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EllumyneFaucheuse![]() Spectacles![]() Les aventures du Professeur Istique et de Claire Voyance
![]() ![]() De l'amour dans l'air(par Ellumyne et Faucheuse)J’avais enfin eu une idée qui allait me permettre de l’emporter. Cette fois, ma fortune était assurée. J’allais vendre des chocolats par milliers, voire par millions. Mon nouveau canon allait rendre amoureux les gens entre eux… Ils allaient vouloir acheter mes chocolats pour faire plaisir à la personne qu’ils aimaient… et ma gloire ne tarderait pas. Bon… ce n’était plus vraiment le 14 février… Mais deux mois de retard, ce n’était pas énorme non plus. Cette fois, sur le toit de cet immeuble, elle ne me trouverait pas. Elle ne m’arrêterait pas. Plus qu’à trouver une cible et mes hommes de main iraient leur vendre mes chocolats. Je ne m’appelais pas Cupidon, mais en ce jour, c’était moi qui allais former les couples. Je n’avais qu’à viser, ajuster ce… quel idiot je faisais, j’avais monté le viseur à l’envers. Je sortis ma clé de 12 et commençai à dévisser mon arme.
Une paire de jumelles vissée devant mes yeux, j’observais le toit du bâtiment qui me faisait face. La silhouette du Professeur Istique s’agitait sur un espèce d’appareil cylindrique. Que traficotait-il encore celui-là ? Probablement en train de peaufiner les réglages de sa dernière invention diabolique. Cette fois, c’en était fini de lui ! Je fis signe à mes deux acolytes de me suivre et nous entrâmes dans l’immeuble, avant de nous diriger vers l’ascenseur qui nous permettrait de monter les quarante-deux étages. La musique d’ambiance me hérissa le poil tandis que je tapais du pied sur le sol, agacée par la lenteur de l’ascension. Nous allions arriver trop tard, encore une fois. Comment était-il possible que ce stupide Professeur ait toujours une longueur d’avance sur la police ? C’était inconcevable ! Ouvrant la porte du toit d’une main, tout en montrant mon badge de détective de l’autre, je m’apprêtais à déclamer ma phrase fétiche quand un rayon rose vif illumina la scène qui se déroulait sous mes yeux.
Dix minutes pour réussir à resserrer ce maudit boulon. Dix minutes ! Mais cela valait le coup. Au moment où je donne le dernier coup de clé, je vois la porte du toit s'ouvrir. Je tourne la tête pour voir qui vient m'interrompre... Oh non, pas encore elle. J'essaye de me saisir de mon arme, mais mon doigt glisse sur la gâchette. Un rayon la quitte et me frappe... Puis je la tourne vers la Détective Voyance. Je vais neutraliser cette gêneuse... Cette... Cette... magnifique créature. Je n'avais jamais réalisé qu'elle était si jolie. J'ai l'impression de me retrouver dans un film... Avec la jolie jeune femme qui fait voler ses cheveux au ralenti dans un gracieux mouvement. Qui suis-je, moi pauvre hère ? Qui suis-je pour vouloir conquérir le cœur de Claire. Claire... Oh, quel magnifique prénom ! Cela rime avec "de l'amour dans l'air"... Je pose mon arme au sol et m'approche d'elle, elle semble décontenancée par mon attitude.
J’ôtai le bras que j’avais plaqué sur mes yeux pour éviter d’être éblouie par le rayon aveuglant et laissai doucement mes pupilles se réacclimater à la lumière ambiante. Le Professeur, rouge de colère, s’avança vers moi d’un air décidé. Mais ses pas devinrent peu à peu hésitants et il finit par s’arrêter, et à poser son arme au sol, à quelques mètres de distance. Avait-il l’intention de se rendre ? M’attendant à un piège de sa part, je le fusillai du regard, prête à dégainer mon propre pistolet. Mais il commença à parler tout seul, l’air hagard. Il semblait comme hypnotisé par ma présence. Le rayon… Son attitude pour le moins bizarre… Je soupçonnai une erreur de manipulation de son arme et secouai la tête, en levant les yeux au ciel, faisant cascader ma longue chevelure bouclée sur mes épaules. Je n’avais jamais connu un génie aussi incompétent. Je sorti une paire de menottes et appelai le central pour les prévenir du succès de ma mission.
Je n'avais pas le physique le plus avantageux du monde... Je n'avais pas fait preuve de la plus grande gentillesse à son égard jusqu'à ce jour... Mais j'avais mon intellect... Avec mon génie, je pourrais peut-être la conquérir... C'était une femme... Une belle femme... C'était évident, elle devait aimer les fleurs... Je devais créer l'ère des fleurs. J'allais fabriquer une machine capable de les faire pousser n'importe où... Et elle serait conquise par cet élan de romantisme. Déjà , je m'éloignais d'elle pour m'approcher de tout le matériel que j'avais emmené. Déjà , je commençais à assembler les circuits comme si j'avais fabriqué ce genre d'appareils la veille... C'était ridicule. Pourquoi aurais-je fabriqué une telle machine alors qu'elle ne m'aurait été d'aucune utilité dans mes projets de conquête du monde. Quelle utilité, oui... Mais la conquête de son cœur me semblait maintenant infiniment plus intéressante.
