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Malkym![]() Spectacles![]() La vie du chat
![]() ![]() L’ Empereur, l’Écarlate et le Chat(par Malkym) Un nouveau jour se leva sur l’animalerie du grand marché, un nouveau zénith placé sous le signe d’une chaleur à assécher le souffle, à brûler les narines et à rougir la peau de ceux qui n’auront pas eu l’intelligence de se recouvrir d’un châle, ou de quelque tissu que les gens d’ici avait commune habitude de porter durant cette désagréable période durant laquelle le Soleil ne daignait plus descendre de son mirador peint d’un bleu pâle sublime. Mais, si tous les marchands marchandaient déjà là où tous les clients se massaient, votre humble et dévoué serviteur préférait balader ses patounes à travers les rues de grès sableux de la cité. Non pas que les voyages interdimensionnels étaient spécialement inconfortables, mais… Sachez simplement que tout chat qui se respecte cherche en premier lieu à combler un insatiable appétit. Ou bien n’était-ce que moi ? J’avais, en tout cas, entendu parler d’un vaste palais impérial, situé non loin de la boutique que tenait mon vendeur ce jour-là , sous ses étoffes de lin beige. C’était un ami félidé de la caisse voisine, un véritable tapis de fourrure blanche et blonde aux yeux d’un gris vitreux, qui m’avait affirmé que l’on ne pouvait trouver dans la capitale meilleure nourriture que celle qui était, chaque jour, préparée pour l’Empereur. Il était donc d’un naturel évident que j’aille à la rencontre des somptueux mets que l’on m’avait promis ! En baladant ma queue sur les dalles de grès parfaitement polie qui traçait une vaste route en plein centre du marché, je pus finalement faire face à ce qui semblait être un véritable palais ! Car croyez-moi, chers futurs propriétaires, rien n’était plus imposant et plus spectaculaire que les colonnes de briques jaunes et les hautes structures dorées qui se dressaient devant moi ! Je sentis mes pupilles se dilater rien qu’en posant mes yeux admirateurs sur les portes de l’édifice, colossales, d’un bois orange finement taillé, ouvertes et donnant libre accès à qui l’aurait voulu au somptueux hall du gigantesque bâtiment impérial, dont le fronton laissait pendre deux longues banderoles jaunes et blanches sur lequel se dessinaient des soleils d’or. Moi qui pensais alors être l’unique invité clandestin du grand palais, je dus m’avouer surpris d’entendre d’une oreille levée le trot régulier d’une jument s’avançant derrière moi. Laissant le haut animal devancer ma marche, je pus observer la descente de son cavalier. Un personnage encapuchonné d’une cape d’un bleu terne aux menues dorures. À son approche, d’un pas lent et décidé, les deux balourds qui gardaient l’entrée sous leurs turbans à plumes levèrent chacun une lance en sa direction. « Je viens à la rencontre de l’Empereur Olam. J’exige de le voir séance tenante, déclara ce que la voix révélait comme une femme, sans ne mettre un mot plus haut que l’autre. — Vous exigez de voir l’Empereur ? Ah ! T’entends ça ? L’Empereur, qu’elle dit la demoiselle ! — Ouiii ! Mais bien-sûr, affirma sarcastiquement le second colosse. Et comment doit-on vous annoncer ? Damoiselle tout-de-bleu-vêtue ? Et puis, en quel honneur, dites-nous ? Venez-vous donc lui demander de nourrir votre jument ? De vous engrosser, peut-être ? Voilà qui serait cocasse, tiens ! » Un long et généreux Meeeeeooooooooww eut peut-être été de circonstance, tant vous me savez peut-être friand de ce genre de plaisanteries, mais cela me parut déplacé. D’autant plus que, d’une étonnante passivité, et avec un simple mouvement de poignet, telle une Jedi, elle reprit : « En tant qu’ambassadrice de la cité voisine, je suis ici pour demander l’aide immédiate de l’Empereur Olam dans les