Les dix ans d’un parc
(par JilanoAlhuin)(Thème : DĂ©fi de Copeland)
Son corps était tout ce dont il avait besoin. Le rituel ne pouvait s’en passer, je le savais pertinemment. Je l’observai, les yeux mi-clos, les muscles tendus à l’extrême. Je ne pouvais m’empêcher de penser que j’étais un peu impatient. J’étais excité dans les montagnes russes, très excité. J’attendais que l’employé abaisse le levier de métal pour que les sièges de bois sur lesquels on était installé, les autres visiteurs et moi, pieds dans le vide, se lancent. Quand il fut actionné, l’attraction commença, et comme dans toutes les attractions de ce genre, je ris aux éclats, tout en sentant le vent sur mon visage. Les montées et les descentes qui allaient le plus rapidement possible, le frisson qui en découlait me procurait une grande joie. Je ne comprenais pas ma mère qui en avait peur. Quand je lui demandais, elle me disait que c’était pour protéger ses os qu’elle ne venait pas avec moi. Douteux, mais qui sait ? Je ne m’y connais pas. Lorsque je descendis, sourire aux lèvres, je rejoignis ma famille et nous voyageâmes dans le parc d’attraction. Le loup-garou, le cobra, le vampire… tant d’idées splendides d’attractions !
L’attente m’était insupportable. Je relevai la tête juste à temps. J’esquivai la forme sombre qui me fonçait dessus, m’écrasant sans aucune douceur sur le sol. Les odeurs ambiantes me montaient à la tête, embrouillant mes sens. Je n’entendais pas ma mère qui me demandait si tout allait bien, alors que je la voyais avec un ours en peluche noir dans les mains. Je me relevai en m’appuyer sur la terre sous moi, avant de voir que mes lacets étaient défaits… Au moins, je n’avais mal nulle part, mais j’aurais dû faire attention. Une fois relevé, ma mère me réexpliqua à quel point j’étais maladroit, me racontant encore de manière gênante mes expériences d’enfance. Elle rendit la peluche au petit garçon qui venait la récupérer, et qui s’amusait à la relancer à nouveau… Il allait la perdre dans l’eau de certaines attractions. Mais ce n’était pas mon problème, alors je continuai la journée avec ma famille, profitant de chaque attraction. Quand le soir vint, nous nous arrêtâmes à une petite boutique avec les lampes lumineuses allumées, donnant le logo du parc. Je pris une glace trois boules chocolat, un péché mignon, et nous reprîmes la route jusqu’au lac central. La nuit tombait, et les visiteurs du parc vinrent petit à petit. C’est alors qu’au-dessus du lac vinrent plusieurs employés, équipés de flyboard. Ils firent de multiples acrobaties, jouant avec les décors et leurs équipements qui projetaient des flammes autour d’eux. Les 10 ans du parc étaient un spectacle à ne pas manquer. J’étais content que ma mère nous aie emmené mon frère et moi. Sourire était tout ce que je pouvais faire. Je poussai un profond soupir. Une main pressée contre mon épaule, j’observai les alentours. Ils avaient bien changé.