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L'histoire des Faucheuses


Le chemin des morts

(par Faucheuse et Elinor)
(Thème : Western)
(dernière modification : 19/03/2022)



Six ans se sont écoulés depuis ce que les autorités ont appelé « le massacre de Gastonville ». Mais Elinor est toujours la même enfant. Les âmes qu’elle consume ralentissent son vieillissement. Cela ne signifie pas qu’elle est immortelle. Cet honneur n’est réservé qu’aux vraies faucheuses. Et même si j’ai bon espoir qu’un jour, sa faux côtoie la mienne sur les champs de bataille, elle n’est pas encore prête. Même si elle donne tout son cœur à l’ouvrage, l’apprentissage est horriblement long.

Un jour, j’en suis certain, elle me supplantera. Je ferai tout pour cela. Mais pour l’heure, nous avons fort à faire. Ma liste indique trois personnes, dans l’ouest sauvage américain. Je devrais y aller seul. Je le devrais, oui. Mais ces derniers temps, Elinor s’ennuie. Elle a terminé de lire tous les ouvrages de la bibliothèque et ne sait plus que faire de ces soirées libres. Alors, je me décide à lui proposer une nouvelle forme d’apprentissage. J’apparais devant la porte de sa chambre et toque à la porte.


Je relis pour la Ă©nième mon livre prĂ©fĂ©rĂ© de la bibliothèque de mon maĂ®tre, quand il frappe Ă  ma porte. J'espère qu'il va m'annoncer quelque chose de rĂ©jouissant. Je n'irai pas jusqu'Ă  dire que je m'ennuie ferme, mais presque. Je lui ouvre, et lui souris :

— Leçon du jour ?

Il me rĂ©pond d'un air Ă©nigmatique :

— PrĂ©pare-toi. Enfile tes affaires les moins salissantes, et rejoins moi en bas. J'ai prĂ©vu quelque chose de... spĂ©cial aujourd'hui.

Enfin un peu de divertissement ! Ce n'est pas que je n'aime pas ma vie, loin de lĂ , mais... les journĂ©es sont longues en ce moment. Je me change en quatrième vitesse, et je le retrouve dans le hall d'entrĂ©e. Je lui demande , intriguĂ©e :

— OĂą allons nous MaĂ®tre ?

— Tu verras bien. Mais tu vas ĂŞtre heureuse, nous allons monter Ă  cheval !

Une destination inconnue ! Une virĂ©e Ă  cheval ! Tout est rĂ©uni pour que cette journĂ©e soit mĂ©morable. J'ai tellement hâte.

Il me tend sa main blafarde, je la saisis, et nous quittons notre demeure. Une nouvelle aventure commence !


Nos chevaux empreints de magie nous emmènent en quelques secondes dans le désert aride. Une petite ville aux allures fantomatiques se dresse au milieu du sable qui tourbillonne au gré des vents. Mon cheval noir comme le jais s’agite alors que nous approchons lentement des habitations. Je regarde un instant celui de mon apprentie. Le coursier alezan est bien plus calme que ma monture. Étrange… D’un autre côté, Ghost, mon étalon, m’est lié depuis tellement de siècles... Il ressent parfois les morts à venir. Probablement celles de Daryl Dykes et de Malcolm Colter, les deux premiers de ma liste. Dans moins d’une heure, leurs âmes auront été collectées. Et j’espère bien qu’Elinor saura s’en charger. Elle a déjà récupéré sa première âme lors du massacre qui sauva son père. C’est quelque chose qu’elle sut faire avec une aisance déconcertante.

Nous arrivons enfin au village. Deux individus se font face, la main tout près de leur ceinture, prĂŞts Ă  dĂ©gainer leurs armes. Un sourire se dessine sur mon visage. Stupides mortels ! Ils me facilitent tellement le travail. Je me tourne vers la jeune fille qui m’accompagne, afin de lui expliquer ce qu’il se passe. C’est quelque chose auquel elle n’avait jamais assister. Pas que cela ne se fasse pas en France, mais surtout que les villageois ne rĂ©glaient pas leurs diffĂ©rents de la sorte.

— Ces deux individus vont s’entre-tuer. Pourquoi ? Cela importe peu. Mais ils appellent cela un duel. Le but ? Éliminer celui qui leur a causĂ© un affront. Mais… comme tu pourras le voir leurs deux noms sont sur notre liste.

