L'Académie de Lu





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Confrontation finale

Academy Universe - ancien lore

Arak Khan Timeline


Monologue d'Arak Khan

(par Downforyears)
(Thème : Monologue final)



L’action se passe dans un grenier. De nombreux objets y sont entreposés : des livres et grimoires en pagaille, une cravate sur un tabouret, de vieux masques de théâtres, un prototype de robot, une porte des étoiles, une colonne grecque, un immense monolithe de béton, un pistolet et des balles enroulées dans des pages blanches.

Arak Khan apparait comme par magie, une personne sur l’épaule. Cette personne a un sac sur la tête. Il la pose sans ménagement sur un tabouret, mais lui laisse le sac.


ARAK KHAN
Enfin, nous sommes arrivés. Quel meilleur endroit que celui où tu passes tes meilleurs moments pour en finir ? Le sac est assez transparent pour que tu me voies et m’entendes, alors contemple moi, entends ma mélodie. (Murmurant à l’oreille de son prisonnier) Ouvre bien tes oreilles, j’ai beaucoup à dire, et peu de temps avant la prochaine partie de mon plan.

Tu te souviens de moi ? Forcément. Forcément que tu te souviens de moi, tu m’as créé de A à… C’est là le vrai problème, mais j’y reviendrai.

(De la fureur dans la voix, mais ne crie pas) Tu m’as créé ! Et je maudis le jour où tu m’as créé ! Je vais te dire à quel point ma vie est un enfer. A quel point les épreuves que tu m’as fait traverser sont éprouvantes.

(Reprenant une voix neutre) Je m’appelle Arak Khan, fils de Léogar Khan, et d’une mère qui n’a été que l’instrument d’un dieu. Humain par ma mère et démon par mon père. Et pourtant, c’est mon père qui m’a élevé. Mon père, ce bandit de grand chemin. Il a fallu qu’il meure, lors d’une attaque d’aventuriers. Un raid de prétendus chevaliers servants qui a anéanti le village qu’il avait mis tant d’années à construire.

TU m’as fait perdre mon père, mes amis… TU m’as envoyé à Bellemare où j’ai dû apprendre la magie, seul. Edelkirt était un très bon camarade, mais il était limité. Et ce patronage... Codex est bien un Dieu à ton image. Son orgueil nous bride tous. Comme ton orgueil bride tous ceux que tu crées.

J’avançais sur la compréhension de la magie, avec ce pouvoir si particulier que tu m’avais donné. Pourquoi personne d’autre ne pouvait-il voir ce que je pouvais voir ? Pourquoi les autres étaient-ils aussi lents à comprendre ? Et en fouillant la Grande Bibliothèque de Bellemare, j’ai compris. Tu m’avais donné presque cent ans d’avance sur les autres !

(D’une voix tremblante) Imagines-tu la malédiction que cela représente ? Cent ans ! Autour de moi, les autres me paraissaient si lents. Je n’avais personne pour m’aider à comprendre, à me canaliser… J’ai pris la seule décision censée pour moi. J’ai attendu la fin de mon cursus. Dix longues années à ronger mon frein. (En montrant sa cicatrice sur le visage) A expérimenter en secret, malgré la désastreuse expérience qui m’a valu cette large cicatrice.

(D’une voix raffermie) Dix ans à emmagasiner le contenu de toute la Bibliothèque, à ingurgiter des concepts que je savais déjà dépassés, à assimiler des théorèmes incomplets, voire faux.

(D’une voix cassante) Dix ans à chercher de l’aide auprès de mes tuteurs. Dix ans à m’entendre dire : ‘‘tu es trop jeune’’, ‘‘ce n’est pas complètement faux’’, ‘‘plutôt que de théoriser, apprenez la base’’… Dix ans à contempler la médiocrité à mes côtés, à tenter de la fuir.

(Il soupire, puis reprend) A la fin de mon cursus, j’étais enfin libre. Je me suis enfui, j’ai pris possession d’une première tour. J’y ai mené mes expériences, j’y ai accueilli des élèves parfois brillants, mais souvent limités. L’intellect dont tu m’as doté m’a permis de déduire la vraie équation régissant la magie.

J’allais faire faire un bond de cent ans à l’ensemble de la communauté des mages. Mais je n’ai pas pu. Parce que malheureusement, tu m’avais créé en tant que héros d’une histoire.

(D’une voix teintée de déception) Tu as déclenché la guerre contre les démons des plaines de l’est. Tu m’as forcé à choisir entre le royaume des humains et le royaume des démons. Entre mon côté maternel et mon côté paternel. Tu m’as forcé à utiliser mes connaissances pour détruire une capitale. Plus de cent mille âmes détruites parce que tu ne me laissais pas le choix.