futures batailles contre la rébellion de San Domino. J’exige donc, reprit-elle par ses propres mots, d’obtenir sur-le-champ une audience privée en compagnie de sa majesté. » Semblant boire ses paroles comme je boirais un délicat bol de lait, les deux hommes restèrent bouches bées en lui ouvrant la voie vers la salle dans laquelle, selon leurs mots, déjeuneraient en ce moment-même Sa Sainteté Olam, qui avait pour habitude d’y déjeuner seul. Les gardes des portes du palais menant tranquillement une prétendue ambassadrice vers la salle de repas de l’Empereur, sans la moindre preuve de ce qu’elle avance ? Pouvez-vous y croire, franchement ? Quelle aubaine ! Ils me menaient tous trois, sans la moindre difficulté, vers les si délicieux plats dont mon ventre gargouillait déjà d’envie. Je n’avais qu’à suivre la cape bleue au milieu des couloirs jaunes et gris, j’aurais difficilement pu rêver plus pratique pour me repérer dans le palais. « Je vous remercierais, messieurs, de bien vouloir désormais vous assurez que nul ne pénètre cette pièce, leur ordonna ‘‘l’ambassadrice de San Domino’’. Si quiconque s’y risque, comportez-vous donc comme les fiers gardes que vous êtes censés être, suis-je claire ? » Pour toute réponse, les deux fiers gardes se mirent au garde-à -vous. Satisfaite, la demoiselle dont le visage inconnu piquait mes moustaches de curiosité entra, suivie de près par mes coussinets, dans la pièce lumineuse qui s’étendait derrière la porte, qui manqua à un poil de me couper la queue en se refermant in extremis. Elle ne semblait donc pas s’être aperçue de ma présence… Une seconde aubaine, qui me permettrait sans doute de profiter de ma nourriture en toute discrétion. Dans cette optique, je ne profitai que bien peu des immenses verrières qui laissait entrer une lumière jaunie dans la pièce, ni de la somptueuse couronne de l’enrobé personnage, affalé au bout de la longue table de bois, sur laquelle mille plats étaient dressés, et me cachai à la hâte sous celle-ci, non sans humer avec délice les quelques filets de saumon pour lesquels mes narines n’avaient de cesse de frémir. Tout était alors question de patience… Caché sous la table, il ne fallait qu’attendre le moment opportun pour me saisir de quelque mets. Je vous raconterai bien une bonne blague féline de mon cru, pour patienter, mais il faut être à l’affût pour savoir quand frapper. « J’avais demandé à être seul, lança une voix joufflue depuis un bout de la table. — Et moi, je n’avais demandé qu’une audience. Nous voilà deux insatisfaits, Olam, déclara la féminine depuis son autre bout. — Insatisfait… Encore faut-il l’être ! Je ne suis pas des plus à plaindre, je dois dire ! Mais tu pourras en faire partie, si tu ne songes pas à déguerpir dans la seconde, la bleue. — Je pense pourtant rester un peu, avoua ‘‘la bleue’’ en s’adossant à la table. Je viens chercher quelque chose que toi seul peux m’offrir. — Chi ch’est la mort, cha peut encore ch’arranger, mâcha Olam entre deux bouchées. Aaah ! Aie au moins la dignité de montrer ton visage, que je sache si je devrais garder ta tête en souvenir ! » Se redressant, l’encapuchonnée fit quelques pas dans la direction de la sainteté en tirant sa capuche. Les incessants bruits de mastication d’Olam se turent soudain, tandis que son pilon de poulet tomba à ses pieds dans un giclement graisseux. Je courus immédiatement pour m’en emparer, grignotant avec avidité la viande juteuse et délicate, à peine entamée par le glouton. Ne vous l’avais-je pas dit, que tout était une question de patience ? Et ce n’est là qu’un début ! Je ne compte pas me contenter d’un joli petit pilon, non… « … Voilà qui est intéressant, reprit finalement le joufflu. Tu n’es pas d’ici, je me trompe ? Pas même de ce continent, je parierais même ! D’où viens-tu, créature ? — … — Eh bien, parle, toi qui semblais avoir la langue si bien pendue ! Je te préviens, on ne me surnomme pas le patient, alors tâche de ne pas te faire appeler la raccourcie en plus de la rouge. — On ne me surnomme pas ainsi, répondit-elle finalement. Et mon origine n’a, de toute manière, pas la moindre espèce d’importance. — Très bien ! Ne fâchons donc pas les populations barbares avant même de les avoir rencontrés… Qu’est-ce qui peut bien t’amener, aujourd’hui, à venir risquer ta jolie peau écarlate devant l’Empereur le plus puissant du continent, dont les pouvoirs ont été offerts par les dieux eux-mêmes ?! Et qui pourrait, par sa simple volonté, te… — Les dieux, dites-vous ? Ce n’est pas ce que l’on m’a dit. — … De quel droit oses-tu, insolente barbare, remettre en question la puissance des divins ?! » Quand il dit cela, je crois qu’il dut balayer d’un revers de la main les quelques boustifailles qui traînaient devant lui, car, soudain, un plateau entier d’exquises tranches de bÅ“uf rôti vint se renverser sur le côté de la table, non loin des fenêtres. Ils étaient en pleine dispute, quelle eut été meilleure occasion pour s’emparer de mon trésor d’un jaune délicieux ? Je sautai sur l’occasion, tout à fait littéralement, les yeux pétillants de ce bÅ“uf pour lequel je dus me faire violence pour ne pas ronronner. Au-dessus, sur la table, malgré tout, malgré l’énervement de Sa Sainteté, l’encapuchonnée se contenta, je crois, de sortir une piécette de sa poche. Simple piécette, dont le bruit comme la vue éveillèrent soudain chacun de mes sens, tandis que, de ses doigts gantés, elle fit rouler le petit morceau de métal brillant sur la nappe grise. Mes pupilles se contractèrent immédiatement pour suivre le plus finement possible le chemin que se frayait la pièce roulante au milieu de la table, entre les plats, les amphores et les pots. Jamais une pièce ne piqua autant mon attention. Jamais un objet ne me fascina à un tel point. Jamais rien ne me donna une telle envie de m’en emparer. Mais… tout vient à point à qui sait attendre. Cette piécette sera mienne… « Alors… t-tu sais, bafouilla le joufflu en tirant à lui sa coupe de vin. Cela explique sans nul doute l’étrangeté de ton apparence. Qui de mieux qu’une succube pour servir un démon, pas vrai ? C’est lui, qui t’envoie ? Il revient chercher son dû ? — Pas le moins du m… — Tu sais, diablesse, la coupa-t-il. Je savais que ce jour arriverait… Le jour où je devrais m’acquitter de cette funeste dette que je lui ai un jour promise, dos au mur. Il ne m’y a pas forcé, non… Il n’a fait que me pousser à accepter de moi-même ! Et aujourd’hui… tu comptes bien-sûr me forcer à révéler la vérité à mon peuple… Pactiser avec un démon… Je serais fini. » Il but une pleine coupe de son vin jaune avant de tirer un carré de tissus de son ample veston pour essuyer son front, dont la sueur se fit soudainement abondante. Il tenait la pièce dans sa main gauche, la laissait reluire et briller au-dessus de sa tête, devant ses yeux contemplatifs et médusés, la fit tourner entre ses doigts pour en observer les deux faces dodécagonales. Je me contentais de le scruter, menaçant, une patte en avant, prêt au moindre mouvement qui me permettrai de m’en emparer. À l’écoute, aux aguets, à l’affût. « Ce vieil archimage – quel était son nom… ? – m’a un jour certifié que la seule façon de vaincre un démon était de le battre à son propre jeu, qu’il serait ainsi banni jusqu’à la mort du héros qui l’aurait vaincu. — C’est aussi ce que l’on m’a dit, confirma l’inconnue. Et je compte bien… — Tais-toi ! Tais-toi, et laisse-moi donc terminer ! … Mon destin est, je le sais, d’ores-et-déjà scellé par la magie. Je le sens depuis des semaines, je sens la mort se faire plus pressante