Je tends mon parchemin magique à Elinor afin qu’elle le constate à son tour. Nous sommes invisibles à leurs yeux. Lorsque la vie quittera leur corps, nous serons prêts.


Le voyage a été extrêmement plaisant. Galoper sur le dos de Phoenix est toujours un plaisir, à fortiori lorsque de vastes plaines s'offrent à nous. Pour mon maître, en revanche... c'est une autre histoire. Il monte correctement certes, mais il n'est pas spécialement à l'aise à cheval, même après des siècles de pratique avec Ghost. Je m'amuse toujours de cela, mais sans jamais l'énerver. Je le respecte et l'apprécie trop pour vouloir le mettre en colère. J'ai donc galopé, cheveux au vent, en toute liberté, tandis que lui est resté bien sagement au pas.

Mais le vrai but du voyage est encore plus intéressant. Un vrai duel, comme dans mes livres, à l'issue fatale. Je vais vraiment prendre plaisir à voir agir mon maître. Peut-être même qu'il me laissera en faucher un. Je brûle d'impatience.

Il doit remarquer mon enthousiasme, car il me dit :

— Prends Dykes, je m'occupe de Colter.

Rien ne pouvait me faire plus plaisir. Je fais apparaître ma faux dans ma main. Je commence doucement à avancer. Celui qui m'est confié est le plus loin de moi. Je dois être discrète. Mais je connais les gestes à accomplir par cœur. Un frisson d'excitation se répand en moi, comme à chaque fois que je m'apprête à prendre une vie.

Et soudain, le premier coup de feu retentit. Phoenix se cabre. Je ne comprends pas ce qui lui arrive, il est d'ordinaire si calme. Et tout s'enchaîne très vite. Il part au galop. Je n'arrive pas à l'arrêter. Ma cible jette un regard sur moi. Elle m'a vue. L'homme pointe son arme sur moi. Il presse la gâchette. Mon cheval s'arrête brusquement. Au pire moment. Je peux presque voir la balle arriver sur moi. Je suis tétanisée. Et je me sens déchiquetée de l'intérieur. La douleur est insupportable. Je tombe de cheval. Je perds beaucoup de sang, je le sais, je le sens. Tout comme je sens que je pars, peu à peu.


J’ai l’impression que le temps s’est figĂ©. Non… Il s’est rĂ©ellement figĂ© ! La balle flotte dans les airs et le tireur regarde toujours dans la direction du cheval avec des yeux mauvais. Que s’est-il passĂ© ? Je saute au bas de ma monture et me prĂ©cipite sur mon apprentie. Du sang coule abondamment de son thorax. Son cĹ“ur a Ă©tĂ© Ă©pargné… mais pas son poumon. Non, ce n’est pas possible. Je ne sais que faire. Je ne suis pas mĂ©decin. Je prends des vies, je ne les…

Je rĂ©alise alors que je ne souhaite pas la voir mourir. Pour la toute première fois depuis que je suis une faucheuse, je dĂ©sire en restaurer une. Que dois-je faire ? Que font-ils toujours dans ces cas-lĂ  ? Je les ai vu faire des centaines de fois. Tenter de sauver la vie que je m’apprĂŞte Ă  prendre. Mais pris de panique, je ne parviens pas Ă  me souvenir des bons gestes. Un doute m’assaille soudainement et je fais apparaĂ®tre mon parchemin dans ma main. Les noms des deux cowboys ont disparu. Ă€ leur place apparaĂ®t lentement, comme Ă©crit par une main invisible une nouvelle ligne : Elinor, apprentie faucheuse.

Mes yeux s’écarquillent. C’est impossible. C’est une faucheuse, elle ne peut… Non, elle n’est pas encore une faucheuse. Elle est toujours mortelle. Les âmes lui confèrent la possibilité de ralentir son vieillissement, pas d’échapper à la mort. Je n’aurais jamais dû l’emmener. Elle n’a pas encore toutes mes compétences. Dès lors qu’elle s’est éloignée de moi, mon pouvoir qui nous occultait aux yeux des mortels a cessé d’agir sur elle. Voilà pourquoi cet individu a pu la voir.

