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![]() ![]() Contraintes aléatoires Contraintes à sélectionner soi-même Testeur d'auxiliaire Situations aléatoires (défi de Schrödinger) Textes sans commentaires Générateur de situation/synopsis ![]() DĂ©fi de Faucheuse (le procès)
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Downforyears![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Carottes tranchées et lierre tressé.(par Downforyears)Dans la clairière d’un petit bosquet, sous un grand chêne, sont présents : Anaïa Martin, accusée; Nicole Hulotte, Procureur du Bosquet ; Monsieur Serge Frousse, Juge du Bosquet ; Natacha Félin, greffier ; Maitre Sangh Lié, avocat à la défense. Quelques personnes assistent au procès, dont une veuve éplorée. Serge Frousse Nous sommes ici dans cette clairière de justice, afin de juger le meurtre de Monsieur Sylvain Potdevin, 43 années lapines, retrouvé mort et décédé dans sa maison-terrier au dernier jour des moissons. L’accusée est Anaïa Martin, 33 années lapines, déférée ici-même après enquête des services de police du Bosquet. La parole est à l’accusation par le biais de Maitre Nicole Hulotte, Procureur du Bosquet. Nicole Hulotte Madame Martin, jurez-vous de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité ? Anaïa Martin, tremblant comme un lapin Je le jure. Nicole Hulotte, hululant Madame Martin, pouvez-vous nous dire ce que vous faisiez ce dernier jour des moissons ? Anaïa Martin Ma journée s’est déroulée comme d’habitude. Je suis allé au petit matin jusqu’au potager dans le village le plus proche, et j’y ai volé quelques carottes pour la journée. Nicole Hulotte Était-ce une routine ? Anaïa Martin Oui. Je ne fais jamais trop de réserves en cette période, cela me permet de gagner du temps. Nicole Hulotte Et ensuite ? Anaïa Martin Je suis rentré au Bosquet, en prenant soin d’éviter Guy Pil. Nicole Hulotte Le renard ? Anaïa Martin Celui-là même. Je l’avais vu rôder non loin, et je ne voulais pas risquer ma vie inutilement. Je suis rentrée chez moi, et j’ai mangé mes carottes. Nicole Hulotte Toutes ? Anaïa Martin Non. Je n’avais que peu d’appétit, donc j’ai gardé l’une des carottes pour plus tard. Nicole Hulotte Et ensuite ? Anaïa Martin, presque figée comme un lapin entre deux feux de voitures Je… Je suis allée rendre visite à Sylvain Potdevin. Nicole Hulotte Vous le connaissiez ? Anaïa Martin Oui, plutôt bien. Nous nous voyions quatre ou cinq soirs par lune. Nicole Hulotte Comment se passaient ces visites ? Anaïa Martin Je venais juste après le zénith. Sylvain était seul, chez lui, et nous… nous discutions… Nicole Hulotte Vous discutiez ? De quels sujets ? Anaïa Martin, très hésitante De sujets… Divers et variés. Nicole Hulotte Pouvez-vous nous en dire davantage ? Serge Frousse, après quelques secondes Maitre Hulotte, vous voyez bien que l’accusée recourt à son droit au silence. Veuillez passer à la suite de votre interrogatoire. Nicole Hulotte Madame Martin, que s’est-il passé ce jour-là  ? Anaïa Martin Lorsque je suis arrivé, un peu en avance, Madame Potdevin était sur le point de partir. Je lui ai dit que je devais discuter avec son mari, et elle a bien voulu me laisser entrer. Nicole Hulotte Madame Potdevin était-elle seule en partant ? Anaïa Martin Elle était avec ses quatre enfants. Nicole Hulotte Continuez. Anaïa Martin J’ai donc attendu Sylvain, qui est arrivée quelques instants plus tard en courant comme un lapin. Il a déboulé dans la maison, recouvert d’entailles. Il boitait d’une patte avant. Il m’a dit avoir échappé à Guy Pil. Le Renard. Nicole Hulotte En effet, les rapports des enquêteurs indiquent que Monsieur Potdevin était bel et bien poursuivi par Guy Pil ce jour-là . Continuez, je vous prie. Anaïa Martin J’ai tenté de le soigner, puis je suis repartie, en espérant qu’il s’en remette. Ce n’est que le lendemain que j’ai appris pour son décès. La veuve éplorée sanglote de plus belle. Nicole Hulotte Madame Martin, nous avons retrouvé des carottes chez Monsieur Potdevin. Selon le témoignage de Madame Potdevin, elle n’a pas été chercher des carottes ce jour-là . Ces carottes étaient lavées, et découpées en tranches. Confirmez-vous que ce sont bien les vôtres. Anaïa Martin, hésitante, roulant des yeux comme un lapin acculé par un renard) : Euh… oui, surement. Nicole Hulotte Nous avons aussi prit le témoignage de Monsieur Tony Blairough, voisin de Monsieur Martin. Selon lui, chaque jour, vous veniez après le départ de Madame Potdevin. S’en suivait de longs moments, où, d’après lui, des bruits étranges s’élevaient des fenêtres de sa chambre. Des bruits… de reproduction. D’accouplement. De baise, que dis-je, de fornication ! Niez-vous avoir eu des coïts avec Monsieur Potdevin ? Anaïa Martin(alors que Madame Potdevin éclate en sanglots) : Je… Je ne le nie point. Les pleurs de Madame Potdevin deviennent insupportables. Serge Frousse Veuillez évacuer Madame Potdevin de la clairière, elle n’en peut plus. Nicole Hulotte, après que Madame Potdevin ait été évacuée Selon le témoignage de Monsieur Blairough, le jour du décès, il a entendu en lieu et place des brames et ruts habituels des cris de dispute, puis il vous a vu sortir de chez Monsieur Potdevin. Lorsque Madame Potdevin est rentrée, elle a crié, hurlé, s’est lamenté, et a sangloté pendant des heures. D’après vous, quelle a été la cause du décès de Monsieur Potdevin ? Anaïa Martin, tremblante Ce sont ses blessures, ses entailles. Je suis une piètre guérisseuse. Nicole Hulotte C’est faux. Monsieur Potdevin a été étranglé par une corde tressée dans du lierre. Je répète, par une corde tressée dans du lierre ! Lierre que l’on a retrouvé chez vous ! Anaïa Martin, hurlant comme une démente Il refusait de m’être fidèle ! Il s’obstinait à vouloir courir deux lièvres en même temps ! Oui, nous baisions comme des chauds lapins, mais je voulais plus. Je voulais une exclusivité ! Des cris de désapprobation parcourent la salle. Serge Frousse Cessez incessamment cette dissonante symphonie de sifflements, ou je fais évacuer la clairière ! Anaïa Martin Je le voulais pour moi ! A moi seule ! J’en avais marre qu’il me pose des lapins lorsque MODAME Potdevin était en chaleur ! Alors oui, je l’ai tué, j’ai serré son cou avec du lierre tressé, je l’ai vu taper du pied comme un lapin que l’on étrangle !!! Nicole Hulotte Monsieur le Juge, au meurtre de Monsieur Potdevin s’ajoute le pire crime pour nous. Laver ses carottes avant de les manger, les découper en tranche, surement avec un outil, vouloir une exclusivité contre nature pour des lapins, assassiner son amant avec une corde de lierre. J’accuse Madame Martin de meurtre, et j’accuse Madame Martin de crime d’HUMANITE !!! Le brouhaha dans la clairière s’intensifie, et le juge Serge Frousse fait évacuer la clairière. Maitre Sangh Lié abandonne la défense de sa cliente ! |