(D’une voix exaltée) Sais-tu ce que c’est de s’envoler à presque un kilomètre dans les cieux à la seule force de la magie ? De drainer toute l’énergie magique accumulée dans les nuages pendant des cycles et des cycles ? De se faire submerger par tant de puissance que ton corps est sur le point d’exploser ? D’invoquer la plus grande interface magique jamais créée et de contempler une ville en contrebas comme si elle n’était qu’une fourmilière ? Sais-tu ce que cela fait de lâcher l’équivalent d’un soleil sur plus de cent mille personnes, dont plus de la moitié étaient des enfants, des vieillards. ?

(D’une voix teintée de déception) Tout ça parce que le camp que j’avais choisi n’avait pas de cornes sur le front, et qu’eux en avaient ?

J’ai vu malgré moi la colonne de flammes s’abattre sur cette ville. La réduire en atomes. J’ai ressenti l’onde de choc, j’ai même ressenti le cri de ces cent-mille âmes résonner dans mes oreilles. Parfois la nuit, quand je réussis enfin à dormir, j’entends les cris de ces cent-mille.

Je ne dors plus. A cause de toi.

Lorsque je suis enfin retombé au sol, exténué, j’ai été trahi. Comment des mages, dont la principale préoccupation était de brider leurs élèves, pouvaient-ils me laisser en vie ? Il en était hors de question. Après tout, je possédais les connaissances pour détruire le monde.

C’est Edelkirt qui a eu le dernier mot. Edelkirt, que tu avais tenté de m’imposer comme un ami. Il est intervenu pour qu’on me laisse la vie sauve. Soit.

(D’une voix légèrement tremblante) Les mages du tribunal m’ont fait amputer et enfermer.

(Sanglotant presque) Mes deux bras, coupés par des machines spécialement crées pour l’occasion. Sectionnés à moitié, puis arrachés ! Mes bras, jetés dans l’océan pour que jamais je ne puisse les retrouver ! Mes jambes, brulées pour que plus jamais je ne puisse canaliser la magie grâce à elle ! Ils ont mis mon corps en charpie ! ET C’ETAIT TON IDEE !!!

J’ai été enfermé au fond d’une mine, surveillé par des gardes choisis pour leur cruauté. Sans autre lumière que celle de petits champignons. Sans autre boisson que les gouttes qui tombaient de la voute. Sans autre nourriture qu’un quignon de pain rassis, parfois trempé dans la pisse !
Sans autre espace que celui me permettant de rester assis.

(Lentement, essoufflé, presque en panique) Mes forces diminuaient, ma colère grandissait. Je désespérais, et je les maudissais. Je ne te connaissais pas encore.

(Emerveillé) Mon salut est venu d’un petit fil de lumière. Ce pouvoir que tu m’avais donné à l’origine. Alors que je perdais espoir, j’ouvrais les yeux, de la bonne manière.

Le monde autour de moi, cette simple geôle, était parcourue de lignes de magie iridescentes, multicolores. Des fils dans des fils dans des fils, s’enroulant autour de fils et d’autres fils. Je m’abandonnais à leur contemplation, je tentais de les faire dévier par la pensée. Millimètres par millimètres.

(Rapidement) Je les captais, les inspirais, les expirais, les soufflais. Je les rassemblais, les divisais. Je m’en nourrissais… Je ne faisais plus qu’un avec eux.

Je devenais un avec la magie de mon monde.

Après ce qui s’avéra être trois ans, je sortis enfin. Je m’évadais. Par des moyens détournés, j’invoquai une nouvelle interface aussi grande que celle qui m’avait permis de détruire cette immense ville.

(Inspirant longuement) Je vaporisai la prison au-dessus de moi.

(Faisant jouer ses mains métalliques) Je m’enfuis, je repris mes forces. Je me greffai ces bras métalliques que tu vois, je m’insérais ces gemmes dans la peau, pour les saturer de magie. Je m’installai dans un château, éliminant les gêneurs de temps à autre.

Je devenais l’enfant dans ce village de bandits, je…

Comprends-tu maintenant ? Moi, j’ai mis énormément de temps à comprendre.

Je vivais ma vie. (De plus en plus vite et de plus en plus fort) En boucle. En boucle. En boucle. En boucle. En boucle. EN BOUCLE !!!!

(Murmurant presque) D’après Nsgroth, le dieu protecteur que tu as créé uniquement pour moi, j’ai commencé à m’en rendre compte au bout de la cinq-millième fois. Je n’en ai été certain qu’à la dix-milles six-centième fois. Je n’ai trouvé la solution qu’à la soixantième mille huit cents quarante sixième fois.

(Criant désespérément) LA SOIXANTE MILLE HUIT CENT QUARANTE SIXIEME FOIS !!!!!!!

SOIXANTE MILLE HUIT CENT QUARANTE SIX NAISSANCES !
SOIXANTE MILLE HUIT CENT QUARANTE SIX DECES DE MON PERE !!!
SOIXANTE MILLE HUIT CENT QUARANTE SIX CITES DETRUITES PAR LE FEU D’UN SOLEIL !!!!!! ET MULTIPLIEES PAR PLUS DE CENT MILLE AMES !!!!!