De rage, je fais apparaĂ®tre ma faux dans ma main et le dĂ©capite d’un seul mouvement de poignet. Sa tĂŞte se dĂ©tache de son corps, se soulève sur un centimètre puis s’immobilise… Le temps est toujours figĂ© pour les mortels. Comment est-ce possible ? Un pouvoir cachĂ© de ma condition de faucheuse ? Une intuition me prend tout Ă  coup. Je soulève l’inerte Elinor dans mes bras et la pose aussi dĂ©licatement que je peux sur mon cheval avant de monter Ă  mon tour. Les yeux de la monture s’embrasent tandis que nous passons dans l’autre monde. Je n’ai plus besoin de savoir chevaucher, Ghost sait parfaitement oĂą il va, au galop le plus rapide que je lui ai jamais connu.


Mon cœur bat encore. Faiblement, mais il bat. Je sens qu'il me soulève, tout en douceur, comme si j'étais un nourrisson fragile. Je sais que je n'en ai plus pour très longtemps. Mais je veux le rassurer. Lui dire que tout ira bien. Qu'il me trouvera un remplacement.

Pourtant, je n'y arrive pas. Mes yeux refusent de s'ouvrir. Mes lèvres refusent de bouger. Ma voix refuse de produire un son. Mes mains refusent de s'animer pour serrer la sienne. Je vais m'en aller, mais je ne pourrais pas lui dire adieu. Je ne pourrais pas le remercier pour tout ce qu'il a fait pour moi. Je ne pourrais pas lui dire qu'il a été comme un père pour moi. Je ne pourrais pas lui dire... que je l'aime. Je n'ai jamais ressenti une telle connexion, de tels sentiments pour quelqu'un avant lui. Même pas pour mon propre père. Nous sommes... des âmes sœurs. Et je ne pourrais jamais lui dire.

Je sens une larme couler sur ma joue. Lui qui l'essuie, plein de douceur. Je ne veux pas partir, mais je n'ai pas le choix. Alors qu'il me tient serrée contre son corps glacé, comme pour me protéger, je m'élève. Peu à peu, je quitte mon corps. J'attends la fameuse lumière blanche.

Mais elle ne vient pas. Je ne suis plus en moi, mais je suis restée. Cependant, je sens bien que je suis en sursis. Seul un fil, un minuscule fil me retient auprès de lui. Et je sais qu'il peut se briser à tout moment. Alors je vais profiter du temps qu'il me reste.

Je me dresse devant lui. Je ne sais pas comment il me voit, mais je sais que c'est le cas. Ses yeux sont embués de larmes. Je lui souris.


Elle agonise… Son âme se détache peu à peu de son corps. Notre présence dans l’autre monde semble ralentir sa mort. Je vois son âme face à moi et j’en suis bouleversé. J’avais toujours arraché les âmes sans prendre le temps de les regarder. Simple petite flamme à mes yeux jusqu’alors, je réalise devant le spectacle qui s’offre à moi à quel point j’avais été aveugle. L'âme d’Elinor est la plus belle chose que j’ai pu voir jusqu’à présent.

Alors que Ghost cavalcade à vive allure, je n’aperçois qu’à peine les terres arides des morts. Des plaines stériles remplies de cactus. Parfois, nous croisons des spectres, âmes qui ont quitté leur corps sans être fauchées. Privés de repos, des cowboys me saluent en baissant leur chapeau… des dames s’approchent de ma monture, prêtes à me proposer mille promesses dont je n’ai cure. Elles ne flottent à mes côtés que de courts instants, jusqu’à ce que je les repousse.

Seule mon apprentie m’intéresse. Je blottis son corps presque sans vie contre moi. Je l’étreins. Je pleure… Je devrais lui accorder l’éternel repos, mais je n’y parviens simplement pas. Il me suffirait d’un geste pour que son âme rejoigne ma maîtresse…

BientĂ´t, nous atteignons une haute colline sur laquelle se dresse une bâtisse. Une vieille pancarte en bois indique le nom des lieux : « Le Mont Malade ». Mon cheval s’immobilise devant la porte du bâtiment. Je descends de ma monture, ne sachant trop ce que je dois faire. L’esprit d’Elinor me regarde, les yeux embuĂ©s de larmes. Non corporelle, elle ne parvient pas Ă  les laisser s’échapper. Je lui caresse la joue doucement et elle ferme les yeux Ă  mon contact. Puis je reprends dĂ©licatement son corps dans mes bras.

