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JilanoAlhuin![]() Spectacles![]() ![]() Amour cosmique(par JilanoAlhuin)Dans la tour perdue au fin fond du cosmos, quelques pas se firent entendre. La maitresse de ces lieux montait, comme chaque jour depuis seulement une vingtaine d’année, ce qui était bien peu comparé à son prédécesseur, qui avait vécu déjà des milliers d’années avant de l’abandonner à son apprentie.
Astra était seule dans ce domaine lointain, au milieu de la poussière et affrontant quotidiennement la tâche que lui avait donné son maitre, tâche qu’elle appréciât particulièrement. Elle monta au sommet de la tour et passa une porte en bois, arrivant dans une pièce ronde. Elle s’approcha des étoiles sur les murs, si anciennes qu’elle n’existait pas elle-même. Les murs galactiques en étaient cependant bien vides, et les quelques constellations étaient des cadeaux à admirer pour les mortels. La jeune fille repoussa une mèche qui tombait devant ses yeux et se mit au travail, invoquant dans sa main un semblant de tableau en verre. Sa main d’un bleu translucide se mit à jouer dessus, comme si elle dessinait, tandis que l’autre l’aidait à repousser l’image pour mieux la visualiser. Il ne lui fallut que quelques minutes pour terminer son œuvre étoilée, et elle l’approcha doucement d’un lieu vide de la galaxie, avant de s’arrêter. Elle trouvait idiot d’empêcher les mortels de ne pas admirer ses créations, d’autant qu’ils admiraient déjà les précédentes.
Elle revint sur ses pas et chercha dans la voie lactée une planète où se trouvait la vie. Elle s’arrêta alors sur la planète bleue, et l’observa de plus près. En voyant les êtres y vivant, elle sourit. La créatrice plaça fièrement sa constellation pour leurs yeux, et resta quelques minutes à l’observer. Les étoiles étaient magnifiques, brillant de mille feux. Jamais elle ne pourrait se lasser de regarder ses enfants dans l’étendue infinie qu’était l’univers. Elle soupira et se remit au travail, le repos attendrait.
Pendant des heures, des jours, des semaines, elle créa de nombreux enfants pour la Terre. Mais alors qu’elle dessina une autre de ses créations, elle avait l’étrange impression d’être observée. Pourtant, elle était bien seule dans son domaine. Cela ne devait être rien d’important. Peut-être était-ce simplement une sensation de la tour ? Ce n’était qu’une impression, cela ne devait rien vouloir dire.
Cependant, chaque jour, pendant qu’elle créait ses œuvres, elle ressentait la même sensation, quotidiennement, toujours au même moment, peu avant qu’elle ne cesse pour se reposer. Cette sensation demeura de plus en plus présente durant les journées, et Astra crut qu’elle allait céder et abandonner sa tâche. Elle secoua la tête et commença par fouiller chaque recoin de sa tour. Si quelqu’un était là , mieux valait s’en assurer, car nul ne pouvait s’approcher de ce lieu. Lorsqu’elle eut la confirmation qu’il n’y avait personne, elle resta dans la pièce aux murs étoilés. La forgeuse devait trouver l’origine de ce problème. Elle fouilla chaque recoin de la galaxie, pensant à une entité qui, comme elle, semblait jouer un plus grand tout. Elle doutait fortement de cette idée, car son maitre ne lui en avait jamais parlé, mais pensa que c’était toujours nécessaire, par prudence. Elle ne trouva cependant rien, et continua sa recherche parmi les étoiles, avant de s’arrêter sur chaque planète qu’elle découvrit, pensant y trouver quelque chose. C’est quand elle s’arrêta sur la planète bleue qu’elle avait observée qu’elle sentit cette sensation intensément, comme si le regard qu’elle sentait la brûlait. De plus près, elle chercha alors sur la Terre, qu’elle trouva de plus en plus intrigante. Son regard se stoppa quand elle croisa celui d’un jeune homme, assit au bord d’une falaise. Les mains derrières la tête, ses yeux semblaient tournés vers elle, comme s’il la voyait. L’humain resta un long moment assit, sans bouger. Lorsque la lune fut haute, il s’étira avant de se retirer. L’étrange sensation partit avec lui.
Astra soupira. Cet être était curieux… La voyait-il ? Il fallait qu’elle en ait le cœur net. Alors, elle admira le jeune homme depuis sa tour, sans pour autant délaisser sa tâche. Il se levait chaque matin, retournait la terre d’où il enlevait les vers avant de s’occuper d’arroser ses plantes. Lorsqu’il avait fini, il jouait avec un enfant, plus jeune que lui. Ensuite, il se reposait un peu, mangeant quelques fruits fraichement récoltés, avant de refaire sa tâche matinale. Lorsque le crépuscule approchait, il restait à l’extérieur. Il s’éloignait des champs et pour aller vers une falaise, sous laquelle se trouvait la mer. Il restait assis longtemps, plongeant ses yeux verts dans le tableau étoilé devant lui. À force d’admirer ce jeune homme, la forgeuse eut une pensée fugace lui traversant l’esprit. Rencontrer cette personne. L’idée était tentante, mais ne délaisserait-elle pas ses enfants et sa tâche ?
