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JilanoAlhuin![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Extinction(par JilanoAlhuin)Du haut de sa tour, elle observait ses enfants qui brillaient de milles feux. Le petit hĂ©risson de compagnie d’Astra s’excitait et bondissait dans tous les sens, poussant de petits cris pour attirer son attention. — Calme-toi mon grand, tu sais très bien que je vĂ©rifie chaque Ă©toile. Et calme-toi un petit peu ! Elle ne le pensait pas vraiment. Ă€ vrai dire, elle aimait beaucoup ce cĂ´tĂ© hyperactif. Cela lui permettait de ne pas se sentir trop seule depuis… Elle soupira un instant, les yeux perdus dans le vide. Meronne vint près d’elle alors que la jeune fille se perdait, encore. Il Ă©mit un son doux, rĂ©confortant. — Merci, mon grand. Je suppose que je ne m’y ferai jamais. Comment les mortels font-ils pour s’y habituer ? C’est… curieux. Meronne tourna alors la tĂŞte. — Je sais, cela fait longtemps que je n’ai pas parlĂ© des mortels. Il faudrait que je retourne les observer, ils sont si curieux… J’aimerais savoir comment ils font. Luan me manque, tu sais ? Il sauta et se mit sur sa tĂŞte, Ă©mettant un doux ronronnement qu’elle apprĂ©ciait particulièrement. — Je sais que tu es aussi lĂ , je ne t’oublie pas. Il ne te manque pas, Ă toi ? dit-elle, avant d’obtenir une rĂ©ponse affirmative de son ami. Évidemment qu’il te manque aussi… Mais tu n’as pas changĂ© d’un pouce. Encore, il refit ce petit bruit qui laissait paraitre une rĂ©flexion. — Si, je suis contente de ce que j’ai fait pour lui. Mais j’aurais aimĂ© qu’il reste un peu plus longtemps. D’ailleurs, est-ce que ça te dirait d’aller le voir ? En quelques instants, la maison d’Astra sembla se dĂ©placer dans le cosmos, jusqu’à arriver près d’une Ă©toile aux allures bleutĂ©es. Elle Ă©tait rayonnante et chaleureuse, et apportait un confort Ă la forgeuse d’étoiles. — Meronne… Voici Luan. L’étoile attirait la jeune fille, comme si elle essayait de l’étreindre. Elle rĂ©pondit par un sourire et une larme sur la joue. — J’ai l’impression que cela fait une Ă©ternité… Sans vous… Meronne essaya de rĂ©conforter Ă nouveau sa maitresse. — Ça va aller, je tiens le coup, mon grand. Je vais m’y habituer, promis. Elle resta quelques instants immobile, admirant le spectacle de lumière devant elle. Elle semblait Ă©couter l’étoile. Et elle se sentait Ă nouveau perdue, comme Ă chaque fois qu’elle revoyait l’astre. — Tes crĂ©ations sont fascinantes, Astra. Tu accepterais de me les partager ? Alors qu’elle entendit cette simple parole, une main violacĂ©e, presque noire, se forma, saisissant l’enfant de la crĂ©atrice. — LUAN ! Relâchez-le ! — Luan ? Quel nom charmant ! Je m’attendais Ă ce que tu fasses un de ces rituels de mortels, pas que tu lui crĂ©es une Ă©toile Ă son nom ! Tu ne cesseras jamais de m’étonner, jeune fille. — Relâchez-le, avant que je ne vous renvoie dans le nĂ©ant d’oĂą vous venez ! — Allons, Astra, tu sais pertinemment que tu ne peux pas me renvoyer d’oĂą je viens. Sans moi, cela risquerait de briser un Ă©quilibre dĂ©jĂ fragile entre la crĂ©ation et la destruction dans notre monde. — Et vice-versa. — Aaaah… mais il y a une grande diffĂ©rence entre nous. Tu es remplaçable… pas moi. Ton maitre en est la preuve vivante. — … — Je vois que j’ai touchĂ© une corde sensible. — Soyez dĂ©jĂ heureux que je vous rĂ©ponde. Mon maitre m’a bien appris Ă me mĂ©fier des crĂ©atures de votre genre. — Si tu te mĂ©fiais tant, tu n’aurais pas rĂ©pondu Ă mes appels. — Vos appels ? Vous voulez dire vos plaintes dans le nĂ©ant infernal dans lequel vous ĂŞtes ? Votre Ă©ternel tourment