— Je ne te laissera pas, Elinor.

À l’intérieur du bâtiment, j’entends un piano bastringue jouer. La musique est entraînante probablement. Je n’y fais qu’à peine attention. Je pousse la porte à double battant avec mon dos et pénètre l’édifice. Lorsque je me retourne, je suis surpris. Je m’étais attendu à rencontrer ma maîtresse, la Mort en personne. Il n’en est rien. Un homme me regarde. L’étoile sur sa poitrine pourrait laisser à penser qu’il fait régner la justice.

— Vous ĂŞtes venus pour la sauver, faucheuse ? Votre rĂ´le n’est-il pas de prendre ? PlutĂ´t que de donner ? Laissez-la ici et repartez d’oĂą vous venez !

— Je ne repartirais pas sans elle, murmurais-je, retenant un sanglot.

— Il n’y a de la place que pour une seule faucheuse dans ton monde.

— Je ne repartirais pas sans elle, rĂ©pĂ©tais-je, Ă©treignant davantage le corps de mon apprentie.


Je m'efface. De plus en plus. Le fil qui me retient s'amenuise. Mais je ne veux pas le quitter. Je refuse. Je veux pouvoir lui parler. Mais je suis là, impuissante. Et je le vois, effondré, à négocier corps et âme pour me ramener avec lui. A cet instant, je donnerais tout pour qu'il ne se soit rien passer. Pour être encore dans notre manoir, à continuer mon apprentissage. TOUT. Mais je ne peux pas revenir en arrière. Je ne peux pas...

En face de moi continue ce duel fatal, dont l'issue est plus qu'incertaine. Ma vie se joue, et je ne peux rien faire.

— Laissez-moi la ramener avec moi. Je vous donnerai tout ce que vous voulez. Je peux mĂŞme vous laisser mon âme, si c'est le prix Ă  payer pour qu'elle vive.

Ainsi, il est prêt à se sacrifier pour moi. Je veux rejoindre mon corps pour l'enlacer, je veux me serrer contre lui. Je ne le vois même plus comme un maître. Je le vois juste comme... le lien qui nous unit est indescriptible.

— Voyons, ne dis pas de bĂŞtises. Comment ferions nous, si seule une apprentie qui n'a pas fini sa formation pouvait assurer la fonction de faucheuse.

Je déteste cet homme. Son ton hautain, sa posture de tout-puissant, son tutoiement insolent. Je le déteste. Et je me déteste de ne pas pouvoir intervenir. Mais si mes yeux le pouvaient, ils le tueraient instantanément à coups d'éclair.

— Je te propose un accord, et il n'est pas nĂ©gociable. Tu retournas avec elle dans le monde des humains pour achever son apprentissage, mais dès qu'elle sera prĂŞte, tu rejoindras l'au-delĂ , sans possibilitĂ© de retour.

Je ne sais pas quoi penser de ce marché. Mais je n'en ai pas le temps. Le lien qui me raccroche au monde physique va rompre. D'une seconde à l'autre. Alors, je tente pour le tout.

Je me rapproche de lui. Mon maĂ®tre, mon ami, mon père, mon âme sĹ“ur. Et j'emploie toute l'Ă©nergie qu'il me reste pour une dernière chose. Je redeviens physique, sans pour autant retrouver mon corps. Et je lui prends la main. Je la serre de toutes mes forces. Et je lui dis, dans un murmure, en espĂ©rant rĂ©ussir Ă  faire passer tout ce que je ressens dans de simples mots, un simple regard :

— J'ai confiance en toi. Aie confiance aussi. Nous trouverons des solutions. Je ne veux pas te perdre. Je... Je t'aime.

Je lui dépose un baiser sur la joue. Je lui serre une dernière fois la main. Et je m'efface.


J’ai tout tentĂ©, tout proposĂ©. Des milliers de sacrifices, ma propre âme… Rien n’y a fait. Un seul choix m’est proposĂ© pour la sauver. Je devrais mourir le jour oĂą elle sera prĂŞte. Mourir… L’immortelle faucheuse… mourir… Je regarde son âme. Elle me saisit la main et je sens toute la douceur de sa peau. Dans un murmure, elle place sa confiance en moi… Puis son âme se dĂ©tache de son corps et elle disparaĂ®t. Est-ce trop tard ?

