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Malkym![]() Spectacles![]() Le Marchand de RĂŞves
![]() ![]() ![]() Après notre retour sur la plage, Shelly et moi étions certes soulagés, mais mentalement épuisés par ce douloureux retour à la réalité. Après tout ce que ne nous venions de vivre, une pause s’imposait. Un moment où, enfin, nous pourrions parler, je l’espérais, calmement. Suite à un moment infini, étendus l’un à côté de l’autre sur le sable, j’informais Shelly de ma soif. Il fallait avouer que manquer de se noyer dans les eaux salés de l’océan avait le don de vous assécher la gorge à très grande vitesse. Elle acquiesça d’un léger mouvement de la tête et je me relevai. J’estimai notre retour à un peu plus de 11 heures, étant donnée la hauteur du Soleil. Parcourant la plage d’un coup d’œil, je vis un muret et quelques escaliers de pierre longeant la bande de sable. Nous avions apparemment eu la chance d’atterrir non-loin d’une ville. Je tendis la main à ma partenaire pour l’aider à se relever. Je cru tout d’abord qu’elle n’en ferait rien, tant le regard qu’elle me lança me fit froid dans le dos, mais, semblant fatiguée, elle finit tout de même par s’appuyer sur ma paume. Main dans la main, qu’elle semblait prête à lâcher d’un instant à l’autre, nous nous dirigeâmes vers les escaliers gris. La plage était d’un désert colossal. Si bien que je pris le temps de profiter de ce paisible calme, surplombant les eaux presque immobiles de l’océan, précédent inévitablement la tempête. Les petites marches nous menèrent bien vite à une sympathique rue, dénuée de presque tous ses passants. C’est à se demander où était passé tout le monde. Je cherchai dans les façades colorés un endroit où nous désaltérer. Je ne vis qu’un café appelé The Otter Side. Néanmoins, j’avais l’étrange sentiment qu’y pénétrer ne nous apporterai que des ennuis, notamment car Shelly, à la vue d’un petit chien louchant à travers la vitrine, fut prise d’un ricanement qu’elle tenta de camoufler. Dans le doute, nous préférâmes poursuivre notre chemin. Nous passâmes devant une pizzeria... La Mouette Moc-euse. L’idée de manger une pizza ne me disait rien, mais ce ne fut pas le cas de Shelly, qui tira mon bras dans la direction de la façade rouge et étoilée. Alors que nous y entrions, une douce odeur vint me donner un sourire satisfait. Depuis combien de temps n’avais-je pas savourer une vraie pizza? Avec toutes les péripéties que nous venions de vivre... manger n’était pas du luxe, après tout. Aussi, nous prîmes quelque temps pour faire notre choix, devant le menu très fourni que nous proposa un serveur en ricanant. Je pris une petite quatre saisons. Rien de très extravagant étant donné l’ampleur de la liste qui nous avait été présentée. Shelly, quant-à -elle, était vraisemblablement prise d’une fringale plus importante. Une margarita, une autre au jambon, une troisième au saumon... le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle devait avoir faim. Enfin, le serveur ricanant nous apporta une belle bouteille teintée de vert. Un vin d’un cru apparemment excellent. Néanmoins, je dû l’informer de notre âge, à ma partenaire et moi-même. Un peu déçu de ne pas avoir pu nous vendre son si bon vin, il se contenta de nous apporter du Champomy. Ça avait peut-être moins de style, mais c’était nettement plus légal. Alors que je versais la boisson pétillante dans nos verres, Shelly commença à me regarder d’un œil étrange. Elle semblait attendre quelque chose. Je supposai que les pizzas l’impatientaient, mais elle continua de me fixer avec un air interrogatif. Je ne comprenais pas trop, alors «Malkym? Pourquoi tu dis plus rien depuis qu’on est sur la plage? — ... Hum... C’était pour remplir... un défi additionnel... mais c’est pas bien grave. — Tu comptais sincèrement ne pas parler de tout ce qui vient de se passer? — Je ne sais pas. J’espérais pouvoir retarder ce moment, encore un peu. — Un peu de dignité. Tu sais comment ça se termine. — Tu cites Eredin, maintenant? — Faut bien que je m’adapte à mon interlocuteur.» Elle poussa un grand soupir tandis que je regardai la mer au loin, à