![]()
![]()
![]()
![]() ![]() Contraintes aléatoires Contraintes à sélectionner soi-même Testeur d'auxiliaire Situations aléatoires (défi de Schrödinger) Textes sans commentaires Générateur de situation/synopsis ![]() L'insertion de soi dans un projet
![]()
Elinor![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Pas prĂ©vu(par Elinor)Une nouvelle journĂ©e de lycĂ©e finie. Plus que 778 jours avant la fin. Cet endroit m’ennuie. ProfondĂ©ment. Je suis heureuse d’y retrouver mes amis, bien sĂ»r, mais les matières comme les profs sont loin d’être passionnants. Et puis… une autre vie m’attend ailleurs. Toute la journĂ©e durant, je rĂŞve de pouvoir la vivre pleinement, sans avoir Ă me cacher. Ce n'est que la nuit que je suis pleinement moi. La nuit, lorsque je revĂŞte ma cape, et que j’endosse mon rĂ´le d’apprentie Faucheuse. Ce soir est d’ailleurs spĂ©cial. Mon maĂ®tre n’est pas lĂ , je dois assurer seule notre devoir. La pression est grande, tous les gens prĂ©sents sur ma liste doivent mourir. Ni plus, ni moins. Ainsi, je ferme ma lumière, j’enfile mes vĂŞtements qui me font me sentir si bien, je rĂ©cupère ma faux, soigneusement dissimulĂ©e sous sa forme de tĂ©lĂ©phone, et je sors. Je me dĂ©double une première fois, pour faire illusion auprès de mes parents, et pouvoir rĂ©cupĂ©rer le sommeil que je perds en accomplissant ma mission. L’air de la nuit est si agrĂ©able. Vivifiant. Une fois suffisamment loin de chez moi, je fais apparaĂ®tre ma liste. Et ce qui y apparaĂ®t me sidère au plus au point. Un nom apparaĂ®t. Un nom qui ne devrait pas ĂŞtre lĂ . Alya de Calyedras. Que fait donc mon personnage sur ma liste ? Elle ne doit pas mourir. Pas tout de suite du moins. Je n’ai mĂŞme pas encore fini d’imaginer la fin de son rĂ©cit. C'est dĂ©cidĂ©, les autres morts devront se contenter de mes doubles, je dois tirer tout cela au clair. D’une pensĂ©e, je me tĂ©lĂ©porte dans mon univers. Celui que j’ai créé. Et ce que je vois… je ne devrais pas le voir. Cela fait plusieurs semaines que je suis au point mort de mon histoire, sans arriver Ă Ă©crire un mot de plus. Mais je sais parfaitement ce qu’il se passe, et ce qu'il doit se passer. Et ce n’est certainement pas cela. Dans mon esprit, il n’y a ni chèvres volantes couvertes de plumes, ni dinosaures, ni chats, et encore moins des hĂ©licoptères et des loutres ! Nous sommes dans un rĂ©cit de mĂ©diĂ©val fantasy que diable ! Pas dans un univers de science-fiction post-apocalyptique. DĂ©cidĂ©ment, il faut vraiment que je retrouve Alya. Qu’elle m’explique. Que je puisse tout remettre en ordre. Il est hors que question que cela reste comme ça. Je ne le permettrai pas. Mais il reste un problème : j’ignore complètement oĂą elle est. Elle devrait ĂŞtre avec Arthur et Eleanor, mais au vu de la situation, cela m’étonnerait fort qu’elle y soit toujours. Mais comme il faut bien commencer par quelque chose… J’imagine que je n’ai rien Ă perdre. Je me tĂ©lĂ©porte dans le lieu de campement des trois amis. Mais aucune trace. Nulle part. De personne. Mais que s’est-il passĂ©.. Je commence Ă m’inquiĂ©ter. Qu’ont-ils fait pour tout dĂ©rĂ©gler Ă ce point ? Pourquoi tout cela se passe-t-il, puisque ce n’était absolument pas prĂ©vu par l’auteur, Ă savoir moi ? Et c’est lĂ que me vient l’illumination, au milieu de deux tentes abandonnĂ©es et d’un foyer pas tout