Astra se refusa à cette idée, et s’enferma dans sa tour sans jamais en sortir. Pourtant, chaque fois qu’elle passait devant la planète, elle ne pouvait plus s’empêcher de veiller sur ce qu’il faisait. Son quotidien restait le même, chaque jour. Cela serait donc facile de le rencontrer, sachant ce qu’il faisait… Non, c’était impossible.
Le temps passa, et un vide naquit en la jeune fille. Son enfermement la rendait de plus en plus morose, et au bout d’une longue journée, elle en eut assez de cette solitude. Elle décida de puiser en son énergie pour créer un compagnon. La créatrice chercha quelle forme donner à celui-ci, et se décida sur un hérisson, qu’elle baptisa Meronne. Le petit animal dépassait les attentes de sa créatrice. En effet, il était si excité qu’il la déconcentrait bien trop pour qu’elle fasse quoi que ce soit. Elle devait lui courir après pour qu’il cesse de s’amuser avec les étoiles. Peut-être aurait-elle dû éviter de le créer… Sa tâche devenue bien plus ardue désormais. Mais elle n’avait plus à se soucier de l’étrange humain, cela devait être pour le mieux…
Lors d’une énième course poursuite avec l’animal, elle finit par s’assoir au milieu de la pièce ronde, épuisée, alors que Meronne bondit entre ses bras. Il secoua la tête et se mit sur le dos, réclamant quelques caresses sur le ventre, que lui accorda Astra. Quand il estima être satisfait, il bondit et se mit à arpenter la pièce. Il observa les murs avec attention, avant de s’installer sur les cheveux de la jeune fille, qui soupira en le voyant se précipiter sur elle. Elle releva ses mèches qui retombaient sur son visage tandis que Meronne s’installait aussi confortablement que possible. En se relevant, elle se tourna vers le mur étoilé, où se trouvait la planète bleue. Un coup d’œil ne pouvait pas faire de mal, surtout avec le temps qui avait passé. La forgeuse s’approcha de la planète pour mieux l’observer. Le soleil était haut dans le ciel, mais l’homme n’était pas là . Il n’y avait personne, et le petit enfant qui jouait avec lui habituellement était assit contre un arbre, regardant un fruit dans les mains, l’air perdu. Astra observa alors la planète en silence, jusqu’à ce que le soleil se couche, espérant voir celui qui l’avait hypnotisé par le passé, en vain. Elle déposa son animal au sol, qui tourna la tête vers elle. Il la comprenait sans même que le moindre mot ne se fasse entendre de la part de sa maitresse, et il s’assit, avant de montrer la planète avec son museau. La jeune fille poussa un soupir, avant de se décider. Elle plaça sa main devant elle et un semblant de portail apparut devant elle, puis avança.
Il faisait bien plus froid que dans sa tour habituelle. L’herbe sous ses pieds était à la fois familière et étrangère, tandis que l’air qui entrait dans ses narines lui piquait légèrement le nez. Elle avança en silence, fermant derrière elle le portail qui l’avait amené jusqu’ici. Elle découvrit une petite maison, ou du moins ce qui y ressemblait le plus avec le chaume et le bois. La maison était bien grande, et il y avait des faibles lumières à l’intérieur. Astra jeta un œil à travers la porte ouverte. Elle vit trois personnes près d’un semblant de table. L’enfant qu’elle avait vu de nombreuses fois et deux adultes, le premier à la barbe hirsute noir, aux yeux verts et au visage carré, le tout sur un corps grand et fort, tandis que l’autre avait de longs cheveux roux, des yeux bleus et de fines lèvres sur son visage ovale, ainsi qu’un corps fin. Ils étaient vêtus de peaux de bêtes qu’Astra ne connaissait guère. Son regard se tourna sur le bloc sur lequel se trouvait quelqu’un, torse nu, et les yeux fermés. Elle l’avait reconnu facilement, mais elle sentait son cœur battre vite, bien plus vite que jamais il n’avait battu en elle. Le liquide rouge coulait sur le corps du jeune homme. Elle pouvait faire quelque chose. Non, elle devait. La forgeuse se mit à attendre qu’il n’y ait plus personne dans la pièce avant d’entrer en silence. En s’approchant de l’homme, elle le détailla. Il possédait des cheveux noirs mi-longs et mal coiffés, son visage ovale avait un début de barbe ainsi que des lèvres fines, tandis que son corps était bien bâti et fin. Astra posa sa main sur le cœur du jeune homme, qui semblait être lent, presque à l’arrêt. Il succomberait si quelqu’un ne faisait pas quelque chose. Elle se décida à fermer les yeux, tout en posant ses mains sur les blessures du garçon. Elle incanta sa magie, et une lumière douce à la teinte bleutée apparut. Petit à petit, les entailles et griffures sur le corps du jeune garçon se refermaient. Pendant sa canalisation, elle entendit des