
— C’est… quoi ? demanda la Sylve en pointant le monolithe. — C’était surement la porte, répondit Cassius. Indestructible, Hypérion a décidé de casser le linteau en pierre au final. — On y va ? demanda De Hiercourt. — Restez derrière moi.
Cassius pénétra l’endroit. Les dalles de pierre grossière furent remplacées par de larges plaques monolithiques noires, de la même matière que celle composant la porte, portant chacun une inscription. Le vent s’engouffrait par l’ouverture, produisant des murmures sans aucun sens. Le plafond n’était plus visible, les murs du large couloir semblaient se situer à des kilomètres d’eux… Les lieux étaient noirs, et la seule source de lumière semblait provenir des dalles elles-mêmes.
Soudain, des bruits de pas résonnèrent dans les lieux. Leur écho était tellement amplifié que Cassius dut se boucher les oreilles.
Un mercenaire d’Hypérion courait vers eux, affolé. Il tira vers le plafond, puis tenta d’arracher son armure, alors qu’une nuée de pigments le poursuivait, s’infiltrait par tous les interstices…
Le mercenaire explosa en un feu d’artifice de pigments roses, jaunes, bleus, vert, ocre, pourpre… Sans un bruit, autre que le murmure qui s’était intensifié. La nuée se rassembla en une longue trainée, et se dirigea vers le groupe d’intrus.
— Qu’est… commença la Sylve, avant que le Semi-géant l’interrompe, une main sur la bouche.
Cassius indiqua aux trois pirates de rester dans ses pas, et mit un doigt sur sa bouche. Soit le mercenaire avait marché sur une dalle maudite, soit ce piège réagissait au bruit. Le Semi-géant guida ses trois associés le long du couloir, indiquant d’autres dalles maudites.
Autour d’eux, la nuée de pigments multicolores semblait attendre… Les pas feutrés des intrus ne semblaient pas la rendre agressive, et après ce qui sembla être des heures au Semi-géant, le nuage de pigments repartit vers les hauteurs. Le murmure, cependant, subsistait.
Un monolithe noir se dessina dans le noir. Le même que celui à l’entrée de la pièce. Quatre disques de lumière apparurent, à des hauteurs différentes. Un à hauteur de main de Cassius, un à hauteur de main de De Hiercourt, un à hauteur de main de la Sylve, un à hauteur de main du Batrale.
Silencieusement, religieusement, Cassius appliqua la paume de sa main gauche sur le disque à sa hauteur. Ses associés firent de même. En silence, le bloc noir descendit laissant une ouverture assez grande pour que les quatre intrus puissent entrer. Mais étaient-ils encore des intrus ?
La pièce suivante semblait être l’intérieur d’un dôme. Le sol était toujours constitué de ces monolithes noirs, diffusant une sorte de lumière... ? Le murmure s’était arrêté, et Cassius souffla assez fort pour vérifier son hypothèse. La nuée de pigments ne vint pas. Au centre du dôme, un piédestal monta sans un bruit. Son sommet était creusé pour accueillir une sphère.
— Je pense qu’on peut murmurer. Mais pas plus. — Compris, répondit De Hiercourt. Je me permets…
A la grande surprise du Semi-géant, De Hiercourt sortit une sphère en cristal de sa sacoche, et la posa sur le piédestal.
— C’est une Sphère ? s’étouffa Cassius. Où l’avez-vous eue ? — Héritage de famille, dirons-nous…
Le piédestal vrombit quelques secondes, et un point holographique apparut, faisant naitre une vibration sonore agréable, presque relaxante. En suspension, dans les airs. Un autre apparut. Puis un autre… Bien vite, la pièce fut emplie de points lumineux, leurs harmoniques se mêlant agréablement. De fines lignes de lumière bleue commencèrent à joindre certains de ces points, deux à deux, dessinant de nombreuses formes géométriques. Un murmure dans une langue inconnue commença à resonner dans l’air. De Hiercourt ferma les yeux, tentant de se concentrer.
Plusieurs points lumineux furent parcourus de flash, qui voyagèrent au travers des lignes de lumière. Toutes les impulsions semblaient converger vers cet homme.
— Qui est-il ? murmura Cassius au Batrale, incrédule. — Je ne peux vous le dire sans son autorisation, répondit-il en chuchotant à son tour. — Il me l’a donnée avant notre arrivée ici, murmura la Sylve, religieusement. Maximilien de Hiercourt, héritier déchu de l’une des plus vieilles dynasties de la galaxie. — Ça explique bien des choses. J’ai entendu dire que dans certaines familles très anciennes, les jeunes étaient exposés à des artéfacts Anciens, afin de tenter de les déchiffrer. Peu s’y risquent cependant, car la probabilité de devenir fou est proche des cents pourcents.
Le temps semblait s’être arrêté. La montre de Cassius fonctionnait à rebours, ses aiguilles remontant le cadran. Enfin, les points lumineux s’éteignirent, un à un, produisant des vibrations cristallines. Chaque ligne qui n’était plus reliée à deux points disparaissait avec un léger son de verre brisé.
Il ne resta plus qu’une dizaine de points en suspension. Au-dessus de chacun d’entre eux apparurent des symboles.
— Des symboles des Anciens ! soupira la Sylve. — C’est plus compliqué, murmura le colosse. Les Anciens n’avaient pas besoin de langage pour communiquer entre eux. Ces symboles, ils les ont inventés pour communiquer avec nous. Votre capitaine est vraiment… — Incroyable, souffla le Batrale.
De Hiercourt ouvrit enfin les yeux.
— Qu’avez-vous trouvé ? demanda Cassius, curieux. — Les emplacements des Vaisseaux Artéfacts, sourit Maximilien de Hiercourt. Ça vous dit qu’on les retrouve ensemble ?
Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !
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