L'Académie de Lu





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Défi de Faucheuse (le procès)


Mauvais destinataire

(par Elinor et Kala)
(Thème : Défi de Faucheuse 2)



Aujourd'hui s'est ouvert le procès aux assises de Madame Anaïa Martin pour le meurtre de Sylvain Potdevin. L'homme de 43 ans a été retrouvé sans vie à son domicile. Le juge Sennelier surplombe l'assemblée attendant que Maître Elinor, avocate de la partie civile interroge le témoin suivant, Monsieur Durand, petit ami de la suspecte.


— Déclinez votre identité, je vous prie, déclare l'avocate

— Ben... euh... Je m'appelle Marc Durand, Madame... Euh, Maître.

Le "Madame" fait légèrement tressaillir l'assemblée, mais la principale intéressée ne laisse rien paraître, et poursuit.

— Monsieur Durand, confirmez vous être le conjoint de Mlle Anaïa Martin, présumée coupable de l'homicide sur la personne de mon client, Monsieur Sylvain Potdevin ?

— Oui,Maître. Avec Anaïa on était ensemble depuis 5 mois.

— Vous... "étiez" ? N'est ce plus le cas ?

— Si... Si... Mais elle était occupé ces derniers cas avec la rentrée des classes. C'est une super prof.

— Hum... Je vois. Dites-moi, connaissez-vous un quelconque lien entre la victime et votre conjointe ?

Le témoin réfléchit.

— Elle n'avait parlé un gars relou qui avait essayé de la draguer y'a... quoi... 1 mois.

— Vous a-t-elle donné un nom ?

— Peut-être, je m'en souviens plus. Excusez moi Maître.

Nerveux, le témoin a le regard fuyant et joue avec ses mains

— Eh bien, je vais vous le dire. Monsieur Potdevin et Mlle Martin travaillaient en tant que collègues. Nous avons retrouvé dans l'historique du téléphone de mon client et de la suspecte de nombreux échanges SMS. Et il semblerait, qu'il y a un mois, elle lui ai fait des avances pour ensuite le repousser quand il lui a répondu. Étiez-vous au courant de cela ?

— Comment? Non. Mon Anaïa ferait jamais ça. On s'aimait.

— Et pourtant, c'est bien le cas. Mais ce n'est pas le plus intéressant. Après la déclaration des sentiments de mon client, il y a de cela un mois, les deux partis n'ont plus échangé aucun message, ce qui est somme toute plutôt logique. Cependant, cinq jours avant les faits, votre petite amie a donné rendez vous à mon client. En connaissez-vous la raison ?

— C'est faux. Anaïa n'est pas comment ça. C'est lui qui est venu la harcelait. C'est obligé. C'est lui qui arrêtait pas de la dérangeait. Arrêtez de dire m'importe quoi. Je l'ai bien vu ce gars qui lui tournait tout le temps autour quand j'allais la chercher après son travail. Vous savez.Elle était épuisée et tout ce qu'elle pouvait s'accorder, c'était de fatigants repos. Elle pensait même devoir démissionner. C'est à cause de lui.

— Monsieur, vous n'êtes ici que pour répondre aux questions. Je vous prie de bien vouloir répondre simplement à ma question.

— Non, je ne sais pas, se renfrogne-t-il

— Avez-vous remarqué des changements dans son comportement durant les jours précédant le meurtre de Monsieur Potdevin ?

— Pas spécialement. Elle était souvent stressée. Elle s'inquiétait pour sa rentrée.

— C'est du moins ce qu'elle vous disait. Dites-moi, Monsieur Durand, étiez-vous souvent chez vous les jours précédant le meurtre ?

— Non. Je cherchais un travail pour qu'elle ne soit plus obligée de retourner auprès de ce pervers.

— Pas d'allégations sans fondements, s'il vous plaît. Si vous n'étiez pas chez vous, vous n'auriez donc pas pu vous en rendre compte si Mlle Martin s'était absentée sans vous prévenir ?

— Je suis pas son geôlier, elle peut sortir quand elle veut. Donc non je pouvais ne pas savoir.

— Donc vous n'avez aucun moyen de savoir si elle a vu ou non Monsieur Potdevin, c'est exact ?

— Oui. Mais je suis pas cocu, ajoute-t-il après une pause, comme pour se convaincre.

— Si ce n'est pas cela, qu'est-ce donc Monsieur ? Mais le sujet n'est pas de savoir ça, mais de connaître les circonstances du meurtre de mon client, ainsi que si votre conjointe y est mêlé. D'où ma prochaine question : étiez-vous chez vous le jour du meurtre ?

— Je suis sortie pour un entretien à 16h... ,avoue-t-il, abattu.

— Vous n'avez donc aucun moyen de prouver que votre compagne était également chez vous. Je me trompe ?

— Non.

Il semble vraiment abattu. Il veut vraiment aider Anaïa, mais a l'impression de l'enfoncer a chaque fois qu'il ouvre la bouche.

— Bien.

Maître Elinor s'adresse au juge :

— Monsieur le juge. Le témoin vient de confirmer que l'alibi de la suspecte est un faux.

Le juge acquiesce d'un signe de tête :

— Poursuivez, maître.

