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![]() ![]() Contraintes aléatoires Contraintes à sélectionner soi-même Testeur d'auxiliaire Situations aléatoires (défi de Schrödinger) Textes sans commentaires Générateur de situation/synopsis ![]() Collaboration globale avec 20 personnages
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Ar_Sparfell![]() Spectacles![]() Academy Universe - ancien lore
![]() ![]() Ainsi font font font(par Ar_Sparfell)L’hĂ©lico se pavanait devant le grand miroir de son hangar. — Tu trouves que le rouge me va mieux que le bleu ? Je trouve que ça fait un peu vieillot, nan ? — hum...marmona Lena sans mĂŞme le regarder. Prend celui que tu veux, ça ira très bien… Elle tenait une jolie chemise dans chaque main, mais elle ne semblait pas vraiment les voir. Son regard songeur passait au travers, regardant au loin. — ça va pas ma jolie ? L’hĂ©lico perdit aussitĂ´t tout intĂ©rĂŞt pour le miroir et la fixa d’un air inquiet. Comme tirĂ© d’un rĂŞve, elle cilla, secoua la tĂŞte et reprit pied avec la rĂ©alitĂ©. — Non non, t’inquiète...tu disais ? — Le rouge ou le bleu ? Mais rigole pas voyons, c’est sĂ©rieux ! — C’est des balais d'essuie-glace Ar ! Tout le monde se fout de leur couleur ! L’hĂ©lico se vexa lĂ©gèrement et prit une voix courroucĂ©e. — Bien bien, donc Mademoiselle a le droit d’être jolie, mais l’hĂ©lico tout le monde s’en fout c’est ça ! — Mais noooooooon...allez, boude pas mon grand, toi tu n’as pas besoin de jolis balai-d'essuie glace pour ĂŞtre magnifique ! (un silence) Mais c’est vrai que les rouges font vieillot… Les voyants de la machine clignotèrent de plaisir. — Et bien voilĂ , enfin quelqu’un d’honnĂŞte ! Chemise grise ou chemise blanche ? Lena pesa le pour et le contre de chaque habit et finit par opter pour la blanche...ça fait plus classe. Elle l’enfila Ă la va-vite, attrapa une brosse Ă cheveux qui traĂ®nait entre deux caisses Ă outils dans le hangar et se blottit sur son siège de pilote. — Allez mon grand, c’est bon, t’as fini de te faire tout beau ? On va finir par ĂŞtre en retard. — VoilĂ , voilĂ , j’arrive ! grogna l’appareil en dĂ©marrant ses moteurs. La machine vrombit, se mit Ă trembler de partout et s’arracha du sol dans un nuage de poussière. Ce chemin du hangar Ă l'acadĂ©mie, ils le connaissaient tous les deux par cĹ“ur. Chacun aurait pu le faire les yeux bandĂ©s tant les routes leurs Ă©taient devenues familières au fil du temps. Ar sifflotait un petit air depuis longtemps passĂ© de mode, Lena, silencieuse, regardait dĂ©filer le paysage. Chaque colline Ă©tait plus verdoyante que la prĂ©cĂ©dente, les champs de blĂ© ondulaient sous la brise lĂ©gère et se transformaient en ocĂ©an vĂ©gĂ©tal, l'hiver laissait peu Ă peu place au printemps, et la nature renaissait partout oĂą elle en avait la place. HypnotisĂ©e par les jeux du soleil dans la vĂ©gĂ©tation, la pilote paraissait plus songeuse que d’habitude. Après tout, pourquoi n’aur… — Ar regarde ! s’exclama-t-elle le doigt tendu vers le sol au loin. Je viens de voir un animal poper de nul part ! — Pardon ? Il a dĂ» sortir d’un terrier ton animal...ça n'apparaĂ®t pas ainsi ! — Parce que tu en vois beaucoup des vaches qui vivent dans des terriers ? — heu...bah...non effectivement... — Merci ! Alors cap Ă 11h, et on va voir ce qu’il se passe ! — A vos ordres Misting...HO ! LĂ je l’ai vu ! En effet, plus ils se rapprochaient, plus ils distinguaient la source de l’apparition de tous ces animaux. Mais pour autant, cela ne leur semblait pas plus logique. Une plume toute blanche s’agitait dans les airs, traçant des signes mystĂ©rieux, puis un animal semblait soudain se matĂ©rialiser sous son trait. Mais la chose ne devait pas ĂŞtre aisĂ©e Ă maĂ®triser, puisque tous les animaux ainsi créés se mettaient Ă dĂ©taler Ă toute berzingue Ă peine apparu. Ils s'enfuyaient en ruant tout ce qu’ils pouvaient, comme s’ils avaient le diable aux trousses. PiquĂ©s par la curiositĂ©, l’appareil se rapprochait de plus en plus, suffisamment pour pouvoir entendre la plume...jurer ? — Mais c’est