L'Académie de Lu





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(par Led Zepgus)
(Thème : DĂ©fi d'Elinor)



« Il faut se séparer de nos enfants »

Cette phrase rĂ©sonnait dans ma tĂŞte, si bien qu’elle m’empĂŞchait de dormir. Il Ă©tait une heure du matin et comme d’habitude, je n’arrivais pas Ă  dormir. Mes parents discutaient dans le salon en bas, et je compris vite qu’il s’agissait d’une conversation que je n’étais pas censĂ© entendre ; ils discutaient de la situation familiale. Nous sommes une famille extrĂŞmement pauvre en plus d’être nombreuse, et nous perdions de plus en plus d’argent, notre situation Ă©tait donc absolument catastrophique. C’est lĂ  que j’entendis ma mère.

« Il faut se séparer de nos enfants »

Non. Je devais avoir mal entendu. C’est impossible, des parents sensés ne feraient jamais ça. Pourtant, le lendemain matin lorsque nos parents, se retenant visiblement de pleurer, nous proposèrent de faire une balade dans les bois, je commençais à douter de ce que j’ai réellement entendu. Voulaient-ils vraiment se débarrasser de nous. Dans le doute, j’ai préféré prétexter être malade pour ne pas venir. Mais mes parents me forcèrent à venir, ce qui était encore plus suspect.

Alors que l’on Ă©tait en route vers le bois sombre, je parvins Ă  profiter d’un instant gĂ©nĂ©ral de distraction pour retourner vers la maison, discrètement. J’étais en tous les cas sain et sauf. Mais qu’adviendrait-il de mes frères ? Ils ne s’étaient pas enfuits, eux. Et qu’est-ce que mes parents comptaient faire ? Allaient-ils les Ă©gorger un par un et cacher leurs corps lĂ  oĂą personne ne les retrouveront ? Ou allaient-ils tout simplement les perdre au milieu de la nature ? Quoi qu’il en soit, je devais agir. Etant donnĂ© qu’ils ne devaient pas encore ĂŞtre bien loin, je m’introduis dans la forĂŞt en quĂŞte de les retrouver. Ce fut rapide. Je les suivis de loin, courant d’arbre en arbre pour me cacher derrière chacun d’eux en espĂ©rant que personne ne me voie. En les regardant, ils n’avaient pas du tout l’air de s’inquiĂ©ter de mon absence, Ă  croire qu’ils ne l’ont mĂŞme pas remarquĂ©. Je vis mes parents indiquer un oiseau invisible avant de partir en courant.

Il s’est écoulé quelques secondes avant que je comprenne ce qu’il se passait. Je courus rejoindre mes frères qui se lamentaient déjà. Heureusement pour moi, j’avais une bonne oreille et j’entendais les feuilles craquer sous les pieds de mes parents en train de regagner la maison. Je courus donc à mon tour en suivant le bruit, et mes frères qui n’avaient pas vraiment compris la situation, me suivirent. Mes parents étant beaucoup plus vieux et moins rapides que nous, il ne nous fallut pas plus de quelques minutes pour les rattraper. Mais alors que l’on allait les rappeler à l’ordre, ils tombèrent. Il y avait une falaise droit devant, et ils tombèrent en plein dedans. Nous nous approchâmes. Nous étions à une dizaine de mètres au-dessus de la mer, et personne n’osait trop s’approcher pour voir ce que devenait nos parents. Il était clair qu’ils avaient fait une chute mortelle. Ni moi, ni mes frères n’avions les mots de décrire ce qu’il s’était passé. Nous restâmes là, sans bouger. En plus d’avoir perdu nos parents, de façon encore pire que ce qui aurait dû se passer, nous nous étions trompés de chemin et tout espoir de retrouver notre maison était vain. De plus, la faim et la soif commençait à se faire sentir.

Nous finnisâmes par repartir et s’introduire dans la forêt, dans l’espoir de trouver quelques fruits comestibles. Mais il n’y avait rien. Pas une trace de nourriture un minimum bonne à manger. Des heures passèrent et la nuit finit par tomber. Nous étions tous fatigués, alors nous cherchâmes un bon endroit pour dormir. Une dizaine de minutes plus tard, nous trouvâmes une grotte. Je jugeais cependant qu’il n’était pas prudent d’aller dormir dans une grotte probablement habitée. Mais mes frères insistèrent et insistèrent, et je finis par accepter. Nous entrâmes dans la grotte, nous installâmes dans un coin, et mes frères s’endormirent presque instantanément. Moi, comme d’habitude, je n’arrivais pas à dormir, alors je m’allongeai en pensant à la journée qu’on venait de passer.

Quelques heures s’écoulèrent lorsque j’entendis un rugissement. Un fauve habitait bien cette grotte, et il venait de se rĂ©veiller. J’entendis l’animal s’approcher. Une fraction de seconde s’écoula avant que ce fauve bondisse sur nous. Je rĂ©veillai mes frères, mais il Ă©tait trop tard ; l’animal attrapa un de mes frères et le dĂ©chiqueta de ses mâchoires puissantes. Il rĂ©pĂ©ta son attaque sur mon deuxième frère, puis mon troisième, sans que je ne puisse rien faire. Je compris que je ne pouvais pas les sauver, et je pris mes jambes Ă  mon cou. Je courus une bonne dizaine de minutes et, par hasard, je retrouvai la falaise oĂą mes parents Ă©taient morts.

Je m’assis au bord, et me mis à pleurer. En l’espace de deux jours, j’avais tout perdu. Mes parents ont fait une chute mortelle en voulant se débarrasser de nous, et mes frères se sont fait dévorer par un fauve. Je n’avais plus aucune raison de vivre. C’est pourquoi je finis par décider de mettre fin à ma vie. J’allais mourir, de la même façon que mes parents. Je me suis approché du bord, puis, debout, je me suis penché en avant. Puis je fermis les yeux, sentis l’air qui frottait ma peau, attendant le contact fatidique.

Ma vie dans cette autre dimension s’arrêta ici.


FIN














Elinor

sympa ton texte sur le petit poucet je suppose. Réécriture intéressante (et puis c'est bien connu, j'ai un faible pour les morts violentes dans les histoires ^^). Un petit détail, fais gaffe, à certains moments il y a quelques problèmes de concordances des temps (verbes au présent dans un texte au passé). Voilà^^


Le 22/04/2021 à 14:02:00

















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