L'avocate reprend alors :

— Monsieur Durand, aviez-vous connaissance de ces photos ?

Différentes photos d'Anaïa dans une situation... délicate, sont montrées au témoin, au juge, aux jurés et à la défense.

Le témoin pâlit.

— C'est mes photos.... Je les avais prise. Elle m'avait dit qu'elle les développerait pour nous...

— Je... Je sais pas....

Il se met à marmonner.

— Comment elle a pu faire ça. Pourquoi... Non elle a pas pu..

Le témoin semble particulièrement perturbé.

— Bien. J'aimerais maintenant vous poser une autre question : Aviez-vous connaissance de l'existence de ces mails ?

Elle montre ce qui semble être des mails de chantage provenant d'une adresse mail cryptée.

— Oui.... Je vous avais dit que c'était un pervers.

— Comment ça ? Comment connaissez vous l'identité de l'expéditeur, sachant qu'elle ne peut être qu'inconnue pour quiconque ne possédant pas les appareils nécessaires pour décrypter l'adresse IP ?

— Parce que c'était logique. Anaïa m'avait dit qu'un pervers la harcelait et là ces mails.

— Je vois... Vous n'avez donc aucune idée de qui est à l'origine de ces mails ?

— Pas besoin.

— Je vois, je vois... Laissez moi vous poser une dernière question : Avez vous remarqué un changement d'attitude de votre compagne lorsque vous vous êtes retrouvés, après l'heure du crime ?

— Je ... Comme déjà dit. Elle était stressée comme d'habitude. C'était à cause de sa rentrée. Mais... C'est vrai qu'elle était plus tendu que le matin....

— Bien. Monsieur le juge, me permettez vous d'exposer ma théorie à la cour ?

— Faites maître, faites.

— Je vous remercie.

Monsieur le juge, messieurs et mesdames les jurés, au vu de ce dernier témoignage, je crois pouvoir affirmer que Mlle Martin est bien la meurtrière de mon client, monsieur Potdevin. Tout d'abord, l'alibi : elle n'en a tout simplement pas, comme l'a confirmé Monsieur Durand à l'instant. Pire encore, elle a menti, inventant un faux alibi ! Ensuite : le motif et les circonstances. Selon moi, et au vu des différentes preuves qui ont été présentées, voilà comment cela s'est passé : Lorsque la suspecte a repoussé mon client, il a été blessé dans sa fierté et son amour propre, car elle s'était joué de lui. Alors, quand par un malheureux hasard, des photos compromettantes se sont trouvées en possession de Mr Potdevin, il a sûrement cru avoir un moyen de se jouer d'elle à son tour. C'est pour cela que je pense pouvoir dire que c'était lui, le maître chanteur de Mlle Martin. Et c'est à cause de cela qu'elle lui a rendez-vous chez lui, le jour du meurtre. Pour procéder à l'échange et récupérer ses photos. Cependant, arrivée à son domicile, la suspecte n'a pas pu supporté de le voir et, animée d'un esprit de vengeance, elle a attendu qu'il soit dans sa chambre, elle a saisi un couteau de cuisine et l'a rejoint. Puis, prise d'une rage folle, elle l'a rouée de coups, l'a frappée, et l'a poignardée sur tout le corps, dans le ventre, les bras, les jambes, les mains... Et comme elle a trouvé la porte fermée en repartant, mais les fenêtres étaient ouvertes à l'étage, alors elle est montée en haut, et s'est enfuie par l'une d'elles. La police n'a malheureusement pas pu retrouvé l'arme du crime, mais je suis persuadée qu'elle est recouverte des empruntes de la prévenue. Alors, oui, mon client a fait une erreur en la faisant chanter, mais est ce une justification valable pour lui donner la mort ? Je ne crois pas non. Plus de questions Monsieur le juge, je vous remercie.


Après le plaidoyer de Maître Elinor, l'avocat de la défense tente son maximum pour, à défaut d’éviter la prison d'amoindrir la peine avec des circonstances atténuantes comme l'anxiété permanente et croissante de l'accusée qui était devenu a fil des jours instable psychologiquement. Le petit ami, quant à lui, semble totalement ailleurs. Il n'arrive pas à faire la part des choses. Il aime profondément sa petite amie alors il se refuse à croire qu'elle était une meurtrière. A la fin de son interrogatoire, il quitte la salle, totalement abattu, laissant l'avocat tenter de sauver Anaïa.














JilanoAlhuin

Votre texte est superbe. Les dialogues sont bien écrits, et l'évolution petit à petit du témoignage est superbe. On commence avec un M. Durand hésitant, stressé, puis qui devient assuré en étant sûr de l'innocence de sa petite amie pendant un très bref instant, avant de tomber abattu face à toutes les preuves contre Anaia, sans parler du plaidoyer final pour bien enfoncer le clou, et durant tout le témoignage, le procureur qui vise très bien ses questions, tout en restant logique et pertinent, et en arrêtant les moments d'éloignements de la part du témoin pour aller droit au but. Simple, efficace, et très bien mis en scène. Superbe :Cool:


Le 06/09/2021 à 03:38:00

















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