d’enfermement ? Votre… — Solitude infinie ? Comme ce que tu vis ? Encore une fois, elle ne savait quoi rĂ©pondre. — Je t’ai connue plus bavarde. — Et je vous ai connu plus distant. Que me voulez-vous pour que vous veniez me voir ? Vous voulez une Ă©toile Ă votre effigie ? — Je ne suis pas jaloux de Luan, tu peux en ĂŞtre certaine. Non, la raison de ma venue est plus simple. — Alors parlez. Je n’ai pas le temps de bavarder avec vous. J’ai… — Des Ă©toiles Ă crĂ©er, Ă observer, blablabla… Quand vas-tu cesser de trouver des excuses idiotes ? Il fut un temps oĂą tu Ă©tais plus maline. Et oĂą tu radotais moins. — Peut-ĂŞtre que je radoterais moins si vous n’étiez pas aussi Ă©nervant. Alors qu’elle gardait son regard restait concentrĂ© sur l’étoile, elle ne put s’empĂŞcher d’observer la forme qui se matĂ©rialisait devant elle. Des yeux perçants et froids et un sourire sadique se formèrent devant elle, tandis que l’espace se distordait pour donner naissance Ă un corps humanoĂŻde. Dans son bras droit, l’étoile brillait encore… mais semblait perdre en lueur, comme appelant Ă l’aide. — Lâchez cette Ă©toile, avant qu’il ne se passe quelque chose que vous pourriez regretter.
Le monstre devant elle haussa ce qui lui servait d’épaule, avant de relâcher l’astre, permettant Ă la forgeuse de se calmer lĂ©gèrement. — Bien, venons-en aux faits, vous qui semblez vouloir parler. — Si tu n’étais pas obstinĂ©e Ă me couper la parole, notre discussion serait terminĂ©e depuis longtemps. — Soit. — Cela fait un certain temps que je perds en intĂ©rĂŞt. Les mondes Ă dĂ©truire sont nombreux… mais l’ennui me guette. Je ne parviens plus Ă obtenir le mĂŞme plaisir que jadis. — Vous ĂŞtes venu pour ça ? Me dire que vous vous ennuyez ? — Non, j’ai… un petit marchĂ© Ă faire avec toi. L’univers est vaste, tu le sais aussi bien que moi. Et j’ai toujours su que tu avais un certain plaisir Ă les observer. — Comment… — Tu n’es pas la seule Ă observer tout ce qu’il y a dans le cosmos. Et je t’ai observĂ©e pendant longtemps. C’est pour cela que tu as entendu mes appels. — Et qu’est-ce qui vous intĂ©resse en moi ? — Ce n’est pas une chose en toi particulièrement qui m’intĂ©resse. Mais toi, au complet. — Je ne suis pas sĂ»re de comprendre… — Oh, tu vas vite comprendre. Mais faisons notre petit marchĂ©. — Quel est-il ? — Tu me dĂ©testes au plus haut point, je crois l’avoir bien compris. Tu me l’as encore montrĂ© aujourd’hui. Je voudrais que nous jouions Ă un jeu qui scellera notre destin Ă toi et Ă moi. — Que voulez-vous dire ? — Toi qui aimes crĂ©er, nous allons faire… un duel de crĂ©ations. Nous ne pouvons pas nous permettre de nous battre entre nous, sinon les consĂ©quences seraient aussi bien regrettables pour toi et pour moi. — Si je gagne, que m’offrez-vous ? — Si tu gagnes, je m’en irai. Loin de toi, de tes Ă©toiles, de tes crĂ©ations. Tu seras libre de tout, et moi, je retournerai Ă ma solitude, enfermĂ© dans le nĂ©ant, sans gĂŞner ce petit univers que tu aimes tant. Mais… si tu perds… Tu t’offriras corps et âme Ă moi, que tu le veuilles ou non. Tu deviendras… ma première Ă©lue, si je peux appeler cela comme ça. Et mĂŞme si tu ne le crois pas, je suis un ĂŞtre gĂ©nĂ©reux envers ceux qui se dĂ©vouent Ă moi. Tu verras bientĂ´t. — Si je perds. — Ah, dois-je en conclure que tu acceptes ? — Si je ne le fais pas, je suis certaine que vous trouverez quelque chose de pire pour me nuire. Ai-je vraiment le choix ? — On a toujours le choix. Mais maintenant que c’est fait, permets-moi de t’emmener chez moi. Meronne Ă©mit un petit cri de surprise et de peur. Mais il Ă©tait maintenant seul dans la tour.