travers la vitrine du restaurant. Ce n’était pas si mal quand nous étions étendus sur le sable. Je pris une gorgée du jus de pomme trop sucré. «Malkym... — Quoi? Tu veux vraiment revenir sur tout ça? Cette traversée littérale des Enfers?! — Il le faut bien. Que tu le veuilles ou non... ta création a changé. — Je ne t’ai pas écrite pour que tu changes. Un personnage est censé être constant. — Sauf quand il évolue, Malkym! Et... j’évolue en ce moment-même. — En attendant ta pizza? Quelle évolution, lançai-je dores-et-déjà fatigué de la discussion. — Arrête de te défiler! Il est grand temps de mettre les choses au clair. — Mais elles sont déjà on ne peut plus claires! Tu es MA création. MON personnage. Et... accessoirement, ma petite amie. Ce qui est somme toute triste. — Et alors?! N’oublie pas que tu m’as quand-même créé femme. — C’est du sexisme envers toi même, ou simplement un mauvais choix de mots? — Je suis humaine, Malkym. Humaine! — Tu es aussi humaine que la créature de Frankenstein. — C’est une insulte gratuite, ou simplement un mauvais choix de mots? M’imita-t-elle. — Tu n’es qu’un amas de traits de caractère plats que j’ai pris sur d’autres personnages pour en créer un nouveau. Tu ne remarques pas toi-même que tu es un cliché ambulant? — Je ne suis pas sûre de comprendre. — Shelly... tu es maladroite, tu es têtue mais soumise, tu aimes le rose, les peluches, les petits gâteaux, les fêtes... Tu es littéralement une Pinky Pie... mais avec de la libido! — Je doute que Pinky Pie ait un mec aussi chiant... — Et que comptes-tu faire, exactement? Partir? — Et pourquoi pas? — Parce que nous sommes liés, Shelly! Liés par mon tout-premier contrat! Ah, crois-moi... Si je le tenais celui-ci, il ne me faudrait pas longtemps pour le déchirer... — Et dire adieu à tous les fabuleux pouvoirs que tu chéris tant? — Un pouvoir? Une vraie malédiction, oui. Et tu es comprise dedans, en plus. — N’essaie pas de me blesser Malkym. Tu sais très bien que ça ne fonctionnera pas. — Rien ne m’empêche d’essayer alors, conclus-je en plongeant de nouveau dans mon verre.» Le serveur ricanant s’approcha avec la première pizza. Celle au saumon, de Shelly. Il faut croire que tout n’avait pas été préparé dans l’ordre. Je me contentais de me resservir un verre. Alors que le rieur repartait en cuisine, Shelly entama son plat. Un juke-box lança un jazz tranquille. C’était une belle musique... mais pour être franc, je n’étais pas certain que la situation s’y prêtait. Après quelques instants, elle reprit: «Tu chais, *gnom* che chuis chertaine *miam* que tu devrais choncher à ... — Finis de mâcher avant de parler, s’il-te-plaît. — *gloups* Tu sais, je suis certaine que tu devrais songer à tout ce qui s’est passé là -bas. — Il ne s’est quasiment rien passé. — Vraiment? Rien du tout?! Interrogea-t-elle sèchement. — Quasiment... — Je t’ai sauvé la vie, Malkym! Ce n’est vraiment qu’un rien, pour toi? — Très bien. Tu veux vraiment savoir ce que c’est pour moi? — Je t’écoute. — Un éminent manque de lucidité de ma part. Une flagrante preuve de ma faiblesse. Une honte sans aucune borne! Une erreur monumentale! Un déchirement profond! Un désastre! — ... — Non mais franchement! Moi?! Vaincu par trois pauvres dealers de seconde zone?! Et incapable de protéger l’être que je chéri le plus au monde! Que crois-tu que j’ai pu ressentir, Shelly? Hein?! — Et moi dans tout ça?! Cria cette dernière, les yeux rougis. Qu’est-ce que tu crois que j’ai ressentis en te voyant, au milieu de la foule, moi qui t’avais quitté depuis déjà des jours?! Une immense joie! Un soulagement colossal! De finalement enfin retrouver celui qui a partagé l’intégralité de ma vie! Mais qu’est-ce que tu as fais?» Je ne répondis pas et contentai de fuir le regard de Shelly à travers la fenêtre. Quelque nuages gris commençaient à sérieusement ternir le ciel. Tout cela m’évoquait une métaphore d’une qualité ma foi... moyenne, qui avait certes été déjà vue, mais qui avait le mérite de plutôt bien fonctionner. Cependant, je craignait quelque chose. Si à un tel niveau d’énervement, seuls quelques nuages commençaient à plus abondamment parcourir l’horizon, qu’est-ce qui pouvait bien advenir de la suite de la conversation? Sans réponse, je repris une gorgée de Champomy, tandis que Shelly tentait de se calmer avant de reprendre: «Tu m’as bien sûr copieusement ignoré. Tout ce qui t’importait, à toi, c’était de rentrer à la maison évidemment. De retrouver ton paisible confort. Mais moi, cette vie en Enfers, je la subis depuis des années! Des vraies années, Malkym! Que tu me tues et me retues sans aucune cesse! Mais... le pire là -dedans, tu le fais sans aucun scrupule. — Bien sûr que j’ai des scrupules! Je ne suis pas dénué de toute compassion! — Ça c’est toi qui le dis... — Et arrête de te moquer de moi! Ça ne t’avancera à rien. — Pas plus que te taire ne le fera! — ... J’ai des scrupules. Mais il y a deux choses que tu dois savoir. D’une, je réfléchis à mes actions. Et, te sachant presque immortelle... non, je n’hésite pas à remplacer ma vie par la tienne. — Bah merci... soupira-t-elle vexée tout en croisant ses bras. — Et de deux, je n’ai pas de remords. Et je ne compte pas en exprimer le moindre. — Mais tu t’entends, sérieusement? — Comprends bien que, étant donné la façon dont je vis tous les jours, le... métier que je pratique, avoir des remords serait un incommensurable fardeau. Alors, non. Je n’ai pas de remords. — Même pas à tuer celle qui partage ta vie? — ... — Même pas celle qui t’accompagne depuis des années maintenant? — ... — Celle qui s’est saignée, parfois littéralement, pour retourner à tes côtés malgré tout ce que tu lui as fait subir? Celle qui t’a sauvé la vie alors qu’elle était sur le point de se faire trancher la gorge? — ... — Celle sans qui... tu pourrirais dans une ruelle à l’heure qu’il est. — ... Je m’en serai sorti sans toi, rétorquai-je enfin. — Non, Malkym! Bien sûr que non! Tu aurais été désintégré, Malkym! Réduit au Néant comme j’ai dû réduire au Néant ce connard pour sauver ta vie d’égoïste trop sûr de lui! — J’aurai trouvé un moyen de m’échapper! Un contrat, ou quelque chose... — Tu peux pas compter que sur toi-même et tes précieux contrats pour te sortir de toutes les mauvaises situations! Tu dois accepter l’aide des autres!» Le serveur rieur hésita quelques instant avant de déposer mon plat devant moi, interrompant ma compagne. Il resservi cette dernière de Champomy, ce que je n’avais pensé à faire, avant de repartir en cuisine, sans jamais quitter cette air moqueur qui commençait franchement à m’agacer. Je détournai de nouveau le regard vers les flots, s’agitant, de l’océan. «Tu dois accepter MON aide.» Contemplant cet horizon se grisonnant à vue d’œil, évitant à tout prix ceux de Shelly, je senti une larme s’extirper des tréfonds de mes yeux. Fort heureusement, je crois bien qu’elle roula sur la joue qu’elle ne pouvait pas voir. Ma création avait définitivement changé. N’était plus cette petite amie parfaite qu’elle devait se contenter d’être pour moi. Qu’est-ce qui me passa par la tête en la créant aussi humaine que possible? Cette question me tarauda. Je compris que Shelly incarnait a elle seule tout le négatif de mes pouvoirs. Les plaisirs coupables et malsains. Les remords inhumains et insurmontables. Les regrets inéluctables et immortels. L’infime grain de poussière dans l’implacable machinerie de ma toute puissance. Le seul, l’unique, l’affreux, mais pourtant... l’inévitable, ver dans la Pomme des Jardins d’Éden. «Le choix est tien, Malkym. Entièrement tien.» Cette simple phrase me tira de mes réflexions. Combien de temps me tus-je ainsi, me suis-je perdu à travers mes pensées? Cette simple phrase... Elle avait raison. C’était bien mon choix. Ce choix. Devais-je continuer à manger cette pomme pourrie, que je savais depuis longtemps véreuse? Ou bien jeter ce fruit nauséabonde de ma bouche et enfin profiter des quatre saisons de ma pizza? «Shelly? — Tu te décides enfin à parler? — Je... je n’ai pas très faim. Accepterais-tu un peu de ma pizza? — Euh... eh bien, oui, avec plaisir. — Merci. — Il y a pas de quoi! — Si si, rétorquai-je aussitôt. Je... je vais te dire un truc. Voilà ... Pour quelqu'un comme moi, qui a facilement tendance à la