une plume qui parle ? ça n’a aucun sens ! — Tu es un hĂ©licoptère qui parle mon grand...relativise un peu s’il te plait...grinça Lena d’une voix neutre. L’hĂ©licoptère prit une seconde pour rĂ©flĂ©chir...effectivement, ça faisait sens… — Mais dit moi, petite plume...WHAT DA FUCK ARE YOU DOING ? tona l’hĂ©lico avec une subtilitĂ© et une grâce toute personnelle. La plume se tourna vers Ar. — Diantre, un hĂ©licoptère qui parle ? En voilĂ une chose pas banale. — Pas banal toi-mĂŞme ! Je crois avoir croisĂ© plus souvent des appareils pensants que des plumes dessinatrices… Qui es-tu noble...plumage ? — Qui je suis ? Eskiss, le secrĂ©taire privĂ© de la directrice, ça te dit rien ? — Eskiss ?! Diantre, te voilĂ en bien mauvaise posture pour un secrĂ©taire privĂ© ! Comment tu t’es fourrĂ© dans ce pĂ©trin ? — Et bien c’est très simple Ă vrai dire, je cherchais une monture digne de moi et… il semblerait qu’aucune de celles que j’ai pu Ă©crire n’ait voulu de moi. Un mystère. Mais vu que tu es lĂ , tu voudrais pas m’aider ? Il faudrait les rĂ©cupĂ©rer, ou du moins... — Aller chercher ces bĂŞbĂŞtes ? le coupa-t-il plein d’entrain. Okay...on va dire que c’est une mission pour un hĂ©lico de combat ! s’exclama Ar dans sa plus belle imitation de Superman. Lena braqua les manettes plein sud et l’appareil vira dans un long grincement de mĂ©tal. Les animaux n’étaient pas difficiles Ă repĂ©rer. Ils galopaient tous dans la mĂŞme direction laissant une grande trace de terre retournĂ©e derrière eux. Les maĂ®triser et les diriger se rĂ©vĂ©la ĂŞtre une toute autre paire de manches. L’hĂ©lico utilisa mille ruses, mille esquives et mille et un pas de danse pour arriver Ă tous les regrouper en un troupeau Ă peu près compact. — Bon allez, maintenant, demi-tour, et on repart voir Eskiss ! Mais les animaux ne l’entendaient pas de cette oreille. Ils semblaient vouloir avancer, coĂ»te que coĂ»te. Ar, excĂ©dĂ©, finit par voler le plus bas possible, pour essayer de leur barrer le passage. Mais rien n’y fit. Le troupeau voulait dĂ©finitivement aller par lĂ -bas. — On se rapproche de l’acadĂ©mie ! rĂ©alisa Lena avec effroi. Ils vont traverser le bâtiment et tout dĂ©truire ! — Alors ça non ! grogna Ar en se posant carrĂ©ment sur leur route. Ils ne passeront pas ! Et pourtant, ce n’était pas ça qui les arrĂŞterait. En tentant de passer par-dessus l’hĂ©licoptère, les animaux sautèrent presque tous en mĂŞme temps et s'agrippèrent aux tĂ´les de l’appareil. Surpris par le poids brutal, Ar se cabra et dĂ©colla Ă nouveau. Mais les animaux restèrent bien accrochĂ©s. Un Ă©lĂ©phanteau Ă©tait posĂ©e au milieu du cockpit ; un lion tĂ©mĂ©raire Ă©tait juste sous le rotor et perdait un peu plus de sa crinière Ă chaque fois qu’il tentait de bouger ; un renard espiègle, rudement bien accrochĂ© sur l’essuie-glace, grignotait mĂŞme les dĂ©corations bleues ; et un bon nombres d’autres animaux se retenaient comme ils pouvaient sur tout ce que l'hĂ©licoptère offrait comme prise. Ar se dĂ©battait dans tous les sens, mais les animaux obscuraient ses sondes et lui coupaient complètement ses repères. TassĂ©e entre un kangourou remuant et un zèbre obèse, Lena tentait de faire de son mieux pour controler son ami. Mais la tâche n’était pas aisĂ©e. Les murs blancs de l’acadĂ©mie se rapprochaient de plus en plus et le vol, complètement erratique de l’appareil, risquait fort bien de se terminer avec un contact brutal contre la tour. Entre la fourrure zĂ©brĂ©e et une paire de pattes griffue, Lena distingua Lu’ en contrebas qui les fixait avec un air inquiet. Elle semblait dire quelque chose, mais les alarmes stridentes de l’appareil et les cris effrayĂ©s des animaux la couvraient totalement. La pilote n’en discerna pas un traĂ®tre mot. — C’est pas grave, on gĂ©rera ça après ! souffla-t-elle en repoussant un museau envahissant. Un problème Ă la fois ! Arc-boutĂ©e sur les commandes, maĂ®trisant ce qu’elle pouvait tenter de maĂ®triser, elle finit par rĂ©ussir Ă guider Ar plus loin. Il s'Ă©leva plus haut, loin du sol si dangereux et de l’acadĂ©mie.