Astra observa autour d’elle dès qu’elle ne fut plus chez elle. La peur la gagna rapidement, avant qu’une lumière Ă©blouissante n’illumine le lieu. Ou plutĂ´t, l’espace vide qui rĂ©gnait. Il n’y avait… presque rien. Il s’agissait d’un nĂ©ant presque parfait. Il n’y avait que des roches et quelques restes d’étoiles Ă©teintes dont elle entendait les hurlements. — OĂą suis-je ? — Bienvenue chez moi ! Le nĂ©ant Quasar, ce lieu que tu as toujours voulu ignorer. Comme ton maitre, et son maitre aussi, et ainsi de suite depuis… et bien, depuis le premier forgeur d’étoile ! Elle ouvrit les yeux vers la personne devant elle, assise confortablement sur un semblant de trĂ´ne. Ses yeux noir charbon semblaient la brĂ»ler, tandis que son sourire sadique Ă©tait satisfait. Il Ă©tait vĂŞtu d’une simple tunique noire Ă©lĂ©gante d’un pantalon tout aussi sombre. Autour de celui-ci s’attachait une Ă©trange ceinture qui Ă©tait une des rares sources de lumières en ces lieux, mĂŞme si elle Ă©tait faible. Elle semblait ĂŞtre de la fourrure, pourtant elle Ă©tait faite de constellations. Des constellations qui Ă©taient mortes sous les yeux d’Astra. Elle se tourna vers l’astre de lumière au-dessus d’eux. — Je t’avais dit de le relâcher ! — Si tu prĂ©fères ne rien voir, je peux le faire sans soucis. Je t’aide afin que nous soyons sur un pied d’égalitĂ©, et tu te plains. — Vous auriez pu prendre une autre de mes Ă©toiles que vous aimez tuer. — Aimiez. — C’est pareil. — Tu es d’une humeur massacrante ! — Ai-je l’air d’être ici pour plaisanter ? — Je pensais que tu pourrais te dĂ©tendre. Cela t’aiderait… mais si tu ne veux pas, je ne vais pas m’en plaindre.
Il se leva et marcha de quelques pas, descendant de son trĂ´ne. Il n’était plus aussi effrayant sous cette forme, au contraire. Elle ne pouvait s’empĂŞcher de noter quelques ressemblances avec son ancien maitre. — Quels sont vos règles ? — Et bien, elles me semblent Ă©videntes. Nous n’avons droit qu’à une seule crĂ©ation, qu’importe ce qu’elle est. Si tu en as besoin, je peux te laisser du temps pour rĂ©flĂ©chir Ă ce que tu souhaites construire. Il est interdit de se mĂŞler directement du combat, mais tu peux donner ton Ă©nergie Ă ta crĂ©ation pour qu’elle soit plus forte ou qu’elle rĂ©siste. Oh, et avant que tu n’y penses, on ne quitte pas mon domaine. — Parce que tu as l’avantage ? — Parce que j’ai des plans, et si nous dĂ©truisons accidentellement quelques Ă©toiles, quelques planètes… ça serait très embĂŞtant. Enfin, il est interdit, que ce soit toi ou moi, d’attaquer directement l’autre. Est-ce que ça te semble juste ? — Un peu trop juste. Tu me caches sans doute quelque chose. — Je suis bien des choses, Astra, mais pas un menteur. — Je ne te crois pas. Mais soit. Laisse-moi quelques instants.