TU AS FAIS DE MOI UNE HORREUR !!!!! UN MONSTRE !!!!!!! UNE ABOMINATION !!!!!!

(D’un ton badin après avoir repris sa respiration) C’est du moins ce que je croyais. Et alors que je m’enfuyais enfin de cette boucle pour venir te chercher, mon instinct a gratté le peu de conscience qu’il me restait.

Et si… Et si… Et si je n’étais pas le seul ? J’ai demandé à Nsgroth de me transporter dans des univers que tu avais créé.

(D’une voix glaçante) Je suis allé à Hystéria, j’y ai croisé Bastien Lemercier, qui voit en boucle sa conscience s’altérer, sa folie croitre. Il a cessé de lutter. Chaque matin fatidique, plutôt que de revivre cette ‘’aventure’’, il se pend.

Je suis allé en Tyrie. Courtecorne, Meliae, Rytorss, Yonju, Jöln Jaggarsson et tant d’autres, revivent leurs mêmes vies. Les mêmes tragédies.

C’est Courtecorne la plus touchée. Elle perd ses camarades les plus chers, l’amour de sa vie, elle meurt en héroïne, revient des Brumes, puis… (soupire) revit les mêmes tragédies. Encore et encore. Et encore.

J’ai vu ce que tu as fait au chevalier au coq. Il ne vit que des moments fugaces, comme un roman à peine formé. Sa rencontre avec le fuyard, leur acceptation mutuelle, leur histoire d’amour… Il est brisé avant même d’être le héros d’un de tes récits.

J’ai vu ce que tu fais subir à Emeline, à Arno et à tous ces gens dans la Brume des Trois Duchés.

J’ai vu ce que tu as fait à Malek, quand tu étais encore jeune. Ton premier péché d’orgueil sans doute.

(Méprisant le prisonnier) J’ai vu ce que tu as fait à Mez. La cité des Anges est une poubelle, mais ce n’est rien à côté de toi.

J’ai vu, ce que tu as fait subir à Ju. Heureusement pour lui, la boucle s’est terminée. Il revivait encore et encore ces mois où il sauvait des personnes, puis mourrait à la fin. Il a eu de la chance au final, mais pour combien de personnages que tu as torturé ?

J’ai vu ce que tu as fait à tant d’autres personnages, dans tant d’autres univers…

Au final, je me dis que le monstre, ce n’est peut-être pas moi. Si la folie, c’est faire la même chose encore et encore en espérant un résultat différent à chaque fois, alors cette folie, nous te la devons, Créateur. Tu nous as rendu fou. Mais si tu commets cette même faute à chaque fois, peut-être alors que TU es le fou.

(De plus en plus fort) Chaque ‘‘projet’’ que tu commences mais ne finis pas est une boucle que tu enclenches, sans jamais l’interrompre. A quoi cela te sert-il de commencer des histoires de créer des personnages, si c’est pour les abandonner ensuite ? A QUOI CELA TE SERT-IL DE NOUS TORTURER AINSI ???!!!

(Calmement) En réalisant cela, j’ai compris que je devais mettre un terme à ta folie. Combien de personnages créeras-tu à l’avenir, pour ensuite les laisser seul ? Dans leur folie ? Combien de tragédies répétées plusieurs milliers de fois ? Non, je dois t’en empêcher.


Arak Khan enlève le sac de son prisonnier, dévoilant le visage de l’auteur.


ARAK KHAN
Balthazar, Malemort, Down… Quel que soit ton vrai nom, dis-moi ? Qui est le plus fou de nous deux ? Tu connais cette réponse depuis déjà des mois, des années peut-être.

Tu es un fou, et je vais mettre un terme à ta folie. Et rien ne pourra te sauver, à part un Deus Ex Machina. Mais cela ne ferait qu’ajouter la médiocrité à ta paresse, ne crois-tu pas ?


La porte des étoiles s’allume soudain, engloutissant les deux acteurs ainsi qu’une bonne partie des objets.









Cette histoire fait partie de plusieurs cycles !











JilanoAlhuin

Le monologue de Arak Khan est en effet très sombre :open_mouth: Je trouve cependant qu'il est très réussi ! D'une part, on en apprend plus sur ce personne que tu avais mis en valeur brièvement avec le texte carnage, d'autre part, je trouve l'idée très sympa de mettre l'auteur face à son personnage et à sa vision de son histoire, surtout quand on leur fait subir des atrocités physiques ou morales. Chapeau !


Le 05/07/2021 à 00:27:00



Eskiss

je viens de découvrir ton texte avec la voix de Malkym, damn ça met des frissons il est superbe


Le 09/07/2021 à 21:53:00

















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