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La montre
![]() ![]() Un nouveau jour se leva sur l’animalerie.
Un jour ardent comme elle n’en avait jamais connu auparavant. Le personnel s’affairait Ă s’occuper de rendre vivable les lieux. La climatisation avait Ă©tĂ© prĂ©vu pour des environnements extrĂŞmes, mais pas SI extrĂŞmes que ça. Un homme vĂŞtu d’un costume noir et d’une cravate rouge entra dans la bâtisse et passa de rayon en rayon, cherchant visiblement quelque chose, l’air inquiet. Une jeune femme aux cheveux bruns attachĂ©s en queue de cheval s’approcha prestement de lui. — Puis-je vous aider, monsieur ? — Ce n’est pas impossible, en effet, rĂ©pondit ce dernier. VoilĂ , mon patron aurait besoin d’un nouveau… euh… d’un nouveau… tueur ? — Un… tueur ? Je… ne comprends pas monsieur. — Oui, tout Ă fait, comme ceux que vous avez lĂ -bas ! dit-il en pointant du doigt une cage situĂ© dans l’arrière de la boutique. La jeune femme se retourna pour regarder ce que dĂ©signait l’individu. — Vous voulez… un chat ? — Eh bien, si vous appelez cela ainsi, oui, tout Ă fait. Enfin, c’est mon patron qui en veut un. — Très bien, venez me suivre et choisir votre fĂ©lin. L’homme suivit la jeune vendeuse, visiblement pressĂ© d’en finir avec cet achat.
J’atterrissais dans ce monde deux heures plus tard Ă peine. Comment le sais-je ? J’y viens, ne soyez pas pressĂ©. L’animalerie dans un univers aussi dĂ©pareillĂ© me fit comprendre immĂ©diatement qu’elle sortait de l’ordinaire. Ă€ en juger par le ciel embrasĂ©, nous Ă©tions ni plus ni moins qu’en enfer. J’hĂ©sitais malgrĂ© tout Ă dire que je tombais de plus en plus bas, au vu du dernier univers oĂą la montre m’avait projetĂ©. Je me rendais dans le bâtiment et interrogeais les vendeurs. Je ne tardais pas Ă apprendre que l’animalerie se dĂ©plaçait chaque jour dans un nouvel univers. D’une manière ou d’une autre, elle et ma montre disposait donc de pouvoirs similaires. Mais lĂ oĂą ma montre nĂ©cessitait une activation manuelle, le magasin se dĂ©plaçait de manière rĂ©gulière… chronique oserais-je dire. Et si j’osais vraiment... — Pensez-vous que je pourrais explorer l’arrière-boutique ? J’aimerais vraiment comprendre comment cela fonctionne. — Les clients n’ont pas le droit d’aller en arrière-boutique, pas davantage que dans le sous-sol, me rĂ©pondit la jeune vendeuse. — C’est fâcheux… Je n’ai aucune chance de vous faire changer d’avis ? La jeune femme rĂ©flĂ©chit un instant. — Si vous me rendiez un service, je pourrais peut-ĂŞtre vous en rendre un en retour… — De quel genre de service parle-t-on ? demandai-je, curieux. — Voyez-vous, un homme est venu il y a deux heures… et il a achetĂ© un chat. Mais en partant, il nous a dit qu’il avait prĂ©vu de le dresser Ă tuer… Et j’avoue que ce n’est pas quelque chose que nous voulons cautionner. — J’imagine que l’idĂ©e, c’est que vous voudriez que je le rĂ©cupère et que je vous le ramène ? Un sourire s’afficha sur le visage de la vendeuse… Et c’est ainsi que je suis parti Ă la recherche de l’animal, aidĂ© dans cette quĂŞte par une photographie du chat.