— J’accepte ton marchĂ© !

Dans un mouvement plus rapide que je ne peux le percevoir, il plonge sa main dans sa ceinture en sors un objet et me le lance. Je n’ai pas le temps de réagir que je suis frappé à la poitrine. Mon corps s’embrase d’une énergie soudaine et je sens un petit peu de cette force me quitter et rejoindre le corps de mon apprentie.

Puis plus rien.

Le silence est pesant. Le piano a cessé de jouer et je ne m’aperçois que maintenant qu’il jouait sans musicien.

J’enlace une dernière fois le corps sans vie d’Elinor et je la dépose au sol, juste après lui avoir embrassé le front.

J’ai mis trop de temps à choisir. Bien trop de temps…

Je m’approche lentement de ma monture. Ghost… Je réalise que je n’avais que lui jusqu’à ce qu’elle rentre dans ma demeure. Je jette un dernier regard vers la bâtisse…

— Adieu, mon apprentie ! Tout est de ma faute…

J’ai voulu égayer son quotidien, je l’ai mené à la mort. C’est comme si je l’avais placé sur un échafaud et avais moi-même abaissé le levier… Tout est uniquement de ma faute…

Je monte sur l’étalon couleur de jais. Mais je ne pars pas. Je ne parviens pas à l’abandonner. Je me refuse à reprendre ma mission si elle n’est pas à mes côtés.


J'ouvre les yeux. Mes véritables yeux. Je suis de nouveau dans mon corps. Ainsi, il a accepté le marché. Mais je ne le laisserai pas mourir. Je trouverai un moyen pour annuler cet accord. Toutefois, chaque chose en son temps.

Je me relève doucement. Je me sens maladroite, pataude. J'espère ne jamais revivre cette affreuse expérience. En face de moi se tient l'homme. Sans un mot, il me montre la sortie. Je ne sais pas qui il est, et ne souhaite pas le savoir. du moins, pas pour le moment. Une seule chose m'importe, le retrouver.

Je me précipite à la sortie du manoir. Je me souviens du trajet que j'ai fait sous ma forme spirituelle. J'ouvre l'immense porte de bois. Et il est là. Il n'est pas parti. Je suis incapable de bouger, incapable de produire le moindre son. Mais Ghost me voit. Et après lui, son cavalier.

Je le vois, il est surpris de me voir. Surpris, et infiniment heureux. Il descend de cheval.

Et je cours vers lui. Il m'ouvre ses bras. Je m'y réfugie. Il me presse contre lui. Nous pleurons tous les deux. Je sens ses larmes sur mes cheveux. Mais je n'en ai que faire. Il dépose un léger baiser sur mon front. Je suis si heureuse de le retrouver. Je ne veux plus jamais le quitter.

Quand j'étais encore dans mon village, je pensais que l'amour, ce sentiment de plénitude, ne pouvaient s'éprouver qu'entre deux amoureux. Mais je me trompais. Des siècles nous séparent. Et pourtant, je me sens complète quand je suis avec lui. C'est mon tout, la petite partie de moi qui me manquait. Je me rends compte aujourd'hui. Rien ne pourra rompre le lien qui nous unit. Jamais.

Notre étreinte est une promesse. Une promesse emplie d'espoir. Nous ne nous séparerons plus. Nous resterons ensemble. Nous trouverons un moyen de rompre l'accord qu'il a passé. Et rien ne saurait briser un serment tel que celui-ci.










Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !











Ellumyne

Toujours au top vos collaborations @Faucheuse et @Eli, déléguée et apprentie .
L'histoire est poignante et c'est pas bien de nous faire peur comme ça (on y tient à notre apprentie malgré son excès de zèle récurrent). Et toutes vos collab' mises bout à bout, ça donnerait presque une histoire complète, comme les épisodes d'un feuilleton. C'est vraiment sympa.


Le 29/04/2021 à 10:39:00



JilanoAlhuin

encore une magnifique collaboration ! C'est mignon comme tout ! :slight_smile:


Le 01/05/2021 à 18:41:00

















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