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Schrödinger![]() Spectacles![]() Chroniques d'un écureuil
![]() ![]() Mission(par Schrödinger)Son corps Ă©tait tout ce dont il avait besoin. Le rituel ne pouvait s’en passer, je le savais pertinemment. Je l’observai, les yeux mi-clos, les muscles tendus Ă l’extrĂŞme. Je ne pouvais m’empĂŞcher de penser qu'il Ă©tait vraiment temps que j'aille dormir. Sans chercher Ă me retenir, je baillai ostensiblement, m'attirant un regard amusĂ© de la part de Ceann, adossĂ© au mur près de moi. — Bah alors, on fatigue après sa petite course-poursuite? sourit-il. — Jet-lag, je rĂ©pondis en me frottant les yeux. Je viens de me taper dix heures de vol depuis Londres avant tout ça, tu sais? Évidemment, je ne lui avouai pas que je n'avais pas rĂ©ussi Ă dormir dans ce machin volant que mĂŞme moi je n'aurais pas pu fuir s'il avait dĂ©cidĂ© de faire plouf. Du coup, j'Ă©tais un peu Ă plat. Je luttais dĂ©jĂ depuis le dĂ©but de cet espèce de "procès" pour ne pas m'allonger par terre, confortablement installĂ© dans ma fourrure, Ă la fois pour me reposer un peu, et Ă la fois pour taper sur les nerfs des deux autres dĂ©mons prĂ©sents en plus de Ceann et moi. OK, surtout pour leur taper sur les nerfs, en fait. Je m'Ă©tais retenu. D'une, parce que je risquais vraiment de me mettre Ă pioncer ici — mauvaise idĂ©e n°1 — et de deux, parce que ça me paraissait vraiment, vraiment trop dangereux pour ma santĂ© de trop Ă©nerver ces deux-lĂ . Un coup d'Ĺ“il au dernier spectateur me confirma qu'il valait mieux que je me tienne Ă carreau au moins ce soir: adossĂ© contre l'un des murs de la crypte, bras croisĂ©s, son regard me lançait des Ă©clairs. Deux mètres, tout en muscles, un dĂ©bardeur noir mettant en valeur ses bras puissants: mĂŞme s'il avait Ă©tĂ© aussi humain qu'il en avait l'air, j'aurais prĂ©fĂ©rĂ© Ă©viter de me frotter Ă lui. Ceann lui fit un signe de main rĂ©joui, et un Ă©clat agacĂ© passa dans son regard. Je rĂ©primai un sourire et me reconcentrai sur la scène qui se jouait devant devant nous, en espĂ©rant quand mĂŞme que ce soit bientĂ´t fini, parce que fallait pas exagĂ©rer quand mĂŞme. Au centre de la pièce, Mr CoincĂ© faisait face Ă une noirceur insondable, percĂ©e de deux yeux de feu Ă la pupille fendue, chacun aussi grand que moi. Avec le cercle gravĂ© dans le sol de la crypte et les divers ornements sinistres que le maĂ®tre des lieux laissait entrevoir ici et lĂ , il manquait juste des bougies pour qu'on se croie en plein milieu d'un rituel satanique comme on en voit dans les films hollywoodiens. Sauf que lĂ , c'Ă©tait pas pour invoquer un dĂ©mon, mais en tuer un. Chacun son truc. En chemin, trainant derrière elle l'ange inconscient, Ceann m'avait expliquĂ© comment ça allait se passer. Le dragon Ă©tant un peu maniaque sur les bords, on allait y aller par Ă©tapes. D'abord, Balaur allait rĂ©cupĂ©rer nos offrandes — le nĂ©mès que j'avais chourĂ© et la lance en bois blanc de l'ange. Ensuite, il allait intimider, poser des questions, et dĂ©terminer si Mr CoincĂ© avait plus de valeur vivant, ou si son corps suffirait. Mais comme, d'après Ceann, des anges, c'est pas ce qui manquait, il y avait peu de chances que le dragon garde autre chose que son corps. Et effectivement, ça ne loupa pas: les tĂ©nèbres se refermèrent sur Mr CoincĂ©, le soustrayant Ă nos regards. Les yeux infernaux disparurent, il y eut un cri, un bruit de chaĂ®nes, un râle Ă©tranglĂ©, puis plus rien. Visiblement, c'Ă©tait fini. Je peux aller dormir, maintenant? Bah non, Ă©videmment, ce serait trop demander. Un lac de flamme rĂ©apparut, bien plus