L’on pourrait croire que trouver un homme en particulier au milieu des enfers serait incroyablement difficile… Mais en fait, au pied de l’animalerie, un superbe plateau donnait une vue imprenable sur les alentours. Et il n’y avait l’air de n’y avoir qu’un seul bâtiment classe… Et un homme en costume, je l’imaginais difficilement vivre dans l’une des huttes que je voyais ci et lĂ dans ces lieux inhospitaliers. Je dĂ©cidais donc de me rendre dans le grand bâtiment qui dominait toute la rĂ©gion. Je vais passer les trois heures que j’ai mises pour y aller et me mettre les pieds en compote, mais comprenez bien que c’était particulièrement usant. Mais je crois que j’ai eu de la chance dans mon malheur… Cet endroit ne semblait pas ĂŞtre conçu pour que quelqu’un puisse s’y rendre en simple visiteur. Il n’y avait en effet aucune garde protĂ©geant le palais. J’imaginais que les lieux Ă©taient habituellement visitĂ©s par des morts… Mes soupçons ne tardaient pas Ă se confirmer. Au dĂ©tour d’un couloir, je vis une porte ouverte. Ă€ l’intĂ©rieur, une jeune femme Ă©tait occupĂ©e Ă remplir des feuilles. Au vu de la large pile posĂ©e non loin d’elle, elle en aurait pour… l’éternité ? Une bulle se forma non loin d’elle, puis une Ă©trange crĂ©ature apparut en son sein. La jeune femme se leva et s’approcha de l’être qui venait d’arriver. — Bonjour, je m’appelle SolĂ©a, tu viens de mourir et d’atterrir dans les enfers, lui dit-elle d’une voix monocorde. Si tu es atterri ici, c’est que tu n’as pas vĂ©cu selon les prĂ©ceptes. Mais je ne suis pas lĂ pour te juger. Elle le guida Ă l’extĂ©rieur du bureau et j’eus tout juste le temps de me cacher dans un recoin d’un croisement de couloirs en forme d’étoile de mer. Elle lui indiqua un bureau Ă©loignĂ© en lui disant d’attendre devant. Il s’agissait apparemment de son patron. Je me rappelais alors que la vendeuse avait indiquĂ© que l’homme en costume avait achetĂ© l’animal pour ce dernier. C’était peut-ĂŞtre lĂ -bas que j’y trouverais ledit animal. Mais comment passer devant ce mort sans me faire voir ? Je rĂ©flĂ©chissais longuement et une idĂ©e me vint soudain. Prenant mon air le plus supĂ©rieur dont j’étais capable, j’attendis que SolĂ©a soit retournĂ© dans son bureau et je m’approchai de la crĂ©ature. J’ouvris la porte Ă la volĂ©e comme si c’était la chose la plus naturelle du monde Ă faire et le mort s’inclina devant moi. — Seigneur des enfers, je vous assure que c’est une horrible mĂ©prise. Je n’ai rien Ă f… — T-t-t, l’interrompis-je. J’entrai dans le bureau et fis un geste au mort pour lui signifier d’entrer Ă son tour… Ce qu’il fit. Mes espoirs s’avĂ©rèrent fondĂ©s. Le chat se trouvait sur un grand buffet, se lĂ©chant une patte afin de se laver le dessus de la tĂŞte. Il me regarda d’un air hautain comme savent le faire les chats. Je suis sĂ»r qu’il devait se dire « Je te connais pas, toi ! » Je me plantai devant lui, et espĂ©rai qu’il me comprenne un minimum… — Le chat… Ça te dĂ©range pas si je t’appelle Cheshire ? C’est comme ça que s’appelait le chat du dernier monde que j’ai explorĂ©. Enfin, je crois. Bref, tu viens avec moi. Faut que je te ramène Ă l’animalerie… Je pris le chat sous mon bras, il me griffa et tomba au sol fièrement. J’aurais pu croire qu’il ne m’aimait pas, mais il se frotta contre ma jambe, tout heureux de son attaque, en ronronnant. Maudit soit-il. J’hĂ©sitai Ă partir en le laissant… Il ne m’en laissa pas l’occasion. Tandis que je m’approchai de la porte d’entrĂ©e, ignorant royalement le petit spectre qui me regardait, intriguĂ©, le chat me suivit pas Ă pas. Bon, s’il me suffisait de ne pas le porter, ça arrangeait mes affaires. Tandis que je passais devant le bureau de SolĂ©a, j’entendis le spectre hurler. — Quelqu’un s’est fait passer pour vous, monsieur !!! Voulait-il dĂ©fendre sa cause en me dĂ©nonçant ? Je ne tenais pas Ă le savoir et je tapais mon meilleur sprint pour m’échapper de ce palais dĂ©moniaque. L’absence de garde m’aida autant que pour mon entrĂ©e et je ne tardais pas Ă me retrouver Ă l’extĂ©rieur. DĂ©cidĂ©ment, nul ne devait s’attendre Ă ce que quelqu’un arrive ici autrement que par la voie de la mort… Et nul ne devait imaginer que l’on puisse s’évader, ce que je pouvais aisĂ©ment comprendre. L’extĂ©rieur du palais Ă©tait chaud, aride et inhospitalier… L’intĂ©rieur Ă©tait beaucoup plus vivable et cosy. Pensez-vous que je vais vous raconter les cinq heures qu’il me fallut pour retourner Ă l’animalerie ? Je ne vous en dirais qu’une chose… S’il faut trois heures pour descendre mais cinq pour remonter, c’est que ce ne fut pas Ă©vident. Imaginez, devoir monter quelques parois escarpĂ©es Ă la force des mains… d’une main, l’autre occupĂ©e Ă porter un chat qui vous griffe au sang ! J’arrivai finalement en vue du magasin. Le chat me distança, retrouvant immĂ©diatement son repère le plus Ă©vident. J’allais enfin pouvoir avoir des rĂ©ponses sur le voyage interdimensionnel. Plus qu’à rĂ©clamer ma rĂ©compense auprès de la jeune vendeuse… Ou pas ? Je voyais le soleil non loin de se coucher sur l’horizon infernal. Machinalement, avant de presser mon pas, j’ai voulu vĂ©rifier que j’avais toujours ma montre dans ma veste. Comment vous dire que j’ai accidentellement appuyĂ© sur le mĂ©canisme de dĂ©placement ? Tandis que je quittais cet environnement sordide, une seule chose Ă©tait certaine.
La nuit tomba sur l’animalerie silencieuse. Cette histoire fait partie de plusieurs cycles ! |