Ma radio grésilla. A l’autre bout de la ligne, mon patron me demanda un point sur la situation. Mon esprit torturé entre l’envie de passer les menottes à l’individu que j’avais en face de moi, et mes obligations envers mon supérieur, je lui fis un rapide résumé. Au même moment, je vis le Professeur Istique repartir en sens inverse. Ah non, il était hors de question qu’il s’approche à nouveau de son invention. Je m’élançai dans sa direction quand un ordre me stoppa dans mon élan. J’avais interdiction d’arrêter cet odieux génie. En effet, il n’avait blessé personne cette fois-ci et j’étais donc appelée sur une autre affaire plus urgente. Agacée, je mis fin à la communication et m’apprêtais à redescendre de l’immeuble, sachant très bien que j’allais bientôt devoir repartir à la chasse du Professeur, dès que l’esprit farfelu de ce dernier aurait trouvé une nouvelle idée abracadabrantesque.
Alors que je terminai ma machine, je remarquai qu'elle commençait à s'éloigner de moi. Non, elle n'allait tout de même pas partir tout de suite. Je ne voulais pas de cela. Il était hors de question que j'erre sur ce monde sans pouvoir contempler son beau visage. Je la hélai pour interrompre son départ et lui montrai ma toute nouvelle invention. Un tir dans un coin du toit de l'immeuble lui montrerait que même le béton ne pouvait empêcher une fleur de pousser. Un tir dans un autre, et une nouvelle fleur apparut... et puis encore une autre, et une autre encore. En quelques secondes, toute l'aire du toit était recouverte de végétation. Un sourire aux lèvres, je lui sortais un poème issu de mon imagination. Rien de bien original... ni sans doute de qualitatif. Mais je souhaitais qu'elle comprenne tout l'amour que je pouvais éprouver pour elle. Et si je lui achetais une boîte de chocolat pour agrémenter cette journée ? Pour qu'à tout jamais, elle veuille vivre à mes côtés...
Je n’eus le temps que de faire quelques enjambées, quand un cri attira mon attention. Je me retournai et entendis une succession de sifflements légers. Le Professeur, un nouveau pistolet en main, tirait au hasard autour de lui tout en déclamant des vers parlant de passion, de tendresse et d’amour. Attendez… Quoi ? D’amour ? Stupéfaite, je reculais d’un pas, essayant tant bien que mal d’éviter les tulipes et les pâquerettes qui m’entouraient et failli trébucher sur une liane qui s’accrochait à mon pied. Cet idiot était donc tombé amoureux de moi ? C’était la meilleure ! Incapable de garder mon sérieux plus longtemps, je me mis à rire à gorge déployée et, c’est les larmes aux yeux que je fis demi-tour. Ce ne serait pas aujourd’hui qu’il conquerrait le monde, et j’avais une autre mission qui m’attendait. Je m’engouffrai dans l’ascenseur, mes deux acolytes sur les talons et appuyai sur le bouton du rez-de-chaussée.
Claire allait partir. Elle allait manquer le clou de mon spectacle. Il en était hors de question. Je tirais sur la porte de l’ascenseur pour que des fleurs en bloquent la fermeture. Des ers apparurent, bloquant l’élue de mon cœur avec moi sur le toit de cet immeuble. Nous pourrions vivre notre amour au grand jour. Je savais qu’elle apprécierait… Je savais que… que… Mais qu’est-ce que j’étais en train de faire, moi ? Je regardais mon arme… Pourquoi venais-je d’inventer un pistolet à faire pousser des fleurs ? Quel intérêt y avais-je ? Vendeur de fleurs n’était pas un métier qui pourrait me rendre riche. La vente de chocolats… oui… la vente de chocolats… Je devais me recentrer sur mon objectif. Maudite détective Voyance. C’était forcément sa faute. Elle allait en payer le prix. Je jetais mon arme florale et réglais mon canon à rendre amoureux à la puissance maximale. Visant la jeune femme, j’appuyais sur la gâchette...
Un nouveau sifflement retentit dans ma direction, faisant fleurir un parterre de bégonias dans l’encadrement de la porte de l’ascenseur. Je fronçais les sourcils en martelant le bouton rez-de-chaussée, mais sans succès. Manifestement, j’allais devoir redescendre les quarante deux étages par les escaliers, ce qui me mettait de mauvaise humeur. Le Professeur se figea devant mes yeux, soudainement indécis. Avant que je ne puisse réagir, il s’empara de sa première arme et traficota les réglages. Qu’allait-il encore faire ? Il fallait que je lui confisque ce canon avant qu’il ne soit trop tard. Pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt ? Je bondis hors de la cabine pour le mettre hors d’état de nuire, mais il pointa son arme vers moi et tira. Mes paupières se fermèrent d’elles-mêmes face à l’immense orbe lumineuse qui illumina les environs. Le cœur battant la chamade, je palpais mon corps pour vérifier que je n’étais pas blessée. Mais tout allait bien. Reportant mon attention sur le Professeur, je le vis s’agenouiller devant moi, un bouquet de roses à la main. Quoi ? Mais… Il n’était tout de même pas en train de me demander ma main ? Oh non… C’était reparti pour un tour… Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !
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