autour de moi, le déclin sonner mon glas, l’épée de Damoclès lentement glisser jusqu’à moi. On ne peut briser un destin, pas vrai ? — … — Mais on peut sans doute le retarder, pour peu d’y mettre le prix. Voilà ce que je te propose. » Il leva la pièce droit devant lui et la fit lentement tourner entre ses doigts. Mes moustaches ne pouvaient que frémir à son ambigu reflet de plomb et d’or. Il ne s’en rendait pas compte, mais son glas approchait, lentement, sûrement… Je sais déjà ce que vous vous dites ! Il va l’avoir. Cette pièce est pour le matou ! C’est certain ! Et, bon sang, que vous avez raison ! Je vais lui sauter dessus, et là , là … « Pile… Tu quitteras ces lieux, ce palais, cette cité, et t’en iras sans ce que tu es venue chercher. — C’est absolument hors de question ! Après huit mois de recherche, je ne peux accepter que… — FACE ! Face… Je te donnerai les réponses que tu cherches sur-le-champ, mon secret sera révélé, et mon empire sera vôtre, à toi et ce maudit démon. — Qu’est-ce que vous racontez ? Il n’a jamais été question de votre empire ! — C’est là tout l’enjeu ! Une brillante victoire ou une terrible défaite ! Tout ou rien ! Quitte… ou double. Accorde-moi cette faveur, diablesse. Tu as bien plus à y gagner qu’à y perdre. » Cette proposition eut l’air de troubler la peau écarlate. Elle sembla réfléchir quelques instants en scrutant l’éclat de cette pièce, ma pièce. Son regard n’était pas empli d’envie, pauvre folle, mais d’une intense réflexion. Pourtant, elle conclut finalement par un sourire en hochant la tête vers l’empereur, qui sembla la remercier d’un geste similaire et d’un regard sombre. Enfin, plaçant délicatement le merveilleux ouvrage métallique sur le bord de son pouce, l’éclat s’envola dans un tintement qui sembla ralentir le temps lui-même. Chacun de nous leva la tête pour observer sa rotation continue dans les airs. Le sourire de l’écarlate ne disparut pas. Une perle de sueur perla sur la tempe d’Olam. Quant à moi, mes moustaches frémirent en observant enfin le moment idéal, l’opportunité parfaite ! Prenant un puissant élan, je m’élançai à corps perdu vers l’objet de tous mes désirs, les pattes en avant pour me saisir de mon trésor, son éclat luisait dans mes yeux adorateurs, d’or pur, de plomb nocif, qu’importe ! Elle était à moi ! Mais tous mes espoirs se brisèrent d’un coup lorsque la pièce, plutôt que de retomber entre mes pattes comme je l’eus escompté, fut projetée à travers la pièce par mon élan. Se changeant en une véritable balle rebondissante, la pièce ricocha sur chaque obstacle qu’elle rencontra, suivie de près par votre félidé serviteur, bien déterminé à récupérer le précieux artefact quoi qu’il puisse en coûter. Olam se leva à son tour en criant à l’écarlate d’essayer de m’arrêter, pour tenter lui aussi de faire cesser les interminables rebondissements de la piécette, que je ne cessais malgré moi de relancer, en tentant de l’attraper ! Ce n’est que lorsqu’il s’approcha de la fenêtre qu’il put enfin saisir l’éclat au vol, pressant mon précieux métal dans sa main comme pour en voiler le sort, tandis qu’elle finit par m’attraper au collet. « Eh bien ! Qu’est-ce que vous attendez ?! Lui cria-t-elle pour le forcer à révéler la pièce au creux de sa paume. — Reeeeeeeowwwwwww ! Mmmmmmeeeeeeeeorrrrrrrreoooooooow !! Me débattis-je sans cesse pour me libérer de la poigne de l’écarlate. — Mais répondez, bon sang ! — Laisse-moi le temps ! Ce n’est pas toi qui a une chance sur deux de voir sa vie se terminer en dépliant les doigts de sa main ! — Reeeeeewwwwwoooooooeeeeeeewwww !! — Ce maudit chat est intenable ! Faites la paix avec vos divins et dépêchez-vous ! » Le raffut cacophonique que nous avions créé en si peu de temps sembla bientôt rameuter les gardes du château, qui