L'Académie de Lu





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Un conte...version moi

(par Elinor)
(Thème : DĂ©fi d'Elinor)



Un conte...version moi J'ai affreusement mal Ă  la tĂŞte. Lorsque j'ouvre les yeux, c'est la première pensĂ©e qui me vient : j'ai affreusement mal Ă  la tĂŞte. Je cligne plusieurs fois des yeux... Et je m'aperçois que quelque chose ne va pas. Je me sens diffĂ©rente. Comme dans le corps d'une Ă©trangère. J'ouvre les yeux une nouvelle fois, et j'observe mon environnement. Je me trouve dans une vieille cuisine, sale, lugubre, et encombrĂ©e d'objets anciens. Pas un micro-ondes, ni un four, ni mĂŞme un rĂ©frigĂ©rateur. Juste une table en bois, quelques chaises, et l'Ă©norme cheminĂ©e devant laquelle je suis Ă©tendue. En scrutant la pièce du regard, j'aperçois un vieux miroir brisĂ©. Je me lève, et je le rejoins. J'ai besoin de comprendre ce qui m'arrive, et pourquoi je me sens si mal dans mon corps. Je me place en face de lui, et je vois…

Ce n'est pas moi que je vois ! C'est une jeune fille, blonde, menue, maigre mĂŞme, vĂŞtue de haillons. Prise de soupçons subits quand Ă  l'endroit oĂą je me trouve, je me prĂ©cipite devant la cheminĂ©e, je dĂ©place la troisième brique Ă  droite en partant du coin de la pièce, je la dĂ©fais et je trouve... Une pantoufle de verre !

Et mince ! Un chapelet du jurons me vient Ă  l'esprit. Je me retrouve, Ă  cause de je ne sais quel enchantement, plongĂ©e dans le conte que j'adorais pendant mon enfance, mais que je dĂ©teste aujourd'hui ! Je ne pouvais imaginer pire cauchemar. Ce genre d'histoire, la jeune fille qui a pour unique but dans sa vie d'Ă©pouser le brave chevalier, me donne envie de vomir. Et me voilĂ  mĂŞlĂ©e Ă  cette histoire que je hais, sans savoir comment en sortir.

Je me reprends. Je dois dĂ©terminer Ă  quel moment prĂ©cis du rĂ©cit je suis arrivĂ©e. Et quelque chose me dit que je ne vais pas tarder Ă  le savoir. J'entends trois voix de femmes hurler mon supposĂ© nom. Je suis censĂ©e leur monter leur petit dĂ©jeuner, puis les aider Ă  s'habiller. La question est donc : je fais ce que je, ou plutĂ´t mon moi d'ici est censĂ©e faire, ou je fais ce que bon me semble pour remettre Ă  leur place ces dames insupportables ?

Le choix est très vite fait : je ne m'abaisserai pas Ă  ramper devant elles. Je ne coiffe dĂ©jĂ  pas ma sĹ“ur quand elle me le demande, ce n'est pas pour aller servir des mĂ©gères alors que ce n'est pas mon histoire. Je les laisse donc crier, hurler, vocifĂ©rer mon nom, mais je ne fais rien, le sourire aux lèvres. Je vais pouvoir venger celle qui devrait ĂŞtre Ă  ma place. Je me permets mĂŞme de piquer dans les trois plateaux repas, sĂ»rement prĂ©parĂ©s la veille.

Quelques minutes s'Ă©coulent, et se dĂ©roule un Ă©vènement que je n'oublierai sĂ»rement jamais. Une bonne femme, vieille, moche, en chemise de nuit et avec des bigoudis dans les cheveux, dĂ©barque dans la pièce en hurlant :

— Qu'est ce que tu fais ? Souillon ! Pourquoi ne fais tu rien Ă  cette heure ? Pourquoi n'es tu pas montĂ©e ? Et enlève ce sourire fourbe de ton visage, ou tu vas en subir les consĂ©quences.

— Quelles consĂ©quences ? Vous ne pouvez rien contre moi. J'ai assez souffert Ă  cause de vous. Il est hors de question que je m'incline, ne serait ce qu'une fois, devant vous ou l'une des pitoyables demoiselles qui vous servent de filles.