près de moi. Je sais pas comment un regard littĂ©ralement incandescent pouvait ĂŞtre aussi glacial, mais lui il y arrivait haut la main. — Te voilĂ Ă peine parvenu cĂ©ans… — que dĂ©jĂ dois-je me sĂ©parer d'une âme… — aux vellĂ©itĂ©s peu aguichantes. — J'ignore encor si je dois ĂŞtre… — agacĂ© par tel dĂ©veloppement… — ou au contraire ravi… — de ton efficacitĂ©! — Ton acquisition forcĂ©e… — pourrait ĂŞtre mĂ©ritante, tout compte fait. Je sentis un frisson me traverser jusqu'au bout de la queue lorsque les trois voix caverneuses prirent la parole, tour Ă tour, coulant naturellement l'une après l'autre. Sa dernière phrase par contre me fit hausser les sourcils. — Euh, moi je suis juste de passage, hein! J'avais pas vraiment prĂ©vu de rester dans les parages après le retour de votre gars dont on a b'soin Ă Londres… Un deuxième Ĺ“il apparut près du premier, dardant son regard de braise sur moi, sans un mot. Je m'apercevais un peu tard que les tĂ©nèbres m'entouraient dĂ©sormais de tout cĂ´tĂ©, m'isolant totalement. Je sentais quelque chose me tourner autour, m'examinant sous toutes les angles, et un souffle d'air brĂ»lant me chatouilla la nuque. Ouaip, j'avais bien fait de rester debout. Enfin, après un silence qui parut durer une Ă©ternitĂ©, les voix reprirent, bien plus proches. — Vrai. Mais sache que si tu devais… — changer d'avis… — mon offre d'hospitalité… — tiendra toujours… — eut Ă©gard de la rareté… — de ton engeance… La noirceur disparut comme elle Ă©tait apparue alors que le dragon s'Ă©loignait Ă nouveau, et je me sentis tout de suite un peu mieux. Quitte Ă me faire reluquer sous toutes les coutures, j'aurais prĂ©fĂ©rĂ© que ce soit par une fille sexy plutĂ´t que par un vieux lĂ©zard Ă moitiĂ© zinzin. Je devinai plus que je n'entendis qu'il se recouchait au fin fond de son antre, et il me surprit encore en reprenant la parole sans ouvrir les yeux. — Pour l'heure, je me contenterai… — de mettre tes talents Ă contribution. — J'ai ouĂŻ dire qu'il te serait aisé… — de t'introduire sans te faire prendre… — dans quelque lieu d'intĂ©rĂŞt… — Les oreilles de Zaelle portent loin… — mais mĂŞme elle ne peut tout surveiller Ă la fois. — Entendez-vous comme vous voulez. — RĂ©partissez-vous la tâche comme il vous plaira. — Peu me chaut la mĂ©thode… — Tant que les rĂ©sultats suivent. — Ce sera tout. Hm. Donc, j'ai pas mon mot Ă dire. Bon, dans tous les cas, j'aurais fini par faire ce qu'il me dit, mais j'aurais d'abord bien aimĂ© voir sa rĂ©action si j'avais rĂ©pondu "Non." Ă€ mon avis, ç'aurait Ă©tĂ© Ă©pique! Ainsi congĂ©diĂ©, j'emboĂ®tai le pas aux deux autres dĂ©mons, baillant Ă qui mieux mieux. Maintenant, dodo! Il Ă©tait temps que… — Suis-moi. Argh, pas encore! Le grand dĂ©mon baraquĂ© n'avait cependant pas l'air de vouloir entendre un "Non.", lui non plus, mais il dut voir sur mon visage que ça ne m'enchantait pas et ajouta: — Ça sera pas long. J'acquiesçai donc avec un soupir rĂ©signĂ© et il me fit signe de le suivre avant de repartir, ignorant dĂ©libĂ©rĂ©ment Ceann, qui haussa les Ă©paules. Au final, je fus plutĂ´t content de les suivre lorsqu'un fumet appĂ©tissant vint chatouiller mes narines, venant de ce que je devinais ĂŞtre une cuisine et vers laquelle on se dirigeait. Finalement, dormir un peu pourrait attendre; avant ça, j'avais la dalle! D'abord, manger. Ensuite… urgh. Entrant Ă la suite des deux autres, je manquais presque de voir venir l'attaque, plongĂ© dans mes pensĂ©es, broyant du noir parce qu'il fallait encore que je me trouve un coin tranquille avant de pouvoir dormir. Et ça, dans l'Ă©tat de fatigue oĂą je me trouvais, ça