pas. Pendant un instant, elle arrêta sa magie, déconcentrée. Elle observa l’obscurité qui s’éclaircissait d’où venait bruit. La femme s’était éveillée durant la nuit, et elle voyait une inconnue chez elle… Près de son fils mourant. Elle manqua de crier, mais Astra lui intima le silence comme le put, tout en essayant de lui dire d’approcher, d’abord avec des mots, qui ne furent pas compris par la personne devant elle, puis avec des signes. La femme était méfiante, et elle s’approchait en tenant son feu devant elle, comme une arme. Astra reposa ses mains sur le corps du jeune homme, avant d’incanter à nouveau. La mère poussa un soupir de surprise en voyant la lumière sortir des mains de la forgeuse, mais se mit à sourire en voyant les blessures se fermer, alors que ses yeux s’embuèrent, et quand le corps du jeune homme fut dénué d’entailles, elle pleura de joie. De nouveaux bruits de pas se firent entendre, et le père ainsi que l’enfant vinrent, entendant les pleurs de la mère. Le père avait un regard froid et menaçant envers l’inconnue, mais quand il se rapprocha de son fils et qu’il le vit, il comprit. Il enlaça la jeune fille, prononça quelques mots qu’elle ne comprit pas, avant de lui proposer un semblant de lit pour dormir. C’était peu confortable, il faisait moins chaud que dans sa tour et le bruit, que ce soit le vent ou les insectes, n’aidait pas, mais elle pouvait veiller sur lui.
Le lendemain, Astra avait l’impression d’avoir mal dormi. Les lits des mortels étaient peu confortables, elle ne l’oublierait pas. Elle se leva et alla dans la pièce où elle avait soigné le jeune homme. Il était assis sur le bloc de béton qui avait formé son lit pour la nuit. Lorsqu’Astra s’approcha de lui, il se frotta les yeux, comme s’il croyait rêver. Il essaya de parler avec elle, mais aucun des deux ne parvint à se faire comprendre avec des paroles, parlant tout deux un langage différent.
Lorsque le jeune homme fut appelé par sa famille et qu’il recommença son travail, la jeune fille pensa à partir. Alors qu’elle s’apprêtait à partir, le jeune homme lui offrit quelque chose. C’était un simple petit bracelet, fais de coquillage provenant d’une plage, non loin de la falaise ou il observait les étoiles. Elle le mit, et ouvrit le portail qui la ramena chez elle.
Lorsqu’elle revint, Astra reprit son travail quotidien, créant constellation après constellation, tout en admirant le jeune garçon qui l’observait le soir également quand elle le pouvait. Mais par la suite, seulement le voir ne suffisait plus. Elle voulait le connaitre et découvrir son monde et sa vie. Alors, elle revint. Au début, il s’agissait de petites visites. Puis ses visites devinrent plus longues, plus fréquentes, et plus éloignées du travail de la forgeuse d’étoiles. En restant aux côtés du jeune homme et de sa famille, elle apprit leur langage, leur coutume, leurs passions, tout ce qui faisait d’eux ce qu’ils étaient. Mercury était tout aussi intéressé par Astra qu’elle l’était pour lui. L’échange de nom avait été naturel quand elle avait appris leur langage, puis ils parlèrent, discutèrent, observèrent les étoiles. Mercury aimait lui raconter les histoires sur les étoiles, les constellations qu’il voyait, les formes qu’il leur donnait, tandis qu’elle essayait de lui expliquer comment elle les créait et pourquoi elle avait eu cette tâche. La famille de Mercury appréciait toujours la compagnie de la jeune fille. Lors d’un repas, alors que la lune était haute dans le ciel et qu’Astra s’occupait de l’enfant de la famille, les parents du jeune homme firent un signe à celui-ci. Il demanda à la forgeuse de l’accompagner à l’extérieur, lui expliquant qu’il voulait admirer ses étoiles, comme toujours. Elle accepta volontiers, et ils s’assirent sur la falaise, pieds dans le vide. Astra observait ses enfants en silence, tout comme Mercury. Doucement, son visage se tourna vers elle, et vers leurs mains qui étaient côtes à côtes. D’un geste lent, il posa la sienne sur celle de son amie. Elle ne bougea qu’à peine en sentant le contact de leurs mains. Elle ferma les yeux et se tourna vers lui, alors qu’il retira une mèche bleutée de son visage. Avec son autre main, il caressa la joue de la jeune fille. Ses yeux étaient magnifiques, infinis, comme l’espace dont elle parlait tant. Ses yeux à lui brillaient comme deux étoiles dans le manteau cosmique qu’Astra côtoyait. Sans un bruit, leurs visages s’approchèrent, dans un mouvement presque imperceptible. Et enfin, leurs lèvres se touchèrent, partageant ainsi leur premier baiser. Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !
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