— Lena, Ă l’aiiiiide...hoqueta l’hĂ©licoptère. Mais Lena n'eut pas le temps de rĂ©pondre, sans aucun avertissement, le zèbre qui lui comprimait le cĂ´tĂ© gauche disparu. AussitĂ´t suivi par le lion sous le rotor qui s’effaça Ă son tour. Un Ă un, tous les animaux perdirent consistance et s’évaporèrent dans l’air en une poignĂ©e de secondes. Ar, tout d’abord surpris par les changements de poids, finit par se stabiliser en vol. — Il vient de se passer quoi lĂ au juste ? — Heeeeeeu...très bonne question… Lena checka toutes les constantes de l’hĂ©lico. Les animaux n’avaient endommagĂ© aucune partie vitale de l’appareil (sauf les essuie-glaces qui avaient perdu leur Ă©clat bleu...mais Ar ne s’en rendit compte qu’après). S’il ne restait pas les traces de griffes et de boue sur toute la carlingue, les deux amis auraient Ă©tĂ© persuadĂ©s d’avoir rĂŞvĂ©. — C’était..improbable, grĂ©silla l’hĂ©lico. Rappelle-moi de ne plus jamais venir au secours des plumes qui parlent et font apparaĂ®tre des animaux ! Lena laissa Ă©chapper un petit rire nerveux. C’était un rappel qu’elle n’aurait pas besoin de faire souvent ça…
Ar vira de lui-mĂŞme pour se diriger vers l’acadĂ©mie. Leur folle Ă©quipĂ©e les avaient un peu Ă©loignĂ©e, mais, en hĂ©licoptère, ils y seraient en moins de dix minutes. Brutalement, l’appareil senti ses manettes partir en sens inverse. — Bah Lena ? Par oĂą tu veux aller ? Il y a encore un animal coincĂ© sous le palonnier ou quoi? La cĂ©rĂ©monie c’est par lĂ ! — Je sais mon Ar, je sais… — Mais alors...on y va non ? demanda l’hĂ©lico d’un ton perplexe. Pourquoi tu fais demi-tour ? Toutes les commandes braquĂ©es plein Nord, Lena fixait un cadran sans vraiment le voir. Ses yeux s’embrumèrent et elle chassa une larme vagabonde de sa joue bronzĂ©e. — Qu’est-ce qui va pas ma belle ? s’enquit l’hĂ©lico, soudain inquiet. — Je sais pas, j’en sais rien...je...renifla-t-elle en retenant avec force un sanglot. — Tu fuis l’acadĂ©mie ? Tu ne les aimes plus ? Je croyais que tu te sentais bien lĂ -bas ! Un rire nerveux la parcourut. Evidemment qu’elle les aimait bien, Ă©videmment qu’ils Ă©taient tous super gĂ©niaux et accueillants. Elle avait appris tant de choses avec eux. — C’est juste que...je sais pas. L’acadĂ©mie a grandi. Elle n’est plus cette Ă©quipe un peu tordue que j’ai aidĂ© Ă pousser au dĂ©but. Elle est..difĂ©rente. Elle est devenue quelque chose de bien plus...dĂ©meusurĂ©ment grande. — Et c’est un mal ? — Mais non gros bĂŞta..(elle devint songeuse) mais c’est juste que...je n’y ai plus ma place. — Tu sais bien que c’est faux ! grogna l’appareil d’un ton sec. Évidemment que tu as ta place lĂ bas ! Lena se retourna vers l’acadĂ©mie. Ce bâtiment qu’elle avait vu construire. Elle pouvait peut-ĂŞtre mĂŞme se targuer d’avoir aidĂ© Ă poser une pierre. Une seule, guère plus, mais c’était dĂ©jà ça. Elle l’avait regardĂ© grandir avec Ă©merveillement. Elle avait tant ri lĂ -bas, tant doutĂ©, tant appris… — Je sais, murmura-t-elle. Je sais. Ar ne rĂ©pondit rien. Il savait se taire parfois. Écouter sa pilote se comporter selon ses règles Ă elle. Au sol, un chat regarda l’hĂ©lico s’éloigner vers l’horizon. Était-il vraiment lĂ , ou Ă©tait-il ailleurs ? Personne ne pouvait le savoir sans le fixer attentivement. Mais dans tous les cas, ce chat ignorait sĂ»rement qu’il Ă©tait l’un des nombreux regrets que Lena laissait Ă l'acadĂ©mie. L’une des nombreuses piques qui tiraillaient son coeur.
— On reviendra ? grĂ©sillèrent timidement les enceintes alors que l’appareil disparaissait dans les nuages cotonneux. Lena tenta d’afficher un sourire rĂ©confortant. — Mais oui mon grand, on reste dans le secteur quand mĂŞme...c’est juste qu’on sera...moins prĂ©sents qu’avant. Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !
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