dépression, c'est très important ce que tu fais. — Tu crois que c’est le bon moment pour te la jouer Agarion, là ? — Non! Je le pense vraiment! Tu... Je risque d’être un peu maladroit, et j’ai beau avoir l’air d’être... pas forcément commode avec toi... Tu restes tout-de-même mon amie et... — Ton amie? — D’accord... Ma petite amie, si ça peut vraiment t’importer, m’amusai-je — C’est mieux, moui, me sourit-elle en retour. — Et je tiens à m’excuser. — Tu t’excuses, maintenant? Wow! Mais c’est que t’as un cœur, en fait. — Arrête! Je sais ce que j’ai pu te faire subir. Et... j’en suis désolé. Je m’étais pas rendu compte que ça te blessait autant. — Tu ne te rendais pas compte que me tuer me blessait? Et ça se dit intelligent, ricana-t-elle. — Oui, je crois bien m’être trompé sur ce point-ci, aussi. Et... Je ne sais pas... Je... Je t’aime? Affirmais-je mi convaincu par cette réponse, un sourire béat aux lèvres. — Allons allons! Tu t’en sortiras pas si facilement. — Quoi? Je me suis excusé, non? Qu’est-ce qu’il te faut de plus? — Tu te fiches de moi? Personne ne passe l’éponge aussi facilement, Malkym. — Vraiment? C’était le cas, dans mes anciens récits. — Tous tes personnages devaient avoir le rancunomètre à zéro, alors. — Je peux difficilement le nier, je crois... Et que veux-tu, du coup? — Mais t’as rien retenu, en fait? — Je me suis possiblement perdu dans mes pensées, je l’avoue. Mais ça peut peut-être te permettre d’être plus claire! Alors... que veux-tu, exactement? — Ne dis pas ça comme ça... on dirait ce moment où tu demandes les termes de tes contrats, ça me met mal à l’aise. — En voilà une idée! Je peux faire en sorte que tout ce que tu veuilles se produisent réellement! Comme ça, tu seras certaine de ne pas être déçue! — Non! Je veux pas d’un contrat! Je veux une promesse. — Tu es sûr? Le contrat s’honorera forcément alors que moi... — Quoi? T’es pas certain de pouvoir le faire? — ... Je connais mes défauts. — Et dans tes qualités, il est pas censé il y avoir sûr de lui? — Je suis pas sûr d’arriver à changer si vite, Shelly. — Attends un peu! Je t’ai encore rien fait promettre! — Je t’écoute. — Répète après moi... Hum hum... Je jure solennellement... — Je jure solennellement... — Que mes intentions sont mauvaises. — Que mes intentions sont... attends quoi? — Mais tu le fais exprès d’écouter aussi peu ce que je dis? Allez! Joue le jeu! — Très bien... grommelai-je. Mais tout ceci serait bien plus simple avec un contrat. — Tais-toi. Hum hum... Je jure solennellement à ma petite amie Shelly que plus jamais je ne l’utiliserai, dans quelque situation que ce soit, sans lui demander tout d’abord son avis... — Je jure solennellement à ma petite amie Shelly que plus jamais je ne l’utiliserai, dans quelque situation que ce soit, sans lui demander tout d’abord son avis, répétai-je avec plus de convictions que précédemment. — ...Et lorsque cela sera absolument nécessaire, je jure d’expliquer tous les tenants et les aboutissants à cette petite amie avant qu’elle ne prenne sa décision. — Tu... es vraiment sûre de cette condition? — Absolument! — Le futur est incertain, Shelly. Et je ne pourrai jamais tout prévoir. — Tu m’expliqueras le plus loin que tu le puisses, dans ce cas. — ... Très bien... Et lorsque cela sera absolument nécessaire, je jure d’expliquer tous les tenants et les aboutissants à cette petite amie avant qu’elle ne prenne sa décision. — Tu vois? Me fit-elle en souriant de nouveau. Ce n’était pas si dur! — Pour toi, peut-être. — C’est pour ton bien Malkym. Allez! Profitons vraiment de cette pizza, maintenant! — De tes pizzas, lui souris-je» Comme pour confirmer mes paroles, le serveur à la bonne humeur définitivement flagrante vint à la table avec les deux autres commandes de Shelly. Tandis que je versais le Champomy dans nos verre, vidant enfin la bouteille, elle ne se fit pas priée pour entamer la suite de son copieux repas. Le serveur tout sourire repartit comme à son habitude vers ses cuisines. Si Shelly était le ver dans la pomme, eh bien tant pis. J’y croquerai à pleines dents! Je veillerai simplement... à ce qu’elle ne se trouve pas sur