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Faucheuse![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Infiltration dans l’ambassade(par Faucheuse)Caitlin regarda sa montre. Le garde n’était que trop prĂ©visible. Huit secondes de diffĂ©rence entre son tour le plus court et le plus long… sur quinze tours. Ă€ croire qu’il voulait lui faciliter la tâche. Il lui suffisait d’attendre encore dix-sept secondes et elle aurait Ă minima trois minutes et dix-huit secondes pour quitter sa cachette, crocheter la serrure de la porte et se faufiler dans le bureau de l’ambassadeur. Sortir serait bien sĂ»r une toute autre histoire. Sa robe ne l’aurait pas empĂŞchĂ© d’utiliser les fenĂŞtres… ses chaussures Ă talons en revanche… Il avait bien fallu se mĂŞler aux invitĂ©es. On lui avait appris Ă gĂ©rer un problème Ă la fois, mais elle ne fonctionnait pas comme cela. Elle devait occuper son esprit. Et trouver une solution Ă ce problème Ă©tait un excellent moyen de le faire. Une diversion, voilĂ ce qu’il lui fallait. Caitlin ferma les yeux, visualisant le plan de l’ambassade, comme s’il Ă©tait devant elle. Un dĂ©tail avait Ă©chappĂ© aux planificateurs. Le bureau Ă©tait reliĂ© par une aĂ©ration commune Ă un second bureau situĂ© Ă moins de cinq mètres de lĂ . Mais mĂŞme son 38 ne pourrait se glisser dans une ouverture de moins de trente centimètres de large. Si elle parvenait Ă envoyer son tĂ©lĂ©phone prĂ©payĂ© jusqu’à l’autre pièce, elle aurait une chance de faire se dĂ©placer le garde. Ce faisant, elle se crĂ©erait une fenĂŞtre d’opportunitĂ© pour fuir le bureau, puis l’ambassade. Encore quatre secondes, avant que le garde n’arrive. Depuis qu’elle Ă©tait toute jeune enfant, le temps lui semblait passer au ralenti lorsqu’elle se mettait Ă rĂ©flĂ©chir. On la considĂ©rait surdouĂ©e. Elle se considĂ©rait rapide. Trop, sans doute. Caitlin vit passer le garde devant elle et regarda Ă nouveau sa montre. Trois minutes et dix-huit secondes. Elle venait d’enclencher le compte Ă rebours. La jeune femme se glissa silencieusement dans le couloir et attendit que le garde ait tournĂ© Ă l’angle pour se prĂ©cipiter sur la porte. Mais, en place de serrure, Caitlin trouva un clavier digicode. Elle Ă©carquilla les yeux. Cela n’était pas du tout prĂ©vu et elle hĂ©sita sur la marche Ă suivre. Le clavier allait Ă©mettre un bip caractĂ©ristique, c’était Ă©vident. Il lui fallait donc attendre un poil plus longtemps que prĂ©vu si elle voulait ĂŞtre sĂ»re que le garde soit assez Ă©loignĂ©. Elle regarda Ă nouveau sa montre. Deux minutes et quarante secondes. Plus de temps Ă perdre. Les codes les plus utilisĂ©s sont 1234, 0000 et 2580. L’ambassadeur n’était pas si bĂŞte. Il Ă©tait nĂ© le 8 juillet 1963. 0708 fut encore un Ă©chec. MariĂ© le 12 septembre 2007. Peut-ĂŞtre que 0912 rencontrerait une meilleure rĂ©ussite. Caitlin rĂ©flĂ©chissait aussi vite qu’elle le pouvait. L’ambassadeur n’avait pas d’enfant. La date d’anniversaire de sa femme ne fonctionna pas non plus. Dix-huit secondes avant que le garde n’arrive Ă l’angle et ne la voit. Puis, elle se souvint que les français Ă©crivaient les dates dans le sens inverse des amĂ©ricains. 0807… La porte s’ouvrit et Caitlin se glissa dans le bureau. Tandis qu’elle refermait doucement la porte, elle entendit les pas assourdis du garde qui se rapprochait. Ce n’était pas passĂ© loin. La jeune femme regarda le contenu de la pièce. Le tapis Ă©tait ancien et bloquĂ© par un Ă©norme bureau en bois massif… Sans s’en rendre compte, elle constata le veinage et de petits filaments dans le fil du bois… c’était du chĂŞne, très probablement. Ă€ quoi s’attendait-elle ? Un ambassadeur n’allait pas se contenter d’un petit meuble en agglomĂ©rĂ©. La bibliothèque semblait faite du mĂŞme bois. Peut-ĂŞtre mĂŞme du mĂŞme arbre… et contenait des ouvrages très diversifiĂ©s. Autant des romans classiques que des livres de gĂ©opolitiques ou des… magazines pornographiques ? Étonnamment, cela ne l’étonna que quelques instants. Mais de toute façon, rien dans cette bibliothèque ne semblait vraiment digne d’intĂ©rĂŞt. Le petit bar rempli de bouteilles d’alcool, pas davantage. Caitlin commença Ă fouiller les tiroirs un par un. Il y avait des documents de toute sorte, mais rien de bien secret. Rien que ces supĂ©rieurs ignoraient, en tout cas. Si elle s’était arrĂŞtĂ© lĂ , elle aurait Ă©tĂ© obligĂ© d’admettre qu’il Ă©tait bien sous tout rapport. Enfin… son regard se porta Ă nouveau sur les magazines pornographiques. Et elle sourit Ă ce qu’elle venait de penser. — Bon, vous devez bien avoir un coffre cachĂ© quelque part, monsieur l’ambassadeur, monologua Caitlin. Elle vĂ©rifia l’épaisseur des tiroirs, espĂ©rant que l’un d’eux contenait un double fond, mais l’espace disponible Ă©tait cohĂ©rent. Sous le tapis peut-ĂŞtre ? Elle se rua dessus et s’empressa de l’enrouler. Mais il ne rĂ©vĂ©la aucun secret caché… aucun qui concernait l’ambassadeur en tout cas. Parce qu’en ce qui concernait l’équipe de mĂ©nage, planquer la poussière sous le tapis semblait ĂŞtre leur technique de travail prĂ©fĂ©rĂ©e. Le nuage qui se souleva au moment oĂą elle replaçait le tapis la fit tousser. Elle se plaqua les mains contre la bouche, priant de ne pas avoir alertĂ© le garde. Elle retint son souffle et attendit patiemment. Au bout de quelques longues minutes, rassurĂ©e, elle replaça correctement le tapis et regarda Ă nouveau son environnement. Les tableaux ne cachaient rien, pas plus que les Ă©pais rideaux. Le bureau Ă©tait vide, les livres semblant dignes d’intĂ©rĂŞt ne contenaient pas de documents cachĂ©s entre leurs pages. Ă€ contrecĹ“ur, Caitlin s’empara de l’un des magazines pour adultes et le feuilleta aussi rapidement que possible. Rien Ă faire. Les images qu’elle avait vues restèrent inscrites dans sa mĂ©moire… et la choquèrent en mĂŞme temps. Mais elle avait vu juste, ceux dont certaines pages n’étaient pas collĂ©es par quelques substances suspectes constituaient la cachette de l’ambassadeur. Ils masquaient des documents importants et très compromettants. Dont le document que Caitlin Ă©tait venue chercher. Sans lui, la France ne pourrait pas prendre la place de ses supĂ©rieurs en tant que vendeurs d’armes au Proche-Orient. Ce n’était sans doute pas moral. Mais ce n’était pas son travail de dĂ©cider ce qui l’était ou pas. Elle plia le document et le glissa entre ses seins. Elle passait donc Ă la deuxième partie du plan : quitter les lieux. Caitlin n’avait aucun moyen de savoir oĂą se situait le garde qui patrouillait. Elle prendrait bien trop de risques en sortant par la porte tout de suite. Elle devait donc envoyer son tĂ©lĂ©phone portable Ă travers le conduit d’aĂ©ration jusqu’à l’autre pièce, cinq mètres plus loin… Six mètres minimum, Ă en juger par l’espace entre le mur et la grille. Et sans compter le mĂŞme Ă©cart qui ne manquerait pas de se trouver dans l’autre salle. Elle dĂ©plaça le fauteuil roulant de l’ambassadeur juste sous la grille et la dĂ©vissa avec un coupe-papier trouvĂ© sur le bureau. Puis, Ă la force de ses bras, elle se hissa pour jeter un Ĺ“il Ă l’intĂ©rieur. Elle pouvait voir une faible lumière Ă©maner d’une autre grille, plus loin. Difficile, mĂŞme pour elle, de juger de la distance qui les sĂ©parait. Elle allait devoir faire glisser son tĂ©lĂ©phone sur la tranche si elle voulait qu’il tombe de l’autre cĂ´té… et elle n’aurait droit qu’à un seul essai. Heureusement, son frère lui avait appris comment faire cela.
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