Ă fait Ă©teint. Enfin… illumination, c'est vite dit. Disons… que j’ai une forte intuition sur l’endroit oĂą ils se trouvent, et pourquoi Alya devrait mourir. Je m’y tĂ©lĂ©porte sans plus attendre. Et mes craintes se confirment. Ils sont rĂ©ellement dans une taverne, en plein milieu des montagnes. Et Alya est saoule, presque morte… Mais qu’ont-ils donc fait ? Je me dirige vers eux. Ils vont m’entendre. Enfin, s’ils comprennent et se souviennent seulement de ce que je vais leur dire. — Vous pouvez m’expliquer ce que vous fichez ? les apostrophĂ©-je. Vous n’êtes absolument pas censĂ©s faire ça. — Excuse moi mais… t’es qui en fait ? Arthur hoquette. Il est saoul comme pas deux. Je n’en reviens pas qu’il ait pu se mettre dans une situation pareille. — Tu n’as pas besoin de le savoir. Par contre, moi, j’ai besoin de savoir comment tout cela est arrivĂ©. Alors ? DĂ©pĂŞche toi, je n’ai pas que ça Ă faire ! — Roh, c'est bon, c'est bon… On en avait marre d’attendre que quelque chose se passe, alors on est revenu dans la taverne devant laquelle on Ă©tait passĂ©s. Alors, c’était donc ça… Il suffit que j’écrive qu’une taverne est attrayante pour qu’ils aillent se saouler Ă la première occasion. Je ne suis vraiment pas fière d’eux. Et Ă prĂ©sent, il faudra vraiment que je fasse attention Ă ce que j’écris. Quand le chat n’est pas lĂ , les souris dansent, comme on dit… Je cherche du regard ses compagnes. Eleanor, comme Ă son habitude, boude dans un coin. Elle supporte si peu Arthur qu’elle n’a pas voulu boire, par simple esprit de contradiction. Au moins, elle est restĂ©e fidèle au caractère que je lui ai donnĂ©. Pas comme d’autres… Alya, quant Ă elle, dort sur un des bancs. Elle a vraiment dĂ» aller au bout de son seuil de tolĂ©rance Ă l’alcool. Elle qui est si raisonnable d’habitude… Je ne comprends vraiment pas ce qui a pu lui traverser l’esprit. Enfin, au moins je sais comment arranger les choses. J’appelle Eleanor, qui, voyant Arthur refuser, s’empresse de me prendre la main. Je lui demande de prendre sa jumelle dans ses bras. J’attrape son poignet, et bloque la cheville du jeune prince de l’autre, pour pouvoir tenir ma faux. Une pensĂ©e, et nous sommes partis. Je les ramène sur leur campement, et les mets au lit tous les trois. Heureusement, l’alcool occultera ma venue de leur mĂ©moire, et je sais qu’Eleanor est assez raisonnable pour garder mon secret. Un dernier coup d’œil sur le camp, et je prends le large, après avoir bien sĂ»r vĂ©rifiĂ© que le fameux nom a disparu de ma liste. DĂ©cidĂ©ment, cette nuit aura Ă©tĂ© bien plus mouvementĂ©e que prĂ©vue. SitĂ´t chez moi, je me prĂ©cipite sur mon ordinateur pour faire disparaĂ®tre toutes les crĂ©atures de mon univers qui ne devraient pas s'y trouver. Elles ont dĂ» arriver lĂ Ă cause des bĂŞtises de mes protagonistes. Lorsque c'est chose faite, je m’écroule sur mon lit, et m’endors instantanĂ©ment. Juste avant de fermer les yeux, je reconnais que mon expĂ©dition aura au moins Ă©tĂ© utile pour une chose : m’apprendre de ne plus jamais dĂ©laisser mes personnages trop longtemps. Cela peut apporter beaucoup plus de complications que ce qu’il paraĂ®t.
Lorsque mon maître rentre, j’omets de lui raconter mon expédition. Il a beau être un être immortel, il ne me croirait jamais si je lui disais qu’un personnage fictif est apparu sur ma liste…
|