Boring Birthday
(par Copeland )(Thème : Défi de Copeland)
Son corps était tout ce dont il avait besoin. Le rituel ne pouvait s’en passer, je le savais pertinemment. Je l’observai, les yeux mi-clos, les muscles tendus à l’extrême. Je ne pouvais m’empêcher de penser à aller dormir.
J'étais à un anniversaire, celui d'un ami ou alors d'un cousin éloigné. La musique tournait à fond à en faire trembler la Terre, la fumée se propageait dans les airs. Cependant je restait immobile, assis sur une chaise en bois, à observer les autres danser ou à écouter d'une oreille évasive les différentes conversations.
Les invités semblaient aimer les ragots, ils reçassaient tous les événements futiles qui avaient touché le pays récemment, tout en envoyant un maximum de confettis sur le sol. L'un d'entre eux commençait à esquisser des pas de danse élégants, avec une exécution à la perfection, sous le regard admiratif des autres.
Quand tout d'un coup, la musique s'arrêta et la pièce fût plongée dans le noir. La panique se fit alors ressentir.
— Oh mon dieu, on est sous l'emprise du démon !
— On va nous attaquer !
C'est alors que la lumière revint et que la musique repartit de plus belle.
— Tout va bien, c'était juste une coupure d'électricité, sinon ça vous dirais de manger le gâteau ?
— Gâteau ! Gâteau ! S'exclamer les autres en cÅ“ur.
Il apporta alors le gâteau en question, une énorme pièce carrée avec un nappage en chocolat, le tout surmonté de boules de glace. Il disposa alors les bougies minutieusement et les alluma une à une. Une fois sa tâche accomplie ils se mirent à chanter à l'unisson :
— Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversaire.
La star souffla alors ses bougies, mais malheureusement elles se rallumèrent. Chaque tentative de les éteindre étaient veines.
— Merde j'ai acheté des bougies qui s'éteignent jamais.
L'un des invités eut alors une idée de génie de prendre les bougies avec un essuie-tout et de les traîner jusqu'à l'évier pour les éteindre. Mais malheureusement il commit une maladresse et fit tomber une bougie sur le sol, mettant le feu à la pièce. Heureusement les autres étaient assez réactifs et se mirent à jeter une tonne de verre d'eau sur l'incendie naissant.
— Ouf on a eu chaud !
— Tu l'as dit Billy !
Une fois le stress passé, un homme sortit un couteau en métal et se mit à le couper en parts égales. Il servit alors un cube par personne. Le gâteau était succulent, un nappage de chocolat recouvrant une crème onctueuse, le tout reposant sur un biscuit craquant.
— Maintenant il est l'heure d'ouvrir les cadeaux !
S'en suivit alors un long déballage de bibelots divers. L'intéressé les ouvrait un à un tout en écarquillant les yeux à chaque ouverture de paquet. Il avait eu l'air d'apprécier la figurine que je lui avait offerte, une petite statuette représentant une fleur de Lotus, en même temps cela n'était guère surprenant vu qu'il était très fan du chanteur en question.
L'ouverture des cadeaux avait tendance à s'éterniser, et je m'ennuyais assez,songeant de plus en plus à mon lit. Attendre m’était insupportable. Je relevai la tête juste à temps. J’esquivai la forme sombre qui me fonçait dessus, m’écrasant sans aucune douceur sur le sol. Les odeurs ambiantes me montaient à la tête, embrouillant mes sens. Je n’entendais pas les bruits de joies environnants, je n'avais qu'une seule envie : retrouver mon matelas confortable, difficile de lutter contre le sommeil.
La fête repris de plus belle, avec la musique de plus en plus forte. Depuis le coin de la pièce j'observais les autres danser. Je m'apparais à m'éclipser en douce quand une fille vint à ma rencontre. Elle était ravissante avec sa chevelure noire, son visage angélique ou encore ses yeux bleus.
— Tu danses pas ? Demanda-t-elle
Je hochai la tête.
— Aller soit pas grognon, fait au moins ça pour moi.
Je me sentis alors un peu coupable, coupable d'avoir causé du tort à une si jolie fille.
— Allez hop ! Lança-t-elle en me tirant de la chaise, vient avec moi.
Elle emmena au milieu de la piste, je la suivit sans hésiter. Je suivais ces mouvement sans broncher, elle me fit tourner en rond avec son regard de braise. La suivre était tout ce que je pouvais faire. Je poussai un profond soupir. Une main pressée contre mon épaule, j’observai les alentours. Ils avaient bien changé.
Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !