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Ellumyne![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Le premier zombie avant la fin du monde(par Ellumyne)Le tronc d’un chêne centenaire se courba, se déforma avant de s’ouvrir en deux, me laissant sortir à la lumière de la lune. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Des gens, des gens partout autour de moi. Mes yeux n'arrivaient pas à suivre la cadence infernale de leurs mouvements. Où étais-je ? Je n'en avais pas la moindre idée. Je ne savais même plus qui j'étais. Ou… ce que j'étais. Mon cerveau en décomposition était devenu lent et les idées avaient du mal à s'aligner dans mon esprit. Du bruit, que j’aurais pu qualifier de mélodieux si mes deux oreilles ne partaient pas en lambeaux, s’échappait de grosses enceintes. Des dizaines d’humains grouillaient sur la place, leur corps se déhanchant en rythme. Des lampions en forme de citrouilles illuminaient la place de leur douce lumière orangée. Que… Quoi ? Soudainement, un délicieux fumet se fraya un passage dans mes narines et ma carcasse tout entière tressauta. Un grognement s'échappa de moi. Mais je n'aurais su dire s'il s'agissait de mon ventre vide qui criait famine ou mes cordes vocales qui grondaient de plaisir à l'idée de sentir du sang chaud couler le long de ma gorge. Mon regard fut attiré par la propriétaire de cette odeur alléchante, douce et sucrée. Je m’élançai, la bouche grande ouverte, mes dents prêtes à se planter dans cette chair fraiche, mais je fus bousculé par un jeune homme. La peau blafarde, les canines apparentes, il s’excusa en me regardant de façon étrange. — Désolé. — Grrrr… répondis-je, furieux d’avoir loupé ma proie. — Beau déguisement ! — Grrr ? Sniff, fis-je en reniflant les effluves de celui qui allait devenir ma prochaine victime. Mais trop tard, il tourna brusquement les talons en fouettant mon visage de sa longue cape. Je le pris en chasse, mes bras faisant des moulinets désordonnés, mais il me distança rapidement. Mes guiboles en putréfaction ne pouvaient pas rivaliser avec les grandes enjambées de ces gens en bonne santé. Mon ventre me rappela à l’ordre. Il fallait que je trouve une solution pour manger, et vite. Mes yeux vitreux passaient d’un groupe d’humains à un autre, attendant désespérément que quelqu’un s’arrête non loin de moi. — Valentin, c’est toi ? Val ! T’es en reta… L’adolescent s’arrêta au milieu de sa phrase quand il se rendit compte de sa méprise. Sa tête dégoulinait de sang et sa chemise était tachée, mais je ne reconnaissais pas l’odeur si caractéristique de l’hémoglobine. Tant pis. C’était maintenant ou jamais ! Je lui sautai au cou, mais mes dents se refermèrent sur un objet souple au goût abominable. — Mon faux couteau ! Lâche ça, j’ai mis deux heures pour me maquiller ! — Hé, Marius, il peut venir avec nous ? Plus on est de fous, plus on rit ! s’exclama une jeune fille au chapeau de sorcière. Sans attendre sa réponse, elle empoigna mon bras, manquant de le décrocher, et me tira derrière elle en direction d’une buvette où elle s’empara d’un verre rempli d’un liquide visqueux. — Tiens, bois, c’est du jus de citrouille ! m’ordonna-t-elle en me le donnant. Elle s’impatienta devant mon incompréhension et me versa le contenu du verre directement dans ma bouche restée grande ouverte. Le fluide traversa ma gorge, avant d’atterrir dans mon estomac perforé et s’écoula sur mon pantalon. — Beurk, désolée, je crois que j’en ai renversé sur toi, s’excusa-t-elle en plaçant une main devant sa bouche et en émettant de petits cris aigus. — Clara… Tu pourrais faire attention, rouspéta Marius. Le breuvage m’écœura et je secouai la tête pour m’en débarrasser. Un filet s’écoula sur mon menton et la jeune fille tenta de l’éponger avec un mouchoir. Sa main, douce et fine, était trop tentante. Un coup de dents bien placé lui arracha un morceau de peau et elle sursauta violemment, les yeux écarquillés. Le goût de son sang sur mes lèvres m’excita encore plus et je passai à l’attaq… Une crevasse s’ouvrit brusquement sous mes pieds et, lâchant le bras de mon casse-croute désormais contaminé, je m’enfonçai dans une pliure de l’espace-temps.
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