Astra ferma les yeux, oubliant quelques instants le nĂ©ant oĂą elle se trouvait… et avec qui. La crĂ©ation, c’était son domaine, elle excellait. Qu’allait-elle crĂ©er pour rĂ©gler enfin ce problème qui l’ennuyait tant ? Ses pensĂ©es errèrent, s’aventurèrent dans ses souvenirs en quĂŞte de l’idĂ©al. Mais rien de ce qu’elle trouvait ne rĂ©pondait Ă sa question. Elle se tourna alors vers son enfance. Ou plutĂ´t, ce qui aurait dĂ» l’être. Les images de son passĂ© dĂ©filèrent sous ses yeux… Chaque scène, chaque instant, chaque Ă©motion revint en elle comme si elle y Ă©tait encore. Elle serra les dents. Pourquoi Ă©tait-ce si compliqué ? Elle finit par s’arrĂŞter Ă une personne, Ă l’entrĂ©e d’une des nombreuses villes qu’elle avait jadis cĂ´toyĂ©es. Les rares personnes qui avaient un peu de gentillesse, ou de pitiĂ©, Ă son Ă©gard. Elle rouvrit les yeux, et commença Ă faire ce qu’elle avait toujours fait. D’abord un corps prit forme, puis au-dessus de celui-ci se forma une armure Ă©tincelante. La lame dans la main droite que sa crĂ©ation semblait aussi grande qu’Astra ne l’était. Elle rouvrit les yeux et vit le garde poser un genou devant elle, comme un servant salue son maitre. La crĂ©atrice sourit, et se tourna vers son adversaire. — Je suis prĂŞte, et toi ? — Je… suis déçu, je m’attendais Ă mieux de ta part. Un vulgaire soldat… si banal… si ennuyant… et si facile Ă briser. Il claqua des doigts, et les tĂ©nèbres qui les entouraient se rĂ©unirent. La queue, le corps et la tĂŞte se formèrent rapidement. Les yeux rouges du monstre devant eux brillaient, observant sa cible. Le serpent se tourna vers son maitre qui ne lui fit qu’un signe de la main pour rĂ©pondre. — Tu n’es pas des plus crĂ©atifs non plus. — Je n’ai fait que le nĂ©cessaire pour te vaincre. Si tu Ă©tais plus dangereuse, j’aurais sans doute fait quelque chose de plus impressionnant.
Elle serra les dents. Qu’est-ce qu’elle attendait sa dĂ©faite ! Enfin, elle n’entendrait plus sa voix ! Enfin elle ne verrait plus ses enfants mourir ! Enfin il disparaitrait Ă jamais ! Il se rĂ©installa sur son trĂ´ne et tendit sa main vers son animal. Un lien se forma, comme une laisse. — Si tu es prĂŞte, nous pouvons lancer le duel. La jeune fille invoqua elle aussi un lien entre son guerrier et elle, avant de dire avec assurance : — Je suis prĂŞte. — Alors, que le combat commence ! Le chevalier se leva, lame dans les mains, tandis que le serpent se dressait devant lui, sifflant vers son adversaire. Le gĂ©ant d’acier commença les hostilitĂ©s, frappant avec violence. Le serpent ne fit que se mouvoir, passant sous la lame Ă©tincelante pour atteindre les jambes du guerrier, qui le repoussa d’un coup de pied. Le serpent s’éloigna en glissant sur un semblant de sol, avant de repartir Ă la charge. Il se faufila entre les attaques du chevalier de lumière, qui semblait si lent, avant de monter doucement dessus. Il s’enroula autour du bras droit de son adversaire, et le serra, de plus en plus fort. Astra serra les dents, tout en entendant un craquement. Un lĂ©ger rire sadique se fit entendre, et le serpent s’éloigna lĂ©gèrement, regardant sa proie souffrir. — Nous pouvons cesser lĂ , si tu le souhaites. Je crois que tu commences Ă voir oĂą ce duel va finir. — La victoire n’est pas encore dĂ©cidĂ©e. — Comme