m’était insupportable. Je relevai la tĂŞte juste Ă temps. J’esquivai la forme sombre qui me fonçait dessus, m’écrasant sans aucune douceur sur le sol. Les odeurs ambiantes me montaient Ă la tĂŞte, embrouillant mes sens. Je n’entendais pas mon assaillant, mais ça ne voulait pas dire que l'attaque Ă©tait terminĂ©e. Je me retournai vivement, prĂŞt Ă dĂ©taler s'il le fallait. Je me retrouvais face Ă face avec une fille en apparence un peu plus jeune que moi, et qui, niveau discrĂ©tion, bah c'Ă©tait pas trop ça. Une partie de ses courts cheveux roses retombait devant ses yeux, ce qui aurait pu ĂŞtre chiant pour voir si ses yeux n'Ă©taient de toute façon pas masquĂ©s par un opaque bandeau noir. Pas très grande, ses pieds ne touchaient plus terre, parce que le grand dĂ©mon l'avait gentiment attrapĂ©e par le cou, comme un chaton. Il la regarda en haussant calmement un sourcil. — Je peux savoir pourquoi tu l'attaques, Zaelle? — Bah, c'est celui avec lequel je vais faire Ă©quipe dans les prochains jours, non? Balaur l'a dit tout Ă l'heure. — Et donc, pourquoi tu l'attaques? — Mais je l'attaque pas! Je voulais juste lui faire un câlin de bienvenue! Elle tourna la tĂŞte vers moi avec un grand sourire. Elle me fit un coucou de la main, toujours Ă dix centimètres du sol. — Salut! — Hm. Salut, je rĂ©pondis, pas en Ă©tat de trouver quelque chose de plus spirituel Ă dire. La situation dĂ©samorcĂ©e, je me relevai alors que le grand dĂ©mon dĂ©posait Zaelle Ă terre avec un soupir rĂ©signĂ©. Je ne la quittai pas des yeux, un peu mĂ©fiant quand mĂŞme, et rejoignis la table oĂą Ceann s'Ă©tait dĂ©jĂ installĂ©, observant la scène d'un air déçu, un paquet de pop-corn Ă la main. Une fois assis, je me servis d'abord un verre d'eau avant de rapidement dĂ©vorer tout ce qui me tombait sous la main, Ă©coutant distraitement la conversation entre les trois autres. Lorsqu'un blanc l'interrompit, je compris un peu tard qu'on venait de me poser une question. — Euh… Je sentis des bras m'entourer par derrière et Zaelle poser son menton sur mon Ă©paule. — Il a qu'Ă dormir chez nous ce soir! Et on verra demain comment on s'organise! Remettant mon cerveau en marche, je lui jetai un regard en coin, pas sĂ»r sĂ»r d'apprĂ©cier l'idĂ©e. Surtout en voyant que son sourire avait pris des airs de piège Ă loup. Nan, sĂ©rieux, ses crocs Ă©taient vraiment en mĂ©tal?! — Ă€ mon avis, le p'tit Tosk est pas très emballĂ© par l'idĂ©e de se faire vider de son sang pendant la nuit, releva Ceann, narquois. — Huh. Vampire? devinai-je. — Presque! Asanbosam! Mais je veux pas te vider de ton sang, t'inquiètes, je veux juste goĂ»ter, promis! Je veux savoir ça a quel goĂ»t, un Ratatoskr. Le grand dĂ©mon lui donna une pichenette affectueuse sur le front et elle me lâcha, dĂ©pitĂ©e. — Tu dis ça mais tu sais pas te retenir. Il me dĂ©tailla de haut en bas alors que j'Ă©touffai un bâillement, dormant presque assis. — Mais bon, c'est une bonne idĂ©e quand mĂŞme. On a de la place, et t'as l'air prĂŞt Ă t'Ă©crouler de fatigue… — Yay! — Cool! Je vien… — Toi tu dĂ©gages, Ceann! Zaelle me donna un petit coup de poing amical Ă l'Ă©paule pour fĂŞter la dĂ©cision alors que la situation dĂ©gĂ©nĂ©rait rapidement du cĂ´tĂ© de Ceann, qui prenait un malin plaisir Ă agacer l'autre dĂ©mon. En temps normal, je l'aurais bien aidĂ©, mais lĂ , juste rester Ă©veillĂ© Ă©tait tout ce que je pouvais faire. Je poussai un profond soupir. Une main pressĂ©e contre mon Ă©paule, j’observai les alentours. Ils avaient bien changĂ©. Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !
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