L'Académie de Lu





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La cabane hurlante

(par Downforyears)
(Thème : Halloween)



Ces odeurs… Et ces bruits ! Je ressens tant de choses que j’en ai mal au crâne. J’entends les rats qui détalent sous les lattes du plancher. Avant même que je ne m’en rende compte, ma main vient de pulvériser le bois pour essayer d’en attraper un. Je hurle de dépit.


Au loin, un hurlement presque similaire me répond. Il vient de la forêt. Je serai tellement plus à mon aise sous ces noires frondaisons, entre ces troncs qui m’angoissent les autres jours. La forêt m’appelle, je veux la rejoindre !


Je hurle de nouveau. Je sais que non loin de là, dans l’immense château, ce sont des centaines d’humains qui trembleraient s’ils pouvaient m’entendre. Et cet appel ! Cet appel ! Je veux déchirer ! Je veux griffer, je veux mordre ! JE VEUX DU SANG !!!


Je gémis. Est-ce moi qui désire cela ? Est-ce ma malédiction ? Dans un râle inhumain, je maudis Fenrir ! JE VEUX SORTIR DE CET ENDROIT ! JE VEUX CHASSER !


Les vitres tremblent, leur tintement décuple ma fureur et ma rage. Mes griffes et mes crocs percutent les murs de bois vermoulu sans les entamer. JE DETESTE ÊTRE ENFERME !!! Je hurle à la lune ! Je veux courir sous ses rayons argentés, je veux traquer les faibles, je veux les sacrifier sur l’autel de ma bestialité. La douleur est insupportable. Mes mâchoires désespèrent de ne pas pouvoir mordre autre chose que les meubles que j’ai déjà rongé mille fois. Mes molaires veulent sentir la chair, mes incisives veulent déchirer la peau. Ma truffe veut l’odeur du sang…


Un rire me parcourt, soubresaut lupin. Je sens trois odeurs distinctes. Trois proies qui ne savent pas ce qui les attendent, qui n’ont pas idée du prédateur que je suis.


— NON ! Pas EUX !

— Une proie en vaut bien une AUTRE !

— Non, je t’en prie. Je t’en supplie, pas eux ! Faites qu’ils n’entrent pas… N’ENTREZ PAS !

— Entrez, je suis calmé… J’ai hâte de vous dĂ©chiqueter…

— N’ENTREZ PAS, JE VOUS EN SUPPLIE ! PARTEZ ! LAISSEZ-MOI ! Laissez-moi…

— POURQUOI VOUS N’ENTREZ PAS ???? VENEZ QUE JE VOUS DECHIRE !

— STOP !


Je veux que cela s’arrête. Je veux que cela se calme. Combien de temps avant que cette nuit maudite ne se finisse ? Combien de temps vais-je devoir souffrir ? Combien de temps vais-je craindre les conséquences de la bravoure de ceux que j’aime ? J’aurais dû partir. Je savais que cela se finirait ainsi. J’aurais dû partir…


Partir ? Oui. Pour aller ailleurs. Pour explorer d’autres terrains de chasse. Pour tuer, manger, déchiqueter, déchirer, boire, planter, trancher. Pour donner libre cours à ce que je suis vraiment.


Non ! Je veux que cela s’arrête… Faites que ça s’arrête…


Mon mal de crâne me réveille. Je suis nu, comme d’habitude. Tout autour de moi, je ne vois que des victimes de ma malédiction. J’ai brisé une table en chêne en un millier d’éclats. J’ai réduit en fétus les trois chaises qui avaient été épargnées par ma fureur. Le plancher est constellé d’impacts et de trous. Le vieux lustre s’est répandu au sol. Je sens le verre déchirer la plante de mes pieds. Penaud, je pousse un gémissement bien humain. Il ressemble bien trop au hurlement d’un loup.


Je récupère mes vêtements miteux, que j’ai étrangement épargné. Ma vieille robe élimée, mon pantalon usé et cent fois rapiécé. Mon pull où les accrocs se battent contre les trous laissés par les mites.


Je me dirige vers un coffre en bois, et y récupère ma baguette. Derrière la porte donnant sur le tunnel, j’entends des voix étouffées par le lourd battant en bois. Je reconnais ces intonations. Pas eux. Je ne veux pas les perdre. Pourquoi fallait-il que ce soit eux ?


Mes jambes me lâchent. Je chute plus que je m’assois, mon dos heurte le bois. Je ne veux plus retourner dans le monde des humains. Pas si c’est pour devoir lire la honte sur leurs visages. Pas si c’est pour y apercevoir, même pour un seul fragment de seconde, le dégout passer dans leur regard. Je ne pourrai pas le supporter. Je ne veux pas perdre ceux que j’aime à cause de cette malédiction. Pourtant, je sais que je dois y aller. J’essaierai de rendre mon départ aussi bref que possible.


— Tu sors ?

— James ? Non, je ne veux pas. Je ne peux pas.

— Comment on pourrait savoir si tu vas bien ? Sirius, dis-le-lui.

— RĂ©mus. On sait quelle malĂ©diction pèses sur toi. Tu es un loup-garou ? Et alors ? Tu es notre ami.

— Je ne veux pas vous faire mal.

— On se dĂ©brouillera pour que ça n’arrive pas, me dĂ©clare James. Laisse-nous porter une partie de ton fardeau. Les amis c’est fait pour ça.














Sourne

Du coup @Down, et bien hum... Il entre bien dans le thème et il est dans la continuité de tes autres textes ^^
je trouve pas de défaut à ton texte désolé


Le 13/11/2021 à 22:51:00



JilanoAlhuin

Un superbe texte ! Au risque de me répéter, tu décris super bien les scènes, et le dialogue interne entre le côté bestial et le côté humain de ce personnage est génial. Quand à la fin, elle est très sympathique. Voilà, j'ai pas grand chose à dire de plus à part : C'est super, comme d'habitude !


Le 14/11/2021 à 02:00:00



Ellumyne

Chouette texte @Down . Tu décris parfaitement la bestialité et le combat interne que doit mener chaque mois Rémus pour ne faire de mal à personne. Je ne m'attendais pas à un texte sur Harry Potter, mais c'est tout à fait dans le thème.


Le 14/11/2021 à 21:43:00



Zyphea

un texte dans l'univers de Harry Potter, donc... J'adore ! C'est vraiment super bien écrit ! La bataille entre l'humain et le bestial et super bien retranscrite, on ressent vraiment bien son dilemme. Je pourrais pas dire grand chose d'autre, a part que j'ai beaucoup aimé le lire !


Le 16/11/2021 à 19:16:00

















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