tu veux. L’animal reprit son attaque, plus violent. Le chevalier se dĂ©fendit vaillamment, mais ne parvint pas Ă toucher sa cible. Celle-ci s’enroula autour du corps du combattant, qui lâcha son arme un instant. Le serpent serra de plus en plus son emprise autour du chevalier. Astra envoya toute sa force vers le colosse, mais rien n’y fit. Elle commença Ă perdre espoir. Sa crĂ©ation n’en avait cependant pas fini. Il lâcha son arme et de sa main valide saisit le corps qui s’amusait de sa douleur. Il le tint dans sa main, et avec son pied, Ă©crasa sa queue au sol. Il lâcha alors la crĂ©ature, celle-ci essayant de mordre en vain ses jambes, ne touchant que ses jambières de mĂ©tal brillant, et il prit son arme, qui trancha un morceau de la bĂŞte, presque trop facilement. Elle recula tout aussi vite, avant de regarder le rĂ©sultat de cette blessure. Astra reprit confiance quelques instants, mais cela fut brisĂ© en quelques instants, alors que son adversaire semblait mĂŞme heureux. Elle se tourna vers le reste qui Ă©tait tombĂ© au sol. La queue se mit soudainement Ă s’allonger… un corps se crĂ©a, puis une tĂŞte, et la première crĂ©ature semblait avoir fait repousser son membre tranchĂ©. Le nouvel animal s’attaqua aux jambes du chevalier, qui tourna sa tĂŞte avant de voir l’autre lui sauter Ă la gorge. Il essaya de l’enlever, mais sa force n’était plus. Il rĂ©sista quelques minutes, avant de s’effondrer au sol, et de se dissoudre, comme n’ayant jamais existĂ©. Les deux serpents vinrent Ă leur maitre, puis redevinrent un seul. — Jeu. Set. Et match. — Mais… mais… Vous avez triché ! Il y avait plus d’une crĂ©ation ! — Ai-je vraiment triché ? Ton chevalier a coupĂ© la queue du serpent, qui seule s’est reformĂ©e en un autre. Je n’ai rien invoquĂ© moi-mĂŞme. Ce n’est qu’une seule et mĂŞme crĂ©ature. Toi qui as observĂ© les mortels, tu dois bien connaitre quelques crĂ©atures dans le mĂŞme genre. Astra tomba Ă genoux. Non, il mentait ! C’était impossible ! Elle Ă©tait certaine d’elle et pourtant… Elle s’arrĂŞta de penser Ă dĂ©faite, et se tourna vers ses enfants, ses crĂ©ations, le travail de toute une vie. Elle songea Ă Luan… que ferait-il dans une telle impasse ? Son ennemi s’approcha lentement, savourant sa victoire avec ce sourire satisfait. — Tu n’imagines pas Ă quel point ta dĂ©faite me rend heureux. J’en oublierais presque ce vide ! — Que comptez-vous me faire ? — Je vais juste m’occuper de toi comme il se doit. Vois-tu, je prĂ©fère avoir une petite assurance que tu ne me nuiras plus. Et je dois bien l’avouer, ĂŞtre seul ici est un calvaire. En tant que roi… il me faut une reine. Il plaça sa main devant, et Astra sentit la puissance l’envahir. A moins qu’elle n’ait toujours Ă©tĂ© prĂ©sente ? En un instant, elle se retrouva ailleurs. Mais il n’y avait rien. Elle Ă©tait seule. Une forme apparut devant elle. Copie conforme d’elle-mĂŞme… sans ĂŞtre la mĂŞme. Mais elle n’aimait pas cette personne, mĂŞme s’il s’agissait d’elle. Tout ce qu’elle ressentait qui venait d’elle n’était que de sombres tĂ©nèbres. Et pourtant… Elles ne lui semblaient pas si sombres. — Qui es-tu ? — Quelle question ! Je suis toi. — Non. Tu n’es qu’une… crĂ©ation. Tu n’es pas rĂ©elle. — Je le suis tout autant que tu l’es. Nous ne sommes qu’une. Tout ce que tu