Sur ce, je tourne les talons, et je sors de la cuisine en sifflotant. La mégère hurle de rage derrière moi, mais je ne m'en préoccupe pas. Qu'elle hurle, elle finira bien par se lasser. Je me dirige vers les champs. J'y ai toujours été à l'aise. Et j'y passe la journée, entre les fleurs de colza, les papillons par dizaines et les oiseaux qui me tiennent compagnie. Je somnole, quand soudain…

Je vois apparaître à l'horizon une troupe de cavaliers, tous vêtus de bleus, à l'exception d'un jeune homme à fier allure habillé de blanc. Et je comprends. Aujourd'hui est le jour où je, enfin l'autre moi, doit retrouver son âme sœur rencontrée lors du bal. Je dois me dépêcher de rentrer, je m'en voudrais de passer à côté d'une personne si mémorable. Et si je retournedans mon vrai chez-moi, et que l'autre reprend sa place, je m'en voudrais de lui avoir gâcher ses chances.

Je me mets donc à courir, sans m'arrêter, pour arriver à temps. Quand je franchis les grilles du manoir, ils sont déjà là. Leurs chevaux sont attachés dans la cour. J'hésite un cours moment à faire mon entrée fracassante dès maintenant, mais je n'en fais finalement rien. Ce serait tellement dommage d'empêcher que le destin tragique des pieds des deux jeunes horribles filles ne se produisent. En temps normal, je ne me réjouis pas de la douleur des autres, mais dans ce contexte, sachant qu'elles sont normalement des personnages de fiction, je ne vais pas me gêner.

Je me place Ă  un endroit parfait, permettant de voir sans ĂŞtre vue, une de mes, non, de ses cachettes prĂ©fĂ©rĂ©es lorsqu'elle Ă©tait petite. L'allure des trois dames est mĂ©morables : mal habillĂ©es, mal coiffĂ©es, mais toujours avec leur sourire hautain, comme si tout est normal. Et tout se dĂ©roule comme l'ont Ă©crit les frères Grimm. La plus âgĂ©e se coupe un orteil pour rĂ©ussir Ă  passer son pied, et la plus jeune un bout de talon, toutes deux poussĂ©es par leur mère. Mais, grâce au fameux avertissement des oiseaux, leur stratagème Ă©choue.

Et lorsque le jeune homme fait demander la dernière jeune fille de la maison, je sors de ma cachette et j'apparais devant eux. Sans un mot, il s'avance devant moi, pose un genou à terre, me présente la pantoufle. Je glisse mon pied dedans, elle me sied à merveille.

Il se relève, et me sourit. Je m'apprĂŞte Ă  parler, je dis mĂŞme :

— Votre A…

Mais il m’interrompt. Il pose l'un de ses doigts gantĂ©s sur mes lèvres, et me glisse :

— Allons... Point de ça entre nous.

Et il m'embrasse.

Et là... Déception. Je n'ai jamais embrassé aucun garçon dans ma vie réelle, mais là... Je ne ressens rien. Je me sens même gênée. Pour une personne de son rang, pour un premier baiser, et surtout parce qu'il devrait être ma moitié, enfin la moitié de mon moi ici, je trouve ça plus que moyen. Cela manque... de poésie, de douceur, de désir. En un mot, ce baiser manque d'amour.

Mais je le laisse faire. Parce que c'est ce que je suis censée faire. Mais je n'ai qu'une envie, me débarrasser de lui. Cela devient de plus en plus désagréable, j'ai de plus en plus envie de me détacher de lui. Et soudain…

Je me rĂ©veille en sursaut sur mon lit, le vrai. Ce n'Ă©tait qu'un rĂŞve ! Je n'ai jamais quittĂ© ma maison, ni mon Ă©poque ! Je souffle, soulagĂ©e. La vie de contes de fĂ©e, c'est vraiment une abomination.














Schrödinger

Je m'attendais à plus de morts, moi, @Eli, déléguée et apprentie X)


Le 14/04/2021 à 15:18:00



Ellumyne

Je viens de lire ton texte @Eli, déléguée et apprentie et je le trouve sympathique. Tu as bien brisé le 4e mur et c'est très agréable à lire.


Le 14/04/2021 à 19:07:00

















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