Amour malheureux
(par Ellumyne)(Thème : Saint-Valentin)
Peter mon amour,
Je t’aime autant que je te déteste. Et pourtant, je ne peux pas m’empêcher de penser à toi à chaque seconde qui passe. Sais-tu quel jour nous sommes ? Bien sûr que tu le sais. Aujourd’hui c’est la Saint Valentin, le jour que tu avais choisi pour organiser notre première rencontre. La soirée romantique chez toi, les pétales de roses dessinant un chemin féérique jusqu’à la table où trônaient des chandelles illuminant le délicieux repas que tu avais cuisiné. Je me souviens, comme si c’était hier, de la joie et du bonheur que j’ai ressenti. Tout était si beau avant que tu ne me trahisses.
Je voulais que tu saches que ce fut le meilleur moment de toute ma vie. Je n’arrivais pas à détacher mon regard de tes yeux couleur noisette. Quand, le sourire aux lèvres, tu m’as chuchoté « je t’aime », mon cœur s’est arrêté de battre un court instant. Fébrile, j’ai renversé mon verre de vin sur la nappe blanche et tu as volé à mon secours, me prenant dans tes bras le temps que je me calme.
Ce soir-là , tu m’as fait une promesse. Celle d’être mon partenaire pour la vie. Quelle naïve j’étais alors, de te faire confiance, de croire que le destin nous avait réunis pour le meilleur. Je le regrette amèrement aujourd’hui. J’aurais tant aimé que nous construisions un avenir ensemble, toi et moi… Pourquoi a-t-il fallu que tu gâches tout ? Pourquoi ?!
Tu as fini par prendre tes distances avec moi. Fini les câlins, fini les mots tendres ! Tu m’as menti ! Tu es allé voir ailleurs ! Je sais que tu flirtais avec cette traînée de Cassandra ! Tu allais la voir tous les week-ends pour soi-disant l’aider à déménager. Mais je sais que c’est faux ! Tu avais l’intention de t’installer avec elle, j’en suis persuadée !
Mon cœur pleure ton absence. Je… Je n’arrive pas à le supporter. Malgré tout le mal que tu m’as fait, je t’aime Peter ! Reviens ! Reviens, je t’en supplie ! Je ne peux pas vivre sans toi. Aucune autre femme ne m’arrive à la cheville.
L’amour de ta vie,
Elodie
Elodie posa sa plume à côté de l’encrier dont le contenu, d’un rouge sombre et visqueux, brillait sous un faible rayon de lumière filtrant à travers la lucarne de la cave.
— Arrête de t’agiter Cassandra, c’est bientôt fini ! s’exclama-t-elle en direction d’un corps chétif allongé sur le sol glacial.
— Mmmmhhh… marmonna la jeune fille à travers son bâillon.
Elodie s’empara d’un couteau et s’approcha lentement de sa victime avec un sourire carnassier.
— Un dernier mot peut-être ? demanda-elle en ôtant le bout de tissu de la bouche de la jeune femme.
— Vous êtes complètement folle ! Je suis sa sœur, pas sa petite amie ! J’étais malade Peter m’a aidé à transporter mes affaires !
— Mais oui, mais oui… grommela Elodie.
— C’est la vérité ! Nooon ! Piti…
Son cri se noya dans un gargouillis de sang lorsque la lame trancha sa gorge.