Douceur d’un pétale de fleur
(par Ellumyne)(Thème : ComĂ©die romantique)
Sissi, comme elle aimait se faire appeler par ses amies, ajusta sa chemise et lissa les plis imaginaires de sa jupe d'une main tremblante. Elle s'apprêtait à rencontrer l'amour de sa vie et elle voulait que sa tenue soit impeccable. La jeune femme s'avança sans bruit jusqu'à la porte et l'ouvrit délicatement avant de se figer. Au loin, elle le voyait. Il était là . Il l'attendait. Son cœur manqua un battement, et c'est le souffle court qu'elle baissa les yeux. Rouge de honte, Sissi n'osait pas le regarder en face. Pourtant, il le fallait. Elle devait mettre ses craintes de côté. Déjà bien en retard à leur rendez-vous, il était hors de question de le faire attendre plus longtemps.
Fixant la pointe de ses pieds tout en prenant une grande inspiration pour calmer son angoisse, la jeune femme réajusta la fleur blanche qui ornait sa longue chevelure d'un noir de jais. Son regard remonta lentement jusqu’à croiser le sien. Une bouffée de chaleur irradia dans son corps tout entier, tandis qu'elle le dévorait des yeux, battant rapidement des cils dans l'espoir d'attirer son attention.
Fascinée, hypnotisée, elle était incapable de détacher son regard de son corps parfait, de ses cheveux doux et brillants, de son sourire enjôleur. La bouche sèche, elle passa sa langue sur ses lèvres pour tenter de les humidifier, mais sans succès. Trop d'émotions la submergeaient à ce moment précis. Replaçant une mèche de cheveux bouclés derrière son oreille pour reprendre contenance, elle avança d'un pas hésitant vers lui.
Petit à petit, ses jambes flageolantes la rapprochaient de l'unique être au monde qui comptait à ses yeux. Lui. Aujourd'hui serait un grand jour. Son jour. Leur jour. Sissi s'apprêtait à réaliser son rêve et ne souhaitait plus qu'une seule chose. Un baiser de lui. Une fois arrivée à sa hauteur, un sourire timide au coin des lèvres, elle leva ses bras et l'enlaça avec vigueur. De tout son amour. De tout son être. De toute son âme. Et posa ses lèvres brûlantes de désir sur les siennes, glaciales. Le contact la fit tressaillir et elle se recula, fixant le miroir d'un air contrarié, une trace rouge en forme de cœur souillant la surface réfléchissante. D'un geste rageur, elle empoigna le narcisse qui embellissait sa coiffure et le jeta au sol avant de sortir de la salle de bain en claquant la porte.