La Faucheuse, dans la bibliothèque, avec la faux !
(par Faucheuse)(Thème : DĂ©fi de Sourne et Awoken)
Tandis que nous franchissons les portes, Elinor me lâche la main et part de son côté. Je la laisse s’éloigner. Ses fonctions l’attendent à un tout autre lieu que les miennes. Je regarde les boiseries, les tapisseries. Lu a fait un travail formidable avec ce bâtiment. Il est magnifique. Elle a toujours été une femme de goût. Enfin… une femme… Lu est un être singulier de sexe féminin en tout cas.
Conformément à ce qu’il m’a été demandé dans mon invitation, je décide de rejoindre le deuxième étage immédiatement. J’explorerai le reste plus tard. La bibliothèque m’attend. Et ma fonction au sein de l’académie me charge de m’en occuper. Heureusement que je peux créer autant de duplicata de moi-même que je le souhaite pour les charges moins… plaisantes.
Alors que je montais les escaliers à un rythme assez lent, je repensais à la manière dont Elinor m’avait demandé de la prendre pour apprentie. J’avais refusé. Je ne pouvais accepter pareil marché. Mon précédent apprenti était spécial. Combatif, courageux, des qualités qu’elle ne possédait pas. Je l’avais ignoré et j’étais parti. Mais elle m’avait suivi à travers les dimensions, s’agrippant à mon bras pour profiter de mon pouvoir de téléportation.
J’avais tenté de l’ignorer la première journée. La deuxième, elle manquait de me rendre fou à chanter une chanson qui ne semblait pas avoir de fin. Une chanson qui énerve les gens, disait les paroles ? Oui, sans doute. Mais ce n’est la colère qui me frappa. Je ne m’énervais jamais. Le cinquième jour, j’avais cédé à son désir de devenir apprentie faucheuse. Pas seulement pour qu’elle se taise, mais également étonné par sa ténacité implacable. La suite m’avait démontré que j’avais fais le bon choix. Elinor était douée, très douée.
Je chasse ses souvenirs alors que je franchis les portes de la bibliothèque. Des milliers de livres se trouvent là , issus de tous âges et de toutes dimensions. Je regarde rapidement les entre-nerfs… Des titres en français, en anglais, en latin, en chinois. Il existe même des livres écrits dans des langues que je ne peux qu’à peine déchiffrer, issus d’autres mondes où je ne pose que rarement les pieds.
J’ai l’étrange sentiment d’être à ma place en ces lieux. À peine ai-je le temps de prendre mes marques qu’un garçon s’approche de moi. T-shirt violet… Pantalon bleu foncé… Veste grise… Un court instant, je me demande si un feu tricolore n’aurait pas été moins voyant, mais je ne suis pas là pour juger. Il me demande si la bibliothèque recèle des livres parlant de technologie holographique.
Je ferme les yeux… Ou plutôt je cesse de voir, puisque je n’ai pas d’yeux… Qu’est-ce que c’est que l’holographique ? Je lui dis que je chercherai et lui suggère de revenir le lendemain. Aussitôt s’est-il éloigné qu’une jeune fille blonde, avec une étrange mèche violette, vient me demander si j’ai des livres de Bottero.
— Moi, non ! Mais la bibliothèque a peut-ĂŞtre cela.
Quoique peu habitué à l’informatique, je parviens toute de même à demander à l’ordinateur la réponse à la question de la jeune fille. Je lui indique de rejoindre l’armoire B3 et elle s’éloigne gaiement, apparemment satisfaite de ma réponse. Bottero… Dire qu’il faisait partie des gens que j’avais… Mais une nouvelle personne faisait déjà son apparition, m’empêchant de penser davantage.
C’était un homme en costume, très élégant qui me demanda le livre d’Abraham le juif. Je retiens un sourire tout en consultant le registre. Il est impossible qu’ils aient une telle œuvre… Je me décompose en découvrant qu’ils l’ont. Heureusement, son accès en est interdit. Je décide de signaler à l’homme que nous n’avons pas cette œuvre-là et m’excuse. Je remarque alors un dragon non loin qui semble chercher un livre parmi les rayons en rouspétant. Je m’approche de lui et lui demande de faire silence…
Puis, me souvenant de la raison de ma présence ici, je lui demande si je peux l’aider. Il me demande un livre qui n’est pas écrit dans une langue humaine. Les mots qu’il prononce me sont étranger. Je décide de l’envoyer vers le rayon T1, celui qui me semble le plus approprié pour des livres de ce genre. En lui montrant le rayon, je ne réalise pas que ma capuche tombe, dévoilant mon crâne. Les gens qui étaient autour de moi s’éloignent de quelques pas dans un mouvement de peur compréhensible. J’ai le sentiment que ce n’est que la première fois que je vais devoir expliquer qu’ils ne sont pas en danger en ma présence.
Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !