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JilanoAlhuin![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Le rêve d'un garçon naïf(par JilanoAlhuin)6h00. Le réveil sonnait. J’étais épuisé, comme chaque matin. Après, vu la manie que j’ai à rester beaucoup trop tard sur mes appareils, tu m’étonnes que j’étais fatigué ! Je regardai mon téléphone, je coupai le réveil. J’en mets toujours cinq. Ni plus, ni moins. Je me disais : « j’ai encore quatre réveils, il me faudra que le cinquième ». Alors je coupai les trois suivants, je dormais dix minutes supplémentaires, puis j’étais à nouveau réveillé. Cette fois, pas le choix, je devais me lever où j’aurais dû réveiller ma mère. Je m’habillais comme je m’habille en temps normal, c’est-à -dire tout ce qui peut m’aider à me faire discret. Un T-shirt simple bleu, un pull gris dont le dessin était parti après un mauvais lavage, un pantalon délavé tout aussi banal, et mon manteau qui me donne l’air d’un mec glauque, comme ces meurtriers de film d’horreur. Je pris mon cartable, mon sac de gym, et je démarrai en courant vers mon arrêt de bus. J’ai toujours eu la crainte de le voir partir devant moi alors que je sortais de chez moi. Après, soyons honnête, le chauffeur pouvait faire grève pour le plaisir ou ne pas passer parce qu’il s’en foutait. Bref, je restai debout. Ou plutôt, je veillai debout. Je dormais presque, mes yeux sont fermés, et je me perdais dans les récits que je lisais, que ce soit les plaines de Gwendalavir ou bien le sable du roi errant. Peu m’importe, tant que je ne tombais pas en m’endormant debout ! Les minutes passaient, je l’entendis. Le bus arriva, je saluai le chauffeur qui me répondit par un simple signe de tête, je montrai mon abonnement, je m’installai sur un siège libre, seul de préférence, je mis mes écouteurs, et je dormis. J’avais ma tête contre la vitre, les sacs sur les genoux, et je rêvais encore, dans ces mondes qui ne sont pas les miens, tout en essayant de concevoir le mien. Depuis que mon professeur m’avait fait lire le premier livre que j’ai réellement aimé, alias Ellana, j’ai voulu concevoir mon monde, créant pays, politiques, races, plats, territoires, falaises, plaines, forêts, et j’en passe. Le bus s’arrêta, je me réveillai en sursaut, je sortis du bus, je pris le second pour aller à mon école. Je descendis, je marchai dix minutes, et j’y arrivai. Mon école était… des plus banales. Un préau, une cour, le bâtiment, un petit terrain de basket, fin de l’histoire. J’attendais mes « amis ». Ils n’étaient pas vraiment des amis. On se parlait uniquement parce qu’on se croisait, et qu’ils étaient les amis d’une connaissance. Quitte à passer une journée ennuyante, autant être avec des gens. Ils arrivaient un par un. On partagea des banalités, vous les connaissez mieux que moi. Bonjour, ça va, oui et toi, bla bla bla. Le temps passa, et je rejoignis mes deux premières heures, sport. Ça me réveillera, au moins, m’étais-je dit. Notre professeur nous dit qu’on allait à la piscine. Nager dans l’eau, j’étais certain d’être réveillé après ça. Du moins pendant cinq minutes. J’y allais avec ma classe, je sentis l’odeur des produits, du chlore, que je préférais au sel de la mer, pour y avoir été une fois (enfin, deux fois, mais je ne me souviens pas de la première). Je nageais, le professeur est content, on se rhabillait, on reprenait nos affaires, je m’assurais d’avoir tout au moins cinq fois, stressé comme je suis, je vérifiais en répétant dans ma tête « portefeuille, écouteur, téléphone, abonnement, clé usb » dans cet ordre en les touchant dans les poches de mon pantalon. On retourna à l’école, on put profiter d’une pause de quinze minutes. Je pris mon téléphone, j’activai la 4G (parce que la co de l’école était défaillante, en plus d’être utilisée par l’entièreté des élèves et des professeurs, bonne chance pour faire la moindre chose !). Je lançai discord (oui la même appli que vous connaissez tous très bien). Je regardais dans mes amis connectés, je passais les pseudos, Nécroson, ADBDragon, d’autres gens que j’avais oubliés, mais je continuais jusqu’à tomber sur la conversation avec Hayako18. Je l’avais rencontrée d’un ami que j’ai connu en ligne. Il l’avait invitée pour jouer à LoL, ce jeu de gens salés. Je regardais si elle est connectée, elle l’était. J’envoyai un timide « Salut ». En un mot, des milliers d’idées apparurent dans ma tête. « Tu n’es pas un peu trop froid ? Tu devrais mettre un smiley ! Tu es sûr qu’elle est connectée ? Tu es sûr qu’elle te répondra ? Tu te mets trop d’idée dans le crâne, tu devrais arrêter et te concentrer sur les cours, comme ton cher papa te le disait. Fais attention quand même, c’est en ligne, tu sais jamais… » Et en une réponse, tout fut balayé. Un salut accompagné d’un petit smiley heureux. On s’échangea un petit ça va, et elle me proposa de m’appeler, car elle aussi avait sa pause. J’acceptai, évidemment, mon cœur battait comme s’il allait sortir de mon corps. Je la connaissais depuis un bon mois, on avait parlé, encore et encore, de tout et de rien, du personnel comme du général. Je la connaissais, elle me connaissait. On s’appela sur discord, on activa nos caméras. J’étais appuyé contre une fenêtre, je souriais. Elle me sourit en me voyant aussi. Laura était, en beaucoup d’aspect, comme moi. La peau tout aussi bronzée que moi, c’est-à -dire qu’on ressemble à des cachets d’aspirine, des yeux marrons qui m’avaient charmé quand je les avais vu la première fois, de fines lèvres d’où provenait une voie douce et mélodieuse qui me faisait fondre, un visage rond et qui mettait en valeur ses belles fossettes. Aussi bien en physique qu’en caractère, j’étais sous le charme. En un instant, je n’avais plus envie de me plonger dans des mondes fantaisistes, je n’avais plus envie de lâcher mon téléphone et d’aller en cours, je n’avais même plus envie de rentrer chez moi, de bouger même. Je l’aimais, et elle aussi. Je lui avais fait une déclaration très… bateau. Je pense que tout le monde pourra affirmer que c’est nul. Une petite vidéo de deux minutes, parce que je fais du montage vidéo, sa musique préférée, une image de fond de renard, son animal préféré, comme moi, j’ai écrit ce que je pensais, parce que je ne sais pas parler correctement et qu’écrire me semble plus simple, un petit montage avec deux personnages, avant de lui demander une réponse. C’était ma première relation. C’était une période où j’étais le garçon le plus heureux du monde, pour moi. Et aujourd’hui, quand j’y repense, j’ai mal. Je me répète les bons souvenirs, avant d’être pris d’une douleur étrange, inconnue et pourtant familière. Cette période joyeuse s’est transformée en une cicatrice que j’ai refermée, mais qui par moment me sert de rappel. Un rappel qui me dit de faire attention, que ma naïveté me perdra. Mais je continue d’y croire qu’un jour, en ligne, je trouvai l’amour et le bonheur. Parce que c’est mon rêve.
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