L'Académie de Lu





Pas encore inscrit ? /


Lien d'invitation discord : https://discord.gg/5GEqPrwCEY


Tous les thèmes
Rechercher dans le texte ou le titre
Expression exacte
Rechercher par auteur
Rechercher par type de défi
Tous les textes


PseudoMot de passe

Mot de passe perdu ?

L'Histoire de Ju


Duel au Mont Malade.

(par Downforyears)
(Thème : Western)



Le soleil n’est plus très haut dans le ciel rouge. Nous sommes trois sur la butte qui surplombe le chemin de terre. Près de l’arbre, nos montures attendent. Pour la centième fois, je vérifie que mes pistolets sont chargés. Ma montre indique 17h15. Agacé, je me tourne vers Virgile, qui remet encore ses lunettes et son pantalon en place.

— J’en ai marre d’attendre. C’est sur qu’ils vont passer ici ?

— Oui. C’est Jo qui l’a dit à Guillaume l’autre jour. Ils vont passer par ici pour aller chez eux. Hein que c’est vrai, Ellie ?

Je regarde Ellie. Son vrai nom, c’est Emilie, mais elle préfère qu’on l’appelle Ellie. C’est parce qu’elle adore l’Amérique. Elle est super douée pour avoir les informations, elle écoute toujours les conversations intéressantes. Elle est pas trop nulle pour une fille en plus. Soudain, Virgile se lève et me montre le bout du chemin de terre. J’arrive à voir un nuage de poussière.

— Je te l’avais dit, me nargue Ellie.

— Ouais bah on y va. En selle !

Enervé, je passe mes pistolets à travers la ceinture, ma sacoche autour de ma taille, et j’enfourche ma monture. Je m’élance, j’appuie comme un fou sur les pédales, et je commence à dévaler la pente. Derrière moi, Virgile et Ellie me suivent de près, faisant voler derrière eux le gravier et les cailloux.

— Attends-nous, Ju !

Je ne fais plus attention à eux. Jo, je vais me venger de toi !

Jonathan, ses frères Guillaume et Gaston, sa sœur Emma, je peux pas les supporter. C’est des enfants de riches, ils ont tout ce qu’ils veulent à Noël, et en plus, ils arrêtent pas d’en profiter pour nous narguer. Et puis Jonathan m’a arnaqué dans la cour l’autre jour, et pour ça, il faut qu’il paie. Quand on commerce, on a pas le droit d’arnaquer les gens.

Le temps d’arriver sur le chemin de terre, Jo et sa famille sont déjà passés. Je crie pour attirer son attention.

— Jo ! Tu vas me le payer !

Le chemin de terre est légèrement en pente, et je profite de mon surpoids pour les rattraper. Je sors mon pistolet, et je tire sur Emma. Le mélange d’eau et de peinture rouge gicle sur son t-shirt et ses cheveux. Je jubile en la voyant freiner en geignant. Je la dépasse, continuant ma poursuite sur ma monture. Les roues grondent autant que des chariots dans un désert.

Je suis nul à la course à pied, et encore plus à la bagarre. Mais en vélo, personne ne va plus vite que moi, et avec les pistolets, je suis le meilleur de la région. Je rattrape enfin Jo. Derrière moi, Ellie et Virgile canardent Guillaume et Gaston. Nous échangeons tirs sur tirs, et même si beaucoup d’entre eux manquent leurs cibles à cause des cailloux sur le chemin qui font trembler nos montures, quelques-uns font mouche. Je tire plusieurs fois sur Jo, et j’arrive même à toucher son chapeau. Mais rien n’y fait, il ne s’arrête pas, et il ne me reste plus qu’un pistolet plein. Derrière, Ellie et Virgile ont réussi à ralentir Guillaume et Gaston. Il ne reste plus que Jo. Et moi.

— Tu m’échapperas pas !

— Tu veux essayer ?

Jo arrive sur la grande route, et je le poursuis, en nage et plein de rage. Je peux voir sa sacoche, qui contient son butin. Soudain, il prend le chemin de gauche. Il n’y a qu’une seule destination sur le chemin de gauche. Il faut que je descende avant qu’il y arrive. Je le rattrape, et nous échangeons quelques tirs, mais il y a encore plus de cailloux sur le chemin. Et alors que je vise, je vois notre destination finale. Le Mont Malade.

Les parents le disent sans arrêt. ‘‘Ne va pas jouer sur le monticule de déchets de la ville, tu va attraper une maladie.’’ Avec l’habitude, on a fini par appeler cette montagne de déchets le Mont Malade.

