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JilanoAlhuin![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Mon monde – Relda(par JilanoAlhuin)Je quittais enfin mon ordinateur, après une longue session de jeu de rôle où mes joueurs avaient tous fait des actions les plus idiotes les unes que les autres, à un point où l’un d’entre eux avait réussi par mourir… Au moins, mes paupières se fatiguaient et mon lit m’appelait doucement. Je m’allongeais paisiblement dans celui-ci, fermais les yeux avant de me perdre dans mon esprit. Dans quel monde voyager pour dormir, aujourd’hui ? L’œuvre interdite ? Non, je l’avais déjà faite. Gardiens des cités perdues ? Non, et en plus je n’avançais pas. Soit, pour changer : j’allais voyager dans mon monde. Il est vrai que je n’avais jamais pensé à m’incarner dans mon propre monde. Une fois cela fait, je me projetais alors dans ce petit monde qu’était le mien.
Je m’imaginais avant tout une apparence, piochant entre les multiples races que j’avais sélectionnées pour mon histoire pour un simple humain, vêtu d’une belle chemise blanche avec au-dessus un costume d’un bleu saphir aux décorations dorées. J’avais également un pantalon tout aussi bleu que ma tenue, et des chaussures légèrement plus sombres. Ensuite, je débarquais dans les rues remplies d’Él-Lare, mon pays au NordOuest du continent. Je l’avais conçu comme un pays particulier, neutre à la guerre, rejoignant une quantité innombrable de petits villages et surtout, malgré les temps actuels, en période de fête. Je savais exactement ce qui allait se passer, mais je voulais en savourer chaque moment. Je cherchais alors mon héroïne dans les rues remplies, évitant des enfants joueurs et écoutant les paroles de vendeurs souriant. L’ambiance était à la fête, et cela se ressentait. Je découvris enfin l’héroïne de mon œuvre, accompagné par son nouvel ami séraphin. Elle avançait en lui échangeant quelques paroles sur son passé, et lui écoutait sans dire un mot. Relda était vêtue de sa tenue militaire, une belle veste noire, avec un côté tombant plus bas que l’autre, des bas de mêmes couleurs, tout comme ses chaussures. Un habit simple, certes, mais que j’appréciais. Elle avait coiffé ses cheveux noirs en une queue-de-cheval basse. Norowe, le séraphin, était habillé de son habituel chemise blanche trouée dans son dos et qui laissait transparaître sa musculature dont il était fier, son pantalon bleu tout aussi classique et ses chaussures plus que banale. J’aimais leurs tenues, simples et qui n’attiraient pas l’attention. Ils entraient dans une humble boutique, et je devinais facilement ce qu’il allait se tramer. La jeune femme allait recevoir de magnifiques robes, l’une douce et d’un rouge carmin, l’autre blanche et aux décorations dorées à la taille. J’avais choisi le blanc pour montrer qu’elle coupait la liaison avec son ancienne vie.
Je me dirigeais alors vers la taverne qu’ils comptaient visiter plus tard, demandant un simple acidae, repas de fruits au dĂ©but très acide mais qui devenait sucrĂ©, au plaisir de mon hĂ©roĂŻne, et du mien quand je le goĂ»tais. Je m’étais assis Ă une table proche de celle qui allait ĂŞtre la leur, et attendais. Je les revis, et Ă©coutait alors leur conversation, dĂ©but de leur romance que j’avais instaurĂ©e dès le dĂ©but. — J'ai une question qui me revient Ă l'esprit, et ce te concernant. La fille de ce couturier m'a dit qu'il y aura la fĂŞte d'Él-Lare, dans peu de temps. Est-ce que tu aurais prĂ©textĂ© cette sortie, bien que je l'apprĂ©cie, ne t'en vexe pas, pour me demander de t'accompagner ? — Est-ce que tu prĂ©fères que je te raconte un mensonge ou la vĂ©ritĂ© ? — ConnaĂ®tre la vĂ©ritĂ© serait bien mieux. — Alors oui, j'ai voulu te faire sortir dans la ville et acheter un truc ou deux pour qu'on puisse aller Ă la fĂŞte ensemble. — Tu n'aurais pas pu demander directement ? Ă€ ce que je sache, je ne mords pas. — Alors ce n'est pas entièrement vrai. — Je ne mords presque pas. — Ça, c'est vrai. — ArrĂŞte de dire des bĂŞtises. Pourquoi tu ne me l'as pas dit directement ? — Je... Je pensais que tu refuserais sans mĂŞme songer Ă quoi que ce soit alors, j'ai prĂ©fĂ©rĂ© une autre mĂ©thode. — Si tu n'Ă©tais pas toi, je t'aurais volontiers frappĂ©. Enfin, je suppose qu'une sortie durant cette fĂŞte ne sera pas mauvaise. Elle ne rĂ©alisait toujours pas ses sentiments tandis que lui Ă©tait si rouge qu’on croyait qu’il s’était brĂ»lĂ©. Je riais en silence en les observant, avant de me lever. Je voulais admirer leur relation, avant d’interfĂ©rer. C’était leur moment. Je passais les trois jours, comme dans mon histoire, avant de me prĂ©senter le soir, toujours aussi bien vĂŞtu, vers la place principale. Alors je les revoyais, vĂŞtus dans les vĂŞtements qu’ils avaient achetĂ©s, buvant chacun une petite boisson. La première musique se lançait, et je m’approchais alors du sĂ©raphin. Il fallait lancer leur petite danse. — Bonsoir ! ApprĂ©ciez-vous cette soirĂ©e ? — Bien sĂ»r, comme chaque annĂ©e. — Je vois que vous n’êtes pas venu seul. Est-elle votre compagne ? demandais-je dans un chuchotement, feignant l’ignorance. — Non. Enfin je… — Vous ĂŞtes hĂ©sitant ? Il hochait d’un signe de tĂŞte, alors que Relda observait les danseurs et les musiciens qui s’amusaient. — Demandez-lui dĂ©jĂ pour danser. — ĂŠtes-vous sĂ»r ? — Oui. Essayez. Vous ĂŞtes lĂ pour vous amuser et passer du bon temps. Le sĂ©raphin me souriait et s’éloignait de moi. La jeune femme l’observait, surprise avant d’accepter la danse de son ami. La musique, mĂ©lange de luth, cor, flĂ»te et harpe et tambour, jouait en cĹ“ur avec les pas de danses des couples formĂ©s. Je suivais leurs mouvements harmonieux, tout en tapant dans les mains au rythme musical avec les civils qui s’amusaient aussi. Je ressentais leur joie comme je l’avais conçu, et je souriais bĂŞtement. Quand la musique cessait, leurs lèvres Ă©taient si proches… Cependant, Relda se retira, avant de fuir de la place. J’avais oublié… Elle s’enfuyait. Je regardais Norowe qui s’approchait de moi en me jetant un regard triste, tandis qu’il se servait un verre Ă nouveau, dĂ©sormais seul. Je regardais la silhouette de la jeune femme qui courait dans les rues. Je devais aller la voir, la faire revenir, lui faire comprendre ses propres ressentis. Je la suivais alors dans les rues, tournant Ă plusieurs dĂ©tours, Ă©vitant quelques passants et manquant de tomber plusieurs fois. Lorsqu’enfin elle s’arrĂŞtait dans une ruelle, assise mains sur les genoux. Son cĹ“ur battait la chamade, je le savais. Je faisais mine de me râcler la gorge, et elle relevait la tĂŞte vers moi. — Madame, tout va bien ? Demandais-je. — Je… Ou…oui, tout va bien. — Vous n’êtes pas une bonne menteuse, vous savez ? Je lui tendais une main chaleureuse, espĂ©rant qu’elle la prenne. — Je le sais, rĂ©pondait-elle en acceptant de se relever avec mon aide. Que me voulez-vous ? — Je m’inquiĂ©tais pour vous. Vous vous ĂŞtes enfuie après avoir danser avec le sĂ©raphin. S’est-il passĂ© quelque chose de particulier ? — Je…Je ne sais pas ! — Ce moment vous a-t-il dĂ©plu ? — Non, c’était magnifique ! — Alors pourquoi ĂŞtre partie ? Elle soupirait, sans rĂ©ponse. Moi, je la connaissais. Après tout, je l’avais créée. — Je crois connaĂ®tre le mal qui vous touche. — Le mal ? — On appelle ça de l’amour. Elle me regardait, incrĂ©dule. — Non, impossible. — Et pourtant, vous devriez savoir que vous ne pouvez le contrĂ´ler. Vous l’aimez, que vous le dĂ©sirez ou non, plus que vous ne le pensez. — MĂŞme si tel Ă©tait le cas… Comment suis-je sensĂ©e lui expliquer pourquoi j’ai fui ? Croyez-vous qu’il m’écoutera ? Je prenais mon plus beau sourire, et lui rĂ©pondais calmement : — Bien sĂ»r qu’il vous Ă©coutera. Alors retournez-y, et dites-lui ce qu’il se trame en vous. Elle plongeait son regard dorĂ© dans le mien, comme si elle voulait vĂ©rifier que j’étais sincère. — Allez-y donc, disais-je pour qu’elle retrouve Norowe. Elle me remerciait, et partait alors. Je m’appuyais contre le mur, heureux.
Avant de sombrer dans un rêve dont je ne me souviendrais pas le lendemain…
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