(par Louloutre)(Thème : La boucle)
Elle le vit et vomit.
Comment un chien pouvait-il s’être retrouvé dans un état si pitoyable ? Il avait dû en traverser des épreuves…
Son grand cœur lui ordonnait d’en prendre soin, maintenant. Son système digestif lutta pour ne pas rendre ce qu’il restait de son déjeuner. La boule de poils puait la boue, la poussière et le sang.
“Mon pauvre, c’est vraiment pas ton jour… Où est-ce que tu as bien pu traîner ?”
Un petit jappement lui répondit. Sa queue qui se balançait de joie envoyait des bouts de terre partout.
Dans la baignoire, il fît moins le fier, mais il se laissa faire. Elle fût vite rassuré par le fait que le sang sur la fourrure ne semblait pas provenir de blessures sur le canidé. Elle le sortit pour qu’il aille se sécher et se dégourdir les pattes.
L’eau du bain était franchement sale, et elle y apporta une petite touche personnelle en y ajoutant l’eau de rinçage de son visage ; une trace de vomi sec lui était resté au coin de la bouche.
Il entra, furieux. Il lui gueulait encore dessus, encore pour un prétexte nul. Elle n’en pouvait plus. Entre deux reproches, il lui annonça que sa mère était arrivée, qu’elle demandait du thé, qu’il ne pouvait pas en faire car il discutait avec sa génitrice. Il sortit en claquant la porte, non sans oublier de lui préciser qu’elle n’avait pas intérêt à lui faire honte.
Ça faisait longtemps qu’elle cherchait un moyen de séparation efficace et dissuasif en cas de récidive.
Elle regarda l’eau du bain. Elle sourit. Il ne fallait pas gaspiller, après tout. N’est-ce pas ?
Elle posa la théière sur la table et sortit pour rejoindre le chien et l’emmener en promenade. Elle avait la tête légère et le sourire béat de celle qui sait que sa peine arrive à terme. Tout ça parce qu’elle a réussi à franchir le pas et à commettre l’entorse qu’elle n’osait infliger, elle qui aime tant les délicats parfums des infusions.
Ce thé est parfaitement infect.
Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !