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Academy Universe - ancien lore
![]() ![]() L'électricité coulait dans les veines de Rayanna.
Je mâapprĂȘte Ă tourner la page lorsquâun jappement mâinterrompt. AgacĂ© je regarde autour de moi. La petite clairiĂšre non-loin de lâAcadĂ©mie est vide, presque calme. De temps Ă autre, jâentends les bruits de chantier, les Ă©clats de voix de certains Ă©lĂšves, les rĂ©criminations de GaĂŻa que quelquâun a confondu avec une gerbille. Le tronc du marronnier est assez confortable, et son ombre me rafraichit, elle me permet de lire sans ĂȘtre Ă©bloui.
Je ne suis arrivĂ© que quelques semaines auparavant dans ces lieux, et jâĂ©tais absent lorsque lâAcadĂ©mie a explosĂ©. Jâalterne les pĂ©riodes de prĂ©sence et les absences, partagĂ© entre plusieurs univers. Je profite dâun peu de calme avant la tempĂȘte du quotidien qui va reprendre. La Galaxie, la vie rĂ©elle, lâAcadĂ©mie⊠Un bar cachĂ© dans un recoin dâinternetâŠ
Je reprends ma lecture, recommençant la phrase que je venais de commencer.
ââLâĂ©lectricitĂ© parcourait les veines de RayannaâŠââ
Le jappement recommence. Jâaimerais tourner la page, mais je ne peux mâempĂȘcher de gronder intĂ©rieurement.
ââLâĂ©lectricitĂ© parcourait les veines de RayannaâŠââ
Le jappement mâinterpelle Ă nouveau. Bon sang ! Je ne peux pas lire tranquillement ? Je lĂšve les yeux du livre, et je regarde autour de moi. Je vois une petite queue blanche et noire dĂ©passer de derriĂšre le tronc, et remuer de gauche Ă droite et de droite Ă gauche. La queue disparait soudainement, laissant la place Ă un mĂ©lange de westie et de schnauzer blanc. Ses oreilles sont blanches avec des pointes noires, et son poil forme deux moustaches de gaulois en dessus de sa truffe.
Que fait IdĂ©fix ici ? Je sais que des personnages dâhistoires se baladent rĂ©guliĂšrement Ă lâAcadĂ©mie, jâen ai mĂȘme parfois croisĂ© plusieurs (dont certains que jâai Ă©crit), et ces rencontres se sont toujours rĂ©vĂ©lĂ©es instructives. Mais IdĂ©fix ? Je le suis du regard quelques instants, puis me replonge dans ma lecture.
ââLâĂ©lectricitĂ© parcourait les veines de RayannaâŠââ
Le jappement, encore⊠Il y a des dizaines dâĂ©lĂšves et de centaines de personnages qui se croisent ici, et câest moi que ce chien vient faire⊠suer. Je grogne et relĂšve les yeux du livre.
IdĂ©fix est lĂ , assis. Il mâattend, sa queue frĂ©tille.
— Tu veux quoi ? — Wiif ! me rĂ©pond IdĂ©fix.
Il nâen dĂ©mord pas, mais je ne sais pas ce quâil veut. JâĂ©carte une longue mĂšche noire de mon visage, et je tente dâignorer le canidĂ©. Je baisse les yeux sur les pages, et le chien grogne, mĂ©content.
— Tu veux Ă manger ? A boire ? — Huuuuuu⊠me rĂ©pond le chien, une lueur dâespoir dans les yeux.
Je soupire, pose le livre, et sort un carnet de ma sacoche. Je lâai trouvĂ© dans un coin chez moi, et il a la bonne idĂ©e de rendre rĂ©el ce que jây Ă©cris. Du moins Ă lâAcadĂ©mie⊠ââAlors que le petit chien blanc patientait, unâŠââ
— Si tu es IdĂ©fix, ça te dit un cuissot de sanglier ? — Wouaf ! aboie-t-il en sautillant joyeusement.
ââAlors que le petit chien patientait, un cuissot rĂŽti de sanglier apparut juste devant lui. Un bol dâeau se matĂ©rialisa afin quâil puisse se dĂ©saltĂ©rerââ.
Je finis ma phrase, et le repas dâIdĂ©fix apparait. Je peux enfin me replonger dans ma lecture.
ââLâĂ©lectricitĂ© parcourait les veines de RayannaâŠââ
IdĂ©fix gĂ©mit Ă nouveau⊠ExaspĂ©rĂ©, je relĂšve les yeux, prĂȘt Ă crier. Bon sang, jâaimerais finir cette pâŠâŠ
— Oh... Ăa câest nouveauâŠ
Le chien sâest transformĂ©. Il a pris lâapparence de Milou. Je peux voir un os dans sa gueule, une houppette Ă la Tintin sur sa tĂȘte, et un pansement collĂ© Ă sa patte arriĂšre.
— Il va falloir que tu te dĂ©cides⊠— Grrrrruuuuuu me gronde-t-il. — Je tâai dĂ©jĂ donnĂ© Ă manger, tu veux quoi maintenant ?
Milou approcha sa tĂȘte de ma main, et mâindique quâil veut des caresses. Je lui gratte les oreilles distraitement de la main droite, et je reprends le livre de la main gauche. Pas Ă©vident.
ââLâĂ©lectricitĂ© parcourait les veines de RayannaâŠââ
AĂE ! Il vient de me mordre le salopiaud !
— Tâes malade ! — Grrrrrrr⊠Wuiffff ! Wiufff ! Wouuuuuuu !!!
Je tente de le calmer. Câest un chien, il a eu Ă manger, il peut aller faire ses besoins oĂč il veut⊠Quâest-ce quâil peut vouloir de plus ? Jouer ?