subis, je le subis, tout ce que tu vis, je le vis. Je ne suis que ce cĂ´tĂ© que tu as oubliĂ© dans le nĂ©ant, comme Il a Ă©tĂ© oubliĂ© par tes semblables et toi-mĂŞme. — Je ne suis pas comme Lui. Je… — Tu es exactement comme lui. Tu es seule, loin de tous, abandonnĂ©e. — Je n’ai pas Ă©tĂ© abandonnĂ©e ! — Ah bon ? Et pourquoi Luan est-il parti ? Vous ĂŞtes immortel, souviens-toi. Je suis certaine qu’il est toujours vivant… mais que tu n’as rien vu, aveuglĂ©e par ton « travail » — … — Regarde ta puissance et celle qu’il possède ! Regarde tout ce qu’il y a Ă ta portĂ©e et Ă la sienne ! Regarde tout ce que vous pourriez accomplir ! L’univers se plierait Ă votre volonté ! — Je ne suis pas aussi puissante que tu le dis. Je n’ai pas besoin de plus que ce que j’ai, et mon travail ne me permets pas de penser Ă de telles idĂ©es ! — N’as-tu jamais enviĂ© le fait d’être libre ? Libre de ce travail ? Libre de ton devoir de forgeuse ? — Je…Non ! — En es-tu certaine ? Pourquoi observes-tu si souvent les mortels, alors ? Qu’ont-ils d’intĂ©ressant que tu n’as pas ? Ne souffres-tu pas chaque fois que « tes enfants » meurent ? Ne voudrais-tu pas cesser leur souffrance toi-mĂŞme au lieu de les voir mourir devant tes yeux, incapable de la moindre chose, loin d’eux ? Il t’offre la plus grande chance de toute ta vie ! — Mais… Et… Sans moi… qui crĂ©era les Ă©toiles ? — Tu es remplaçable, il te l’a dit. Et tu sais qu’il a raison. Penses-tu Ă la libertĂ© qu’il t’offre ? Pas de crainte de disparaitre, ĂŞtre libre de faire ce que tu veux… et rĂ©gner Ă ses cĂ´tĂ©s. Tout s’offrira Ă toi. Libre. Ce mot rĂ©sonnait sans cesse dans l’esprit de la forgeuse d’étoile. Elle a Ă©tĂ© esclave, puis… elle a Ă©tĂ© l’apprentie d’un maitre qui lui a laissĂ© sa place avant de disparaitre. Avait-elle seulement changĂ© de prison ? De maitre ? — Non… il… il… — Dis-le. Tu sais que c’est la vĂ©ritĂ©. Astra s’effondra. — Il m’a abandonné… Non, c’est toi qui… Enfin…Je… — Je ne fais rien. Si ton maitre tenait tant Ă toi, il serait restĂ© Ă tes cĂ´tĂ©s. — … — Accepte-le. Accepte-moi. Et vois ce qui s’offre devant toi. Son regard se leva sur la silhouette avec qui elle parlait. Était-elle vraiment si sombre qu’elle l’avait pensé ? Tout devenait plus clair. Elle en avait assez d’être une prisonnière. Elle en avait assez de tout ça. Elle se releva.
Elle ouvrit les yeux, et se mit debout devant celui qui l’avait libérée de ses chaines. Elle observa la tenue qu’elle portait désormais. Les roches de ses enfants… Non, des simples étoiles formaient avec un étrange textile violacée sombre une magnifique robe. Ses bras s’assombrissaient pour avoir cette même couleur, et à partir de l’avant-bras, il n’y avait plus que cela, tandis qu’une couronne, réutilisant de précieux matériaux conservés dans les étoiles, siégeait désormais sur sa tête.
— Bienvenue chez toi, Astra. — Chez nous. Et il y a tout un univers… — Commençons par ce qui est proche de nous. Je suis certain que Luan sera ravi d’être le premier. N’est-ce pas ? Astra amena d’un simple mouvement l’étoile vers elle. Pendant un instant, elle l’observa. Puis elle sourit. Elle referma sa main d’un geste simple, et l’étoile se brisa en milliers de morceaux. — Tout un univers… Ă dĂ©truire.
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