Je vois les premières carcasses de lave-vaisselles et de fours. Alors que je regardais le Mont Malade, Jo en a profité pour me distancer.

Zut ! Il a lâché sa monture, et a commencé à grimper le Mont Malade. Je dépasse le squelette d’un scooter et je descends de mon vélo. Jo a déjà parcouru quelques mètres, et j’essaie de le rattraper. Sans ma monture, je souffle comme un buffle. Je prends appui sur un portemanteau cassé et un vieux micro-ondes et enfin, j’arrive sur une partie plate. Je me jette à terre. Jo vient de tenter de m’aligner. Je riposte, mais on arrive bientôt à cours de peinture…

— Dommage, me lance Jo. T’as plus de munitions, et j’ai encore ça.

Jo sort une arbalète, et positionne une flèche à ventouse dessus. Je lui réponds avec un sourire, et dégaine mon arme secrète. Le lance-pierre et trois billes de paintball que j’ai ‘‘emprunté’’ à mon grand frère. Je le regarde, tendu, je le fusille du regard. Je sais que je n’aurais pas le droit à un deuxième essai, c’est tout ou rien. Je transpire tellement, je sens une goutte de sueur couler sur ma joue. Jo essuie nerveusement sa main sur son pantalon, et fait bouger ses doigts sur la poignée de son arbalète.

On entend plus que le vent souffler légèrement. Un sac plastique de supermarché gonflé par la bise roule entre nous deux, et j’aperçois le soleil toucher l’horizon. Au loin, le clocher de Marguerittes (notre village) sonne une fois.

Jo est le plus rapide. Je le vois viser et tirer, mais le vent dévie sa flèche à ventouse qui passe à quelques centimètres de ma tête. Je tire sur l’élastique du lance-pierre et lâche aussitôt. Je répète l’opération deux fois de plus. Jo se fige, les bras tendus à l’horizontal, trois grandes tâches rouges sur la poitrine. Il tombe lourdement sur le dos, et je peux voir que son sourire narquois s’est transformé en grimace de déception.

Je m’avance prudemment, et donne un coup de pied pour envoyer balader son arbalète dans un tas de déchets. Je le dépasse, et récupère mon butin.

Dans ma main, un Dracaufeu en version brillante, un Mew super-rare, un Kyogre holographique… Les cartes m’apparaissent comme autant de billets de banque. Je regarde Jo, toujours au sol.

— Dans la vie, Jo, il y a ceux qui arnaquent et il y a ceux qui ont un lance-pierre. Moi j’ai un lance-pierre. Mais je vais faire comme toi dans la cour de récré l’autre jour. Je te laisse les pires cartes…

Je prends ce qui m’intéresse dans ce butin digne de l’Eldorado, et je laisse tomber le reste des cartes (des communes) au sol. J’entends quelqu’un arriver en courant. Virgile ?

— Il faut qu’on se casse ! Le Cherif arrive !

Zut ! Adel Cherif, c’est le pion du collège. Il habite dans le même village que nous, et il nous espionne même le week-end. Je suis sûr que c’est un frère à Jo qui nous a balancé.

Je dévale la pente, mon trésor dans ma sacoche, et récupère ma monture. Accompagné de Virgile et d’Ellie, qui vient de nous rejoindre, je rentre chez moi, alors que le soleil se couche en embrasant le ciel. Depuis le Mont Malade, j’entends Jo hurler.

— JE ME VENGERAI, JU !!










Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !











Faucheuse

Pas mal le texte. Toute l'ambiance y est, les termes, les codes... C'est nickel.


Le 28/04/2021 à 20:57:00



Ellumyne

Il est excellent ton texte @Malemort (Down) ! L'ambiance est vraiment présente et tu as habilement détourné des objets du quotidien pour coller au thème. Et bienvenue à l'Académie !


Le 28/04/2021 à 21:02:00



Elinor

j'aime beaucoup ton texte. Au début, on a vraiment l'impression d'être dans l'Ouest, et puis la transition se fait tout doucement, un mot par ci, une expression par là, pour nous mener à une bataille entre amis. Toutes les contraintes sont respectées, ambiance nickel, bravo. Et bienvenue dans la meilleure Académie DU MONDE, nouveau camarade !


Le 28/04/2021 à 21:03:00



JilanoAlhuin

Pas mal comme fin de récit, je ne m'attendais pas à ça vu le début sérieux que tu avais instauré !C'était cool ! ^^


Le 01/05/2021 à 18:41:00

















© 2021 • Conditions générales d'utilisationsMentions légalesHaut de page