ââUne balle de tennis apparut dans la main de lâhomme contre lâarbre. Elle Ă©tait un peu usĂ©e, ternie par le temps, mais parfaite pour ĂȘtre lancĂ©e dans une clairiĂšre.ââ
Je regarde la balle quelques instants, et la passe devant la truffe de Milou. Il la suit, intéressé, et je la lui lance négligemment. La balle fuse et parcourt la moitié de la clairiÚre. Milou file derriÚre elle, et je peux enfin me remettre à la lecture.
ââLâĂ©lectricitĂ© parcourait les veines de RayannaâŠââ
Un hurlement rĂ©sonne dans la clairiĂšre, et je ne peux mâempĂȘcher de jurer. Je dĂ©cide de lâignorer, aprĂšs tout, câest un animal magique, il sâen sortira⊠Je mâapprĂȘte Ă tourner la page, lorsque je vois une forme rousse fuser vers moi. Milou sâest encore transformĂ©, il a la forme de Bill le cocker. Une forme sombre le pourchasse. Alors quâelle se rapproche, je mâaperçois que câest une Gasteracantha rouge, noir et blanche. Une araignĂ©e que lâon nâimaginerait mĂȘme pas dans ses pires cauchemars. Et celle-ci est aussi grosse quâun cheval !
Tant pis pour cette page, je la finirai peut-ĂȘtre un autre jourâŠ
ââLe mĂ©tal se rassembla autour de lâhomme, qui venait de se lever de contre lâarbre. Les bras, les jambes, le torse, la tĂȘte furent recouvert dâune armure que lâon aurait pu prendre pour une armure de samouraĂŻ. Pourtant, celle-ci semblait sâanimer dâelle-mĂȘme, rĂ©pondait Ă la moindre de ses pensĂ©es. Un sasumata apparut dans ses mains, comme par magie, et lâhomme se rua vers lâarachnide, les pots dâĂ©chappement sur le dos et les mollets de son armure crachant une fumĂ©e noire. Il laissa derriĂšre lui deux petites tranchĂ©es, preuves de la puissance transmise aux roues de ses jambes, ainsi quâune lĂ©gĂšre trainĂ©e de flammes qui sâĂ©teignirent instantanĂ©ment. Le monstre accusa le coup, sâeffondrant quelques instants, avant de repartir Ă lâassaut.ââ
En moins dâune seconde, je suis devenu un sumotori mĂ©canique. Les moteurs rugissent et lâaccĂ©lĂ©ration me plaque le dos contre le mĂ©tal. A travers les lunettes steampunk intĂ©grĂ©es au casque. Je vois lâarachnide se jeter sur Bill, jâenjambe le chien et je pare le coup de mandibule avec mon arme. Les deux lames pĂ©nĂštrent sa gueule, et la bĂȘte pousse un cri strident. Une toile blanche me recouvre, et les moteurs de mon armure montent en puissance pour compenser les blocages aux liaisons. Un dernier coup de ma lance Ă deux lames dans les yeux, et la bĂȘte sâeffondre.
Je sens le rythme de mon cĆur redescendre, mon cerveau se vider. Le combat a Ă©tĂ© court, mais intense. Je me force Ă respirer. Comme Ă chaque fois, la pression dans mes poumons me parait trop insuffisante. Mon armure se transforme en pages de carnet qui sâenvolent dans le ciel Ă la faveur dâun coup de vent. Devant moi, lâaraignĂ©e a Ă©tĂ© remplacĂ©e par une flaque dâencre noir et rouge.
— On va aller dans un lieu un peu plus sur. Je pense que la directrice doit ĂȘtre mise au courant de ce qui sâest passĂ©. Tu viens, Bill ? Bill ? — Wrouuuuuhhhh⊠gĂ©mit doucement le canidĂ©, qui a repris lâapparence dâIdĂ©fix. — Tu aimes ressembler Ă des chiens de bande dessinĂ©e. Je vais tâappeler PhylactĂšre. Ăa te convient, PhylactĂšre ? — Wouf ! aboie joyeusement PhylactĂšre.
Je retourne vers les ruines de lâAcadĂ©mie, toujours en travaux. Je passe au travers dâun village de tentes, je croise des ouvriers et un cuisinier⊠Tant de personnes que je vois, que jâentends, que jâĂ©coute parfois sans le vouloir⊠Tant de doutes qui mâassaillent.
Ce que jâai fait pour PhylactĂšre, pourrais-je le faire pour mes camarades ?
Surement. Il faut juste que je nâabandonne pas. Que je mâaccroche Ă ces liens, plutĂŽt que de les laisser partir Ă la faveur dâune bourrasque de la vie. Non loin de moi, PhylactĂšre sâapproche dâun chat Ă moitiĂ© mort. Ou Ă moitiĂ© vivant. Mon compagnon sâapproche de lui et aboie. Et nâaboie pas.
Je vois GaĂŻa hurler et crier vers le ciel. En effet, quelquâun a modifiĂ© les seuls nuages dâaujourdâhui pour quâils forment le mot Gerbille. Je dĂ©pose prĂšs de sa tente deux-trois baies que jâavais ramassĂ© pour moi, mais que je voulais partager. Plus loin, Eli sâentraine avec sa faux.
Enfin, jâarrive devant une pancarte :
ââBureau de la directrice â Lu ââ
Je prends PhylactĂšre dans mes bras, et mâapprĂȘte Ă rentrer. Non loin de lĂ , Ju et ses deux copains (des personnages dâun Ă©niĂšme projet abandonnĂ©, encore un) jouent avec des cartes pokĂ©mon.
— Je parie trois billes sur le petit jaune. Cette histoire fait partie de plusieurs cycles !
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