la route. Je prendrai soin de ma Shelly comme la prunelle de mes yeux. Ça ne sera pas simple. Je n’y arriverai pas toujours. Mais je le lui ai promis. Et, n’est pas venu le jour où Malkym brisera sa promesse! «Et dis-moi Malkym... On pourra visiter un univers de fiction plus... adulte, demain? Pour vérifier si tu tiendras ta promesse. Et après, un peu de Fantasy! Ou de super-héroïque? — Demain? Je ne pense pas. La nouvelle Académie ouvre bientôt, et je m’en voudrai de rater ça! — La... nouvelle Académie? Interrogea-t-elle avec une déception palpable. — Absolument! Et pas question que Lu’ en reste la directrice très longtemps! Ce fichu biscuit va payer pour les torts qu’ils m’ont jeté, elle et ses académiciens! — Et tu comptes... y rester, après? — Évidemment! Je mériterai enfin de nouveau ma place à l’Académie une fois mon innocence prouvée. Et je compte bien en profiter! — Mais... Et moi? — Eh bien, tu resteras avec moi à l’Académie. — Mais j’y connais personne! — Tu vas te faire des amis! En plus ton lit est super bien placé dans les dortoirs! Une... connaissance m’a envoyé les plans. Tu verras, Eli, Gaïa et... hum... l’amie de Gaïa, ce sont de vraies anges! Vous allez super bien vous entendre! — Je ne suis pas tout-à -fait sûre de ça... — Shelly... je sais bien que tu veux repartir au plus vite dans nos aventures, mais avant ça je dois régler cette histoire une fois pour toute.» Elle reposa mollement sa part de pizza. Le jazz du juke-box était couvert par les tintements frénétiques des gouttes de pluie de cette tempête aux carreaux. Décidément, je ne comprenais par où cette métaphore était censée mener. Sans plus m’en inquiéter, je posai ma main sur la sienne et plongeai dans l’intense rouge de ses yeux. «Ne t’en fais pas. Cette Académie deviendra notre nouveau chez-nous. Nous y resterons un moment et nous nous nous retrouverons une fois de plus dans une belle épopée à travers les fictions. — Combien de temps? — Quoi? — Combien de temps, on restera à l’Académie avant de repartir? — Histoire de bien s’y faire une place, quelques mois. Un an tout au plus. — Un an?! — Peut-être un peu moins. Mais c’est que j’aimerai peut-être développer de nouveaux personnages. Et être en déplacement constant... ce n’est pas le plus pratique, tu comprends? — Mais je n’écris rien! Je ne fais que lire, moi! Je vais vraiment devoir passer une année entière à m’ennuyer? M’interrogea-t-elle avec une pointe d’inquiétude. — Mais non! Et puis, ce sera le moment rêver pour t’essayer un peu à l’écriture. Découvrir mes passions... et tu pourras toujours lire les textes des Académiciens! Je ne te garanti pas qu’ils seront tous bons, mais certains promettent d’être excellents, tentai-je de la rassurer. — Et mes passions à moi? — On trouve de tout à l’Académie! Je ne sais pas si je serai toujours présent pour t’accompagner, mais d’autres seront derrière toi. — Je pourrais pas me contenter de cette vie, Malkym! J’en suis juste... incapable. — Tu en seras capable. Si je peux changer pour le meilleur, tu le peux aussi, Shelly.» J’eus l’impression que cette dernière remarque était une attaque à sa personne tant son regard paru décontenancé. Elle ne dit pas un mot. Un éclair vint d’abattre non-loin, éclairant soudainement la pièce d’un blanc immaculé pendant une fraction de seconde. À ce moment précis, quelque chose vibra dans la poche de mon pantalon. J’en tirai mon téléphone et fut pris de surprise. «Wow... euh... Je vais devoir te laisser. Je viens de recevoir des indications d’un informateur. Apparemment, un petit gars anonyme serait en mesure de m’aider à trouver touts les informations dont j’ai besoin pour mettre Lu’ à genoux! Je te laisse gérer ton après-midi. Pas besoin de payer, je revaudrais ça au patron, un de ces jours. Tâche simplement de rentrer à la maison avant minuit! Et ne perds pas tes pantoufles de vair, ma Cendrillon! M’amusai-je en fermant la porte derrière moi et en relevant mon col, m’abritant de la tempête. — Je... hum... j’y veillerai... Malkym...» Fin. Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !
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