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Ar_Sparfell![]() Spectacles![]() L'histoire d'Ava - partie 1![]() ![]() Elle s’en Ă©tait sortie et continua son chemin en poussant un soupir las. Elle n’avait plus l’âge pour ces conneries ! comme disait les jeunes de sa ville. Comme s’ils avaient la moindre idĂ©e de ce que son âge voulait dire. Sa route la mena droit vers une forĂŞt majestueuse. Les arbres Ă©taient si grands qu’ils semblaient chatouiller les nuages. Si le grand Gardien existait rĂ©ellement, il devait forcĂ©ment vivre ici ! Cette pensĂ©e lui insuffla une motivation nouvelle. Elle entra dans la forĂŞt d’un pas allègre. La vĂ©gĂ©tation Ă©tait si dense que les rayons du soleil ne filtraient mĂŞme pas Ă travers la canopĂ©e. Le sous-bois Ă©tait humide et sentait l’humus en dĂ©composition. MĂŞme si l’atmosphère faisait plus penser Ă un film d’horreur qu’à une forĂŞt normale, Ava s’y sentie bien. Elle Ă©tait entourĂ©e d’animaux, rien de mal ne pouvait arriver. — Bonjour, raisonna une voix grave et suave derrière elle. Ava fit volte-face. La grosse masse sombre qu’elle avait prise pour un taillis remua. MalgrĂ© l’obscuritĂ©, Ava distingua rapidement quatre pattes aux griffes immenses, une queue touffue et un museau aussi gros qu’une tour d’ordinateur. (Les vrais ordinateurs de son adolescence, pas ces petites tours toutes moches que les jeunes achetaient en masse aujourd’hui). BientĂ´t elle distingua le loup en entier. Celui-ci Ă©tait couchĂ© sur le flanc, les pattes repliĂ©es sous son pelage noir. Il avait des yeux d’un jaune profond et, dans cette position, il devait mesurer la taille d’un bus. Ava n’avait jamais vu un animal aussi imposant. — Bonjour, rĂ©pondit-elle amicalement. — Tu t’es perdu dans ma forĂŞt, reprit l’animal sur le mĂŞme ton. Ava fronça imperceptiblement les sourcils. Non seulement ce n’était pas une question, mais en plus ce n’était pas la rĂ©action qu’elle escomptait. — Tu n’es pas Ă©tonnĂ© que je puisse te comprendre ? Le loup inclina lĂ©gèrement la tĂŞte, ses yeux brillèrent d’un Ă©clat malicieux. — Pourquoi je le serais ? Je sais qui tu es Ava. Elle eut un mouvement de recul. — Tu connais mon nom ? — Je sais qui tu ES, grand-mère. C’est bien plus important. (Voyant qu’Ava ne saisissait pas la diffĂ©rence, le Loup s’expliqua) La plupart des gens passent leur vie Ă se demander qui ils sont. C’est une quĂŞte longue, souvent douloureuse. Mais la rĂ©compense en vaut le voyage. Une fois qu’on sait qui on est, le Monde nous appartient. — Je sais qui je suis ! s’énerva-t-elle. Je suis Ava, j’ai quatre-vin… Les Ă©paules du loup s’agitèrent et il Ă©mit un grognement rauque. Il rigolait. Ava se vexa. Elle croisa les bras, leva le menton. Elle n’était pas ce genre de personne. Elle ne se laisserait pas tourner en ridicule par un loup. Aussi imposant et surnaturel soit-il ! Le loup se calma. Son regard n’avait plus rien de moqueur. Il observait juste la petite dame devant lui avec un intĂ©rĂŞt particulier. — Ne boude pas, grand-mère. Tu n’as plus l’âge pour ces bĂŞtises. BientĂ´t tu sauras qui tu es rĂ©ellement. Je t’assure que tu rigoleras avec moi de tes gamineries actuelles. Ava grimaça. Elle n’était pas convaincue. — Mais avant il faut que tu accomplisses ton voyage. Le Gardien ne vit pas dans cette forĂŞt, n’y perds pas ton temps. Celui-ci est prĂ©cieux, tu le dĂ©couvriras vite. La vieille femme ne pĂ»t cacher une expression de surprise. — Tu sais oĂą se trouve le grand Gardien ? Le loup plissa les yeux dans un air Ă©nigmatique. — Oui, dit-il simplement. — Alors indique moi ! Triple buse ! Tu sais depuis combien de temps que je le cherche ? Les Ă©paules de l’animal furent Ă nouveaux secouĂ© d’un rire silencieux. Il semblait s’amuser de voir cette petite dame s’agiter devant lui. La colère faisait rougir ses joues et lui donnaient 15 ans de moins. Finalement, il se leva, s’étira, bailla. Ava pouvait tenir debout dans sa gueule ouverte, chaque croc devait au moins faire la taille de son avant-bras. Cela la calma directement. Mais le loup n’avait aucune animositĂ©. Sa voix Ă©tait aussi posĂ©e que prĂ©cĂ©demment quand il reprit : — Bien, bien, puisque tu le prends comme ça. Suit ce chemin-ci, il te mènera hors de la forĂŞt et te rapprochera du Gardien. N’ai crainte, tu le trouveras. Mais le chemin ne sera pas facile. Le loup se retourna. Sa queue touffue balaya le sol alors qu’il s’enfonçait dans les taillis. — Attends ! l’alpaga Ava. Je ne sais mĂŞme pas qui tu es ! Le loup tourna la tĂŞte. Un Ă©clat malicieux illuminait son regard. — Je m’appelle Lofiaut. Puis l’obscuritĂ© l’engloba totalement et il disparut dans le sous-bois. Ava, restĂ©e seule, mit quelques secondes avant de bouger. Cette rencontre avait Ă©tĂ© pour le moins surprenante. Mais comme l’avait dit le loup -Lofiaut se reprit-elle-, le chemin Ă©tait encore long. Et la destination promettait d’être intĂ©ressante. Elle s’en Ă©tait sortie, une fois de plus. Cette histoire fait partie d'un tout plus grand ! |