ouvrirent la porte de la salle en trombes, révélant les visages comateux des deux benêts qui étaient censé veiller au grain. Le moment fut suspendu dans l’air, car chacun tentait vraisemblablement d’analyser la situation dans laquelle il se trouvait. Les gardes purent observer, médusés, leur sacro-saint empereur, une main serrée au-dessus de la tête, accompagné d’une créature à la peau écarlate, semblable à une engeance démoniaque, tenant votre serviteur, enragé, par le cou, tout en les dévisageant eux-mêmes. « Par tous les divins ! Votre majesté ! Traitez-vous avez une démone ?! Que se passe-t-il ici ?! Lança un garde en pointant son arbalète dans la direction de la demoiselle. — Messieurs, annonça-t-elle avec assurance, je peux tout vous expli- — RrrrrrRRRRrrrRRRRREEEEOOOOOOOWWWW !! » Profitant de cette improbable situation, je pus enfin me libérer de l’emprise de cette démone, effectuant un splendide vol plané en direction du visage de l’empereur. Toutes griffes sorties, je déchaînai soudain toute ma rage, toute ma haine, toute mon envie, pour venir à bout de celui qui possédait ce dont je ne pouvais plus que rêver. Je lui tailladai le visage jusqu’au sang, tranchai son front et son nez épaté, ouvrai ses joues bouffies de mes coups de griffes, plus affûtées que des serres, dont je me servis pour crever ses paupières, déchirer les lèvres dans un accès d’incontrôlable rage. Olam fut forcé de reculer à l’aveugle, ouvrant sa bouche souffrante pour hurler quelques appels à l’aide qui se perdirent dans la salle entre les cris de la garde et de la peau rouge. De son recul aveugle, éperdu et hurlant, l’Empereur Olam ne put s’apercevoir qu’il se rapprochait à ce point des hautes fenêtres de verre fin et, dans un trébuchement grotesque, les paupières sanglantes écarquillées pour tenter d’observer sa fin, il brisa la vitre et transperça les montants de bois qui la retenaient comme une pauvre feuille de papier. Poursuivie par l’écarlate qui cria après sa pièce en se jetant à son tour de la fenêtre – avec tout de même davantage de style, avouons-le –, sa main s’ouvrit dans sa chute et la pièce s’en échappa, mais il me fut tout bonnement impossible de réussir à l’attraper, malgré un saut qui me fit atterrir des dizaines de mètres plus bas, sur les bords des profondes douves dans lesquelles l’empereur hurlant plongea tête la première, bien vite suivi de la demoiselle, sans que je ne pus plus jamais apercevoir une trace de ma si précieuse et merveilleuse pièce. Couvert d’une épaisse couche de poussière due à ma chute, et titubant maladroitement en tentant de trouver le peu d’ombre que le Soleil laissait à ces rues jaunies, je décidais de rentrer bredouille jusqu’à l’animalerie. Cette escapade ne fut pas un échec, loin de là . La nourriture du feu Empereur Olam était tout bonnement exquise, et son palais d’un luxe incomparable. Mais il allait sans doute me falloir encore une bonne journée de sommeil au moins, allongé dans le panier de l’animalerie, pour véritablement oublier cette divine pièce de métal, frappée et ornée d’un démon… « Tu es donc allé au palais ? S’enquit le matou blanc et or qui n’avait pas bougé de sa caisse. Apparemment, Olam aurait pactisé avec le Diable lui-même qui l’aurait poussé depuis une fenêtre de son palais en riant au nez des gardes ! Tu te rends compte ? L’Empereur Olam est mort ! — Oui, j’ai pu… voir ça. … Bonne nuit et adieu, matou. » Alors qu’il allait évidemment me rétorquer qu’il faisait et ferait encore plein jour pendant des semaines au-dessus de la cité, je m’endormis dans ma boîte, exténué par cette escapade impériale. Et, comme d’habitude, et sans que je ne puisse m’en rendre compte, la nuit tomba sur l’animalerie silencieuse. Cette histoire fait partie d'un tout plus grand ! |